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Prochain niveau: 2 EXP

Le Lombard

banner Le Lombard

Juin
10 juin

Fraude à la terre

Larry décide de fourrer son nez dans le business d'un lobby qui combat les réglementations environnementales. Une conversion verte pour notre élégant sénateur amateur de voitures de luxe. Notre ancien agent du fisc devenu sénateur vient titiller le monde politique et les éventuels arrangements fiscaux masqués derrière des apparences trop vertes pour être vraies. Comme toujours avec l'élégant héros aux cheveux gris impeccables, une très jolie jeune femme va tenter de le séduire, et lui va en apparence se laisser faire, mais pas tout de suite. Son nouveau métier de sénateur offre des possibilités d'intrigues renouvelées, tout comme sa situation de père de famille. Stephen Desberg utilise tout ça avec un savoir-faire assumé pour une série qui n'abandonne jamais son côté grand-public. La conversion écolo de Larry en est un exemple. On ne se souvient pas que ses superbes voitures de luxe étaient électriques dans les premiers épisodes de la série, mais qui sommes-nous pour juger ? Parallèlement à cette reconversion de notre héros, la série garde une patte graphique élégante, les crayonnés de Reculé apportent un poil de dureté supplémentaire au dessinateur Bernard Vrancken, tous deux sublimés par de très beaux aplats noirs et les couleurs de Bérengère Marquebreucq. C'est stylé sous tous les angles et ça se lit avec plaisir, même si les vilains méchants sont probablement ceux qu'on attend, assis sur leurs barils d'or noir. Mais attendons le tome suivant pour voir si l'habile scénariste ne nous réserve pas une surprise supplémentaire.


Espionnage
3 juin

Valmy, c'est fini

Un cavalier dragon sodomite et roublard instrumentalise les puissants européens à son profit lors de la curieuse victoire de Valmy (1792). Une relecture historique truculente et osée (pour adultes !)A travers le premier tome des mémoires (fictives) d’un cavalier dragon couillonnement appelé Pierre-Marie Dragon, Nicolas Juncker et Simon Spruyt font une relecture originale et osée de la bataille de Valmy (20 septembre 1792). Pour rappel historique, cette bataille décisive contre les forces armées de la monarchie prussienne voisine fut miraculeusement favorable aux révolutionnaires français. Elle permit de proclamer l’abolition de la monarchie en France et de lancer la 1ère République. Juncker imagine que la version retenue par le roman national a été quelque peu magnifiée sous un jour héroïque… mais que la réalité fut toute autre : cette victoire aurait été magouillée, comme on truque les matchs de boxe, entre hauts-dirigeants francs-maçons et sodomites. L’instrument de cette magouille se personnalise sous les traits du dragon Dragon, un fieffé roublard, obsédé du cul (qu’il soit masculin ou féminin), débarrassé de tout scrupule, qui n’hésite pas à assassiner son propre général, s’emparer d’un fastueux trésor ou violer par derrière et à son insu un certain futur souverain français (crime de lèse-majesté !). Ces aventures (dé)culottées du dragon Dragon semblent avoir été directement inspirées par une chanson paillarde, dont les paroles nous sont offertes par les auteurs en dernière page. La relecture pour le moins truculente s’accompagne de nombreuses répliques savoureuses, comme Juncker les apprécie. Souple et stylisé, tout en s’inscrivant dans un contexte fort bien documenté, le dessin de Spruyt se montre idéal pour ce registre de gaudriole-politik qui évite toujours la grivoiserie imagée. Régulièrement, le dessinateur belge nous gratifie de pleines pages bilans de la situation, façon gravures parodiques d’époque. C’est malin, bien amené, et malgré le « fondement » du propos, ça reste plutôt finaud !


Couleur : Frederik van den Stock
Guerre
Mai
27 mai

La marche franche

Contraint de fuir Ciudalia suite à ses actes au nom du podestat Leonide Ducatore, Don Benvenuto reçoit une aide inattendue. L’action est de mise dans cette quatrième partie.Après un troisième tome plus « bavard » avec de multiples intrigues et jeux de pouvoirs, cette quatrième partie se veut davantage dans l’action. L’histoire reprend immédiatement après le cliffhanger de l’album précédent, avec Benvenuto tentant à tout prix de fuir les gardes, ses ennemis et Ciudalia tout court. Une fois cela acté, on le suit dans sa quête visant à rejoindre un lieu sûr. Hélas, le chemin n’est pas sans danger et l’antihéros doit même faire face à des menaces invisibles directement issues de la magie… Adaptant toujours l’œuvre de Jean-Philippe Jaworski, Frédéric Genêt nous offre une intrigue toujours aussi palpitante avec moult rebondissements. La force de l’auteur c’est aussi de réussir à rendre ce personnage attachant malgré son côté exécrable. De plus, le scénariste ouvre de nouvelles intrigues très intéressantes en vue du grand final prévu dans le prochain tome. Aux dessins, c’est désormais Hugo Poupelin qui assiste Genêt au niveau des couleurs. Mis à part ce changement, les graphismes sont toujours au top, que ce soit au niveau des décors, du découpage des scènes d’action ou encore du fort potentiel charismatique des personnages. Bref si vous aimez les récits où règnent coups bas et manigances de couloirs, cette série est faite pour vous !


Illustration : Frédéric Genet
Guerre
20 mai

Ces ténèbres qui nous lient

Minerva tente de retrouver la trace de son mari qui a avalé un œuf du Convoyeur. Troisième épisode d'une série post apocalyptique spectaculaire aux accents d'heroïc-fantasy.La découverte du monde post apocalyptique dans lequel le Convoyeur mène ses étranges missions se poursuit. Minerva est le personnage central de ce nouvel épisode, dans lequel on apprend beaucoup de choses sur les étranges œufs que le mutant aux yeux rouges fait avaler à tous ceux qui lui confient une mission. C'est clairement dans ce troisième tome que la série prend de l'ampleur. Les errances et les combats entre les différents personnages prennent un sens, maintenant que l'on a compris comment le Convoyeur lui-même semble étendre son pouvoir sur ce monde dévasté. Il est encore difficile de distinguer les bons des méchants. Rien ne permet de dire que le scénariste Tristan Roulot souhaite réellement les séparer, même si Minerva sort du lot, désormais. Dimitri Armand continue de mettre en scène les affrontements et les personnages avec une belle énergie et un style puissant et spectaculaire. Les flashbacks dans les souvenirs de Minerva sont particulièrement réussis. L'héroïne a un vrai look badass à base de traits de maquillage et de dreadlocks, qui fonctionne. Reste que l'essentiel du propos est d'enchainer les affrontements et les chocs visuels, un peu dans le style d'un personnage d'heroïc-fantasy qui n'en finirait pas de croiser la route de monstres sanguinaires dont il couperait méthodiquement des morceaux pour se tirer d'affaire. Beaucoup d'action bien réalisée, des révélations surprenantes, et un gros suspense en fin d'album : si l'idée vous plait, il est encore temps de rejoindre le convoi.


Couleur : Dimitri Armand
Anticipation
Avril
22 avril

Le bâton de Saule

Saule est blessée, or il faut réparer son bâton magique en le plongeant dans une lointaine source. Un trio de schtroumpfettes se mobilise pour entreprendre le périple… à suivre dans un prochain tome 6.Série parallèles aux Schtroumpfs « garçons », Les schtroumpfs et le village des filles tente de s’adresser à un lectorat féminin en déclinant l’univers initialement plutôt masculin de la série-mère de Peyo. Ainsi, le village des filles est-il un peu plus luxuriant et végétal, les bonnets et jupettes sont couleur coquille d’œufs, les cheveux des schtroumpfettes longs et violets, les teintes employées par Paolo Maddaleni très girly… Le dessin de Bruno Cagnat se conforme quant à lui admirablement à une charte proche de celle de Peyo en ce qui concerne les personnages, les décors merveilleux en prime. Ce chara-design est plus proche en tout cas que celui, élastique, d’Antonello Dalena sur Grandir avec les Schtroumpfs. Pour le reste, les scénarii que leur font vivre Thierry Culliford (fils de Peyo) et Luc Parthoens reprennent globalement les recettes bien connues des Schtroumpfs. Ce tome 5 est d’ailleurs archi classique de la quête initiatique standard et/ou de la progression d’un jeu vidéo : suite à un accident avec une méchante plante carnivore (écho du Cracoucass ?), il faut réparer le bâton magique de Saule dans l’eau de la source des pierres schtroumpfantes. Saule blessée – l’équivalent du Grand Schtroumpf chez les filles – un trio se dévoue pour entreprendre le voyage à dos d’araignée – comme le font aussi très souvent les Schtroumpfs en pareil cas. Et cette quête va passer par tant de périls et de rencontres… que pour la première fois dans tout l’univers des Schtroumpfs, cette aventure est « à suivre » dans un tome 6 ! Frustration !


Contes / Fééries
29 avril

Universelle(s)

Elle a vu sa personnalité manipulatrice prendre le dessus et a emprisonné ses autres facettes. Heureusement, son amie Maëlys qui la connaît bien, comprend que quelque chose n'est pas normal.Second tome pour cette série scénarisée par Kid Toussaint et illustrée par Aveline Stokart. Le premier volume nous avait laissés sur un cliffhanger... nous reprenons l'histoire où nous l'avions laissée. Elle va traverser une période de deuil, un moment difficile. Et sa personnalité bleue, manipulatrice, va profiter de cet événement pour prendre le dessus, enfermer les autres personnalités, et imposer au monde une nouvelle Elle, façonnée à sa manière. Si ses amis les plus proches laissent passer un certain nombre de choses à Elle sous prétexte qu'elle traverse une période difficile, Maëlys comprend que quelque chose ne tourne pas rond. Elle va tout faire pour libérer les autres personnalités, et retrouver l'amie qu'elle connaît, avec sa personnalité riche et multiple. Sur cet album, l'histoire est davantage centrée sur le monde intérieur d'Elle. Nous suivons cette fois deux histoires en simultané : la quête de la personnalité rose d'Elle, qui va chercher à s'affirmer, à se libérer de la prison dans laquelle l'a enfermé la personnalité bleue. Et en même temps, nous suivons Elle dans son quotidien, ses cours et ses amis, avec son changement brutal d'attitude dû à la prédominance de sa personnalité bleue. Nous voyageons dans des mondes imaginaires, aux couleurs néons, affirmant chacune des personnalités, toutes prisonnières d'un monstre à leur image. Les illustrations sont toujours aussi épatantes. On notera la fluidité des transitions. Une nouvelle fois, les auteurs mettent l'accent sur la richesse d'une personnalité, et l'importance de l'amitié. Ce deuxième tome confirme la qualité de cette série destinée à un public adolescent.


Couleur : Aveline Stokart
Thriller
Février
18 février

Le serment de la Pieuvre

Le détective Joshuah Flanagan se retrouve au milieu d’une situation explosive, entre une lutte de pouvoir au sein de la famille Gambini et le business de cabarets du quartier Latin. L’ex soldat décoré de la Purple Heart va devoir jouer serré.Ce troisième opus de la série Purple Heart met en lumière les liens entre la famille de Joshua et la pègre. Le duo Eric Warnauts et Guy Raives livre une nouvelle fois une histoire complète au sein de leur série. Le contexte de base est plutôt simple : le fils Gambini souhaite diversifier le business de la famille dans le trafic de drogue, à l’insu de son père. Flanagan entre en scène suite à l’implication de l’ex beau-frère de Mary comme témoin d’un meurtre. Puis, de fil en aiguille, les auteurs complexifient le récit en greffant une histoire secondaire avec le cabaret de spectacle burlesque lié au trafic de drogue. Cerise sur le gâteau, le détective découvre le lien de sa famille avec la Cosa Nostra et plus particulièrement la famille Gambini. Une très belle ouverture scénaristique sur le prochain tome ! Au niveau du dessin, comme pour l’ensemble des albums communs du duo, il est réalisé à quatre mains, dans un style réaliste. L’ambiance du New-York des années 50 est superbe et l’univers burlesque est très joliment mis en avant. Les amateurs de Pin-Up et de jolies femmes ne seront pas déçus. Le découpage est classique sur l’ensemble de l’album, sauf pour la scène d’action finale offrant un rendu narratif supplémentaire et pertinent. Ce troisième tome est du même tonneau que les précédents opus, avec une histoire complète dont le récit est rythmé et complexe, le tout dans un univers graphique de l’Amérique des années 50. Ce très bel album vient compléter une toute aussi belle série, qui n’a pas encore livré tous ses secrets.


Illustration : Raives | Couleur : Raives
Policier
Janvier
28 janvier

Les enfants de la pierre

Suite au vol d’une partie de la pierre du temps, un groupe d’enfants part à la recherche de la voleuse, avant que le temps et la mort ne les rattrapent. Une aventure médiévale-fantastique intéressante.Pour sa nouvelle série, le scénariste Tristan Roulot (Goblins, Psykoparis, Le convoyeur) nous immerge dans un contexte d’heroïc-fantasy aussi riche que plaisant. On découvre tout d’abord un étrange endroit où une kyrielle d’enfants vivent avec un seul adulte, au cœur d’une forêt où la lune est omniprésente. Mais rapidement cette vie autarcique et hors du temps est perturbée par une femme qui brise leur bulle temporelle. Le temps risquant de reprendre son cours, les gamins doivent retrouver au plus vite cette voleuse, sous peine de mourir à très court terme ! Après cette introduction originale, on suit quatre enfants dans une quête classique durant laquelle ils avancent au gré des rencontres, bonnes ou mauvaises. Néanmoins, ce « classicisme » est bonifié par pas mal de mystères concernant les véritables intentions du vénérable, l’identité probable de la voleuse, un étrange mangeur de temps qui poursuit les enfants ou encore les cristaux de pouvoir que portent les héros. Bref, ce premier tome est très riche et rythmé. Mateo Guerrero (Turo, Jakob Kayne…) se charge des dessins de cette sympathique série. Dans un style semi-réaliste immersif, le dessinateur met en place des décors fouillés, des personnages charismatiques et attachants, des créatures effrayantes, le tout avec des couleurs qui retranscrivent parfaitement les ambiances traversées par les protagonistes. Un tout bon premier tome !


Fantasy
Février
4 février

Un Général, des généraux

Le 13 mai 1958 à Alger, des militaires français veulent empêcher le gouvernement de traiter avec le FLN pour maintenir l’Algérie française dans la République. Un album truculent sur le putsch d’Alger, le retour de De Gaulle et la fin de la IV° République.François Boucq et Nicolas Junker se sont lancés dans un projet audacieux : raconter en BD les événements de 1958 en Algérie, qui ont notamment conduit à la fin de la IV° République en France et au retour du Général De Gaulle à la tête du pays. A l’occasion d’une grande manifestation à Alger en faveur de l’Algérie française, des militaires vont profiter de cet élan populaire pour tenter de déstabiliser le gouvernement de Pflimin. Ce contexte explosif va donner lieu à de nombreux quiproquos, des situations ubuesques, des prises de décisions inappropriées qui confèrent presque à la comédie ou au Vaudeville si les enjeux n’étaient pas si sérieux. Boucq et Junker traitent de ces événements politiques de manière un poil caricaturale sans pour autant s’écarter de la réalité historique. Pour donner une tonalité humoristique à ce récit, on assiste notamment aux allers-retours du Général Massu dans le sous-terrain entre le QG de la 10ème région et le gouvernement général ; Delbecque qui se fait exploser le nez en percutant Massu ou encore en prenant une porte ; le général Salan qui essuie des jets de tomates. Même le général De Gaulle n’est pas épargné pendant sa traversée du désert à Colombey : on le voit silencieux, en robe de chambre et pantoufles se faire prendre des mesures par un tailleur ou encore aller promener seul son chien qui se soulage dans les jardins de sa propriété. Cet album est une manière originale et amusante de découvrir l’avènement de la Vème république et le retour de De Gaulle dans le jeu politique. Le travail de François Boucq est simplement exceptionnel : il caricature à merveille les militaires qui vocifèrent ou qui, au contraire, sont tout penauds devant une autorité, les députés qui s’écharpent à l’assemblée. Cet album associe très habilement humour et Histoire. Elle sort en deux versions : l'édition courante en couleurs et un très grand format en noir et blanc.


Collection: Signé Couleur : François Boucq
Espionnage
Janvier
28 janvier

Les Chroniques de Melvile

L'histoire mystérieuse et violente de Melvile se termine avec les chroniques tenues par le journaliste Thomas Bauclair. Romain Renard boucle la partie BD de son concept avec une série d'histoires courtes cohérentes.Romain Renard termine son cycle de quatre albums dédiés à une ville imaginaire d'Amérique du Nord, après avoir raconté la vie de trois de ses habitants dans chacun des tomes précédents. Si chacun d'entre eux pouvait se lire indépendamment, il faut, pour le coup, avoir tout lu pour apprécier ce dernier pavé de plus de 200 pages, qui, sinon, restera un peu opaque. Les histoires de Thomas Bauclair approfondissent ce qui a été évoqué jusqu'ici, comme l'accident de chasse ou le massacre de la famille de Mausel Tréjean. L'enchainement est un peu désordonné, mais il tisse une toile sombre et cohérente sur l'histoire de la ville, avec une touche supplémentaire de folie inexpliquée. Romain Renard, en tout cas, semble n'être pas du tout revenu de son voyage à Melville, le site associé aux quatre albums permet de replonger dans son projet multimédia, et notamment de réécouter les morceaux de musique composés autour du concept. Des ambiances lentes avec de belles nappes de guitare électrique au son très néo-folk... parfois la voix grave de l'auteur sur des textes un peu hermétiques, mais l'ambiance est cohérente. Le teaser du projet de film d'animation est carrément accrocheur. Il racontera l'histoire de Ruth Jacob, le plus réussi des trois premiers albums. L'auteur est visiblement habité par son univers et semble capable d'en contrôler toutes les dimensions. Ce dernier tome complète en tout cas ce que nous savons déjà des habitants de Melvile, même si l'effet de surprise de la technique graphique de Romain Renard est passé, et si la succession de petites histoires limite l'effet d'immersion. On se lasserait presque des cases au très léger flou qui, pourtant, donnent des images fortes, que l'on peut apprécier en ralentissant carrément son rythme de lecture. Le trip semble terminé pour sa version BD, des ciné-concerts sont envisagés, le film est en préparation.... bref, Romain Renard avance avec culot un projet total et multiforme.


Illustration : Romain Renard | Couleur : Romain Renard
Thriller
28 janvier

L'histoire de Ruth Jacob

Retour à Melvile après 25 ans d'absence pour Paul Rivest, le souvenir d'un amour d'été et d'un terrible drame. Troisième tome de la fascinante chronique d'un village imaginaire aux secrets très sombres.Avec Ruth Jacob, c'est le troisième personnage de Melvile que nous rencontrons, toujours sur la même petite période de temps. Une jeune fille très séduisante qui fait tourner la tête de Paul, et dont il se souvient encore. Cette fois-ci, c'est plus de 400 pages que nous offre Romain Renard, pour plonger dans une série de révélations qui ferment le ban du triptyque. Pourtant, ce livre pourrait se lire en premier, même si sa densité est exceptionnelle. L'auteur explique dans une interview comment l'Homme qui Marche de Jiro Tanigushi a constitué une transition majeure dans la narration en BD, en décrivant non pas l'action mais l'instant. C'est une évidence quand on enchaine, comme ici, des dizaines de pages pour créer une atmosphère, plonger avec le personnage dans des réflexions ou des sentiments. On est loin des standards du franco-belge traditionnel, dans un tempo graphique qui emprunte à toutes les techniques pour raconter une histoire. C'est très immersif, d'autant que la technique de Renard est indéfinissable, passant d'un trait de crayon assez visible à des visages presque photo-réalistes, et avec des couches de couleurs aux textures étonnantes, seulement permises par la colorisation informatique. Mais tous ces aspects techniques disparaissent sous la force du polar, et de l'expérience personnelle vécue par Paul. Avec, en trame de fond, cette ville qui va cesser d'exister lorsque toutes les maisons disparaitront sous les eaux du barrage en construction. Tout se conjugue pour que les échanges entre les personnages prennent la tournure d'une dernière chance, d'un moment ultime, propice à l'éclosion de la vérité. Une réalisation brillante sur une histoire très forte, qui ferait une trame parfaite pour une série Netflix®. Il reste un quatrième tome à paraître, qui racontera les chroniques écrites par Thomas Beauclair, personnage évoqué dans le premier tome de la série.


Illustration : Romain Renard | Couleur : Romain Renard
Thriller
28 janvier

Neige écarlate

Alors que Marseille est recouverte de neige, Karmella Krimm assiste à un cambriolage par drone. Un polar avec un début d’intrigue moderne et au final plus conventionnel. Pour cette seconde enquête, Karmela Krimm n’a aucun mandat : par le plus pur des hasards, elle se retrouve témoin d’un cambriolage surprenant et audacieux. La jeune beurette, qui est devenue détective privée après avoir perdu sa place de commissaire de police, n’a pas froid aux yeux et n’hésite pas à aller au contact des malfrats. Les forces de l’ordre peinant à réagir, Karmela, aidée de sa filleule et de son ami d’origine comorienne Tadj, vont se lancer à la poursuite des cambrioleurs dans la cité phocéenne recouverte de blanc. Si le mode opératoire du cambriolage est une mise en bouche originale et moderne, le reste de ce polar est davantage classique, avec une filature en bateau et quelques échanges de coups de poings et de coups de feu. A l’image de l’héroïne, le rythme de cette histoire est pêchu. A l’instar du premier opus, Lewis Trondheim met bien en avant les origines des protagonistes et souligne au passage que les sales types peuvent être également blancs. Les dialogues sont bien ajustés avec quelques échanges savoureux. Au dessin, le trait assuré de Franck Biancarelli est agréable, même si l’essentiel des décors extérieurs sont sous la neige. Seul bémol : le choix inutile de représenter l’ensemble des malfaiteurs avec une tenue identique et peu discrète, un poil caricatural dans un registre réaliste.


Policier
Octobre
Novembre
5 novembre

Sherpa

Nouvelle mission à haut risque à Hong Kong pour l’agent Alpha et son équipe. L’objectif est d’escorter et protéger la fille d’un repenti de la mafia chinoise. Entre mafia, service secret chinois et agent double, la mission peu déraper à tout moment.La saison numéro trois de la série Alpha se poursuit. Cette fois, Tyler est pris au piège entre la mafia et les services secret chinois, qui souhaitent tous deux mettre la main sur le comptable Zhang Yuan. Une nouvelle fois, Emmanuel Herzet réussit à tenir le lecteur en haleine dans un récit qui se déroule à fond les ballons. Pas de répit pour le héros et le lecteur. Le scénariste use certes de stratagèmes coutumiers aux récits d’espionnage, mais il les met en place avec beaucoup d’intelligence afin de créer des rebondissements et donner du corps au récit. D’ailleurs, les auteurs se positionnent sur la technologie 2.0 à coup de satellites, d'écoutes téléphoniques ou encore de reconnaissances faciales. Ce dernier point est fort intéressant, car dans nos sociétés ultra connectées, la protection des données et de la vie privée perd toujours plus de terrain face à la notion de sécurité. Plusieurs recherches ont été publiées dans ce sens, dont une récente de l’université Ben Gourion en Israël, qui démontre que la technologie peut être prise à défaut en appliquant un maquillage naturel ou aléatoire. L’identification des personnes chute ainsi drastiquement, faisant passer le nombre de « matchs » sous le seuil raisonnable d’un environnement opérationnel réaliste. Graphiquement, Alain Queireix qui a repris le dessin de la série depuis le tome 14, s’est emparé de l’âme de cet anti-héros atypique. Il ne fait pas du Jigounov, ni du Lamquet, mais du Queireix, avec un dessin, clair, lisible et fluide, un trait très réaliste et des héroïnes féminines et sensuelles. Ce nouveau récit d’espionnage regorge d’action, de suspens et de plaisir. Il serait dommage de s’en priver...


Espionnage
Octobre
20 octobre

Les liens du sang

Notre héros solitaire arrive à New York pour rencontrer le commanditaire de l'assassinat de sa mère. Troisième volet d'un western classique agrémenté d'une touche de contexte politique d'époque plutôt intéressante.L'expédition se poursuit pour notre héros très solitaire qui va, dans ce troisième tome, en apprendre un peu plus sur son passé. Yves Swolfs a échafaudé un scénario fouillé, avec beaucoup de personnages, dont on a plutôt intérêt à se souvenir des noms.... mais ça avance plutôt bien. Et l'étrange pouvoir d'Elijah, lorsqu'il plonge dans les souvenirs de ceux dont il touche la peau, ajoute une petite touche de magie, utilisée avec parcimonie. Sur le fond, cette intrigue autour des enjeux de l'après esclavagisme reste intéressante. On n'imagine pas vraiment les enjeux économiques et les influences étrangères derrière ce tournant de l'histoire américaine. La progression de notre héros à la parole rare nous fait découvrir beaucoup de choses sur les Etats-Unis de l'époque, notamment New York en plein développement, mais pas encore mégapole. Sur le plan visuel, Yves Swolfs sait dessiner des gueules de western, des regards durs au tout premier degré, même si quelques répliques adoptent un ton presque humoristique (une touche de spaghetti en somme). Les couleurs de Julie Swolfs, avec leurs dominantes de bleus et de jaunes orangés, créent une belle ambiance d'époque. Les deux artistes se complètent pour un rendu hyper pro, détaillé et cohérent.


Illustration : Yves Swolfs
Western
Novembre
12 novembre

Neokora

De retour au pays, Thorgal et Jolan découvrent qu’une malédiction pèse sur les gens de leur village et sur Aaricia. Ils découvrent alors que Kriss de Valnor et son fils Aniel sont derrière tout ça. Un retour surprenant sur les origines céleste de Thorgal.Cette nouvelle aventure de Thorgal, la troisième du tandem Yann et Fred Vignaux, reprend le fil conducteur de la précédente. Cette fois, Thorgal et ses enfants vont devoir affronter un duo d'ennemis qu’ils connaissent bien : Kriss de Valnor et son fils Aniel. Yann reprend donc le flambeau avec le personnage de Kriss, maintes fois utilisé pour relancer une nouvelle aventure. Il ajoute dans son scénario les origines célestes de Thorgal avec un retour dans l’île des mers gelées, contrée glaciale dans laquelle se tient le mystérieux vaisseaux spatial de Slive. Yann vire de bord avec ce récit très orienté science-fiction. En effet, il quitte l’univers mythologique scandinave et les légendes, sources d’inspiration des précédentes histoires, pour imaginer une aventure un peu téléphonée tournée vers les étoiles. Il picore d’ailleurs tous les ingrédients dans les albums de Van Hamme, mais il introduit un nouvel élément, indispensable à son intrigue que l’on ne révélera pas, évidemment. Au dessin, Fred Vignaux assure et reste dans la lignée des précédents tomes. Son trait colle vraiment au style mis en place par Rosinski avec qui, d’ailleurs, il partage la couverture. Un dessin efficace donc, pour un scénario très classique d’une aventure de Thorgal bien loin du héros des débuts.


couverture : Frédéric Vignaux
Fantasy
Août
27 août

Quelqu'un à qui parler

« Samuel Verdi, c’est quoi ta vie à 35 ans ? » Quand les souvenirs du passé refont surface et font prendre conscience qu’on est passé à côté de sa vie et de ses rêves. Comment gérer cette vérité devant le miroir qui reflète le « soir raté » ?« L’enfant que j’étais n’aime pas l’adulte que je suis ». Cette phrase résume assez bien l’idée de l’auteur. Grégory Panaccione adapte ici le roman éponyme de Cyril Massarotto, paru en 2017. L'auteur de BD est à l’origine de plusieurs ouvrages, dont certains muets et pourtant émotionnellement forts comme Un océan d’amour ou Un été sans maman. Encore une fois, avec cette adaptation, il fait vibrer la corde sensible de l’enfance et l’influence de notre passé sur notre vie d’adulte. Il sait trouver les mots justes en mêlant l’humour aux émotions. A travers les deux personnages, il fait un retour en enfance touchant et dresse un bilan sur sa vie. Il pointe du doigt les rêves abandonnés et bien souvent oubliés. Les deux Samuel se font face ; il y a le passé et le présent, voire le futur, à l’image d’un miroir. On devine, au travers le regard de l’enfant, sa déception avec ses mots à lui, sans filtre, qui lui font prendre conscience qu’il n’a pas la vie qu’il a souhaitée. Le dessin de Gregory Panaccione est comme à son habitude maîtrisé. Les visages en disent long et certains dessins se passent de commentaires (et de texte, d’ailleurs). Il met en image de façon poétique les conversations entre les deux Sam, comme deux potes qui discutent ici et là, au milieu de paysages enchanteurs. Une lecture troublante qui pose question. Et si le meilleur moyen de renouer avec le passé, c’était de s’y replonger ?


Illustration : Grégory Panaccione | Couleur : Christelle Galland
Chronique sociale
Mars
26 mars

La nouvelle(s)

Lorsque Elle arrive, en cours d'année, dans un nouveau collège, elle est chaleureusement accueillie par un groupe d'amis. Mais sa personnalité va se transformer, révélant cinq autres parties d'elle-même. Une nouvelle série pour ados très réussie !Après nous avoir entraînés dans des univers futuristes avec ses derniers albums parus en ce début d'année (Absolument normal et Love Love Love), Kid Toussaint nous propose cette fois un univers contemporain et réaliste... Tout en incorporant une pincée de surnaturel ! Ici, nous suivons le quotidien d'adolescents partagés entre les cours du collège, les retrouvailles entre amis, les amours naissants, et les petits conflits amicaux et familiaux. Rien de bien extravagant jusque-là... Pourtant, le personnage principal, Elle, vient bousculer un peu cette routine. Elle va dérouter son entourage en changeant brusquement de personnalité, sans la moindre explication : du genre avenante, elle va pourtant pouvoir partir dans des excès de colère, s'enfermer dans le mutisme, ou paniquer subitement ! En tant que lecteurs, nous percevrons tous ces changements d'humeurs grâce à un petit procédé graphique simple, mais efficace : la couleur de ses cheveux changera, selon la personnalité qui prendra le dessus. On retrouve alors un peu la trame narrative qui avait été développée dans le film d'animation Vice versa : montrer la pluralité d'une personne, à travers les émotions qui la traversent. La période de l'adolescence est très bien illustrée, et les collégiens se retrouveront dans ces personnages, dans leur façon de s'exprimer, dans les problématiques rencontrées, mais aussi dans la difficulté à contrôler leurs émotions, qui arrivent sans prévenir. D'autres questionnements en lien avec la construction identitaire feront irruption au cours du récit, en particulier chez Elle, et entraîneront des trames narratives plus actives, avec du suspens et de l'aventure. Les dessins viennent souligner un scénario à rebondissements. Le graphisme, très numérique et coloré, réalisé par Aveline Stokart, apporte de la modernité, mais aussi de la profondeur aux personnages. Spécialisée dans le chara-design, l'autrice souligne les expressions des personnages en y apportant une touche contemporaine inspirée du film d'animation, et capte la complexité des protagonistes. Un beau portrait de la complexité de la période adolescente, mais aussi l'intensité et la richesse de celle-ci, avec en prime de superbes illustrations !


Illustration : Aveline Stokart | Couleur : Aveline Stokart
Thriller
Juin
18 juin

Pour tout l'or du monde

Franck et Kate veulent rentrer à Taiwan une fois leurs missions terminées, mais rien ne s'annonce simple. Ultime album d'une série originale et cynique dans le monde des traders. Impitoyable.Sur fond d'enjeux boursiers remarquablement documentés par Philippe Sebbah, Tristan Roulot aura déroulé avec Hedge Fund un thriller financier plein de cynisme et de violence, qui trouve sa fin avec ce septième volume. Cette intrigue débutée avec l'épisode précédent nous impressionne une nouvelle fois par son mélange de purs rebondissements grand public et d'éléments très crédibles sur les rivalités géopolitiques entre places boursières, la manipulation des cours de l'or, ou le rôle du bitcoin dans l'économie du crime. Patrick Hénaff montre toujours une belle efficacité graphique, que ce soit dans la scène de sexe plutôt drôle qui se termine mal dans la salle de bain de Franck et Kate, ou dans les belles vues de villes asiatiques ultra modernes. L'album est en pratique construit en deux temps, le premier pour conclure la dernière mission du trader, et l'autre pour clôturer la série. Les auteurs nous ont réservé des surprises sur lesquelles on aurait probablement aimé passer plus de temps, mais qui ont le mérite de donner une cohérence supplémentaire au monde sans morale qu'ils ont décrit depuis les débuts hésitants de Franck, petite frappe de la finance, si l'on peut dire. La série aura été originale dans son intention et plutôt réussie avec son personnage principal pas très sympathique. On n'avait clairement pas vu la pure finance aussi bien mise en scène dans la BD grand-public.


Thriller
Février
12 février

La Fée assassine

Un drame familial et psychologique envoûtant, où l'amour et la haine vont se confondre et s'accumuler année après année, jusqu'à entraîner un acte d'une violence inouïe.Fanny a vécu une enfance difficile avec sa sœur jumelle Tania : les relations avec leur mère étaient conflictuelles, tendues, dénuées de communication et d'affection. Ces sources sont à l'origine d'un traumatisme profond chez Fanny, et provoqueront un véritable drame familial. Sylvie Roge nous propose son premier roman graphique en tant que scénariste, co-réalisé avec son compagnon de vie, Olivier Grenson, qui signe les illustrations. Le scénario explore le cheminement d'une femme toujours hantée par les blessures de son passé, qui l'auront tellement affectée psychologiquement, qu'elle commet l'irréparable dans un accès de violence inouïe qui ne lui ressemble pas. Ce thriller psychologique est prenant, saisissant, et nous assemblons en même temps que l'avocat, les différentes pièces du puzzle. L'influence de l'enfance de Fanny dans sa vie actuelle est finement abordée à travers le prisme des contes, qui vont rythmer sa jeunesse, et qui parsèmeront le récit. Sa mère deviendra la terrible belle-mère de Blanche-Neige, son animal de compagnie sera identique au lapin présent dans Bambi, des escarpins seront laissés de côté comme les traces d'un amour passé... Les illustrations sont dans des tons assez froids et pastel, comme si un filtre du passé se greffait sur ces souvenirs. Mais on notera quelques touches de rouge vif, disséminées au fil du récit, qui dénotent toujours un peu, et qui montrent l'origine de cette souffrance, sa présence de l'enfance à l'âge adulte. Un roman graphique bouleversant, dans lequel la tension va monter progressivement, en nous tenant en haleine jusqu'à la dernière page.


Scénario : Sylvie Roge
Contes / FéériesThriller
Octobre
8 octobre

Les Schtroumpfs et la tempête blanche

Les Schtroumpfs affrontent les rigueurs d’un hiver particulièrement enneigé. Tandis que le village s’exile vers un abri plus costaud, trois « échappés » sympathisent avec un potier contrarié. Une aventure classique… sans Gargamel !En marge de leurs « extensions » féminines (la série Le village des filles), ou primo-lecteurs (la série Grandir avec les Schtroumpfs), voire encore de leurs films d’animations en 3D, la série classique des Schtroumpfs continue son petit bonhomme de Schtroumpf. Or si nos lutins bleus ont déjà connu la neige à la marge de l’une ou l’autre de leurs aventures, jamais ils n’avaient été confrontés à un hiver aussi rigoureux. Comme l’indique le titre, le cœur de l’intrigue de cette aventure confronte les Schtroumpfs à un blizzard exceptionnel et des congères qui menacent leur village. Au point de les obliger à déménager vers un refuge solide (la tour en pierres en couverture). Ce faisant, un trio détaché se lie aussi d’amitié avec un humain nouveau venu dans la saga : le potier Gaspard, qui veut être sourcier. Nulle trace de Gargamel dans cet épisode scénarisé par les habituels Alain Jost et Thierry Culliford (fils de Peyo et « gardien du temple »), qui enfonce donc moins les portes ouvertes et les passages obligés habituels. La morale de l’histoire est également moins prédominante, elle se borne à souligner les mérites naturels de l’effet placebo. Au dessin Alain Maury décline fort convenablement la charte définie jadis par Peyo… à l’exception d’un détail presque choquant : la taille des maisons champignons des Schtroumpfs a été bizarrement doublée, comme on le voit dans la case géante de la p.45. Pourtant dans les premiers épisodes, Gargamel pouvait presque les écraser en marchant dessus, comme on le ferait de vrais champignons… Là, elles sont aussi hautes que Gaspard ! What’s the prodige ?


Contes / Fééries
Juin
25 juin

Koyaanisqatsi

Les Gunblast Girls sont arrivés au bout de leur mission d’escorte... du moins c’est ce qu’elles pensaient. Après quatre ans d’absence, les Gunblast Girls de Crisse sont de retour.Après quatre ans d’attente patiente, Crisse nous propose (enfin) la suite et la fin des aventures des Gunblast Girls. Pour rappel, dans le premier album, Zdenka reformait sa team de nanas pour une mission apparemment simple, puisqu’il s’agissait d’escorter la fille d’un milliardaire jusqu’à une planète pour empocher une liasse de gros billets. Mais très vite, les héroïnes ont découvert que la jeune fille possédait un immense pouvoir de téléportation qu’elle était incapable de maîtriser. Poursuivis par de nombreux ennemis convoitant ce pouvoir, les Gunblast se voyaient téléportés dans des endroits inconnus du multivers, par leur protégée, dès la moindre menace. Arrivant enfin à destination à la fin du tome 1, on aurait pu croire que le plus dur était fait. C’était oublier les menaces toujours bien présentes. Sans en dévoiler davantage, sachez que vous apprécierez cette bonne conclusion si vous avez aimé l’album précédent, même si cette seconde partie reste fort proche et n’apporte pas vraiment de réelle nouveauté. L’humour et les dessins fluides sont toujours de mise pour ajouter du punch à l’intrigue. Enfin les explications/révélations sont claires et efficaces sans être réellement originales et surprenantes. En somme, voilà une conclusion efficiente et sans fioritures.


Illustration : Crisse | Couleur : Nino
Science-Fiction
Avril
9 avril

les larmes de Hel

Thorgal, Aaricia et leurs compagnons d’infortune font naufrage dans un endroit bien étrange : l’îlot de Böhk Lihnn, la porte des enfers de la déesse Hel, le royaume des morts. Suite des aventures trépidantes du jeune Thorgal et d’Aaricia.Déjà bien rôdé à l’exercice, Yann et Roman Surzhenko confirment le bon rythme de croisière de leur duo sur ce cross over de la saga Thorgal consacrée à la jeunesse du célèbre viking. Les aventures se construisent, se suivent et évoluent dans un monde désormais mis au point par Yann. Comme sous l'ère Van Hamme, le scénariste intègre fortement – et depuis plusieurs albums déjà – la mythologie scandinave aux travers des rites, des dieux et des malédictions. Il ajoute aussi une dimension plus historique en utilisant d'authentiques personnalités viking, comme Harald à la Dent Bleue, alors que la série des débuts imaginée par Van Hamme se basait uniquement sur de la fiction. Cette fois, Yann emmène Thorgal et ses compagnons d’infortune sur un îlot inhospitalier où, dans son cœur, demeure la porte des enfers tenue uniquement par des femmes. Ils vont devoir se battre pour survivre et, bien sûr, en découdre avec les démons de l’îlot, bientôt rejoints par leurs poursuivants, les hommes d’Harald. Au dessin, Roman Surzhenko reste très efficace. Son style bien en place, accrocheur, fluide et dynamique donne le rythme visuel idoine. Cette nouvelle aventure trépidante ne manque pas de suspense. Thorgal et Aaricia ont une jeunesse bien mouvementée qui présage déjà de ce qui va leur arriver dans l’avenir.


Couleur : Roman Surzhenko
Fantasy
Septembre
24 septembre

Iran, 1953

Le premier ministre iranien risque d'être renversé dans un contexte de crise économique et de nationalisation des ressources pétrolières. Retour en 1953, avant un coup d'état qui changera l'histoire de l'Iran. Nouvelle série prometteuse pour le scénariste Tristan Roulot, qui vient de terminer Hedge Fund, qui pilote également Irons – une série originale dont le héros est ingénieur en génie civil – et le spectaculaire Convoyeur ! Cette fois, on plonge dans l'histoire récente, avec les prémices d'un coup d'état qui aura lieu en Iran en 1953, et dont les conséquences à terme seront la prise de pouvoir de Khomeini en 1979. L'auteur montre très clairement le rôle absolument central des enjeux pétroliers, mais il raconte habilement comment le premier ministre de l'époque poursuivait les négociations avec différents acteurs internationaux pour tirer le meilleur parti de ces ressources pour son propre pays. La relation entre les deux amis d'enfance, dont l'un est devenu consul de France, donne une bonne dynamique au récit qui couvre des faits historiques, tout en maintenant un vrai suspense sur l'aboutissement de ce coup d'état annoncé. Une bonne occasion de se rappeler le rôle joué par la CIA, qui sera reconnu et regretté quelques décennies plus tard par le gouvernement américain. Cela démontre le manque de vision stratégique à long terme de l'agence américaine, prête à tout, à l'époque, face à la menace communiste. Christophe Simon illustre cela avec un réalisme très classique et très professionnel. Totalement au service de la narration, le dessinateur ne se met jamais en avant, mais son travail, aussi bien sur les personnages aux visages justes que sur les décors précis, est de grande qualité. Un bon début de série, avec un premier album très bien construit.


EspionnageThriller
Août
20 août

L'escape game

Toi, jeune recrue du « Lynx », aide un aviateur allié à échapper à l’armée allemande et à rejoindre Londres au plus vite. Joue les résistants dans ce passionnant jeu d’énigmes.Grand succès de librairie, Les enfants de la résistance s’associe avec un autre succès du moment : l’escape game ! Que ce soit grandeur nature, en jeu de société dans son salon ou en livre, ces « jeux d’évasion » propose une série d’énigmes où observation et déduction seront nécessaires pour réussir. Le tout, en moins de soixante minutes. Ici, on propose aux jeunes lecteurs – à partir de 8 ans – de rejoindre Lisa, Eusèbe et François dans le petit village de Pontain l’Écluse, en pleine seconde guerre mondiale, pour aider un pilote anglais à regagner son pays. Au cours de l’aventure, le joueur est ainsi confronté à huit défis de taille pour sauver ce soldat allié. Du matériel lui est confié (croquis, carte de contrôle d’identité, références de portées des canons ennemis…), qui lui sera bien utile. Pour réaliser cette passionnante aventure, les éditions du Lombard ont fait appel à des chevronnés de l’Escape game, à savoir Mélanie Vives et Rémi Prieur. Ces derniers en ont en effet déjà réalisés plusieurs chez Mango et Fleurus, notamment sur Lucky Luke et Blake & Mortimer. Le tout est magnifiquement mis en images par Benoît Ers himself. Bref, voilà un excellent jeu pour les enfants et on aime également beaucoup la présence d’une « grille de validation » leur permettant de vérifier qu’ils ont bien trouvé la solution avant de se rendre à la page de la prochaine énigme. Une sympathique aventure pour jouer au résistant en compagnie du trio du Lynx !


Scénario : Mélanie Vives
Guerre
Mai
Juin
11 juin

Tu ne tueras point

Les récits de Christophe Hondelatte sont désormais mis en couleurs. Tu ne tueras point relate les enquêtes menées autour d'une dizaine de faits divers qui ont défrayé la chronique judiciaire française au cours des dix dernières décennies.Tout chroniqueur judiciaire vous l'affirmera : le fait divers illustre parfaitement les mœurs et les dérives de notre société. Jusqu'où chacun d'entre nous est-il capable d'aller pour atteindre son but ? Christophe Hondelatte a construit sa notoriété grâce au succès de l'émission Faites entrer l'accusé, diffusée naguère sur France 2 et récemment reprise par RMC. Blouson de cuir sur les épaules, l'animateur français nous a relaté, pendant de nombreuses années, des faits divers qui retracent les parcours d'hommes et de femmes ordinaires qui en viennent à se transformer en de véritables criminels sanguinaires. Ces histoires, Christophe Hondelatte les a décortiquées, analysées et relatées pour la télévision mais aussi pour la radio Europe 1 sur laquelle il officie actuellement. Il ne manquait donc plus que la bande dessinée. Sous le crayon de Cyril Doisneau, ces récits nous rappellent à quel point la nature humaine peut être complexe et primaire à la fois. Les trois auteurs ont réussi la gageure de nous narrer dix des faits divers les plus sordides de ces dix dernières décennies sur 150 pages. Un exploit qui aurait pu passer pour une hérésie tant chaque fait divers mériterait tout un récit détaillé. Mais en ne s'attachant qu'à relater l'essentiel des enquêtes, à l’exception du procès de l’affaire Stern, on mesure encore mieux les actes posés par ces criminels aussi insoupçonnables qu'insoupçonnés. C'est sans doute ce qui explique le choix du titre. Aucun des protagonistes n'était destiné à défrayer la chronique judiciaire. En effet, chaque récit met en lumière des familles françaises aussi banales qu'ordinaires. Ce recueil s'érige en véritable archive judiciaire qu'on lit avec beaucoup d'intérêt. Le découpage de ces dix récits est très dynamique et particulièrement réussi. Le coup de crayon de Cyril Doisneau est ciselé. Chaque personnage est ressemblant et les expressions sont perceptibles. La mise en couleurs est adaptée aux circonstances et permet de ressentir l'atmosphère particulièrement lourde qui pèse sur chacun des protagonistes, qu'ils soient criminels, victimes collatérales ou représentants de l'ordre public. Et que dire du travail de scénariste de Jean-Louis Tripp qui est parvenu à caler chaque récit sur le même tempo en relatant admirablement la narration de Christophe Hondelatte dont la voix résonnera dans l'esprit des lecteurs, tant les mises en scène sont fidèles à la réalité. Une bande dessinée captivante même si elle ravive de douloureux souvenirs...


Scénario : Christophe Hondelatte | Illustration : Doisneau | Couleur : Doisneau
Policier
11 juin

La résurrection des condamnés

Larry tente de se sortir des accusations qui pleuvent sur lui depuis le suicide du sénateur Beasley. Clôture du premier épisode de notre agent de l'IRS préféré, qui découvre la violence du monde politique.Stephen Desberg poursuit la reconversion de Larry B.Max, ancien agent du fisc devenu sénateur, mais pas pour autant à l'abri des complots et des menaces de mort. Père de famille avec deux enfants, le quadragénaire cherche un peu de tranquillité, tout en continuant de mettre son nez dans les magouilles financières. On ne se refait pas... Cet épisode clôt le diptyque de la mort du sénateur Beasly dont Max était le poulain, avec des révélations un peu alambiquées et une fin assez rapide, sachant que notre héros a quand même été accusé de meurtre et de violences sexuelles, le tout abondamment couvert par les médias. La construction des albums d'IR$ est tout à fait efficace et leur lecture parfaitement fluide ; mais le fond des affaires est finalement évoqué de manière très rapide, ce qui ne leur donne pas une grande crédibilité. Au dessin, le duo Henri Reculé au crayon et Bernard Vrancken à l'encrage est bien rodé. Les visages des personnages féminins en particulier sont très réussis, dans un subtil mélange d'économie de trait et de justesse des expressions. On passe un bon moment distrayant, qui sera d'autant plus appréciable en relisant les deux tomes d'un seul coup. Pour la suite, Larry devrait s'intéresser aux profiteurs de la lutte contre le réchauffement climatique. Un sujet parfaitement d'actualité !


Couleur : Mr Fab
PolicierThriller
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