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Prochain niveau: 2 EXP

Fluide Glacial

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Mai
4 mai

Une Semaine sur deux

Pacco est un papa un brin débordé... mais seulement une semaine sur deux. Quand il ne surfe pas avec ses potes et ne se prend pas pour Luke Skywalker, sa vie s’organise autour de sa fille, Maé, diablotin blond en devenir.Pacco, auteur de BD humoristique est à l’origine de plusieurs ouvrages dont des collaborations avec Margaux Motin, qui a écrit la préface de cette intégrale. Aujourd’hui, la petite blondinette dont il est question dans l'ouvrage a bien grandi. Comme un cadeau pour sa fille, alors qu’elle frôle ses 18 ans, Pacco (re)présente 1 semaine sur 2 en combo des 2 tomes parus en 2012 et 2013 chez Fluide Glacial. Cette série, c'est le regard attendri et parfois étonné d’un père sur sa fille unique. Le lecteur voit Maé grandir au fil des pages, c’est touchant. Alors même si lui aussi a grandi (ou disons mûri...), Pacco est toujours ce papa un peu fou, accro à la caféine, fan de Star wars, au surf et très attaché à sa région. On devine aussi les prémices de son histoire avec Margaux Motin (qu’on ne présente plus), sa compagne depuis plusieurs années. Maman solo également, elle a quitté Paris pour le Pays Basque avec sa fille pour former une joyeuse tribu recomposée. Paco est toujours très actif sur les réseaux sociaux. On aime voir défiler ses petites scénettes humoristiques du quotidien dans lesquelles s’identifient beaucoup de parents. C'est frais et sans filtre. Même si les 2 tomes datent désormais d’une dizaine d'années, les sujets abordés sont toujours d’actualité aujourd’hui. Cette série révèle le véritable Pacco, pas le papa modèle et romancé des albums précédents. Comme une délivrance et une thérapie, il dessine sa vraie vie. La fin de l’ouvrage, comme pour refermer le chapitre de l’enfance de Maé, propose une interview de Paco accompagnée de photos avec sa fille. Voilà une lecture qui fera sûrement sourire la jeune fille et se souvenir de sa tendre enfance dans quelques années.


Illustration : Pacco | Couleur : Pacco
Chronique sociale
Mars
2 mars

Le Petit théâtre des opérations T2

La grande Histoire est faite d’actes de bravoure et d’anecdotes improbables. Un hommage humoristique et instructif à des héros de la première et seconde guerre mondiale tombés dans l’oubli. Monsieur Le chien (dessinateur) et Julien Hervieux (Scénariste et professeur d’Histoire), à travers 8 courts récits, rendent hommage à des héros de la première et de la seconde guerre mondiale souvent tombés dans l’oubli. A l’origine de cette série, Julien Hervieux avait créé une chaîne Youtube dédiée à des anecdotes historiques improbables. Le succès grandissant, une adaptation BD s’est imposée. Ces histoires authentiques et incroyables sont traitées à la sauce Fluide Glacial. C’est dans un esprit potache, un poil moqueur, que les auteurs relatent ces faits héroïques. Vous verrez notamment des allemands en casque lourd traverser un plan d’eau avec une bouée aiglon, des chars endommagés avec des affiches à vendre ou des épitaphes poilantes sur la stèle d’une combattante émérite. C’est instructif et amusant ! Le traitement graphique caricatural donne un écho parfait aux situations improbables et à la tonalité humoristique de l’album. Chaque court « chapitre » se conclut avec une fiche complémentaire incluant une ou deux photos d’époque, elle aussi rédigée de manière tout aussi loufoque. Un troisième volume est déjà en préparation : on est impatient de reprendre les cours d’Histoire !


Scénario : Julien Hervieux | Couleur : Olivier Trocklé
Guerre
Novembre
3 novembre

Faut pas prendre les cons pour des gens T3

Un recueil de « gags » en une planche qui cernent par l’absurde et l’exagération des situations et sujets sociaux aberrants. Un remède idéal contre la connerie ordinaire. Ne pas dépasser la posologie.Pour la troisième fois, Emmanuel Reuzé applique la recette savoureuse de l’absurde pour focaliser sur des situations kafkaïennes de la vie ordinaire. Pour la forme, ses historiettes dupliquent x fois la même case dessinée de manière volontairement statique, déshumanisée et détaillée, à la manière froide d’un mode d’emploi Ikéa® ou une projection d’architecte. La colorisation participe de cet effet kitsch, avec ses teintes surannées et ses trames de point. Cette technique renforce la sensation d’immobilisme et d’incapacité des protagonistes mis en scène. Car chaque historiette nous plonge dans une situation de tous les jours, avec un détail essentiel qui manque, un travers exagéré ou une légère torsion du réel. Ce sont les délais dans les rendez-vous médicaux ou pour les places en crèche ; les gens qui font du « air » quelque chose ; la gestion de la tauromachie comme une multinationale ; la xénophobie stupide ; l’école de simulation de fausses blessures pour joueurs de foot ; les pratiques commerciales abusives ; la bouffe intelligente ; le permis d’horodateur ; la surpopulation scolaire ; le mépris pour les SDF ; la sous-traitance étrangère ; les dérives marketing ; la crise des migrants ; les abandons d’animaux familiers le jour des départs en vacances ; les temps d’attente téléphoniques vers les call-centers… Reuzé est désormais entouré des co-scénaristes Jorge Bernstein, Vincent Haudiquet et Nicolas Rouhaud. Les « gags » satiriques produits en groupe suscitent la même tonalité de rire jaune et crispé. C’est toujours fin, savamment dialogué, justement ciblé, et parfaitement décapant.


Illustration : Emmanuel Reuzé | Scénario : Vincent Haudiquet
Chronique sociale
Août
18 août

Les déboires intersidérants de Taj le survivant

Taj l’alien débarque sur Terre pour apporter paix et savoir. Or dans le gigantisme de l’univers, il n’est pas le seul à être à côté de la plaque : ce recueil d’historiettes contient aussi des explorateurs de mondes et des créatures hostiles.Dans le territoire laissé vierge par la pénurie, ces dernières années, d’albums de Cosmik Roger et de Forbidden zone, voici un nouveau venu dans la galaxie co(s)mique Fluide Glacial : Taj, un extraterrestre vaguement conquérant, aussi moche et majestueux que l’expose frontalement la couverture. Les scénarii des 12 historiettes contenues dans ce (premier ?) recueil sont signés d’un auteur qu’on a coutume de retrouver plutôt au dessin : Olivier Supiot. Les contextes sont très variables, mais ils usent et abusent de tous les clichés de la science-fiction, pour mieux les parodier. Taj lui-même n’est d’ailleurs au menu que de trois historiettes. Il sert essentiellement de fil conducteur pour l’ambiance et ouvre chaque chapitre par un dessin parfaitement couillon. Les autres historiettes mettent en scène des proies et des chasseurs, des explorateurs galactiques et des créatures surprenantes, des divinités ou des escrocs, plutôt en fâcheuses postures et promis à une chute définitive. Nous évoluons bien dans le registre de l’humour noir et cynique. Le dessin est quant à lui assuré par Damien Geffroy, qu’on a découvert en 2019 avec le Village global, puis en mai 2021 avec les Veuves électriques. Son trait caricatural détaillé se conforme admirablement au registre des mondes cosmiques luxuriants et des bestiaires bigarrés, assurément nourri par d’innombrables influences de la culture SF mainstream. Embarquez sans crainte : dans l’espace, personne ne vous entendra vous esclaffer.


Couleur : Damien Geffroy
Science-Fiction
Mai
12 mai

Big G

Dans un futur proche post-apo et post-punk, l’efficace Big G s’affranchit de différentes missions et tente de sauver le monde corrodé par les méchants. Un pur délire de série B, d’ultra-baston et d’humour cynique !Avec Big G, les frères Marco (Jean-Louis et Victor) nous convoquent à un délire post-apocalyptique et post-punk de série B, avec des situations ultimes ubuesques et des dialogues tarantinesques. Au cours de plusieurs historiettes – un découpage adapté au mode de publication dans le mensuel Fluide Glacial – le lecteur découvre un contexte d’anticipation parfaitement déjanté. Notre douce France a laissé place aux Etats Unis de France, qui s’épanouissent à l’aune de tout ce que le monde moderne a inventé de pire, ces dernières années. Ultra consommation, méga urbanisation, réalité augmentée à tous les étages, la Culture avec un grand C a laissé place au divertissement pour ramolos du bulbe. La violence des échanges, le machisme, le porno exacerbé, ainsi que la femme objet sexuel sont devenus des normes sociales et de bon goût. Dans ce contexte délirant, un spécimen testostéroné incarne le héros avec quelques… heu… valeurs morales. Big G se situe à mi-chemin entre Rank Xerox et Chuck Norris, mais avec une coupe mulet, un corps bodybuildé et des e-lunettes de maître-nageur. Les missions qu’on lui confie, parfois depuis le plus haut sommet de l’Etat, lui valent parfois un séjour en taule, mais pas grave : on a tellement besoin de ses compétences qu’il en sort vite et légalement. Or ses compétences ne sont pas tant ses facultés d’analyse des situations, que son expérience pour la grosse baston et son low kick arrière dans les gencives. Son pire ennemi est son propre frère cyclopéen, qu’il découvre sur le tard et dont les talents (pourris) de rappeur dissimulent de bien abjects projets. Les aventures déjantées de Big G profitent parfois, lors de leurs transitions, de fausses pubs sur cet avenir radieux. Rehaussé d’une colorisation de quelques teintes décalées en aplats, le dessin encré volontairement « ugly » ne s’encombre pas de décor la plupart du temps, se concentrant sur les effets de giclages des combats, les postures ultimes et les profondeurs lors des mouvements des persos. Attention, la conclusion est ultime.


Couleur : Victor Marco
Anticipation
Avril
28 avril

Ragoût aux truffes

Une cheffe cuistot claque la porte du grand restaurant parisien où elle travaille. Elle monte son propre restaurant au feu de bois, dans une ruine d’un village de province. Une belle histoire de volontarisme et de retour à la terre.Ce one-shot grand format et à forte pagination (70 planches) nous narre une belle histoire, qui vous mettra assurément en appétit. C’est l’histoire d’une jeune parisienne dotée d’un caractère entier (dira-t-on) et douée pour la cuisine, qui fait un burn-out des usages guindés et de la scène gastronomique parisiennes. Elle descend en province et retrouve le plaisir des choses simples et naturelles. Comme Manu Larcenet en son temps, elle fait son Retour à la terre et monte son petit restaurant artisanal, à partir de produits du terroir. Fabien Grolleau a mijoté un scénario aux petits oignons, qui permet d’aborder tout un tas de sujets dans l’air du temps, liés à la nourriture ou aux aberrations de notre société. Cendre compatit avec les SDF ; elle est anti-raciste positive ; elle s’insurge contre toutes les violences sociales ; elle ambitionne un idéal d’indépendance, que facilite son caractère volontaire ; elle ne veut pas trop cuisiner de viande par principe écologique ; elle donne sa chance aux jeunes rebelles ; elle a le don pour rassembler autour d’elle… Ce caractère un peu trop vertueux pour être crédible permet néanmoins de rythmer une belle histoire du terroir, et de chatouiller les papilles gustatives. Au dessin, Cédrick le Bihan fournit une partition semi-réaliste agréable et aboutie : expressifs, les personnages sont attachants, les décors sont soignés et campagnards, le découpage est rythmé et varié… De la succulente cuisine de terroir, en somme ! En postface, après deux courtes recettes, les auteurs portent le focus sur l’histoire d’un restaurateur qui est précisément en train de faire (dans la baie du Mont Saint Michel) ce que vit Cendre. Enfin… quand la crise du Covid nous permettra de retourner dans les restaurants !


Policier
Mars
31 mars

C'était demain

Demain, lorsque l’humanité se sera autodétruite et qu’elle se projettera (par exemple) dans l’espace, tout ira forcement mieux, voire moins bien. Rions un peu avec les utopies foireuses, pour mieux alerter sur notre présent heu… foireux.Rions un peu avec le futur qui part en couille ! C’est bizarre, on a l’impression d’avoir déjà croisé cette thématique humoristique et futuriste chez Mo/CDM… Oui, mais l’auteur de chez Fluide le maîtrise si bien ! Le revoilà avec un nouveau recueil d’historiettes qui déclinent et parodient, avec moult exagérations marrantes, les lendemains qui déchantent, les utopies foireuses, les complots qui nous auraient mentis et les fausses bonnes solutions pour soigner notre présent gravement bancal. Car tout le monde le sait, désormais : gangrénés par notre incapacité à réformer nos modes de vie, nos réflexes consuméristes et notre addiction aux écrans, nous sommes promis à une fin d’humanité à court ou moyen terme. On retrouve ici et là les personnages fétiches de Mo : les savants fous, les militaires bourrins, les explorateurs imprudents, les créatures tentaculaires, les bouseux ruraux et les hippies un peu trop cool. On retrouve aussi cette faculté à retourner les contextes de départ comme une crêpe (cosmique), pour proposer un rebondissement dans un paradigme inattendu (et quantique). On retrouve enfin la science des cases bien remplies mais pas surchargées et le dynamisme du trait, aussi bien pour l’expressivité des personnages que pour les perspectives inventives et les environnements novateurs bien barrés. Vivement demain.


Illustration : Mo/CDM
AnticipationScience-Fiction
3 mars

Faits d'armes impensables mais bien réels…

Chaque guerre a ses héros, dont le souvenir dans la mémoire collective s’estompe avec le temps. Un hommage humoristique et instructif à ceux qui se sont illustrés pour défendre leur patrie.Les éditions Fluide Glacial rendent hommage à leur manière à des héros de guerre. Dans les 8 récits proposés, les auteurs mettent en avant des groupes d’hommes, comme les fusiliers marins qui se sont courageusement battus à Dixmude, en Belgique ; ou encore ces 9 soldats français qui ont retenu près de 1500 italiens à Menton. Des exploits individuels comme ceux de René Fonck, Jack Churchill, Albert Roche ou encore de la pilote russe Anna Iegorova, seule femme mise en avant dans cet ouvrage, sont également relatés. Plus surprenant, on découvrira le projet fou d’un américain qui consistait à utiliser des chauves-souris équipées de bombes au napalm, pour aller incendier les lignes ennemies. Ces portraits et récits historiques pointent l’audace, la bravoure, l’ingéniosité, les capacités d’adaptation de ces hommes et femmes, qui font parfois basculer des batailles qui n’étaient pas gagnées d’avance. La tonalité de ces récits est évidemment marquée par l’humour caractéristique de l’esprit Fluide, tout en préservant un fond d’informations sérieuses et instructives. Les personnages sont souvent caricaturés, sans pour autant que les propos soient irrespectueux. Le décalage entre la gravité des sujets et leur narration est amusant. Pour conclure chaque chapitre, une fiche synthétique vient apporter quelques informations complémentaires. En abordant ainsi le souvenir de ces héros, l’Histoire apparaît tout de suite moins rébarbative.


Scénario : L'odieux connard
Guerre
Février
3 février

Merci l'amour, merci la vie T2

La vie tumultueuse des couples – en devenir ou assumés – de la famille, de la transmission intergénérationnelle… Un second recueil d’historiettes qui singent les relations à notre belle époque de manière absurde.Merci l’amour, merci la vie ! recueille plusieurs historiettes parodiant avec force non-sens, sens de l’absurde, sens uniques et sens interdits, des scènes de la vie quotidienne, plutôt familiales et surtout sentimentales. Car la passion amoureuse se télescope souvent avec les responsabilités familiales qu’elles induisent, si on poursuit leur processus. Alors autant en faire des caisses sur le sujet. L’auteur Yannick Grossetête met donc en scène des petits personnages plutôt cadrés de loin, à l’aide d’un trait rapide et stylisé, majoritairement rehaussé par une ou deux teintes en aplats bi ou trichromiques. La couverture résume bien la tonalité : on y voit un jeune couple qui commence à faire l’amour en levrette… sur la table du diner devant les parents… qui acceptent la situation avec une tolérance zélée et inopportune. Dans ce second recueil, des couples tentent ainsi des approches hésitante ou des sorties pathétiques ; des parents tentent d’inculquer des « valeurs » (évidemment décentrées) à leur progéniture ; des tensions générationnelles traduisent la déshumanisation de notre société… Sur ces saynètes plane l’ombre de diverses failles de notre époque, qui séduisent de par leur fort potentiel de liberté, de modernité ou de divertissement : les réseaux sociaux, les ephads, l’impérative révolution écologique, les corvées domestiques, les émissions de cuisine à la télé, l’honnêteté dans le couple, la transmission décomplexée, la prise de conscience sur l’inéluctabilité de la mort… Soyons fin heureux de foncer droit dans le mur en klaxonnant ! Mais en s’aimant, bien sûr.


Illustration : Yannick Grossetête
Chronique sociale
Novembre
4 novembre

Tomes 9 à 12

Robert et Raymonde Bidochon, symboles de ce que la France a de plus moyen, parfois médiocres et toujours dépassés par une société qui avance trop vite pour eux, sont de retour dans le troisième tome de l’intégrale qui leur est consacrée...Et de trois ! Fluide Glacial vient de sortir le troisième volume de l’intégrale des Bidochon qui regroupe les tomes 9 (Les Fous sont Lâchés), 10 (Usagers de la Route), 11 (Matin, Midi et Soir suivi de Matin, Midi et Soir) et 12 (Téléspectateurs) de la saga initiée par Christian Binet dès 1979 dans les pages du magazine culte. Après avoir déjà passé en revue et dézingué la vie dans les HLM, les vacances organisées ou bien les joies de faire construire un modeste pavillon, Binet s’attaque cette fois à des sujets fondamentaux de la société du milieu des années 1980 : l’administration, la bagnole, la vie en couple et la télé. Autant dire que l’auteur s’en donne à cœur-joie et utilise les Bidochon pour tirer à boulets rouges sur les méandres des services administratifs sans queue ni tête, avides de petits pouvoirs, dont Robert et Raymonde auront bien du mal à se défaire. De même, Binet va prendre un malin plaisir à décortiquer tous les travers des comportements du français moyen dans la société de consommation avec Usagers de la Route ou Téléspectateurs en appuyant là où ça fait mal. Mine de rien, le couple des Bidochon permet de passer au crible tout un pan de notre société sous la lorgnette de Robert et Raymonde et ce, avec un style acéré. Qui plus est, les dessins en noir et blanc relativement simples (mais pas simplistes) permettent de donner encore plus d’impact aux propos, notamment dans la finesse des expressions ou la mise en place des cases. En définitive, même si cette intégrale n’offre pas de nouveauté ou de planches inédites, hormis un dossier exclusif de Jérôme Briot qui revient sur les moments forts de chacun des tomes compilés dans ce volume 3, force est de constater que c’est un véritable régal de pouvoir de (re)plonger dans les tranches de vie des Bidochon !


Illustration : Christian Binet
Chronique sociale
4 novembre

Idées noires

Intégrale du célèbre recueil de strips d’humour noir et cynique que Franquin a réalisé pour le magazine Fluide Glacial. Un chef d’œuvre trempé dans l’encre de Chine du désespoir.Pour l’innovation et la vivacité de son style graphique, pour la célébrité et la popularité des héros qu’il a créés et animés, pour l’humanisme et l’universalité de son œuvre, Franquin restera à tout jamais l’un des pères fondateurs de la bande dessinée franco-belge. Le génial papa de Gaston Lagaffe et le brillant animateur de Spirou et Fantasio a pourtant longtemps été un artiste angoissé et dépressif. A partir de 1977 et l’avènement d’une « autre » bande dessinée, à travers des magazines alternatifs comme Pilote, Fluide Glacial, Métal hurlant, dans la lignée du Trombone illustré, Gotlib lui a donné l’occasion d’expurger cette mauvaise bile dans son magazine. Un appel d’air pour Franquin, un vaste champ narratif et graphique à défricher, en toute liberté : celui de l’humour grinçant, là où son public ne l’attendait pas – et cela l’excitait terriblement. Cela lui donnait l’occasion d’être méchant sans limitation, mais d’être méchant surtout envers la connerie – la guerre, l’administration, la politique – ou la nigauderie – l’ordre établi et inutile, l’espoir couillon d’un lendemain qui chante. Néanmoins, lors de l’entretien préalable avec Franquin qui explicite la genèse de cette œuvre, le génie avoue lui-même ne pas savoir si les Idées noires sont la cause ou la conséquence de sa dépression. « Les idées noires, c’est du Gaston trempé dans de la suie » dira ce dilettante de l’humour désabusé, qui délivra cette soixantaine de planches désespérées et trempées dans l’encre de Chine, tout en ombres non moins chinoises, plus par besoin organique que pour changer le monde. Cette réédition intégrale et complétée par un dossier graphique donne la pleine mesure d’une œuvre géniale et virtuose, intemporelle, absolue pour les amateurs d’humour cynique.


Scénario : André Franquin | Illustration : André Franquin
Horreur
Octobre
7 octobre

Faut pas prendre les cons pour des gens T2

Un (second) recueil de saynètes absurdes sur les travers de notre société consumériste, polluante, déshumanisée... Une nouvelle pépite non-sensique et parfaitement sensée, digne de Fabcaro et de Brazil.Tout aussi cinglant que le tome 1, tout aussi non-sensique et pertinent, voici… le tome 2 ! A travers des strips d’une page, Emmanuel Reuzé et Nicolas Rouhaud poussent (juste à peine) un peu plus les travers de notre société consumériste, marketing, ultra-connectée, déshumanisée et polluante, jusqu’aux domaines de l’absurde. Et ça donne clairement à réfléchir, en plus de bidonner les amateurs d’humour cynique, noir et/ou bête. En prime, ce tome 2 se met dans l’air du temps, en abordant plus précisément les thématiques de l’hôpital public, de l’égalité homme/femme, de l’intelligence artificielle, de l’obsolescence programmée, du télétravail, de la crise des migrants… Il y a du Fabcaro, du Monty Python, du Kafka dans ces scènettes de la vie « ordinaire » extrapolée des pires aspects de notre modernité. La méthode graphique participe de la percussion narrative. La plupart du temps, une – voire deux – cases sont finement dessinées façon réaliste, puis reproduites dans chaque case (avec parfois un détail qui change). Seuls les phylactères bien sentis varient, avec le sens de la chute, par-dessus le marché. N’y voyez pas une once de fainéantise : cette astuce renforce de manière parfaitement sensée le sentiment d’immobilisme face à l’aberration de notre époque.


Illustration : Emmanuel Reuzé | Scénario : Nicolas Rouhaud
Chronique sociale
Septembre
2 septembre

Jusqu'ici tout allait bien

Jusqu’ici tout allait bien… avant que la société ne bascule ! Une nouvelle série de contes modernes d’anticipation, dessinés par un libre penseur, qui révèle toute son habileté à décrire les maux de notre société avec un humour noir.Fervent défenseur des libertés, l’auteur turc Ersin Karabulut reprend la recette des contes ordinaires d’une société résignée, pour nous livrer une nouvelle série de neuf contes aux thèmes variés. Sous couvert d’un récit d’anticipation, chaque conte évoque un mal de la société. Nous retrouvons la dimension politique prégnante avec l’allusion aux diktats, à la répression d’un peuple et la crainte du régime en place, les difficultés rencontrées par la classe moyenne ainsi que des thèmes un peu plus légers, mais révélateurs d’une transformation sociétale, comme l’hyper consommation de smartphones qui conditionne nos vies, les carcans familiaux, un questionnement sur ce qui sépare le paradis de l’enfer. Et bien d’autres. L’originalité repose sur l’idée de poser un constat, puis de faire passer une opinion de façon décalée et allégorique. L’intensité émotionnelle des contes est différente à chaque fois. Tantôt ils choquent, tantôt ils indignent, tantôt ils surprennent agréablement. Quant au graphisme, il s’adapte aux idées, révélant ainsi un réel talent à se fondre dans une multitude d’univers graphiques différents. De l’art habile de faire passer des messages par la force de l’image.


Scénario : Ersin Karabulut | Illustration : Ersin Karabulut
Anticipation
Août
26 août

Les Etranges enquêtes du Major Burns

Le major Burns et son fidèle (et grossier) Wayne mènent diverses enquêtes fantastiques sur un ton décalé. Non-sens british et loufoquerie cruelle au menu.Sur des scénarios de Philippe Geluck, Devig avait déjà dessiné Les aventures de Scott Leblanc, truffées de non-sens, de pure couillonnerie et de second degré. Dans la foulée de son précédent Bertin Timbert, parodie rurale de Tintin, le voilà qui récidive en solo, toujours via une ligne claire on ne peut plus propre et classique, en parodiant un duo d’enquêteurs so british, proches des célèbres Sherlock Holmes et son fidèle Watson. L’époque, le registre policier et le relatif détachement par rapport aux faits sont bien les seuls points communs. Des différences viennent se démarquer, à commencer par le recours systématique au genre fantastique, ce qui rapprocherait plutôt le duo de Mulder et Scully (X-Files). On croise en effet un kraken géant, un loup-garou, un ectoplasme, des fantômes, une sorcière, des zombies, des martiens, une créature de Frankenstein, une momie vivante… Soit un catalogue typique et relativement exhaustif du genre. Cependant, l’aspect incongru et absurde des énigmes auxquelles doivent se confronter les héros trouvent un parallèle dans la facilité et la « gratuité » avec lesquelles elles sont résolues. Il n’y a jamais à proprement parler d’intrigue : le duo d’enquêteurs n’a qu’à pousser leurs investigations basiques pour que l’intrigue se résolve d’elle-même, de la manière la plus insolite possible. Et si possible, sur une réplique vaseuse ou une chute plate, en contrepied de l’art traditionnel du gag. Les gros amateurs de non-sens apprécieront.


Illustration : Devig
Policier
Mars
Février
Septembre
Août
Juin
Avril
Février
Août
Juin
Août
Avril
Novembre
Janvier
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