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Prochain niveau: 2 EXP

Gallimard

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Août
17 août

L'Ombre de l'oiseau

Second tome attendu d'une série jeunesse d'aventures, aux dessins envoûtants. Cad et Béa poursuivent leur quête : ils souhaitent trouver et combattre l'Oiseau du soleil qui menace le monde...Après avoir été encensé pour le premier tome de sa série jeunesse, avoir reçu le prix jeunesse de la ville de Saint-Malo ou encore le prix des libraires du Québec, Tim Probert revient avec la suite de son aventure, dans un roman graphique à la pagination toujours aussi importante, pour nous permettre de savourer davantage chacune des pages ! Car si le premier volet était très qualitatif, celui-ci n'est pas en reste. On retrouve nos deux personnages dans leur quête, là où nous les avions laissés. A la recherche du grand-père de Béa, mais aussi cette fois-ci, à la recherche de l'Oiseau du soleil, qui se présente comme une menace pour le monde, et qui pourrait les plonger dans les ténèbres. Les illustrations sont, une nouvelle fois, envoûtantes. L'univers graphique est fouillé, avec des pointes de fantastique savamment intégrées, et la colorisation est très réussie. On alterne entre des ambiances extrêmement lumineuses, des teintes aquatiques, mais aussi des planches où les ténèbres prennent le dessus. Scénaristiquement, nous suivons nos deux loustics dans la suite de leur quête (qui, spoiler, ne se termine pas ici !), nous les voyons évoluer. Béa va changer, va sentir les tourments et les questionnements s'emparer de ses pensées. On se questionne avec elle : quels choix faire ? Sont-ils les meilleurs que l'on puisse faire ? Apporteront-ils une amélioration sur la vie de la communauté ? Béa se rendra compte qu'il faut aussi qu'elle soit un peu plus attentive à ceux qui l'entourent, à leurs paroles, car elle a déjà sûrement toutes les clés... Ce second tome est un peu plus sombre, mais il continue de nous en mettre plein les yeux. 


Illustration : Tim Probert
Fantasy
Juin
1 juin

Le voyage vers l'Ouest

Des monstres infernaux se sont échappés des Enfers à cause du Roi Singe. Ils sèment la pagaille chez les vivants. Pour y remédier, la Déesse Suprême aide le Roi Singe à trouver la clé dans une contrée occidentale. Un conte revisité avec dynamisme.Ah ! Ce Roi Singe toujours aussi facétieux : il a encore fait des siennes et il va devoir se retrousser les manches pour réparer les dégâts. Il va devoir accomplir des épreuves extraordinaires pour y parvenir. Extraordinaire est un mot qui lui va bien car il est né après que le mont des Fleurs et des Fruits ait été fécondé par le souffle divin. Un œuf de pierre en sortit et quand il se brisa, il donna naissance... au Roi Singe. Quelle sacrée histoire nous conte ici Stéphane Melchior ! Avec un verbe simple, direct et efficace, il nous fait voyager dans un univers fantasmagorique et luxuriant. Non sans humour, il explore cette légende chinoise avec légèreté et aplomb, jouant sur les mots et le délire des situations, toutes plus rocambolesques les unes que les autres. Côté dessin, Vincent Sorel s'éclate totalement avec une galerie de personnages hauts en couleurs, qui ne manquent pas une occasion de délirer. Les monstres, comme l'araignée géante ou Ravageur avec son bras tentacule, sa griffe d'aigle et ses ailes de chauve-souris, font froid dans le dos, pour le rire et le meilleur. Les jeunes lecteurs vont s'amuser comme jamais en attendant... le prochain épisode.


Contes / Fééries
Janvier
19 janvier

Je suis toujours vivant

Roberto Saviano, journaliste menacé de mort par la mafia napolitaine, raconte son expérience et sa vie quotidienne. Un témoignage bien construit, qui inspire respect et admiration.Le nom de Saviano n'est pas inconnu du public. L'auteur de Gomorra continue depuis ce livre marquant vendu à des millions d'exemplaires à travers le monde, d'écrire et de s'exprimer sur la mafia, mais aussi sur l'actualité dans son pays. Mais c'est autre chose de découvrir à quoi ressemble la vie d'un homme menacé de mort, ennemi public d'organisations criminelles hyper puissantes. Créé directement en bande-dessinée, ce récit décrit des moments de vie quotidienne, plonge dans des souvenirs, et montre comment Saviano analyse sa propre capacité de résistance. Il passe de la fierté au découragement, mais finit toujours par lever le poing en se déclarant « ancora vivo », toujours vivant ! Le journaliste revient sur ses interviews passées, raconte ses plus moments les plus marquants, et décrit non sans humour la manière dont on cherche parfois à la discréditer. Il ressort de ces expériences partagées le sentiment d'une force exceptionnelle qui permet de surmonter les moments de doute. Le journaliste apparaît comme un homme fondamentalement libre, et cet album comme une pierre supplémentaire qu'il apporte à sa volonté de résistance face au crime organisé. Le dessinateur Assaf Hanuka dresse un portrait très ressemblant de son personnage, et utilise une mise en page moderne, aérée sur des aplats de couleurs uniformes très lisibles. La quasi absence de dialogues ne manque pas, la voix-off permanente permet de plonger dans ce récit dès les premières cases. Un livre personnel et impressionnant !


Scénario : Roberto Saviano
Policier
Août
25 août

La Princesse guerrière

Deux jeunes gens partent en quête d'un remède susceptible de sauver leurs pères respectifs d'une mort certaine. Le pouvoir de la sorcière BabaYaga pourrait bien les y aider. Une aventure du folklore russe revisitée par Alexander Utkin.Après Le Roi des oiseaux salué par la critique et largement récompensé (prix ACBD jeunesse, prix BD jeunesse Quai des Bulles St Malo en 2020), Alexander Utkin poursuit dans l'univers des contes avec un récit fantastique et onirique à souhait. Tout l'univers de contes est au rendez-vous : une jeune fille qui mène une quête pour venir en aide à son père, une sorcière bien bizarre tapie dans la forêt, avec une jambe en os sans chair (!), des épreuves étranges pour décrocher le feu éternel, une belle-mère affreuse et une demi-sœur toute aussi affreuse... Le décor est bel et bien planté ! Le conte, récit universel, offre un formidable terrain d'expression à son imaginaire, qui résonne depuis des siècles dans l'inconscient collectif. Et ce n'est pas prêt de s'arrêter. Véritable touche-à-tout (designer, illustrateur et musicien), Alexander Utkin nous emporte littéralement dans son univers fantasmagorique, aux inspirations diverses et variées, de Disney à Miyazaki, en passant par Hergé. Sa patte graphique originale force le respect, mêlant les contrastes et les couleurs, entre technique traditionnelle au crayon et moderne avec la palette numérique. Un récit enchanteur qui continue à trotter dans les têtes, une fois le livre refermé.


Illustration : Alexander Utkin | Couleur : Lucile Thibaudier
Contes / Fééries
Septembre
8 septembre

L' Echelle de Richter

Une femme a été tuée dans une chambre d’hôtel. Pourquoi ? Par qui ? Une enquête-chorale focalise successivement sur des protagonistes plus ou moins éloignés de l’épicentre de l’affaire. Une narration nouvelle pour une lecture passionnante !En tant qu’instrument de mesure, l’échelle de Richter permet d’évaluer la force d’un séisme, les répercussions et les dégâts que l’onde de choc vibratoire engendre alentour decrescendo. Ce polar sombre et obscur (obscur et sombre) est composé par Raphaël Frydman à la manière d’un récit choral. Après une préface aussi élogieuse que méritée de Cédric Klapisch, le scénariste alterne les focus sur différents protagonistes, qui composent chacun un point de vue ou une répercussion autour d’un meurtre, point de départ de l’intrigue. Une femme a été assassinée dans une chambre d’hôtel. Par qui ? Pourquoi ? Selon quel modus operandi ? A contrario des polars classiques, on ne suit pas prioritairement l’enquête, ni même le criminel – ils font tout de même partie des focus, bien entendu. Sans présentations préliminaires, on est spectateurs d’une tranche de vie de gens impliqués (in)directement par le meurtre, parfois proches, parfois éloignés de l’épicentre. « Spectateur » est le mot, étant donné que les auteurs ne sont pas exactement des auteurs de BD, même s’ils s’y connaissent fort bien en art séquentiel : Raphaël Frydman est scénariste pour l’audiovisuel et Luc Desportes est lui aussi rompu à l’exercice du story-board pour le cinéma. C’est d’ailleurs le ras-le-bol des traditionnels gaufriers qu’on impose à ce type d’artiste, qui a amené ces deux-là à travailler différemment. Desportes s’affranchit en effet des bordures de cases (parfois même des contours des visages !) et de tout découpage régulier. Ses dessins s’enchainent en étant positionnés librement dans la page, accentuant l’impression de calme ou de tumulte, en fonction de leur spontanéité, de leur espacement, ou de leur finition. Ajoutez à cela, que Frydman n’a aucun scrupule à « salir » ses protagonistes, au gré de dialogues vulgaires (mais réalistes) ou de situations glauquissimes. Il en résulte une expérience de lecture assez nouvelle, à mi-chemin entre le 7ème et le 9ème art. Et même si on ne comprend pas a priori la logique de ces tranches de vie, elles composent finalement une résolution complète et techniquement passionnante de l’affaire. En résulte un polar noir, une narration radicale, une sensation malaisante et jouissive d’avoir été partie prenante de cette sale affaire.


Scénario : Raphaël Frydman | Illustration : Raphaël Frydman | Couleur : Frédérik Peeters
Policier
Mai
19 mai

J'ai tué le soleil

Après une apocalypse virale sur Terre, un vagabond chasseur retrouve des humains survivants. Mais lui-même est-il vraiment « humain » ? Une chronique post-apo sombre et nihiliste made in Winshluss. L’homme est un bâtard.Cet album en one-shot commence comme un classique road-trip d’anticipation post-apocalyptique. Un vagabond, seul depuis des mois, a survécu à une apocalypse particulièrement meurtrière pour l’humanité. On ignore pourquoi lui a survécu, mais on comprend peu à peu que l’origine de ce fléau est virale… Or quand on sait que cet album a été réalisé par Winshluss pendant la crise du Covid, ça donne quelques sueurs froides… et une once de crédibilité terrible. Nonobstant, si le contexte de civilisation en ruine est important et parfaitement mis en scène, il n’est pas le sujet. On l’apprend en avançant dans le récit, mais on ne découvre qu’à la fin, via un flashback, qui est cet homme esseulé. Dès lors, après une longue séquence visuelle et muette, le récit se fait plus bavard et pose les bonnes questions réellement posées par cette histoire pour le moins désenchantée sur la nature humaine. Attention, divulgâchage : un sociopathe demeure-t-il un sociopathe au sein d’une humanité qui a quasiment disparu ? Le ton est forcément nihiliste, le dessin en noir et blanc coche l'option encrage appuyé et charbonneux. Tel un artiste punk, Winshluss n’hésite jamais à balancer une scène trash de tête explosée ou de cadavre purulent. En alternance, il nous plaque aussi des moments on ne peut plus contemplatifs, exceptionnellement pleines pages et en couleur, de son anti-héros vagabond sur une Terre ou tout reste à reconstruire… ou à mieux détruire. Au choix.


Illustration : Winshluss | Couleur : Gorobei
Contes / Fééries
Juin
16 juin

Le portail émeraude

Arrivés sur Grimbo(E) la verte, Oona et ses amis doivent allumer le dernier phare pour achever leur quête et sauver les 5 mondes d'une cruelle destinée. Fin d’une belle épopée autant écologique qu’initiatique pour les jeunes lecteurs.Cinq Mondes au bord de l’extinction, trois héros inclassables, une saga interplanétaire. Avec cet ultime tome, 5 Mondes livre son épilogue en apothéose. Durant ces années, le plaisir de lire cette aventure a été total, du début jusqu’à la fin. Les mondes créés par les auteurs emportent littéralement, avec des noms de lieux singuliers (Port Persil, Collines de Jade, Port Céladon…) animés par des personnages (les Cossiens qui maîtrisent la matière verte !) tout autant singuliers et mystérieux (personne n’a jamais entendu parler du phare vert (mais où se cache-t-il donc ?), auxquels on s’attache profondément. Un travail à dix mains (Mark et Alexis Siegel, Xanthe Bouma, Matt Rockfeller et Boya Sun au casting, ouf !) qui porte ses fruits. Ce qui frappe ici, c’est l’intensité narrative avec des protagonistes toujours en mouvement, qui sont prêts à tout pour accomplir leur quête. Et comme dans un jeu vidéo, les gentils (Oona et ses amis) doivent affronter le méchant (l’odieux Simulacre) dans le tableau final, au cours d’une confrontation de haute voltige où chacun utilise ses pouvoirs magiques ! L’aspect écologique de cette série donne un supplément d’âme au récit, ce qui en fait un album avec des significations à tiroirs bienvenues. Soulignons aussi, les couleurs intenses et profondes qui complètent l’univers de ces albums, ajoutant une dimension intense à la lecture. Les 5 Mondes, c’est bel et bien fini, mais ils pourraient bien poursuivre leur vie sur grand écran ou petit écran, tant l’ensemble est captivant.


Illustration : Mark Siegel
Science-FictionContes / Fééries
Mars
17 mars

La dernière flamme

A la disparition de son grand-père, Béatrice part à sa recherche, accompagnée par un drôle de personnage qu'elle vient de rencontrer. Un roman graphique d'aventure dans un univers de fantasy, à destination d'un public jeune.Au détour d'une rencontre impromptue, Béatrice rencontre Cadwaller, qui sera un précieux allié et qui mettra tout en œuvre pour que la jeune fille retrouve son grand-père disparu. Mais la quête dans laquelle s'embarque les deux protagonistes pourrait s'avérer bien plus longue et complexe qu'ils ne le pensaient. Dans ce roman graphique destiné un public de jeunes adolescents, nous découvrons le travail de Tim Probert, qui a déjà publié quelques titres à l'étranger, et dont Lightfall sera le premier à être traduit en France. Nous sommes plongés dans une ambiance forestière, et dans une quête qui demandera un long voyage et quelques épreuves à surmonter. La carte présente au tout début de l'ouvrage nous permettra de suivre les pérégrinations de Béatrice. Ce premier tome n'est d'ailleurs qu'une première partie de ses déambulations à la recherche de Grand-Pa. Il nous faudra lire la suite pour comprendre l'aboutissement de ce voyage. On y retrouve un petit côté jeu vidéo d'aventure dans la narration, qui n'est pas sans rappeler les quêtes de l'univers Zelda. Les personnages vont partir avec un certain nombre de ressources, qu'ils vont perdre ou gagner au fur et à mesure de leur avancée ; ils vont rencontrer des personnages qui seront des opposants ou des aides, le tout agrémenté d'une ambiance champêtre avec un brin de fantasy. Nous sentons tout au long du récit que des forces plus obscures et maléfiques rôdent tout près... D'ailleurs, lorsque nous en avons un aperçu, le fond des pages, d'ordinaire blanc, devient noir, et apporte encore plus de noirceur à ces passages. Béatrice sera la seule humaine pour le moment, et les créatures qui l'entourent seront des animaux adoptant des attitudes humaines. Les personnages sont bien construits, et ont chacun une psychologie intéressante et différente. Béatrice est rongée par la culpabilité et la peur de ne pas revoir son grand-père. Cadwaller aura quant à lui plutôt tendance à être casse-cou et toujours positif. Les forces de chacun viendront combler les faiblesses de l'autre. Cette bande dessinée assez dense, mais très sympathique, aborde de multiples sujets à travers un univers bien travaillé et agréable. Un bon compromis pour les jeunes lecteurs de romans qui souhaitent se mettre à la bande dessinée.


Scénario : Tim Probert | Illustration : Tim Probert
Fantasy
Mai
26 mai

Le Bistrot d'Emile

Un nouveau tenancier régénère le bistrot de Saint-Saturnin, Emile. Son succès est tel que sa disparition est vécue comme un drame. Une commerçante voisine enquête. Premier épisode d’une série entre chronique rurale et polar de proximité.Avec ce Bistrot d’Emile, le touche-à-tout Bruno Heitz nous convoque à une forme de chronique rurale, avec quelques relents de léger polar « de proximité ». A l’aide d’un dessin caricatural et rapide, en noir et blanc, son développement chronologique à la fois classique et immersif se rythme selon des chapitres successifs. Au sein d’une petite ville de province appelée Saint-Saturnin (il y en a 7 en France, mais celui-ci est provençal), on est tout d’abord initié à l’historique d’un commerce traditionnel : un café. Puis on est présenté au nouveau tenancier jovial et attachant de ce bistrot : Emile. Enfin, une habitante s’interroge sur la fermeture et la disparition de ce dernier, et mène l’enquête pour comprendre à la fois ce qu’il lui est arrivé et à qui appartient exactement ce bistrot. La narration à l’ancienne semble tout droit venue de l’âge d’or de la BD, mais elle n’en est pas moins efficace et ne lâche pas son lecteur avant la fin. Si le cœur du propos de Hertz est clairement la France provinciale intemporelle, il y a des secrets, des surprises et même une explosion. On abandonne le personnage ambivalent d’Emile avec autant de réponses que de questions… et on apprend que ce petit bouquin à reliure souple n’est que le premier d’une série. Un titre par an est annoncé, avec un tome 2 qui s’intéressera l’année prochaine à la coiffeuse de Saint-Saturnin, Tiff’Annie.


Illustration : Bruno Heitz
Policier
Janvier
13 janvier

La ferme Petit Pois

C'est à contre-coeur que Jen vient d'emménager à la campagne avec sa mère et son nouveau step-father. La ville, les amis, son ancienne vie lui manque... sans compter ses deux nouvelles soeurs qui l'enquiquinent. Une série champêtre.Autour de thèmes porteurs comme le retour à la vie à la campagne et les familles recomposées, La nouvelle vie de Jen est un récit hautement autobiographique de l'auteur, Lucy Knisley. Petite, ses parents se sont séparés et elle est partie vivre loin de New York dans une petite ferme à la campagne.A l'époque, elle n'était pas emballée par la décision de sa maman. Ce n'est que bien plus tard contrairement à la BD que sa mère a rencontré quelqu'un, venu avec ses deux filles, l'aînée, dictatrice et la petite très chouineuse. Au début, ce n'était pas facile de se voir imposer cette nouvelle vie, mais à l'image du récit, ces décisions d'adulte sont meilleure chose qui lui soit arrivé. Lucy a pu découvrir de belles choses auxquelles elle en s'attendait pas et rencontrer des inconnus qui ont fini par faire partie de la famille. Le scénario de Lucy Knisley s'inspire librement de cette vie en prenant quelques libertés. Jen trouve sa place avec son goût prononcé pour le dessin (elle s'amuse à faire des illustrations sur les ardoises du marché, pour les égayer), montrant que chacun possède un talent propre à révéler. La simplicité du dessin de Lucy Knisley s'intègre parfaitement à ce récit vivant grâce à des couleurs douces et appropriées.


Illustration : Lucy Knisley
Chronique sociale
Novembre
4 novembre

Enfermés dedans

Akissi fête Noël, mais le cadeau qu'elle a reçu du Père Noël est loin de ses attentes. La jeune fille va alors emprunter le cadeau de son frère... Mais gare à la chute ! Un 10ème album sympathique qui ne manque pas de s'inspirer de l'actualité !10 ans déjà (et 10 albums !) qu'Akissi apporte sa bonne humeur à des milliers de jeunes lecteurs (le tome 1 avait d'ailleurs été recommandé par L'Éducation Nationale !). 10 ans que la scénariste Marguerite Abouet (Aya de Yopougon, c'est elle !) et le dessinateur Matthieu Sapin racontent ensemble les aventures de la jeune ivoirienne, sœur d'Aya, dont Clément Oubrerie avait posé les bases graphiques. Pour écrire les histoires d'Akissi, Marguerite Abouet se replonge dans son enfance, allègrement. Elle narre des histoires universelles qui parlent à tout le monde, aux petites filles, comme aux petits garçons. Dans ce nouvel album, les sujets d'actualité sont traités, comme les cadeaux genrés, le confinement ou le Covid 19, ce qui semblait tomber sous le sens : « Les enfants sont la génération masques » dixit Marguerite Abouet qui utilise volontairement un phrasé accessible et enjoué. Le dessin de Mathieu Sapin est toujours aussi frais et malicieux avec des cases pleines de vie, agrémentées des couleurs punchy de Clémence Sapin. En fin d'album, un bonus habituel vient ponctuer le récit, avec cette fois-ci, la recette des « clacos », un plat typique de la Côte d'Ivoire ! Pour la suite des aventures d'Akissi, les deux auteurs sont en phase de réflexion. Cela fait déjà trois albums qu'on annonce son départ pour la France. Alors qui sait, Akissi pourrait bien fouler notre terre hexagonale un de ces quatre ?


Collection: Hors collection
Chronique sociale
Août
26 août

Le Roi des oiseaux

Un marchand soigne le roi des oiseaux, un aigle, qui le récompense en lui offrant un coffre d’or, qui se révèle être un château magique… et c’est début de mille aventures initiatiques venues du folklore slave !L’auteur est russe, mais le décorum pour ce Roi des oiseaux vous fera parfois penser que vous êtes dans un épisode des Mystérieuses citées d’or, du côté de l’imaginaire précolombien. En effet, qui dit oiseau, dit plumes… Pour autant, ce conte ne s’inspire d’aucun connu – et notamment pas de l’inévitable socle que constituent ceux de Grimm ou de Perrault de ce côté-ci de l’Oural. On suit ici de manière assez linéaires les extraordinaires pérégrinations d’un marchand (on ne saura jamais marchand de quoi), puis de son fils. A la manière d’Hercule qui doit enquiller les travaux, ces deux-là se retrouvent à devoir satisfaire différents désidératas afin d’aspirer pouvoir vivre en paix. Les missions surréalistes sont exigées par différents animaux qui ne transigent pas avec leurs grands principes, quitte à imposer la cruauté, mais aussi de diverses créatures et divinités. Le conte rebondit ainsi de quêtes initiatiques en parenthèses enchantées, en suivant un scénario à tiroirs, sur 172 planches… presque à la manière des Mille et une nuits. Ou plutôt, s’agissant d’une narration typiquement russe, à la manière des matriochkas : à l’intérieur d’une quête, se trouve une autre quête, qui contient une autre quête, etc. C’est très vivant, très coloré, véritablement flamboyant, plein de féeries, d’aventures fantastiques avec des animaux qui causent.


Scénario : Alexander Utkin | Illustration : Alexander Utkin | Couleur : Félix Délep
Contes / Fééries
Septembre
16 septembre

Le seigneur des entourloupes

Au Moyen-Âge, Renart, voyou malicieux et menteur devant l'Éternel, s'embarque dans de nouvelles aventures, accompagné de son fidèle compère, le loup Ysengrin. Une relecture inédite et intéressante du célèbre récit médiéval devenu mythique.Venu jusqu'à nous par tradition orale, Le Roman de Renart est un récit animalier véhiculé par les bardes et autres troubadours médiévaux, plutôt anticléricaux. Ces récits animaliers disparates ont été écrits et composés principalement en octosyllabes à rimes plates (!) A l'origine, ils critiquaient l'ordre social établi, parodiaient les chansons de gestes de l'époque et jetaient un pavé dans la mare en transgressant les tabous religieux. Qui, mieux que l'iconoclaste Joann Sfar, pouvait s'attaquer à ce récit né d'auteurs inconnus ? L'auteur du fameux Chat du rabbin s'empare de cette histoire avec son phrasé habituel n'hésitant à détourner le récit initial, en inscrivant un sous-contexte contemporain. Chose déjà initiée en adaptant à sa manière Le Petit Prince de Saint-Éxupéry ou encore Candide de Voltaire. Il projette ici Renart et Ysengrim dans un univers teinté d'héroïc fantasy, en remixant la Chanson de Rolland et le Roman de Renart, avec deux protagonistes qui se mettent en quête de retrouver le mythique Merlin l'enchanteur ! Au dessin, Sfar perpétue dans son style habituel un trait ciselé par des petites touches de crayons et des couleurs franches. Avec Sfar, pas d'entourloupes !


Illustration : Joann Sfar | Couleur : Pierre-Mony Chan
Contes / Fééries
Août
26 août

Mon père cet enfer

Travis découvre que son père biologique est l'homme qui vient le chercher de temps en temps. Pourquoi sa mère cherche-t-elle à tout prix à l'écarter de cet homme-là ? Le roman graphique de la rentrée, qui va marquer les esprits !Avec un titre aussi direct que Mon père, cet enfer, le décor est planté. On est aux antipodes du film Mon père ce héros avec notre Gégé national et Marie Gillain, ou du poème de Victor Hugo, Après la bataille (La légende des siècles). Mon père cet enfer retrace la vie terrible qu'a vécu Travis Dandro, avec un père toxicomane et une mère célibataire qui a tout fait pour que son fils n'ait pas à subir ses dérives. Cette sorte de catharsis l'a aidé à se reconstruire de ce trauma. Ce qui frappe ici, c'est la sensibilité du récit, la souffrance d'un enfant qui, sous les dessous d'un dessin très enfantin, se retrouve confronté à une violence incroyable. L'adrénaline monte crescendo jusqu'à une fin particulièrement intense et dramatique. Travis ne tombe jamais dans le pathos, mais il n'occulte pas non plus les faits terribles qui lui sont arrivés. Le dessin est direct, avec un noir et blanc délibéré, et ne se laisse pas envahir par les détails. Enfin si... par des hachures inquiétantes et ténébreuses. Espérons que ce roman graphique marche sur les traces d'In Waves qui a récolté bon nombre de prix en 2019.


Scénario : Travis Dandro | Illustration : Travis Dandro | Couleur : Coutelis
Roman graphique
Mars
4 mars

Un Monde terrible et beau

Un couple d’activistes vit et milite à la marge de la société américaine. Paru en octobre 2019 aux États-Unis, ce roman graphique d'une autrice engagée confirme un ton et une patte graphique. Attention : grand talent !Eleanor Davis, née en 1983, est une authentique défenseuse des droits civiques. Elle fait d'ailleurs partie du mouvement « Occupy », contre les inégalités économiques et sociales. Diplômée du Savannah college of art and design, elle a été récompensée de l'Ignatz du meilleur roman graphique en 2018 pour Why Art, un essai mêlant analyse et fantaisie (importé par chez nous par Atrabile). Dans ce qui peut être considéré comme son premier long travail, elle donne à voir une bonne partie de sa propre vie, mais montre en même temps toute l'étendue de son talent. Scénariste et dessinatrice, elle use d'un encrage fin, légèrement tremblant, rehaussé d'aplats noirs particulièrement équilibrés, pour délivrer un récit réaliste empreint d'humanisme et d'émotion. Un style graphique alternatif, que l'on pourrait rapprocher d'autres artistes tels Jordan Crane ou Bastien Vives, par exemple. Le sexe y tient une place de choix, mais toujours dans un cadre intime et naturel, jamais gratuit. Cela ne l'empêche pas de revendiquer et de montrer une autre Amérique. État policier, anti manifs, répression et pressions sur les personnes, rien n'est trop dur pour casser un mouvement en grande partie féminin, d'ailleurs. Les menaces d'expulsion révèlent aussi la thématique de la diversité aux États unis, et de l'engagement, pas si souvent abordé de manière réaliste dans une BD américaine – hors underground ou super héros. Le poids des armes clandestines, la surveillance à grande échelle sont aussi un autre thème fort, amenés par le biais du copain « milicien » paranoïaque de Johnny. Un monde terrible et beau porte superbement son nom, Eleanor Davis ayant réussi le pari de nous embarquer avec elle dans un savant mélange de poésie engagée et de maîtrise graphique. Superbe découverte.


Scénario : Eleanor Davis | Illustration : Eleanor Davis
Chronique sociale
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