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Prochain niveau: 2 EXP

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Août
17 août

Joue le jeu

La victime d’une murder party au sein d’une belle propriété anglaise a réellement été tuée. Par qui ? Pourquoi ? Poirot mène l’enquête. Réédition d’un classique du whodunit, tout en ligne claire.Hercule Poirot joue le jeu est le 30ème roman écrit par la romancière anglaise Agatha Christie mettant en scène ce célèbre, fictif et perspicace détective belge à moustaches. La présente adaptation BD de Marek a par ailleurs déjà été publiée en 2011 au sein de la collection Agatha Christie. Elle bénéficie donc aujourd’hui d’une réédition grand format par les éditions Paquet. L’intrigue est un classique du « whodunit », se déroulant sur une grande propriété anglaise, inspirée à l’époque par l’authentique demeure d’Agatha Christie. L’originalité vient du fait que les crimes sont ici commis en marge d’une murder party – ou une « course à l’assassin », comme le propose sa francisation. Pour le reste, c’est très classique : il y a une flopée de protagonistes aux comportements archétypés et tous plus suspects les uns que les autres ; ainsi que des lieux emblématiques utiles pour alimenter les différentes pistes. Le déroulé des faits et les mobiles sont initialement inextricables et incompréhensibles ; mais évidemment, Poirot a le don pour démanteler les tenants et les aboutissants de ce genre d’affaire et coincer le (ou les) coupable(s). Étant donné le sujet, Marek n’a guère de marge pour proposer un découpage dynamique et de l’action débridée. Il se contente logiquement de camper les personnages dessinés selon une ligne claire soignée et agréable, en train de palabrer dans les différents sites d’une luxueuse propriété so british.


Illustration : Marek | Couleur : Marek
Policier
Mai
4 mai

The Old tiger

Il est des récits qui se transmettent de génération en génération. C'est le cas de celui-ci : l'auteur est le petit-fils d'un mitrailleur en bombardier hongrois durant la WWII. Une mission reconstituée selon le journal qu'il a tenu durant sa captivité.Tous les aérofans se régalent des fictions qui mettent en scène des pilotes. Et que les séries soient des grands classiques ou plus modernes, quand on a mordu dans le manche à balai, on ne part pas en vrille et surtout, en ne décroche pas. The Old Tiger fera l'unanimité parmi ce lectorat, mais trouvera aussi un bel écho auprès des lecteurs plus « généralistes », tant son récit est touchant car authentique. En effet Gyula Pozgay a eu un grand-père qui lui a donné envie de dessiner et de voler car il servi l'armée de l'Air Hongroise, alors Sergent Tibor Vörös. Il était mitrailleur à bord d'un ME 201 CA-1 piloté par le sergent-chef Valiant Josezsef Orban, surnommé Old Tiger. Enrôlé alors que le pays vient de basculer du côté des fascistes, l'illustre aïeul de l'auteur a effectué pas moins de 17 missions. Et c'est l'une d'entre-elles qui est relatée ici dans le détail. En effet, l'auteur a eu en mains le carnet de notes que son grand-père a tenu lors de sa captivité. Recoupant les éléments authentiques avec des documents officiels, Gyula Pozgay délivre donc un véritable récit de guerre. La cible, la météo, l'altitude en vol, les actions menées, le lieu et l'heure exacte des affrontements et des victoires, ainsi qu'une foule de données techniques, sont ainsi reconstitués. Côté dessin, c'est du tout bon. Le grand format de l'album permet de profiter d'un découpage dynamique : plongées, contre-plongées, panoramiques, bandes verticales et doubles pages, on en prend plein les yeux. Voici donc un album particulier, un témoignage aussi touchant qu'authentique, qui glace le sang quand on prend un peu de recul et qu'on pense à ceux qui ont du combattre, quel que soit leur camp.


Collection: Cockpit Scénario : Gyula Pozsgay | Illustration : Gyula Pozsgay | Couleur : Gyula Pozsgay
Guerre
Juin
1 juin

Le souffle de l'Harmattan

Sous un prétexte humanitaire, Gilles et ses amis sont utilisés par un mafieux pour une mission commando à haut-risques vers le Biafra. Une aventure complète et riche en actions, dans un contexte géopolitique original.5ème opus et 5ème mission aéronautique à hauts risques pour Gilles Durance et son équipe, qui jouent une nouvelle fois les mercenaires à la fin des années 60. Les relations internationales sont tendues sur moult fronts à cette époque ; et c’est le volet décolonisation que convoque l’auteur complet Callixte (de son vrai nom Damien Schmitz). A l’époque, le Biafra fait sécession d’avec le Nigeria et sombre dans le marasme économique. Nos trois héros – Gilles, Roger et Viviane, cette fois – acceptent donc un contrat pour le moins suspect, sous un prétexte humanitaire. Il s’avèrera que leur commanditaire est un vrai cliché de mafieux sicilien et que les quatre « médecins » italiens à convoyer pratiquent bien plus facilement le flingue que le bistouri… Nous vous laisserons découvrir les tenants et les aboutissants de cette épopée africaine qui se termine par une jolie catastrophe, mais qui permet surtout à l’auteur de satisfaire à la ligne éditoriale de la collection Cockpit. Callixte détaille en effet le pédigrée historique et technique des appareils, les plans de vol, les messages radios pointus, et il les met en ciel sous toutes les coutures à travers les nuages, l’azur immaculé ou les tempêtes de sable. Il y a un brin d’humour, du suspens, de l’action, quelques points pédagogiques, le périmètre documenté d’un contexte géopolitique hors sentiers battus, de beaux paysages, mais aussi une tenue sexy de Viviane qui a tendance à emprunter le style Natacha, une autre héroïne de BD qui s’envoie systématiquement en l’air. Une aventure bien complète, en somme, dessinée à l’aide d’un style semi-réaliste encré bien en place.


Collection: Cockpit Illustration : Callixte | Couleur : Callixte
Espionnage
Avril
20 avril

Les derniers païens

Berlin n’est que ruines et flammes. Les deniers représentants de la division Charlemagne tentent de tenir coûte que coûte face à une armée russe innombrable et destructrice. Dernier tome d'une série éclairant un pan méconnu de la seconde guerre mondiale.Ce troisième et dernier tome clôt une série originale et bien réalisée au sujet de la fameuse division Charlemagne composée d’étrangers, dont de nombreux français, qui ont combattu pour l’Allemagne. Feu Michel Koeniguer relate les derniers moments de cette division au travers de quelques soldats et leur périple lors des derniers jours de Berlin face à « Yvan » (surnom de l'armée soviétique). On suit ces derniers combats, terribles, contre les troupes russes qui envahissent Berlin. La stratégie russe est simple et similaire à celle appliquée en Ukraine en 2022 : ils bombardent et détruisent au maximum, avant d’envoyer leurs troupes envahir. Koeniguer, hélas, n’a pas pu terminer ce dernier tome, il est décédé d'un cancer en avril 2021. Vincenzo Giordano reprend avec brio le relai du dessin afin de terminer ce dernier volume, conclusion de l'épopée incroyable des troupes de la division Charlemagne. Il est important de raconter l’Histoire dans son ensemble et cette série de trois albums met en lumière ce moment peu connu de ce côté-ci de la frontière, de français engagés dans ce qu’ils croyaient être leur combat et qui ont tenu jusqu’au bout de l’enfer leurs convictions.


Collection: Mémoire Illustration : Vincenzo Giordano
Guerre
Mai
4 mai

Les élégantes

Afin de promouvoir leur nouvelle automobile C22, l’équipe publicité de Citroën engage la célèbre Margot afin qu’elle participe au prestigieux concours des Elégantes de Versailles. Ambiance année trente pour cette aventure originale de la belle Margot. Avec ce nouvelle album, Olivier Marin change de style en proposant à son héroïne, Margot, non plus une aventure dans laquelle elle enquête, mais plutôt un rôle à sa mesure. La voilà actrice d’un film sur les années trente. On suit donc ce film dans lequel elle joue avec un scénario complètement lié à l’automobile puisque l’intrigue repose sur les concours d’élégances. En effet, ces fameux concours permettaient à l’époque de mettre en avant des automobiles de luxe présentées par les constructeurs (comme Citroën), accompagnées d’une charmante jeune femme appelée « élégante ». Ainsi Margot joue Margot dans le film, une élégante qui va devoir tout donner pour contrer une rivale bien décidée à lui prendre sa place de numéro 1. Au dessin, Franck Leclercq reprend la suite de Callixte qui reste aux couleurs et propose un trait dans la continuité des précédents tomes. Son trait fluide et précis permet une mise en lumière adéquate des différents modèles d’automobiles que l’on croise au fil des pages. Pas d’enquête donc, pas d’intrigue très poussée, mais plutôt un scénario sous forme de pirouette cinématographique pour raconter une période riche de l’histoire de l’automobile, les années trente.


Collection: Calandre Illustration : Frank Leclercq
Policier
Avril
6 avril

La nuit de la trinité

Pep et Djou passent quelques jours dans le village de Lugeastre. Ils explorent les lieux, découvrent les légendes locales puis tombent sur le pommeau de la canne perdue de feu la tante Rosalie. Une nouveau mystère à éclaircir pour les fouineurs.Dom Corrieras et Serge Annequin poursuivent les aventures de Pep et Djou, les fouineurs de mémoires, qui allient dans leur histoire randonnées, sites historiques et vidéos. Pour ce second tome, les auteurs construisent leur récit autour d’un village et de ses monuments historiques comme La Chapelle de la Trinité ou la maison de la Béate. Ils s’inspirent de la légende locale pour construire l’intrigue de ce second tome, une histoire terrifiante de voleurs d’enfants mêlée à la légende d’un fantôme, d’un loup et d’un corbeau. Le fil conducteur de cette étrange histoire est le pommeau de la canne, une tête de loup, qui appartenait à la grande tante Rosalie, la dernière Béate du village. Evidemment, Pep et Djou vont mener leur petite enquête afin de découvrir et comprendre ce mystère. Ce qu’ils vont découvrir, c’est un secret bien enfoui au fond d’une grotte. Au dessin, Serge Annequin propose un graphisme semi-réaliste basique, qui se marie assez bien avec l'aventure. Néanmoins, cette histoire laisse un peu le lecteur sur sa faim quand à la finalité de l'enquête de Pep et Djou. Une conclusion un peu trop rapide et hâtive, qui laisse pantois.


Couleur : Maëlys Cantreau
Thriller
Décembre
15 décembre

Fureur sur la route

Betsy et un rabatteur rival, pour une collection de voitures de musée, tentent d’empêcher des néonazis de dérober la Mercedes de parade d’Hitler ! Une rivalité rythmée se joue sur fond de vieilles bagnoles et de décorum seventies.Cette quatrième Aventure de Betsy satisfait pleinement à tous les fondamentaux de la série dérivée des Enquêtes auto de Margot. Début des années 70, notre jeune héroïne est plutôt débrouillarde avec les bagnoles, elle joue son rôle de rabatteuse pour son patron collectionneur Mr Schlumpf et se retrouve mêlée à une gentillette intrigue de vol de voiture de collection. « Gentillette » si l’on omet de préciser qu’il s’agit de la voiture d’Hitler, dérobée par des néo-nazis qui vouent un culte à leur Führer – d’où le jeu de mot du titre. Olivier Marin rythme ce scénario avec bonhomie, comme une bonne vieille « BD à papa » qui se déroulerait dans le milieu des « voiture à papy ». Les dialogues se montrent tantôt truculents, notamment lorsque se joue la relation de rivalité / séduction entre Betsy et Frank. Le dessin semi-réaliste de Jérôme Phalippou se place lui aussi dans cette tonalité de l’âge d’or, très agréable à suivre, avec des personnages plutôt expressifs, des décors soignés et une passion réelle pour les vieux bolides, comme le réclame la collection Calandre de Paquet. Les amateurs de 9ème art auront aussi relevé quelques clins d’œil à des séries cultes de bande dessinée, à travers des personnages inopinément croisés (Jérôme K Jérôme, Théodore Poussin, Madame Adolphine dans Benoît Brisefer…).


Collection: Calandre
Policier
Mars
2 mars

Bera et les Granjans

Le premier tome de cette trilogie nous plonge dans l'univers miniature des lutins. Nous suivrons Béra, une adolescente lutin des bois, persuadée que les Granjans ne sont pas les monstres décrits par sa communauté, et qu'ils peuvent vivre en harmonie.Sépia réalise le premier tome de cette série annoncée en trilogie. Dans ce premier volume, une lutine adolescente affirme ses idées, en opposition à sa communauté. Elle est persuadée qu'un peuple, considéré comme des monstres, peut en fait se révéler un allié, et qu'ils ne sont pas très différents malgré leurs écarts de taille. Malgré les injonctions, elle va poursuivre son objectif, et se lancer dans une quête, pour partir à la rencontre de ces autres, inconnus, peut-être dangereux, qu'elle ne connaît pas. Nous la suivrons dans cette aventure, à travers les bois, et au cours de laquelle elle rencontrera d'autres civilisations, et des animaux sauvages qui pourront se mettre sur son passage. L'histoire est plutôt destinée à un public jeunesse. Quelques passages de l'aventure sont un peu rapides. Le scénario est entrecoupé de pages de carnet, très belles, et qui proviendraient des recherches du bloc-note de Béra. Les illustrations sont très agréables, réalisées à l'encre et à l'aquarelle. Elles nous plongent dans cet univers doux, plein de candeur, qu'est le monde des lutins et de la nature. Les animaux sont parfaitement réalisés. Nous croiserons renards, fouines et autres oiseaux tout au long du périple. Un premier tome plutôt engageant, mais l'auteur a prévenu : il faudra être patient pour la suite, car le travail artisanal des illustrations demande du temps !


Scénario : Sepia | Illustration : Sepia | Couleur : Sepia
Contes / Fééries
2 mars

Drame en trois actes

Quand un révérend meurt dans une soirée mondaine, personne ne s’émeut. Mais lorsqu’un médecin meurt empoisonné avec les mêmes convives, ça devient suspect. Hélas pour le tueur, Hercule Poirot rôde. Une belle adaptation d’un classique d’Agatha Christie.Le roman originel Drame en trois actes est sorti en 1934. Il est agencé comme une pièce de théâtre, autour d’actes et de scènes. Frédéric Brémaud ne reprend pas cette organisation et déroule une adaptation d’une grande efficacité mais qui ne révolutionne pas une intrigue un peu cousue de fil blanc (une fois n’est pas coutume, pour la reine du crime). Comme pour les tomes précédents, le propos est très efficace, les textes sont agréables à lire même si le passage en BD enlève un peu de l’ambiance pesante et poussiéreuse des romans d’Agatha Christie. En revanche, le trait semi-réaliste de l’italien Alberto Zanon est toujours magnifique, maniéré comme l’est le héros de la série. C’est beau et smart. Les références fleuriront dans l’esprit du lecteur, comme la ressemblance de Satterthwaite (personnage récurrent chez Christie) avec le notaire des Aristochats, Georges Hautecourt. Bel objet, très stylisé, ce nouveau tome des aventures du détective belge ravira les esthètes, comme les précédents. Les amoureux d’Agatha Christie seront ravis de retrouver cette histoire, même un peu trop dépoussiérée. Les autres auront du mal à accrocher à une intrigue un peu légère, mais tous prendront du plaisir à la lecture de l’album.


Policier
16 mars

Mig Madness

Un avion d'espionnage de la Navy est shooté au dessus du territoire chinois, mais il contient une technologie de pointe. Un raid est lancé pour détruire son épave afin de préserver les secrets de sa technologie. Un volume intense et spectaculaire !Avec Mig Madness, c'est un diptyque qui débute, comme la couverture et son Panther le désignent, durant la guerre de Corée. Et comme rien n'est dû au hasard, « Mig Madness » se rapporte à une expression qui qualifia une sorte de frénésie ayant gagné une partie des pilotes américains, qui semblaient totalement obsédés par la constitution d'un tableau de chasse. Un syndrome guerrier qui pouvait leur faire péter les plombs et « allumer » tout ce qui pouvait se présenter dans leur collimateur, y compris un autre Sabre, voire un coéquipier... L'USAF n'a jamais été claire à ce sujet, mais il est certain que les « tirs alliés » ont été plus nombreux que ceux officiellement recensés. Alors c'est avec habileté que la folie se trame dans ce premier volet. Un avion shooté dont il faut détruire l'épave et une mission pour le moins casse-pipe imposée par la CIA à la Navy. Première dinguerie. Un épisode de tempête de neige qui justifie le raid, parce que les cocos n'oseront pas sortir leur Mig dans un pareil blizzard. Deuxième dinguerie. Et des prisonniers de guerre traités comme des chiens s'ils ne renient pas l'Occident. Si bien qu'une partie d'entre eux trahit, l'autre partie flirte avec la folie provoquée par la faim et le froid ; et la troisième partie d'entre eux développe un syndrome de glissement, celui qui consiste à ne plus vouloir vivre et se laisser mourir un peu plus chaque jour de détention. Dinguerie de la guerre. Ah, il y a quand même une folie salvatrice, celle de l'amour. Mais cette fois-ci, on ne vous en dit pas plus. Voilà donc un scénario costaud, qui laisse une place importante à l'action, à la tension et la dramaturgie. Quant au dessin, que dire d'autre qu'il est sublime ? Des décors aux avions, en passant par les portraits et les couleurs, tout est beau et embarque le lecteur dans l'aventure... et la dinguerie de la guerre. Carton plein, Sir !


Couleur : Romain Hugault
Guerre
Février
9 février

Le trésor de Noirmoutier

A la demande de son ami Polinet, Jacques Gipar se rend sur l’île de Noirmoutier afin de rendre service à la propriétaire du café des flots dont le mari a été arrêté à la suite d’une rixe dans son établissement. Une nouvelle enquête au cœur de la Vendée.Thierry Dubois et Jean-Luc Delvaux poursuivent les aventures sous forme d’enquêtes policières de leur journaliste Jacques Gipar. Cette fois, les auteurs nous embarquent vers l’Ouest de la France, sur l’île de Noirmoutier. Une nouvelle affaire attire le journaliste Gipar et son acolyte Petit-Breton sur cette petite île reliée au continent par le célèbre passage du Gois. Comme pour les albums précédents, cette enquête se passe dans différents lieux, emmenant Gipar et ses acolytes faire un tourist-tour sur les routes de Vendée, à la découverte d'un morceau de France des années cinquante. Delvaux accompagne cette nouvelle enquête de main de maître avec son dessin efficace aux décors authentiques réussis et des automobiles particulièrement bien identifiables. Les amateurs d’autos anciennes vont prendre plaisir à voir les différents modèles représentés et utilisés dans cette histoire, qui s'inscrit dans la collection Calandre de Paquet (pour amateurs de bagnoles). L'intrigue est plutôt classique, mais elle évolue bien au rythme des rebondissements. Il se peut même qu’elle mène Gipar sur les traces d’un trésor perdu... Comme pour les précédentes aventures, la fin de l'album comprend une carte des différents lieux visités ainsi qu’un petit texte de Thierry Dubois sur l’histoire du fameux passage du Gois cher à Gil Jourdan (La voiture immergée, 1960).


Policier
Août
Juin
16 juin

La captive

Les deux stars du web « fouineurs de Mémoire », Pep et Djou, assistent par hasard à l’enlèvement d’une femme. Ils mènent leur propre enquête pour la retrouver. Une aventure sympathique, mêlant action et Histoire.Dom Corrieras et Serge Annequin présentent le premier tome des aventures du duo Pep et Djou, qui se font appeler sur le web « les fouineurs de Mémoire ». Ces deux stars de l’urbex comme on l’appelle, c’est à dire des spécialistes de l’exploration urbaine, visitent des lieux insolites en se filmant pour les mettre en ligne sur le web. Ainsi, Pep et Djou assistent à l’enlèvement d’une vieille dame, alors qu’ils sont en train de visiter un site historique. Et ils mènent l’enquête pour la retrouver. Le scénario de Dom Corrieras se déroule à mesure que progresse l’enquête du duo. Cet enlèvement n‘est pas anodin puisqu’il est d’abord lié à une mystérieuse broche mérovingienne, à une jeune femme captive sur de vieilles photos et un antiquaire malhonnête, autour duquel tout se joue. La dimension historique prend tout son sens quand Pep comprend que la vieille dame connait le secret de la broche... et on évitera de divulgâcher plus. Au dessin, Annequin livre un trait semi-réaliste plutôt efficace, qui colle bien à l’ambiance du récit. Cette aventure sans grande originalité, certes, demeure bon-enfant, et son intrigue suffit à mener le lecteur jusqu’au bout de l’histoire.


Scénario : Dom Corrieras
Thriller
Août
25 août

Home exchange

Un couple de français échange leur logement avec celui d’un couple australien. Pourtant, dans leur nouvelle maison, quelque chose cloche. Qui les espionne ? Pourquoi ? Un procédé fantastique insolite au service d’un joli thriller sentimental.Cet « Home exchange » est une autre manière de parler du « house swap », ce procédé qui consiste à échanger son logement avec quelqu’un d’autre, tout en l’entretenant comme si c’était le sien, pour s’immerger dans une autre vie. Le scénariste Serge Perrotin connait bien cette manip’, car il l’a authentiquement vécue en 2009 vers l’Australie, pendant 9 mois. Cette expérience l’a inspiré pour composer ce léger thriller à la mécanique fantastique insolite, qui revisite sous un nouvel angle le principe du bond temporel. Or ici, nulle machine infernale, nul effet spectaculaire, juste une réflexion sur le temps qui passe et des conséquences bouleversées sur la psychologie de héros qui s’aiment. Nous éviterons d’en révéler plus pour maintenir le suspens. Perrotin sait distiller progressivement les révélations, ce qui permet d’accrocher idéalement le lecteur, intrigué. Le dessinateur Christian Maucler fait quant à lui une infidélité à son Commissaire Raffini pour illustrer de son trait réaliste et de ses couleurs directes les 130 planches de cette aventure contemporaine australienne. Mis à part l’immersion « exotique » au sein des panoramas de cette île-continent (le fameux rocher Uluru, le bush, les aborigènes…) le découpage se borne à mettre en scène les héros dans leur chez-soi, en proie à leur stupéfiant mystère. La griffe artistique et les aquarelles sont toujours aussi élégants, mais on note tout de même de curieuses erreurs de proportions ou de perspectives (ex : la liaison bras-main du verre tendu, p.30). Pas de quoi empêcher la découverte agréable et piquante d’une histoire d’amour pas comme les autres.


Couleur : Christian Maucler
Thriller
Juillet
15 juillet

Lynx T2

Bor et Annet tentent de restaurer la démocratie et préserver la nature d’une planète glacée, tout en investigant sur la mort de Liu. Une seconde aventure de SF écolo, toujours impeccablement rythmée.D’ordinaire, la science fiction envoie des gros cargos énergivores dans l’espace ou bousille sans scrupule des escadrilles de vaisseaux à propulsions nucléaires… sans se soucier des conséquences environnementales. Lynx se présente comme une série de SF à vocation écolo. L’agence à laquelle appartiennent nos héros cherche en effet à préserver la nature des planètes sur lesquelles les civilisations assoient sans scrupule leur expansion lucrative. Bor et Annet interviennent toujours en binôme dans ce tome 2, sur une planète glacée qu’a fait sienne un général tyrannique, afin d’y exploiter un précieux minerai. Rétablir la démocratie, préserver les espèces, destituer le didacteur, voilà leurs honnêtes intentions. Le scénario de Serge Perrotin peut paraître un tantinet convenu dans le fond, il se révèle parfaitement efficace et rythmé dans la forme. Le héros en profite pour poursuivre en fil rouge ses recherches sur la vraie-fausse mort de sa fille Liu. Cette intrigue se poursuivra vraisemblablement tout au long de cette série au long cours, constituée d’aventures indépendantes. Le dessin d’Alexandre Eremine demeure quant à lui appliqué et constant, plus à l’aise sur les panoramas et le bestiaire « exotiques » que pour les séquences d’action.


Science-Fiction
Avril
21 avril

Mort Blanche

Jeunes contre adultes, jeunes contre jeunes, avec les rippers au milieu. Dans ce monde de violence et d'injustice, la bataille finale se rapproche pour donner son verdict... Épilogue d'une série passionnante, qui n'a jamais faiblit depuis ses débuts.Avec ce 5ème et dernier tome, Gung Ho livre son épilogue dans un final haletant qui prend une tournure étonnante. La lutte opposant les rippers aux humains devient quelque part annexe, même si on découvre un ripper géant qui se nourrit de ses congénères (rappelant au passage la noirceur du tableur de Francisco Goya Saturne dévorant un de ses fils). Le cœur du récit se déporte sur une opposition entre les jeunes, qui réclament plus de justice et qui veulent s'affranchir de l'autorité, et le conservatisme des adultes. C'est l'injuste bannissement d'Archer accusé à tort d'avoir provoqué le suicide de Céline qui a mis le feu aux poudres. Benjamin Von Eckartsberg retranscrit parfaitement ce rapport de forces qui finit dans un bain de sang dans ce récit aux accents de Sa Majesté des mouches (le roman de William Holding). Le dessin à la palette graphique de Thomas Von Kummant force le respect tant il parvient à créer une atmosphère à la fois légère et sombre, d'une folle vivacité. Tant et si bien qu'on a l'impression de se retrouver dans un long-métrage apocalyptique du type The Maze runner (Le labyrinthe en VF). Cette série est une pure merveille. Elle a toute les chances de faire figure de référence dans le monde d'après de la BD.


Couleur : Thomas von Kummant
Anticipation
Mai
19 mai

Le crime du golf

Un homme se croyant en danger de mort fait appel à Hercule Poirot. Le détective belge arrive trop tard. Le corps du millionnaire est retrouvé sur un parcours de golf. Whodunnit ? Une adaptation truculente du chef d’œuvre d’Agatha Christie.Le Crime du Golf, paru en 1932, est la dernière collaboration de Poirot et Hastings dans leur duo à la Holmes et Watson. Poirot volera ensuite de ses propres ailes, abandonné par le joli-cœur Hastings qui convolera. L’intrigue dévoile peu à peu des éléments et ressemble beaucoup à celle du Mystère de la chambre Jaune de Gaston Leroux, dont Agatha Christie s’est inspirée. L’adaptation de Frédéric Brrémaud est agréable et assez rythmée. S’il y a beaucoup de texte, le séquençage est diablement efficace et Alberto Zanon s’en donne à cœur joie, comme lors du discours de Hastings en p.41 où l’ancien militaire est décortiqué en cinq cases dans la bande. En règle générale, Zanon livre de sacrées gueules. Celle de Hastings au premier rang, qui ressemble un peu au méchant Edgar des Aristochats, le nez un peu moins long toutefois. L’inspecteur Giraud est aussi sacrément réussi et ils sont tous très expressifs. Les cadrages sont diversifiés et l’album est une nouvelle fois une réussite. Les nombreux rebondissements sont à mettre bien sûr au crédit de la vieille dame, mais condenser tout cela en soixante pages relève de la gageüre. Tout le mérite en revient au duo Brémaud Zanon.


Policier
5 mai

Les Routes du Sang

Décembre 1941. Alors que les camions à gaz de la compagnie Colin sont devenus personna non grata en zone libre, la résistance s’organise dans la Saône. Le merlu avec son équipe de francs-tireurs tentent de saboter le ravitaillement de l’occupant.Thierry Dubois et Jérome Phalippou remettent le couvert avec leur Merlu. Après le final fracassant du premier opus, le démarrage de la seconde aventure ne pouvait qu’être détonnant. Thierry Dubois, au scénario, centre le récit sur le Merlu qui est passé de contrebandier à responsable d’un petit groupe de résistants. Le scénario ne se contente pas de décrire les actions de George mais dépeint aussi le portrait du personnage de Jean-Claude qui est pétainiste de la première heure et qui souhaite que la France collabore avec l’occupant pour retrouver une certaine forme de liberté. C’est une des forces de cette série qui confronte deux visions opposées de l’occupation. La collaboration ou la résistance. Pour le coup, les auteurs ont un parti-pris dans la comparaison des deux mentalités, car le personnage de Jean-Claude est fort détestable, autant sa perception politique que son caractère. Fait particulier, les deux hommes sont liés par Marie-Jeanne qui est toujours amoureuse de George mais qui vit sous le toit de Jean-Claude pour assurer sa sécurité. D’ailleurs, sa relation platonique avec Jean-Claude va pousser ce dernier à se servir d’elle pour obtenir les faveurs du colonel. Fait nouveau, le récit se déroule en décembre 1941 lors de l’attaque kamikaze japonaise sur Pearl Harbor et l’entrée en guerre des Etat-Unis. L’aspect graphique est assuré par le dessinateur Jérome Phalippou qui offre un trait réaliste très détaillé. D’un aspect plutôt classique, l’ensemble graphique est cohérent sur l’ensemble de l’album. Malgré une belle mise en couleur de Patrick Larme, le dessin de Phalippou est tellement détaillé, qu’une version en noir est blanc ou crayonnée serait suffisante pour apprécier l’album. Ce nouvel opus dévoile donc un peu plus l’intrigue principale autour de George, le Merlu, ainsi que la psychologie des personnages. En particulier celui de Jean-Claude prend un peu plus de place que lors du premier tome et ce n’est pas pour nous déplaire...


Scénario : Thierry Dubois
Guerre
Avril
21 avril

Les Ailes de l'Espérance T1

1940, en plein conflit aérien entre les anglais et les allemands, Vic échappe de peu à la mort et fait la connaissance de Ruby et de son fils. Seraient-ce les prémices d’une idylle sur fond de guerre ?Le scénariste brésilien Wander Antunes a fait de sa passion pour la BD son métier. Le néerlandais Thomas De Caju, lui, est plus connu et il œuvre souvent dans le contexte de la seconde guerre mondiale. Les fuselages de ses avions sont détaillés, précis et réalistes. Vic et Ruby se rencontrent. Le lecteur devine au fil de sa lecture que la magie opère entre eux, mais le scénario reste flou sur le sujet. Vic découvre la vraie identité de Ruby et ses activités et ne semblent pas pour autant se détacher de sa belle. L’histoire présente une intrigue intéressante mais un peu décousue, avec des questions qui restent en suspens et des personnages inconnus. Comme au moment où une bagarre éclate dans un bar avec 1 homme contre 2 soldats, qui sont- ils ? Et cette jeune femme retrouvée morte ? Beaucoup de mystère planent autour de cette fille. De plus, à la fin, il y a ce personnage (Simon) que Ruby semble bien connaître qui parle d’Hitler. Comme il ne s’agit que d’un premier tome, on imagine que certaines interrogations trouveront réponse dans la suite. Les dernières cases laissent présager une suite intrigante avec des rebondissements inattendus. On a hâte de découvrir qui est vraiment la belle Ruby et quel rôle elle jouera dans cette guerre...


Guerre
Février
24 février

Le Christ de Saclay

Gipar ne donne plus signe de vie depuis plusieurs semaines. Petit-Breton et Tatiana poursuivent l’enquête sur Igor, ce qui les conduit à une auberge, le Christ de Saclay. Dénouement d'une étrange affaire sur fond d’espionnage.Les auteurs Thierry Dubois et Jean-Luc Delvaux reprennent ici la suite de leur aventure du tome précédent, L’écho de la Taïga. Une affaire d’enlèvement dans le petit monde russe de Paris dans laquelle Jacques Gipar et son ami Petit-Breton se lancent à corps perdus. Les auteurs insufflent un peu d’originalité sur la forme, puisqu'ils fonctionnent cette fois en diptyque pour narrer la nouvelle affaire de leur enquêteur fétiche, Jacques Gipar. Ce second volume démarre sur des charbons ardents avec un Petit-Breton qui se lance à la recherche de son collègue, déjà disparu depuis la fin du tome précédent. En effet, il semble que la disparition de Jacques et du mystérieux russe Igor soit la clé pour comprendre cet imbroglio franco-russe en plein Paris. Le style graphique efficace de Jean-Luc Delvaux, cohérent depuis le début de la série, accompagne le récit de belle façon avec, bien sûr, un soin particulier pour les nombreuses automobiles présentées ici. Cette affaire tourne à l’espionnage industriel et nos deux compères enquêteurs vont avoir du pain sur la planche pour boucler l’enquête. Il s'agit qu’elle finisse une fois encore en publication chez France Enquêtes ! Chaque fin d’album reste fidèle à l’habituelle carte des lieux du récit, ainsi que la chronique automobile sur des modèles cités dans l’album.


Collection: Calandre
Policier
17 février

Le meilleur ami du chien

Curtiss Hill est un récit anthropomorphique sur la rivalité entre deux pilotes de course talentueux sous fond de guerre. Le parallèle avec l’ambiance de la fin des années 30 est subtile et finement amené. Un petit bijou graphique. Auteur complet, l'artiste espagnol Pau excelle dans l’art de l’anthropomorphisme, avec des albums comme Atlas & Axis ou encore Baboon!. Peu connu de ce côté des Pyrénées, son travail mérite le coup d’œil. D’ailleurs, c’est assez malin de la part des éditions Paquet de mettre un coup de projecteur sur ce talentueux auteur en diffusant cet album dans la langue de Molière. Effectivement, cet album est un véritable bijou graphique. Entièrement colorées avec un lavis de gris, les planches sont superbes. L’ambiance de la fin des années 30 est très bien retranscrite. Le découpage de l’album est dynamique, avec des effets de découpage intéressants, comme une case de travers pour souligner la représentation graphique d’un accident. En ce qui concerne le récit, l’auteur fait aussi dans la finesse. Derrière une histoire banale de rivalité entre deux pilotes de courses, il vient greffer un contexte de guerre qui s’apparente fortement aux conflits de la fin des années 30. La transposition de notre histoire dans ce monde anthropomorphique est finement amenée, offrant plusieurs niveaux de lecture. L’auteur s’autorise à mener en bateau le lecteur et cache derrière des apparence flagrante la réelle personnalité de ses personnages principaux. Le suivi du scénario est un vrai régal. Sur le fil conducteur – la rivalité entre deux pilotes – vient se greffer des histoires secondaires apportant du corps et du volume au scénario. Ce sont d’ailleurs les récits secondaires qui rendent les personnages principaux intéressants. Des dires de Pau, Rowlf Zeichner, le rival de Curtiss Hill, s'appelle ainsi en hommage à Rowlf, le chien-loup imaginé par l'un de ses auteurs préférés qui nous a quitté en décembre 2020, Richard Corben. Avec Curtiss Hill, Pau livre un récit fouillé et consistant, dans un magnifique écrin.


Scénario : Pau | Illustration : Pau | Couleur : Pau
Sport
10 février

Operation Crusader

Les divisions Panzer souffrent dans l’enfer Libyen aux portes de Tobrouk. Harcelées par les forces alliées, les forces de l’axe n’ont pas le moral. De nouvelles améliorations sur les panzers redonnent de l’espoir aux équipages.Africakorps nous offre une immersion poisseuse dans l’enfer libyen durant la seconde guerre mondiale. La particularité est que pour une fois, nous traversons la guerre du désert à travers le regard des « méchants », soit celui d’un lieutenant des forces de l’axe. Le récit se déroule durant l’année 1941 où les forces allemandes et italiennes sont sur le point de lancer l’assaut sur Tobrouk. La ville est tenue par les australiens. Olivier Speltens, auteur complet, place le lecteur dans le Panzer avec l’équipage. Le rythme est soutenu et le récit dynamique. L’auteur réussi à nous transmettre le stress de ces hommes qui, au péril de leurs vies, gagnent des km² de désert sur l’ennemi. La force de cet album est de rendre vivants ces combattants et en particulier cet équipage humain avec leurs peurs, leurs doutes et leurs convictions. Le sentiment de confinement à l’intérieur d’une conserve blindée est omniprésent et cette campagne libyenne est compliquée pour une Panzerdivision habituée à dominer les champs de bataille après une campagne de France facilement remportée. L'auteur n’hésite pas à souligner l’absurdité de certaines situations où, après des heures de combats, les bataillons médicaux allemand et anglais « rafistolent » les blessés dans le même camp, monté à la hâte sur le champ de bataille. Au niveau du dessin, l’auteur nous livre un album dans la même veine que le premier avec un trait réaliste et des planches extrêmement soignées. Les décors désertiques sont splendides et la représentation des engins, qu’ils soient terrestres ou aériens, allemands, anglais ou italiens, est très détaillée. Ainsi, Olivier Speltens livre un second opus fort intéressant d’un point de vue scénariste et graphique. La série est prévue en trois tomes. Le prochain offrira donc la fin.


Collection: Mémoire Illustration : Olivier Speltens | Couleur : Olivier Speltens
Guerre
3 février

Noir comme la nuit, rouge comme le sang

L'histoire d'un cow-boy afro-américain surnommé Deadwood Dick. Adaptation d'un récit de l'écrivain texan Joe R. Lansdale, inspiré de Nat Love, pour une bande-dessinée époustouflante !Autant le dire tout de suite : Deadwood Dick est un véritable coup de poing dans l'estomac ! Venue sans crier gare de chez nos voisins transalpins, cette bande dessinée adaptée d'une histoire de Joe R. Lansdale démarre tambour battant dans la mesure où la narration du scénariste Michele Masiero s'apparente au roman de gare (le dime novel) qu'affectionne particulièrement Lansdale. Le style est incisif, nerveux, et l'histoire racontée à la première personne en prenant sans cesse le lecteur à parti permet d'apporter énormément de relief à ce récit sans concession. Ainsi, loin de tomber dans un scénario linéaire, le lecteur se retrouve transporté dans l'histoire telle qu'elle est racontée par Deadwood Dick, avec pas mal de retours en arrière, de passages oniriques et beaucoup de violence. À ce titre, on sent que Deadwood Dick sous titré Noir comme la Nuit, Rouge comme le Sang se rapproche des westerns corrosifs à la sauce italienne (on pense à Tex et le Seigneur des Abysses, notamment) ou à des bande-dessinées de la trempe de MacCoy pour le côté brut de décoffrage (les meurtres ou les scènes de torture commises par les Apaches, par exemple). Ceci étant, l'ensemble est traité avec beaucoup d'humour et une pointe de cynisme qui font mouche. Mais loin de se cantonner à de la violence pure et dure, Masiero développe aussi en toile de fond des sujets sérieux comme la couleur de peau, la pauvreté ou bien le communautarisme. De son côté, l'artiste Corrado Mastantuono a opté pour un noir et blanc qui colle parfaitement à l'esprit du dime novel et son trait nerveux épouse parfaitement la narration énergique de Masiero et l'ambiance craspec de cette aventure de ce sacré Deadwood Dick. L'homme ne se prive pas de nous concocter des dessins tape à l'œil et on en redemande ! Quelques 120 pages plus tard, on se retrouve hagard et encore tout retourné de ne pas avoir découvert Deadwood Dick plus tôt !


Scénario : Michele Masiero
Western
Janvier
13 janvier

La confrontation

Jonas Monfort, par ses liens qui le rattachent aux moines tibétains, est le seul à pouvoir empêcher Steiner d’accomplir ses sombres desseins. Conclusion d’une histoire truffée d’invraisemblances.Après un premier volume un peu bancal, la conclusion de ce diptyque était attendue pour donner davantage de cohérence à cette aventure teintée d’ésotérisme. Malheureusement, le cap a été conservé avec un scénario cousu de fils blancs qui n’est pas des plus crédible. De ce manque de réalisme, on retiendra notamment la possibilité pour un avion non identifié de pouvoir se poser sans encombre sur une base aérienne de l’armée de l’air et d’embarquer un protagoniste important pour une destination inconnue. On peut être également surpris que la base du savant fou qui aspire à dominer le monde soit si facilement accessible à Jonas Montfort. Encore plus improbable, Jonas va réussir à neutraliser en une poignée de secondes le générateur qui menace le monde et cela sans aucune résistance ni violence de la part de ses adversaires. Bien au contraire, il sera gentiment sauvé par celui qu’il combat. Il est donc difficile d’adhérer à un scénario qui souffre d’autant d’invraisemblances. Même le dénouement de cette aventure est tiré par les cheveux. Cette histoire appartenant à la collection Cockpit, la dimension aéronautique est omniprésente. Si globalement la copie est plaisante pour les néophytes, les puristes regretteront les approximations. L’essentiel de l’action se déroulant entre le Groenland et la France, les décors sont moins diversifiés que dans le premier volet.


Collection: Cockpit Illustration : Bruno Marchand
Science-Fiction
Octobre
28 octobre

Les monts flamboyants

Comment faire face à ses démons ? Le jeune moine ne le sait pas. Heureusement, ses disciples vont changer la donne et écrire une nouvelle histoire. Conclusion de l'adaptation d'un mythe asiatique. Si on vous crie « Kaméhaméha », ça vous parle ? Les fans d’animés et de mangas répondront : « Ben oui, c’est Dragon Ball ». Quel est donc le lien entre Sun Wukong et l’œuvre d’Akira Toriyama ? C’est simple. Le mangaka s’est très librement inspiré du conte Pérégrinations vers l’ouest écrit par Wu Cheng au XVIIème siècle. Ce dernier raconte les aventures du roi singe qui accompagne le voyage du bonze Xuanzang, fondateur du bouddhisme chinois, pour trouver les véritables soutras en Inde. A leur côté, on trouve Sun Wukong et un cochon anthropomorphe, Zhu Bajie. Cette équipe de choc improbable va devoir se montrer solidaire et philosophe. Chaiko s’est approprié cette histoire pour lui insuffler une nouvelle dynamique. Ce quatrième tome clôture la série avec un rythme mieux maîtrisé que les précédents. Le nombre d’ennemis est notamment réduit. Et cela permet de mieux suivre le combat. Ainsi le dessinateur se fait plaisir avec des plans larges et un travail des couleurs plus riches. D’ailleurs, la dernière planche laisse place à un arc de ciel de couleurs chaleureuses. Même si nous sommes censés en apprendre plus sur le bouddhisme, il faut dire qu’ici ce n’est pas le plus important. On suit vraiment l’éveil du roi singe vers le chemin de la sagesse, de l’écoute et du pardon. Le singe indomptable a changé en suivant la raison que lui inculque le jeune moine. Cette évolution de mentalité se voit avec la modification physique. Au global, les 4 tomes de cette série sont cohérents, ils convainquent pour leur sincérité et leur liberté de ton. Un final magnifiquement mené.


Illustration : Chaiko | Couleur : Chaiko
Contes / Fééries
Juillet
16 juillet

La disgrâce de Wu Kong

Le chemin est terriblement semé d'embûches. Le maître et ses apprentis réussiront-ils à s’en sortir ? Et si oui, dans quel état ?Si on évoque Dragon Ball cela vous évoque tout de suite un univers. Or saviez-vous ce qui a inspiré Akira Toriyama ? C’est le roman Pérégrinations vers l’ouest écrit par Wu Cheng En au XVIIème siècle. L'auteur chinois Chaiko s’approprie ici une œuvre majeure de sa culture pour lui donner vie en mode 9éme art. Au fil de cette série de 4 tomes, il restitue le voyage du bonze Xuanzang, fondateur du bouddhisme chinois. Ce jeune maître voyage en compagnie d’un singe irrévérencieux, Sun Wukong et d'un cochon anthropomorphe, Zhu Bajie. Ensemble, ils se rendent en Inde, source supposée du bouddhisme, pour trouver les véritables soutras. A chaque tome, un nouveau compère de voyage se greffe. Chacun doit apprendre à changer pour suivre le bon chemin de la morale. Ainsi ils doivent renoncer à l’avarice, aux mensonges, à la tuerie, à la vengeance… Cependant, nos jeunes disciples, si puissant puissent-ils être, se comportent comme des adolescents qui souffrent de troubles hormonaux. Le jeune maître leur explique la frontière entre le bien et le mal. Et surtout comment suivre les principes du bouddhisme. Il faut souvent se répéter pour être bien compris et punir en conséquence, tels qu'on le fait sur des enfants, en espérant de se faire entendre. Au pire, les bodhisattvas viennent à la rescousse. Cela fait partie aussi de leur boulot. Le moine aussi peut se tromper et obtenir le pardon qu’il enseigne. Contrairement aux deux premiers tomes, on trouve ici beaucoup plus d’aventures qui se succèdent de manière linéaire. Ce qui est bien dommage, car cela alourdit la lecture. Certes, Chaiko reste fidèle aux livres... Mais l'exercice de l'adaptation y aurait sans doute gagné par des choix et un équilibre narratif. Le trop-plein ressenti sera éventuellement compensé dans le tome final. Cette surcharge se retrouve dans le dessin moins aéré, des bulles avec plus de textes. Est-ce un biais pour montrer la complexité de la religion polythéiste ? Si c’est le cas, c’est réussi.


Illustration : Chaiko | Couleur : Chaiko
Contes / Fééries
1 juillet

Le voyage en occident

Aucune punition ne peut durer éternellement. Le roi Singe prend un nouveau départ aux côtés d’un jeune moine. Parviendra-t-il à le protéger des ennemis ?Le fameux Sun Wukong, alias le Roi singe a pris naissance dans le roman Pérégrinations vers l’ouest écrit par Wu Cheng En au XVIIème siècle. Le titre que lui a donné Chaiko appartient aux plus courantes traductions en français. Dans le roman-fleuve, on suit le voyage du bonze Xuanzang, fondateur du bouddhisme chinois en compagnie d’un singe irrévérencieux, Sun Wukong et d'un cochon anthropomorphe, Zhu Bajie. Ensemble, ils vont de Chine en Inde, source supposée du bouddhisme, pour trouver les véritables soutras. Cette équipe de choc assez improbable va devoir affronter de terribles démons, des esprits qui veulent leur nuire. A chaque combat, il y a une solution pour s’en sortir. L’orientation bouddhique permet de découvrir une religion complexe pour le néophyte. Peut-être cela donnera envie d’en savoir plus en allant dans des musées d’art asiatique, comme le musée Guimet ou Cernuschi. En tout cas, cette succession de combats donne envie de dévorer la série complète des 4 tomes. Côté graphisme, Chaiko reste fidèle dans sa façon de travailler avec une structure en gaufrier, des cadrages noires. Ce classicisme est en adéquation avec l’histoire. La modernité repose sur un trait assez chargé et des couleurs sombres. Il faut montrer le dynamisme et les moments de calme pour réfléchir et échanger. Ce rythme permet au lecteur de prendre son temps, tout en appréciant la philosophie. Il faut réfléchir à l'impétuosité et à la prétention, afin de suivre un chemin plus respectueux des autres. Pour continuer à évoluer vers l’illumination, continuons l’aventure dans le tome 3.


Illustration : Chaiko | Couleur : Chaiko
Contes / Fééries
Septembre
16 septembre

Les faucons

Caroline est désemparée. Elle pense avoir perdu tout espoir de sauver Wilson. Elle découvre alors que celui-ci a eu une fille cachée avec une laotienne. Tout est relancé ! Suite et fin d'un diptyque qui va bouleverser la vie de l'héroïne.Après une mise en bouche intitulée Half-Blood, Les Faucons viennent déployer leurs ailes pour finaliser l'intrigue de cet album pensé pour le cinéma. La série Caroline Baldwin s'était quelque peu endormie, mais André Taymans la réveille à grands coups d'électro-chocs. Pas une seconde l'ennui ne pointe le bout de son nez dans cette enquête menée tambour-battant. Cette quête pour trouver un donneur compatible n'est que le prétexte pour la jeune femme d'assouvir un besoin de vivre. Notre héroïne est malmenée de bout en bout et finira par découvrir un incroyable secret. Pas de spoil, mais les apparences sont bien trompeuses et Caroline va l'apprendre à ses dépens ! C'est aussi un plaisir non dissimulé de se retrouver au Laos, un magnifique pays bien connu de l'auteur, qui lui rend un bel hommage graphique. Sa ligne claire poussée et détaillé est toujours aussi subtile et élégante. Ses découpages très rythmés donnent une certaine fluidité à cette histoire. Ses couleurs vives sont toujours aussi intenses, atténuant la dramaturgie de l'intrigue. Que les fans se rassurent, cet album marque un nouveau départ et d'autres albums devraient perpétuer l'esprit de la série.


Illustration : André Taymans
Policier
16 septembre

Ils étaient dix

Dix personnes qui ne se connaissent pas sont invitées sur une île par un mystérieux O'Nyme. Seuls et coincés, ils sont assassinés les uns après les autres, suivant une vieille comptine. Une adaptation fidèle et agréable des Dix Petits Nègres.Dix Petits Nègres d'Agatha Christie a été publié en 1939. C'est l'un des romans policiers les plus appréciés, régulièrement en haut des classements du genre. En raison du caractère offensant du terme « nègre », le titre a souvent été changé, en dix petits indiens ou dix petits soldats, ainsi que par le dernier vers de la comptine, « il n'en resta aucun ». Ici, Pascal Davoz a choisi « Ils étaient dix », utilisant intelligemment le pronom personnel, et adapté son scénario autour de l'île et la comptine du Soldat, ce qui ne change pas grand-chose au fond du texte. L'adaptation est bien menée, vive et alerte, avec une accélération notable du rythme à partir du dernier tiers de la BD. Partant d'une lente mise en place, Davoz semble hésiter entre le récitatif et les phylactères de pensées pour amener les informations, ce qui crée un peu de confusion dans la lecture. Cela reste minime et le lecteur prend énormément de plaisir, notamment grâce au magnifique dessin semi-réaliste de Callixte, accompagné de Georges Van Linthout. Le trait fin et racé amène des personnages dynamiques, tout en souplesse, et les décors sont souvent magnifiques. Il s'est amusé à glisser des clins d'œil çà et là. On peut par exemple croiser Philip Mortimer, le héros d'Edgar P. Jacobs, pipe à la bouche, dans le train du début. C'est une nouvelle bonne adaptation de la Reine du Crime par les éditions Paquet avec leur collection Agatha Christie. A noter que c'est le premier roman sans héros qui est adapté, puisque Marple et les Beresford ont connu une fois chacun cet honneur ; alors que Poirot a déjà été encré cinq fois. Voilà assurément une collection à suivre.


Collection: Agatha Christie Scénario : Pascal Davoz
Policier
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