Trois détectives en herbe vont trouver un coffre mystérieux dans un phare en pleine tempête. Bien décidés à découvrir ce qu'il contient, ils devront faire face à de sombres secrets.Avec ce roman graphique à la pagination conséquente, nous faisons connaissance avec deux auteurs : Nathan Page au scénario et Drew Shannon aux illustrations. Comme il se doit, ces auteurs canadiens sont édités par les éditions de La Pastèque, basées à Montréal, qui mettent en avant le travail d'artistes québécois. L'histoire est prenante, qui mêle adolescence, enquête, magie et sorcières, au début des années 70. Trois jeunes membres d'une même famille vont se piquer de passion pour les enquêtes dans leur ville. Mais de fil en aiguille, ils vont découvrir de sombres secrets, et réveiller des forces magiques qui les dépassent. Déterminés à faire toute la lumière sur cette affaire, ils vont se lancer à corps perdu dans leurs investigations, mettant parfois leur vie en péril, sans se préoccuper des personnes prêtes à tout pour camoufler leurs secrets. Le scénario est bien mené, mais il peut y avoir quelques petites lenteurs, vite éclipsées par de nouveaux rebondissements. Les thématiques abordées sont nombreuses : ésotérisme, sororité et fraternité, place des femmes en société, homosexualité... Parfois bien développées, parfois seulement suggérées. Quelques ébauches d'arcs narratifs ne trouvent d'ailleurs pas forcément de continuité ou de résolution. Ce qui n'est pas forcément dérangeant, car on se laisse absorber par l'histoire principale. Graphiquement, on se rapproche d'un style jeunesse, assez agréable. On pourra y voir un certain nombre de références, selon son propre prisme culturel. Un phare dans la tempête : Life is strange ? Une femme encapuchonnée de rouge et malmenée : La servante écarlate ? A vous d'y voir ce que vous voudrez y voir.
Rebecca s’intéresse à un fait divers : la disparition d’un voisin. Elle se met à enquêter, telle une détective privée, tout en s’occupant en permanence de son bébé de 8 mois. Une enquête patchwork diluée dans le quotidien d’une jeune maman.Curieux auteur de BD que ce Pascal Girard, qui est également travailleur social à la Clinique des troubles du mouvement du CUSM. Dans cet album édité par les québécoises éditions de la Pastèque, il met en scène sa petite famille – Rebecca et Lucie sont respectivement sa femme et sa fille de 8 mois – dans une enquête (fictive ?) sur la disparition d’un quidam voisin. La jeune maman se pique d’investigations et se convertit subitement en détective, tout en assurant avec une certaine distance son rôle de mère de famille : elle allaite et trimballe son bébé à longueur de temps. De fait, ce n’est pas à proprement parler une enquête policière qui nous est donnée à suivre, mais plus sûrement le quotidien biographique de madame Girard, entrecoupé d’une gentille enquête de proximité. Autant par cette méthode lente et patchwork, qui se perd en circonvolutions sans grand intérêt, que par le dénouement rapide et laconique, cette histoire décevra sûrement les lecteurs amateurs de polar hard boiled. En revanche, elle parlera plus facilement aux amateurs de blogs et chroniques bédessinées du quotidien – notamment les jeunes mamans – qui y verront une réhabilitation à suspens de leur classico-classique cadence ménagère journalière. Jouer à « l’inspectrice Colombo » entre deux couches, donne du piquant au morne quotidien. Girard dessine cela à l’aide de sa griffe stylisée, rapide, inscrite dans un découpage en gaufrier régulier (12 cases par planche), sans bordure de cases. Un visuel rehaussé d'un lavis coloré pas désagréable, mais pour un résultat narratif qui ne parvient pas à convaincre pleinement.
Pendant que Chris cherche le butin, Burt réorganise un braquage de train. Réunis, ils tentent enfin de soigner l’alcoolisme de Chris. Suite d’un western plein de délires et de fraîcheur.Dans Calfboy tome 1, nous faisions essentiellement connaissance avec Chris, un cow-boy bandit pas doué : il avait oublié où il avait enterré son butin. Dans cette suite, nous découvrons à présent ce que fait son frangin Burt – alias Basile – pendant que Chris vit ses aventures. Il est de nouveau question d’association de malfaiteurs, de braquages de train et de butins à cacher. Puis, une fois réunis, Chris, Burt et la petite Lise tentent de faire soigner Chris de son addiction à l’alcool. Rémi Farnos poursuit donc son sympathique délire western, quelque part entre Lucky Luke, pour le décorum Dalton et pénitencier, et Gus de Christophe Blain, pour la tchatche permanente et l’amoralité sans scrupule des héros. Si le ton demeure résolument à la déconne, on a tout de même le sentiment d’un scénario qui manque un chouya plus de direction. Farnos pousse le destin de ses persos comme ça lui vient, sans trop savoir où tout cela va les mener… Résultat : ils tournent un peu en rond, autour des mêmes thématiques et agissements que précédemment. Le dessin demeure lui aussi établi sur les mêmes bases : des personnages dessinés basiquement de loin, donc sans autre expressivité que leur dégaine globale et la couleur de leurs chemises pour les distinguer. Le découpage, qui alterne les vastes paysages dans de grandes cases et les astuces de gaufriers (12 carrés par planche, superposé parfois à un plan unique), conserve également pas mal d’originalité. Cette série demeure donc plutôt sympathique à suivre… et ça tombe bien, car la dernière page nous donne rendez-vous pour un ultime tome 3 à venir.
Albert trouve le calme dans la représentation d’un coucher de soleil. Or de multiples autres enfants viennent parasiter son moment de quiétude. Une histoire jeunesse sur la question sensée de la quiétude.
Un père et son fils partagent une partie de golf, un moment de complicité propice à un dialogue nécessaire sur les démons du passé. Madeleines de Proust et transmission générationnelle, un roman graphique simple et émouvant.
Douloureusement confronté à la séparation de ses parents, un pré-adolescent cherche aussi le courage d'avouer son amour à une copine. Une quête initiatique sensible et poétique, centrée sur la notion de courage.
L’histoire de A.P. Carter, mordu de vielles chansons depuis son plus jeune âge, qui posa en famille les bases de la musique country moderne. Un roman graphique éclairant et très fouillé, qui intéressera au plus haut point les amateurs du genre.
Alors qu’il vit une séparation douloureuse, Pascal surprend une femme en train de voler un bouquin dans une librairie. Mais attention : un de ceux qu’il a écrits. Un bon début pour une love story ? Drôle et divertissant.
Le quotidien infernal d’une collégienne complexée, devenue le souffre-douleur de ses copines. Une brillante introspection d’un tourment psychologique durable, étayée par des choix graphico-narratifs particulièrement pertinents.
Cette suite des aventures de Paul se focalise sur la fin de vie de son beau père Rolland. L’auteur y évoque avec délicatesse la difficulté d’un homme à accepter sa mort imminente. Un ouvrage à inscrire sur votre liste des livres à lire d’urgence.
Un jeune Hollandais rencontre son ex-fiancée sur la tombe de son meilleur ami, mort pendant la guerre. Première partie d'un récit de guerre trop confus et pesant pour être apprécié à sa juste valeur, jusqu'alors...
Des personnages de l’à-côté, des objets déplacés, des frontières perturbées. Violaine Leroy approche avec sensibilité et puissance l’espace de la folie, des arts, des individus. Une œuvre d’une complexité magistrale.
Tout juste débarqué de son Europe natale, le jeune et naïf Karl Rossman va découvrir l'envers du rêve américain au moment où tout le monde en fait un idéal. Rencontres malheureuses, quiproquos, malentendus : son itinéraire sera truffé d'obstacles...
Paco, jeune homme curieux et insouciant, doit se rendre à Astromburgo, ville où il a trouvé du travail dans une boulangerie. Mais à peine arrivé, le voilà emporté par une vague géante... Un récit mystérieux à l'ambiance graphique étincelante.
Evan Evans vit seul et isolé au milieu de la campagne, dans une vieille bicoque. Jusqu'au jour où Ivan, un ami plutôt envahissant et sans cœur, va l'embarquer dans des aventures incendiaires... Humour burlesque en noir et blanc !
New-York, 1948. Il fait nuit, il fait chaud, alors qu’une moiteur toute estivale s’empare de la Grande Pomme. Au loin, sur les ondes, la voix d’Anne Scheffer enveloppe le corps de la ville. Un drame intime en forme de ballade nocturne aux accents rétro.
Lartigues et Prévert, deux potes collègues de travail, prennent le train pour fuir une scène de meurtre. Coupables ou victimes d'un malheureux concours de circonstances ? Un polar subtilement pensé et construit.
Une mamie passe la soirée de Noël seule chez elle, comme elle le souhaitait… lorsque soudain ! Le portrait réaliste et lent du troisième âge, à travers un récit pertinemment illustré.
Les parents du petit Poucet vivent à l'ombre d'un ubac, dans les montagnes. Et ils n'ont plus rien à manger depuis que le bois ne fait plus recette. Une relecture sombre du célèbre conte de Charles Perrault.