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Steinkis

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Avril
Octobre
7 octobre

1939-1944 L’histoire vraies de deux frères sauvés par les Justes

Durant l’occupation nazie de la France, Etienne et Philippe Weil, d’origines juives, sont « planqués » parmi une communauté de Justes, au Chambon-sur-Lignon. Une histoire authentique narrée au plus proche de la terrible réalité.Comme l’indique clairement le sous-titre, Ceux du Chambon 1939-1944 est l’« Histoire vraie de deux frères [juifs] sauvés par les Justes. Elle a été suggérée par le scénariste Matz, qui se confronte pour la première fois à un récit de guerre, a forciori sur la shoah, à son ami Etienne Weil, l’un des deux frères en question, qui abonde en signant la préface. Sur le plan narratif, comme l’exige le registre mémoriel, Matz reste très « sage » et factuel (bien loin du ton de son Tueur !). Son scénario retrace l’histoire au plus proche de la vérité, telle qu’elle a été déposée par le père d’Etienne dans ses carnets, chronologiquement. Ainsi, Matz ouvre successivement des chapitres en fonction des points de vue : celui du père Maurice et celui de la mère Denise (avec ses fils), majoritairement. Au cœur du propos, la mentalité antisémite durant l’occupation en France et l’angoisse permanente qui en résulte, à chaque étape des périples des membres de la famille. Et vers la fin, en guise d’ouverture humaniste, l’angoisse retombe grâce à l’implication d’une communauté de « Justes parmi les nations » à Chambon-sur-Lignon. Ce petit village du Morvan, de confession protestante, a authentiquement abrité un grand nombre de réfugiés pendant la seconde guerre mondiale. Certains historiens avancent le nombre de 5000 enfants juifs sauvés ! Plus de 70 habitants du village furent reconnus comme « Justes ». Le dessin de Kanellos Cob n’est certes pas le plus gracieux qui soit (notamment sur les faciès des personnages)… Il se montre cependant très appliqué et régulier de bout en bout.


Illustration : Kanellos Cob | Couleur : Kathrine Avraam
Guerre
Novembre
4 novembre

Chroniques de San Francisco T2

Pendant un temps, les pensionnaires de Mme Madrigal quittent le nid pour vivre de nouvelles aventures. Pour trouver l'amour ou trouver la vérité ? Par chance, chaque destinée les mènera là où ils se sentent bien.Avec ses célèbres Chroniques de San Francisco, publiées dans les années 70, Amistead Maupain a dressé un portrait de la jeunesse américaine de cette époque. Dans cette ville pluri-culturelle, a doucement émergé une nouvelle mentalité avec plus de liberté, moins de tabou et moins de conservatisme. Le personnage principal, tout comme celui de Mme Madrigal, illustre bien l'évolution des mœurs. Ainsi l'auteur aborde la transsexualité, l'homosexualité, la bisexualité, le sexe sans mariage, l'intégrisme religieux... Le succès des romans s’est ensuite illustré à travers des adaptations en feuilletons télévisés et radiophoniques, en comédie musicale, en série sur Netflix… et maintenant en bande dessinée. Isabelle Bauthian arrive à retranscrire l'esprit des ouvrages, ce qui devrait plaire aux fans. Elle valorise vraiment l'interrogation sur la notion de famille. L’affection se transmet-elle par les gènes ? Les moments graves, sérieux, tendres et drôles se combinent à merveille pour dynamiser la lecture. Cela permet également de rester dans l'esprit des Chroniques. Par son dessin, Sandrine Revel apporte la dimension à la fois seventies et moderne au récit. Elle arrive à nous immerger dans une autre époque en évitant d’être trop classique. Elle va jusqu'à jouer avec les teintes des contours des personnages, ce qui apporte du contraste. Le duo complice, malin et ingénieux promet une suite dans la continuité des deux premiers tomes.


Chronique sociale
Octobre
14 octobre
Mai
12 mai

Le réaliste

Il n'est pas aisé de vivre avec son temps. Surtout lorsqu'on est partagé entre tensions politiques, conflits religieux et pandémie. L'humour reste la meilleure manière d'apprécier sa liberté. Un univers d'humour critique, sauvage et impertinent.Asaf Hanuka poursuit ici fidèlement son œuvre d'introspection civilisationnelle, avec l'humour du désespoir à partager, car nous en sommes déjà au quatrième recueil. L'humour est bien présent, toutefois, même si ce n'est pas celui qui nous donne envie de nous esclaffer. On se range plus du côté de celui qui fait sourire, celui qui fait réfléchir ou celui qui rend triste de la réalité. Hanuka n'omet pas de faire moult références culturelles comme Max et les Maximonstres, Le petit chaperon rouge ou encore les super-héros de comics. Même s'il n'a pas besoin de cela pour faire passer un message, son ressenti, sa colère, son incompréhension, sa peur. L'absence de texte ne nuit pas à la compréhension de ses intentions, qu'elles soient critiques ou humoristiques. Et qu'importe s'il évoque une société légèrement différente de la notre – en l'occurrence israélienne – car nous nous retrouvons au cœur de son ressenti, ce qui ne demande aucune connaissance géopolitique. L'artiste parle de tout : du consumérisme, du jeu des apparences sociales, de la vie de couple, de celle de papa, du terrorisme, des trottinettes électriques, du véganisme, de la pandémie et bien entendu des médias et du téléphone portable. Un gag montre que ce dernier prend de plus en plus de place dans la vie des gens. Le téléphone arrache le visage du dessinateur et apparaît à sa place son crâne, d'un blanc immaculé. L'émotion est sur le téléphone, maintenant, et peut s'auto-afficher accompagnée au choix de rire ou de pleurs. Une histoire déroutante, assez percutante qui ne laisse pas le lecteur indemne. Tout comme la lecture globale de cet ouvrage qui nous pousse aussi à nous regarder, à regarder ce qui nous entoure, à nous poser des questions sur les choix sociaux et politiques, sur notre vision de notre monde.


Illustration : Asaf Hanuka | Couleur : Asaf Hanuka
Chronique sociale
Octobre
14 octobre

Les Contraceptés

Deux journalistes s'intéressent à la question de la contraception masculine, dans une enquête dessinée complète, autour d'un sujet qui reste tabou.Le patriarcat a une place de choix dans notre société, mais petit à petit, les consciences ont tendance à évoluer. C'est d'ailleurs le cas de la contraception, jusqu'ici uniquement destinée aux femmes. Des mouvements féministes, notamment, souhaitent que celle-ci soit également proposée aux hommes, dans l'objectif d'atteindre une répartition plus équitable de cette charge mentale. Pourtant, la démocratisation d'une contraception masculine est encore loin d'être gagnée. Souvent méconnue, peu intéressante pour les laboratoires pharmaceutiques, elle reste un sujet tabou. Deux journalistes, Guillaume Daudin et Stéphane Jourdain, préoccupés par les inégalités hommes-femmes, ont décidé de s'intéresser au sujet à travers un reportage mené pendant trois ans à travers la France. Ils se sont renseigné auprès de spécialistes de cette question, mais aussi auprès d'hommes « contraceptés », et ils nous éclairent sur la situation de la contraception masculine aujourd'hui. Et le constat reste sans appel : si des initiatives, souvent concluantes, n'ont pas été davantage médiatisées, c'est parce que les hommes ne se posent pas la question de la contraception dans leur couple, préférant laisser leur partenaire porter cette charge mentale. Cette BD constituera peut-être un premier pas vers un éveil des consciences !


Scénario : Stéphane Jourdain | Illustration : Caroline Lee | Couleur : Caroline Lee
Chronique sociale
Août
26 août

Les Filles du Kurdistan

Mylène raconte les nombreuses filles kurdes qui ont osé prendre les armes contre Daesh. Un témoignage historique très fourni et très détaillé sur un acte d’héroïsme hors normes qui s’accorde au féminin. Mylène Sauloy est l’une de ses femmes plus que jamais contemporaines : globe-trotteuse, militante engagée et féministe, elle a vu de nombreux pays « chauds » et a livré de précieux témoignages par le biais du cinéma. Là voici dans le monde de la bande dessinée pour raconter certainement son expérience la plus marquante – qu’elle avait déjà mise en scène avec le film Kurdistan, La guerre des filles. Le sujet est en effet on ne peut plus sensible et compliqué : la lutte des femmes kurdes contre la violence et le totalitarisme de Daesh. Tout est rocambolesque et mérite bien cet éclairage puisque des centaines de femmes osent se rebeller contre le patriarcat et la domination des hommes, à commencer par la pire d’entre elle : celle de Daesh, que Sauloy surnomme avec mépris les « barbus ». De récit de guerre en témoignages personnels, Sauloy raconte avec beaucoup de précision et de détails le quotidien infernal vécu par ces Amazones des temps modernes. Suivant l’ordre chronologique des événements, elle n’oublie aucun détail et dresse un relevé historique impressionnant, d’ailleurs remarquablement complété par des annexes de grande qualité. Alors oui, ce n’est pas très glamour, à l’image de ces combattantes qui refusaient qu’on parle de leur physique. Le documentaire pourrait paraître un peu austère. Le dessin en noir et blanc, plutôt froid, de Clément Baloup renforce cette impression de « sécheresse » et de cours d’Histoire. Mais l'ensemble reste un témoignage puissant et très documenté sur une situation actuelle extrêmement tendue. Le destin de ces héroïnes qui osent combattre les monstres d’aujourd’hui et veulent créer une autre forme d’existence a un caractère d’exemple tout à fait inédit pour nos sociétés. Le combat de Mylène Sauloy, fait de témoignages forts et poignants, plein de courage et de détermination, a largement de quoi faire réfléchir dans ces temps de plus en plus troubles : « La lumière ne s’est jamais autant incarnée que dans ces femmes fières aux allures déterminées qui combattent pour la liberté ».


Scénario : Mylène Sauloy
Guerre
Janvier
28 janvier

Les Espionnes racontent

Cet ouvrage adapte une web-série animée d'Arte sous la forme d'une BD, en prenant le parti de relater une enquête journalistique sur les espionnes du XXème siècle. Des témoignages qui laissent la parole aux femmes.Cette bande dessinée est l'adaptation d'un ouvrage, résultat d'une enquête menée par une journaliste sur la place des femmes dans les services de renseignements. Celui-ci avait été adapté en 2020 par Arte, en web-série animée. C'est d'ailleurs cette retranscription en images qui est proposée dans ce livre, qui reprend exactement les 7 épisodes de la série d'animation. Les chapitres se présentent tous de la même manière, et constituent chacun un épisode de la série. Tout d'abord quelques pages de textes explicatifs, sur la démarche de la journaliste avant la rencontre avec les espionnes. Puis une présentation sous forme de bande-dessinée, de leur entrevue, de leurs échanges, des souvenirs de ces femmes. Le présent est toujours représenté en noir et blanc. Le passé professionnel des espionnes, en couleur, dans un style très rétro, rappelle à chaque fois la période historique dans laquelle se sont déroulés les faits. Par cette colorimétrie, l'autrice cherche à montrer qu'à travers cette enquête, c'est davantage le passé qui l'intéresse, qui est au cœur de l'action. Au travers de ces témoignages, nous découvrons, non sans surprise, que les femmes étaient très peu présentes au sein des services de renseignement au XXème siècle. Et lorsqu'elles étaient recrutées, il était parfois difficile pour elles d'être prises au sérieux, d'être considérées comme leurs homologues masculins. Cette enquête montre aussi les disparités au sein de ce métier, souvent idéalisé. La majorité de ces femmes effectuaient des tâches relevant davantage de l'administratif que de l'enquête de terrain. Mais ce travail, qu'il soit de recherche ou d'action, a tout de même contribué à marquer l'Histoire, même si ces femmes de l'ombre restent occultées par les hommes dominant ce secteur.


Scénario : Chloé Aeberhardt | Illustration : Aurélie Pollet
Espionnage
Novembre
5 novembre

Beethov sur Seine

Qui n'a jamais rêvé de découvrir l'envers du décor d'un grand orchestre comme Insula Orchestra ? L'artiste et scénariste Chloé Wary se propose d'amener le lecteur à l'intérieur de la Seine Musicale... et sur les pas de Beethoven.Difficile de donner envie au quidam de s'intéresser à la musique classique tant elle reste difficile d'accès pour bon nombre de personnes. Avec cette bande-dessinée, Chloé Wary a pris le parti d'amener avec elle le lecteur dans les coulisses d'une création artistique de l'orchestre Insula orchestra. En mêlant à la fois le côté documentaire de son immersion (on découvre le rôle des musiciens, des techniciens, des agents, etc.) avec ses propres émotions à l'écoute de la musique de Beethoven, l'auteure / artiste dévoile les coulisses d'un projet musical audacieux au sein de la Seine Musicale. À la fois rite initiatique, invitation au voyage et enquête réaliste, Chloé entraîne le lecteur dans un monde qu’il ne connaît pas vraiment, afin de lui ouvrir d'autres perspectives sur le monde et l'ouvrir à la magie de la musique. Audacieux ? Vous avez dit audacieux ? Cependant, malgré un récit plutôt intéressant sur les coulisses d'Insula Orchestra, force est de constater que l'approche artistique et le parti pris graphique de Une Année avec l'Orchestre Beethov sur Seine ne va pas plaire à tout le monde. En effet, les dessins très ronds flirtent parfois avec un côté psychédélique et ne permettent pas une lecture fluide. L'utilisation du noir et blanc s'avère plutôt agressive dans son rendu final. Qui plus est, le choix d'une écriture cursive pour les textes n'aide pas à la lisibilité de l'ensemble, qui reste plutôt maladroit. Toutefois, malgré des illustrations qui partent un peu dans tous les sens et difficilement lisibles, Chloé Wary a su transposer ses émotions dans son parcours initiatique au sein de l'Insula Orchestra et dévoiler les arcanes de cette grosse machine à créativité. Qui plus est, il est possible de lire cette bande-dessinée avec la bande-son Pastoral for the Planet dirigée par Laurence Equilbey, afin de pleinement apprécier ce voyage au centre de la musique de Beethoven !


Illustration : Chloé Wary
Chronique sociale
Octobre
22 octobre

Tropiques Toxiques

Alors qu’elle rentre dans l’île de son enfance traumatisée par les attentats de 2015, une jeune femme se confronte au scandale de la chlordécone. Elle investigue avec l’aide d’un professeur d’université. Une enquête longue et lourde, mais passionnante.Sable chaud, mer turquoise, repas épicés, poissons d’argents et crustacés, les images d’Epinal surgissent toutes plus belles les unes que les autres lorsque l’on évoque les Antilles. La réalité est plus cruelle, comme nous le montre Jessica Oublié. Le chlordécone, un pesticide ultrapersistant utilisé dans la culture de la banane, est responsable depuis plus de trente ans de l’explosion des cancers en Guadeloupe et en Martinique, de la destruction de la faune et la flore marine. Notamment les crevettes, la terre, les animaux et les mains sont contaminés. C’est un vaste scandale que Jessica Oublié démontre, page après page, avec beaucoup de rigueur, de documentation et de très nombreuses interviews. Le résultat est impressionnant, quelquefois terriblement fastidieux, tant le lecteur a parfois l’impression de lire un dossier administratif. Nonobstant, le trait bonhomme du talentueux italien Nicola Gobbi (Rouge passé) et les couleurs vives et joyeuses de Kathrine Avraham. Les dessins sont quelquefois confrontés ou rehaussés de photographies de Vinciane Lebrun. Le tout aboutit à une enquête agréable à lire, mais extrêmement riche et longue à décortiquer. Plus qu’un témoignage, c’est un éclairage multifacettes que nous livre ici Jessica Oublié et ses camarades, pour un ouvrage militant.


Scénario : Jessica Oublié | Illustration : Nicola Gobbi
Chronique sociale
Novembre
5 novembre

Chroniques de San Francisco T1

Mary Ann Singleton coupe le cordon ombilical pour venir s’installer dans la grande ville de San Francisco et y vivre pleinement. Une brillante adaptation en BD des romans d’Armistead Maupin, un phénomène de société.Faut-il voir dans ce (premier ?) tome le début d’une fresque qui va marquer le 9ème Art ? Aux commandes de ce petit chef-d’œuvre, la scénariste Isabelle Bauthian, autrice, romancière et actrice. Membre du collectif des créatrices de BD contre le sexisme, journaliste de formation, ex-attachée de presse et chroniqueuse de BD, elle a obtenu de nombreux prix pour ses récits fourmillants d’anecdotes et de tranches de vie respirant le vécu. Sa spécialité : la chronique sociale et humaine. Ses qualités se retrouvent dans l'adaptation brillante des Chroniques de San Francisco reprenant et s’inspirant des romans d’Armistead Maupin (sous le titre original Tales of the City). Une plume magique. Aux crayons et aux pinceaux, Sandrine Revel s’en tire merveilleusement bien, même si le graphisme et les couleurs ne sont pas encore à la hauteur des grands comme Giraud ou Franquin. Autrice, illustratrice, peintre, musicienne et passionnée de lecture, elle livre ici une excellente prestation. En 1976, mentionner ouvertement l’homosexualité auprès du grand-public, même dans une ville aussi libérale que San Francisco, n’est pas de l’ordre de l’habituel. Pourtant, les romans ont su conquérir le public, en se vendant à des millions d'exemplaires. Après une adaptation en feuilleton télévisé en 1993, des épisodes radiophoniques sur la BBC, des adaptations musicales et une réadaptation sur Netflix l’an passé, la fameuse saga (Livre 1) se décline donc en BD aux éditions Steinkis. Le duo Bauthian Revel fonctionne à merveille. Un ouvrage à ne pas manquer !


Couleur : Sandrine Revel
Chronique sociale
Octobre
15 octobre

On se reposera plus tard

Suite à un malencontreux accident, la dynamique Marie, 75 ans, va devoir faire un séjour d’un mois en maison de retraite. Un album qui rompt avec les clichés du mouroir pour personnes âgées.Voilà un thème rarement abordé en bande dessinée : les maisons de retraite pour personnes âgées. Du jour au lendemain, Marie se retrouve en MARPA (à distinguer des EPHAD qui sont médicalisées et laissent moins d’autonomie aux résidents). Et cela aurait pu être un choc brutal pour cette pimpante et dynamique mamie. Battante, elle va refuser de se laisser aller à une routine mortifère. Soutenue par la direction de l’établissement, elle va proposer aux autres personnes âgées des activités qui maintiennent alerte. Brigitte Luciani et Claire Le Meil rompent avec l’image caricaturale que l’on peut avoir de ces maisons de retraite. Loin du mouroir pour vieux, elles décrivent un environnement certes parfois infantilisant, mais toujours bienveillant avec ses résidents. Ce tableau positif, finalement rassurant, promeut ces maisons qui favorisent l’autonomie de nos anciens. Cette galerie de portraits de petites vieilles (il s’agit essentiellement de femmes, espérance de vie oblige) est assez jubilatoire, avec, notamment, celle qui ne peut s’empêcher de critiquer toute initiative. L’ambiance de cet album s’avère plutôt optimiste et joyeuse. Le dessin en monochromie bleue est plutôt basique. Seules quelques scènes de joie et de bonheur revêtent un panel de couleurs vives très plaisantes.


Illustration : Claire le Meil
Chronique sociale
Août
20 août

Les Evadées du harem

Désenchantées, trois femmes quittent l’empire ottoman pour gagner l’Europe : le prix de la liberté et d’une nouvelle vie à l’occidentale, jusqu’à ce que leurs chemins se séparent devant un idéal qui est loin de ce qu’elles avaient imaginé.Un ouvrage initial, Évadées du harem – Affaire d’État et féminisme à Constantinople (1906) sert de toile à cette nouvelle tranche de vie proposée en BD par les éditions Steinkis. Trois femmes fuient leur condition en Turquie pour se plonger dans la vie occidentale. Le frisson des premiers temps laissera la place aux interrogations et à des destins différents. Leur idéal de liberté tant attendu serait-il, au final, loin de celui qu’elles imaginaient ? Didier Quella-Guyot et Alain Quella-Villéger nous livrent un scénario cohérent avec les différentes étapes du parcours de ces trois femmes et transcrivent leur ressenti au fur et à mesure de leur échappée, leurs rencontres et l’ouverture d’esprit qui accompagne l’occident tant attendu. Sara Colaone (En Italie, il n'y a que des vrais hommes) nous plonge dans la Turquie et la France des années 1900 avec un choix graphique tempétueux, anguleux, sombre et maîtrisé, rappelant le brush, le lavis, le fusain et la mine de plomb. Le contour des cases évolue en même temps que le récit et les pays traversés. Une lecture enrichissante sur la volonté d’émancipation de la femme orientale, au début du XXème siècle.


Scénario : Alain Quella Villégier
Chronique sociale
Juin
25 juin

Corps en grève

Une histoire vraie, saisissante, dans la France des années 70 : le combat acharné de travailleurs immigrés tunisiens, contraints de mener une grève de la faim pour se faire entendre, afin d’obtenir leur régularisation sur le territoire français.Voici l’authentique histoire de travailleurs immigrés tunisiens qui ont entamé une grève de la faim pour se faire entendre et obtenir la régularisation de leur situation dans les années 70, en France. Cette bande dessinée fluide met bien en avant les problématiques de l’époque dans la France de l’immigration, qui contrecarre ses propres règles par de nouvelles circulaires et montre la façon dont elle accueille les travailleurs : leur lutte pour ne pas devenir des travailleurs clandestins, pour la reconnaissance du statut de travailleur pouvant prétendre ainsi à un logement autre qu’un bidonville. Ce message fort est délivré et présente un bras de fer avec l’Administration en général (et ses méandres). Même si seule une partie des travailleurs sera régularisée, cela restera toutefois un espoir pour tous ceux qui cherchaient une vie meilleure. La richesse de cette bande dessinée réside, d’une part, en sa minutieuse reconstitution des faits et, d’autre part, dans le dossier de fin qui reprend de réels tracts, articles de journaux, photos des évènements, ainsi que ce que sont devenus les principaux protagonistes après cette grève de la faim. La mise en valeur graphique est réalisée par Amandine Wadre Puntous, qui nous montre tout son talent de dessinatrice et de coloriste, en donnant une réelle essence à tous les personnages.


Scénario : Valentine Boucq | Illustration : Amandine Wadre Puntous
Chronique sociale
Janvier
30 janvier

Le Choix

Dans les années 70, Désirée est une adolescente pleinement concernée par les débats sur le droit des femmes qui agitent la société. Un récit autobiographique et historique très fort.Quel comble de s’appeler Désirée quand vos parents choisissent de ne pas s’occuper de votre éducation, de vous mettre à distance comme si vous étiez un fardeau ou un cadeau de la vie arrivé bien trop tôt. Initialement édité en 2014, ce roman graphique en noir et blanc mêle récit autobiographique et reportage historique. Désirée et Alain Frappier retracent le combat des femmes mené depuis le début 70 jusqu’à nos jours pour disposer de leur corps. Au travers de l’histoire de Désirée, on comprend que certains enfants non désirés ont eu à porter « les silences coupables de leur mère ». Les auteurs nous relatent également les avortements sauvages de ces jeunes filles et leur lot de drames. Cet album certes militant reflète avec beaucoup de justesse une société divisée en deux : d’une part des militants pour l’avortement et la pilule ; d’autre part des conservatismes de tous bords aux propos et aux actes d’une rare violence. Ce sérieux travail de mémoire est écrit avec beaucoup d’intelligence, de finesse dans un style soigné et élaboré. Le propos ne laisse pas indifférent. En guise d’annexe, on retrouve des documents d’époque, des témoignages de différents acteurs de cette lutte qui permettent de cerner au mieux le contexte de l’époque. Avec un dessin monochrome d’un réalisme surprenant et une narration moderne, ce roman graphique permet de nous replonger dans une époque pas si éloignée.


Chronique sociale
Avril
2 avril

Profession solidaire

Jean-François Corty, médecin solidaire. Du témoignage à la découverte des enjeux et problématiques humanitaires sur la question migratoire en France et à l’étranger… Un engagement fort, à tempérer cependant avec les politiques.Jean-Francois Corty nous livre une vision très personnelle de son parcours humanitaire et solidaire. Un véritable plaidoyer sur la question migratoire et les difficultés rencontrées : aides du Gouvernement trop faibles ? Engagement humanitaire trop fort ? Difficile de jauger qui en fait trop ou pas assez, et de trouver le parfait équilibre entre les possibilités d’action de chacun. Homme d’engagement, il nous livre son ressenti et nous explique qu’il y a autant de pays que de problématiques différentes. A chaque situation ses enjeux humains et politiques, ses vides juridiques. La découverte de deux sortes de missions solidaires : celles proches des besoins des gens et celles des collusions militaro-humanitaires aux enjeux gouvernementaux et étatiques, qui instrumentalisent parfois les missions. Un sujet profond, traité avec une douceur et une légèreté graphique, toutes en nuances complémentaires de violet et de jaune qui contrastent avec la gravité du propos : l'équilibre est bien trouvé. Toutefois, on regrettera le caractère parfois polémique de ce one-shot sous couvert de dénoncer les actes manqués du Gouvernement.


Scénario : Jean-François Corty | Illustration : Marie-Ange Rousseau
Chronique sociale
Janvier
Novembre
Octobre
Juin
Mai
Juin
Avril
Mars
Avril
Mars
Janvier
Octobre
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