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Prochain niveau: 2 EXP

Dupuis

banner Dupuis

Septembre
2 septembre

Ténébreuse T2

Islen et Arzhur fuient le roi et ses troupes, mais des dangers et secrets bien plus grands les attendent, et finiront par les rattraper. Conclusion d'un diptyque à l'ambiance médiévale et fantastique, porté par deux grands noms de la bande dessinée.Conclusion de ce diptyque fantastique et hypnotique. Nous retrouvons avec délice la plume d'Hubert, associée aux illustrations de Vincent Mallié, dans un univers médiéval, aux légendes fascinantes. Ce tome vient creuser davantage la relation romantique et amoureuse entre la princesse Islen et le chevalier Arzhur, qui sont tous les deux enfuis et recherchés par le roi, père de la princesse. Mais n'allez pas croire que cette histoire d'amour romantique est « cucul la praline », bien au contraire. Ici, ce sont des forces obscures qui vont prendre le dessus dans l'album, nous laissant devant de terribles révélations et des combats sanglants. L'amour aura cet indéniable pouvoir de permettre aux personnages de se surpasser pour une cause, mais il sera aussi destructeur. Car il y a bien deux facettes à l'amour : la part belle (désir, plaisir, romance, force) mais aussi le revers de la médaille (infidélités, jalousie, ruptures), et c'est ce qu'illustrent à la perfection les deux auteurs. Scénaristiquement, nous sommes pris par une histoire pleine de rebondissements du début à la fin. Nous sommes aux aguets, et n'imaginons même pas la suite du récit, car nous savourons l'instant présent. A la manière d'un conte, on ne peut s'en détacher, et chaque passage nous apporte son lot de réflexions. Graphiquement, l'univers est toujours aussi fouillé et immersif, nous offrant de belles planches, travaillées aussi bien dans les dessins de personnages que dans les décors. Un diptyque prenant et divertissant qui vaut le coup d'être lu.


Contes / Fééries
Août
19 août

Merel

Une mauvaise rumeur infondée installe Merel, célibataire un peu rustique, au ban de sa petite communauté rurale. Une chronique sociale pleine de tendresse pour les personnages, la première BD de Clara Lodewick.C’est une histoire simple, au sein d’une petite communauté rurale. Une histoire qui sent bon la campagne et… les réflexes de repli des gens de la campagne. Une affaire de rumeur infondée qui tourne mal… Pour autant, si le sujet de la mauvaise réputation artificielle est actuellement en première ligne à l’heure des réseaux sociaux, il n’est pas question ici de dérives des réseaux sociaux. Cette histoire se passe à une époque non identifiée, vaguement située entre les années 70 et aujourd’hui. Cela se passe au sein d’une petite communauté rurale du Hainaut (province belge, plutôt modeste) où tout le monde se connait. Un terrain propice pour que les rumeurs fusent, pour qu’un bouc émissaire soit désigné, pour que des mesures de rétorsions soient prises sans raison, à l’emporte-pièce, avec des conséquences aussi tragiques que stupides. Pour sa toute première bande dessinée inaugurant la collection Les ondes Marcinelle de Dupuis, Clara Lodewick (la fille du scénariste Dugomier) décrit patiemment ce processus, en prenant son temps, et en accordant beaucoup de tendresse à ses personnages, celui de Merel, célibataire bedonnante et « rustique », en tête. Le dessin est simple et sans prétention – à l’image du profil psychologique de Merel – mais régulier et plutôt agréable à suivre.


Collection: Les ondes Marcinelle Scénario : Clara Lodewick | Illustration : Clara Lodewick | Couleur : Clara Lodewick
Chronique sociale
26 août

Dans les entrailles de Yog

Alors que Vanille s’associe à une bande de jeunes pour sauver son frère, la Taupe et ses amis se préparent à aller récupérer Testo. Une troisième partie classique mais néanmoins très plaisante.Plongeant ses personnages au cœur de l’univers horrifique imaginé par Howard Philips Lovecraft, Stéphane Betbeder avait conclu le tome précédent en plein climax. En effet, alors qu’on voyait Vanille, sans oxygène, perdre connaissance, Minus se faisait capturer par les adorateurs de Yog, alors que Testo disparaissait derrière les tentacules du monstre. Cette troisième partie se focalise alors sur le double sauvetage Minus-Testo. Si le premier sera vite secouru par sa sœur, il faudra se montrer plus patient pour le second. Sans en dévoiler davantage, cette suite est très plaisante, malgré un certain classicisme dans le déroulement des événements. S’inspirant, tout en prenant le meilleur, de l’œuvre de Lovecraft, mais aussi de Stephen King ou encore de créations plus récentes comme Stranger Things ou Seuls, l’intrigue et l’univers sont bien plantés et offrent un très bon divertissement à l’attention des jeunes adolescents. Mais pas que… Aux dessins, Djief fait toujours merveille. Un monde post-apocalyptique aussi riche que sombre et oppressant, des créatures fascinantes et effrayantes, des personnages attachants et charismatiques… La mise en images contrebalance efficacement le classicisme du scénario par son originalité. On déjà hâte de découvrir la suite de ce récit tout public à la sauce horrifique.


Anticipation
19 août

Bip bip yeah

Elle et Karel savent leur couple en danger, et la vie du mécha ne tient plus qu'à un fil. Ils sont prêts à tout pour sauver Karel, et faire perdurer leur amour. Dernier volume de la série, ponctué de multiples péripéties.Le temps est venu pour le triptyque Love love love de tirer sa révérence dans un ultime tome qui vient clore la romantique histoire d'amour entre Elle, une humaine, et Karel, un mécha. On retrouve l'univers graphique d'Andres Garrido, qui fait le charme de cette série. Des illustrations aux nuances différentes, à la palette chromatique choisie en fonction des ambiances et des personnages. Un moment romantique teinté de rose, un moment sombre teinté de gris, un moment angoissant teinté de rouge. Le graphisme des personnages et des décors montre un côté moderne de la bande dessinée. Scénaristiquement, Kid Toussaint vient clôturer sa série : certains passages sont peut-être un peu rapides et expéditifs, mais l'album est rythmé et de nombreuses péripéties s'enchaînent les unes après les autres. Toutefois, la fin de l'album est inattendue, et tout se bouscule un peu vite, ne permettant pas de clore la série posément. Le romantisme est quelque peu occulté par la violence, les combats, dans ce troisième volet, même s'il reste la ligne conductrice, car c'est l'amour inébranlable entre Karel et Elle qui va les pousser à se surpasser. Love love love reste toutefois une série, plutôt destinée aux jeunes adultes, agréable et dynamique, aux graphismes très réussis, qui mise sur le romantisme, et qui questionne sur le rapport entre Hommes et IA.


Science-Fiction
19 août

Le Cartel des cimes

Un groupe de clandestins travaille dans la ferme secrète d'un puissant cartel, parmi eux une jeune humaine. Retour dans l'univers d'Orbital avec un spin-off plutôt prometteur. Sylvain Runberg poursuit ici son exploration de l'univers d'Orbital, avec une nouvelle série de personnages et d'enjeux, même si les visages sont familiers, les humains autant que les êtres originaires de tous ces mondes qui se croisent. Après huit tomes de la série précédente, les codes visuels sont très présents et très fidèles à la série mère. Eric Chabbert, qui reprend les pinceaux après le formidable travail de création de Serge Pellé, le fait avec beaucoup de fidélité à Orbital, les ambiances et même la technique graphique sont proches, tout en apportant son propre style, un poil moins réaliste. Il met les points sur les i assez vite en démontrant sa capacité à dessiner un magnifique paysage de vaisseaux spatiaux et de station orbitale en page 5. Et du coup, on plonge sans résister. Le spin-off se met en place de manière progressive et structurée, même si l'intrigue à ce stade est assez maigre. Les idées visuelles sont très fortes et les pages très belles. Et comme souvent, Sylvain Runberg introduit assez tôt une scène de violence radicale et surprenante, ce qui donne le ton de la menace qui pèse sur les protagonistes. L'immersion dans les profondeurs d'une ville confédérée ne manque pas d'intérêt. Il reste à savoir si les auteurs vont se contenter d'une aventure purement parallèle ou finalement recouper avec les aventures de Calen et Mézoké. Bref, on découvre avec curiosité et un brin de prudence. Et on se prépare à être patients, parce qu'Orbital, c'était quand même huit albums en treize ans, un univers fascinant qui savait se faire désirer.


Couleur : Eric Chabbert
Science-Fiction
Octobre
1 octobre

421 T2

421 démantèle un trafic humain, participe à un rallye en Chine, court après une nouvelle technologie et se retrouve propulsé dans un monde uchronique. Suite expliquée de l’intégrale d’une série d’espionnage typique des eighties. Cette seconde intégrale de 421 réunit les tomes 3, 4, 5 et 6, publiés en albums par Dupuis respectivement en 1986, 1987, 1987 et 1988. Les auteurs Stéphan Desberg et Éric Maltaite envoyaient alors leur héros agent secret s’affranchir de missions totalement rocambolesques, périlleuses et improbables, dans la plus grande décontraction, selon un modèle vaguement inspiré de James Bond et d’Indiana Jones. Avec 35 ans de recul et de prise de maturité du 9ème art, le lecteur de 2022 à la sensation d’un ton qui se cherche, entre le réalisme des velléités géopolitique de l’époque (nous étions encore avant la chute du mur et la fin de l’URSS) et la parodie, sans grand lyrisme et sans humour. Ainsi, les espions sont souvent soviétiques et les chinois portent encore la tunique militaire de Mao. L’agent 421 bourlingue ainsi de Jamaïque au Cambodge, pour démanteler un réseau de cobayes humains (T3). Puis il participe à un rallye automobile à travers la Chine pour récupérer une technologie de méditation nucléaire (T4). A partir de Scotch Malaria (le T5), la manière de travailler entre les auteurs change. Desberg ne fournit plus un scénario découpé, mais écrit, en texte ; charge à Maltaite de s’occuper à 100% de la mise en scène. On sent bien que la technique est hésitante, à travers des passages d’action muets, entrecoupés d’encadrés narratifs lyriques… Ça n’est pas tout à fait au point, mais le processus de mue se poursuit encore dans le tome suivant (T6, Les enfants de la porte), qui fait radicalement basculer la série dans un autre genre : l’uchronie rétro-futuriste débridée ! La bascule est brusque, l’incursion du fantastique se fait sans transition ni explication… 421 évolue dès lors dans un XXème siècle qui n’a pas connu de révolution industrielle, où tous les délires mélangeant science fiction (les avions sans ailes) et archaïsmes (la vente d’esclaves) sont permis. Le film Retour vers le futur est passé par là et il a vraisemblablement beaucoup inspiré les auteurs pour le champs temporel des possibles. Les intentions, contextes éditoriaux et décryptages des techniques sont expliqués au cours d’un long dossier de préface, assurée par l’érudit Didier Pasamonik.


Espionnage
Juillet
1 juillet

Le Secret de Wabisabi

Contraint de quitter le confort de sa chambre pour effectuer un stage, Emoji va faire la rencontre d’une timide hackeuse du nom de Nao. Une première partie riche mettant en scène pas mal d’éléments.Issu de l’imagination du duo BeKa (Bertrand Escaich et Caroline Roque), cette nouvelle série futuriste propose une aventure aussi singulière que riche. Dans cette première partie, on suit la rencontre entre deux hackers – l’un agoraphobe, l’autre timide – suivi de leur association pour combattre le roi du Dark Web que l’on surnomme « le grand troll ». En parallèle, on suit les agissements de cet ennemi, mais également le parcours d’Alalula, une étudiante qui ambitionne de rejoindre les forces de l’ordre. Bref, sans en dévoiler de trop, ce tome 1 met en place de nombreux éléments et propose un divertissement de qualité. Les scénaristes ajoutent même pas mal d’humour au cœur de l’intrigue pour contrebalancer habilement les dangers et risques entrevus. Pour mettre en images et en couleurs cette aventure atypique, les BeKa ont fait appel à Thomas Labourot (Détectives 4, La ferme des animaux, Aliénor Mandragore…). Avec sa veine dynamique directement héritée du manga, le dessinateur propose des graphismes qui répondent parfaitement à l’originalité du scénario. Les ambiances, qu’elles soient claires ou sombres, dans le réel ou le virtuel, permettent de nous immerger parfaitement dans l’univers. Une belle mise en place qui donne bien envie de découvrir la suite des aventures de Nao, Emoji et consort.


Couleur : Thomas Labourot
Science-Fiction
Avril
29 avril

Une enfance polonaise (1989-1996)

Le mur de Berlin et les régimes des pays de l’Est tombent. Marzi grandit et entre en adolescence. Mais la société polonaise n’évolue pas aussi vite. Seconde intégrale où on voit évoluer le style Savoia et la relation entre la scénariste et le dessinateur.La période 1989 à 1992 a produit un chamboulement extraordinaire de l’organisation politique de l’Europe. Ça commence par la chute du mur de Berlin, qui entraîne la libération de nombreux pays communistes, dans le sang comme en Roumanie, ou dans l’effervescence politique comme en Pologne, où le syndicat Solidarnosc de Lech Walesa remporte des élections qui verront le général Jaruzelski disparaître du paysage politique avec un titre honorifique de président, alors que le premier ministre ne sera pas communiste. L’album s’écrit par courtes chroniques de quelques pages, parfois politiques, le plus souvent sociales ou intimes sur la vie de Marzi. Le ton de Marlena Sowa, direct, sans fard, crée une connivence avec le lecteur qui éprouvera une grande tendresse pour l’héroïne, à moins qu’il n’ait un cœur de pierre. On y apprend le partage de chewing-gums et l’importance d’une Barbie. On y voit évoluer une jeune fille entre organisation collectiviste et moments de grâce à la campagne. Marzi grandit, ses pieds sortent de ses chaussures, les magasins sont vides, mais elle apprend les relations, se pose des questions sur la vie… C’est pertinent, souvent touchant. Le trait de Sylvain Savoia évolue. Il gagne en précision, comme si le fait que Marzi grandisse donnait plus de chair à ses souvenirs, et tout en rondeurs. Ses couleurs, simples mais éclatantes, donnent une vie extraordinaire à l’histoire. Le format d’intégrale permet à l’éditeur Dupuis de proposer un certain nombre d’histoires complémentaires et inédites parfois à la fin de l’album.


Collection: Aire libre
Chronique sociale
Juin
10 juin

Le Trésor de Lucille

Les sœurs Grémillet sont en colonie de vacances sur la côte Atlantique dans le village de Vierville-les bains. Les trois jeunes filles vont suivre la trace d’un trésor laissé par une aïeule qui a disparue du jour au lendemain sans laisser de trace.Dans ce nouvel opus des Sœurs Grémillet, l’histoire tourne autour de Lucille la benjamine. Cette jeune fille timide et ultrasensible s’épanouit difficilement avec les humaines. Elle passe le plus clair de son temps en compagnie des animaux. D’ailleurs, ses deux sœurs ont du mal à interagir avec elle, car elle parle peu. Dans ce récit très joliment amené par les auteurs, les trois sœurs vont devoir se serrer les coudes pour venir à bout de cette fameuse énigme. Qui est Ludivine décrite comme solitaire et excentrique ? Le trésor inscrit sur son épitaphe est-il le trésor d’un pirate, d’un contrebandier ou tout autre chose ? Giovanni Di Gregorio, le scénariste, tire tout au long du récit un fil narratif empreint de sensibilité. Tout comme les autres albums, les sujets abordés sont d’actualité avec, comme trame de fond, les relations humaines et l’action de l’homme sur la nature. De nombreuses idées et postulats climatiques actuels sont développés par les auteurs, posant ainsi la question de la place de l’Homme face à la nature et face à la planète. Mais la réelle force de ce récit est le personnage de Lucille. Cette jeune fille calme, silencieuse et sensible fait face à son mal-être. L’environnement graphique est une nouvelle fois réalisé par Alessandro Barbucci, qui livre un album du même calibre que les précédents, c’est-à-dire doux, sensible, pétillant et touchant. Ainsi, les auteurs nous livrent un troisième opus sur un fond de chasse au trésor mêlant innocence et sensibilité face à une question climatique forte.


Couleur : Alessandro Barbucci
Contes / Fééries
17 juin

Saison de sang

En même temps que le printemps, une jeune enfant s’éveille. Accompagnée d’un garde du corps en armure, elle avance vers son destin. Une sympathique aventure muette sur le cycle de la vie et la transmission. Constituée d’environ 200 pages, cette aventure imaginée par Simon Spurrier (Dark Crystal, Sandman the dreaming…) est totalement muette et ne comporte aucun dialogue. On suit ici une jeune fille et le géant en armure qui lui sert de garde du corps vers une destinée inconnue. Semblant ignorer tout autant que nous le rôle qu’elle a à jouer, l’héroïne tente à plusieurs reprises de se dérober à son destin pour faire ses propres choix et laisser libre cours à ses envies. Hélas, tout semble l’obliger à suivre un chemin tout tracé ! Le récit est découpé en quatre chapitres représentant les quatre saisons. C’est au fil des événements, des rencontres et des mésaventures de l’enfant que l’on comprendra petit à petit la clé du récit mêlant cycle de la vie, éducation et transmission. Le décorum se constitue d'un univers singulier mélangeant fantasy, post-apocalyptique et planète extra-terrestre. Mathias Bergara se charge de rendre l’ensemble parfaitement lisible et immersif. Avec des personnages facilement reconnaissables, des créatures monstrueuses et/ou effrayantes et des décors fascinants et dépaysants, le dessinateur offre du très bon boulot, même s’il faut parfois s’y reprendre à deux fois pour bien comprendre ce qui se joue dans les cases. Les couleurs changeant en fonction des saisons et des ambiances de Matheus Lopes sont également très réussies. Une histoire aussi intéressante qu’atypique…


Scénario : Simon Spurrier | Couleur : Mat Lopes
Fantasy
Mai
13 mai

Khronos

Khronos, maître du jeu en ligne WOT, se révèlera-t-il capable de remonter dans le temps pour empêcher l’épidémie U4 ? Conclusion (très) attendue de l’adaptation du thriller post-apo pour young adults !Les 4 premiers tomes de l’adaptation BD de la saga de romans pour « young adults » U4 étaient parus en même temps, focalisant chacun sur le point de vue d’un protagoniste adepte d’un même jeu vidéo en réseau. Puis les auteurs nous avaient abandonnés au bord d’un suspens insoutenable, en une même finalité-concept convergeant en un moment crucial : Stéphane braquant un flingue sur Jules, devant la porte de garage derrière laquelle se trouve Koridwen, à la grande surprise de Yannis. Autant dire que ce dernier opus et ses inévitables révélations étaient très attendus. Cette clé de voûte s’articule logiquement autour de quatre questions majeures : Qui est le maître de jeu Khronos ? A-t-il réellement les moyens de remonter dans le temps pour enrayer l’épidémie de U4 ? Quelle est la logique de cette effroyable et radicale pandémie ? Les jeunes vont-ils tous s’en tirer sains et saufs ? Au scénario de l’adaptation, Pierre-Paul Renders et Denis Lapière ne déçoivent pas leurs lecteurs, leur apportant assez rapidement des réponses. Et inéluctablement, les tensions retombent alors comme un soufflet, reléguant les évènements au rang de leur définition première : un agréable divertissement pour young adults, très rythmé et plein de considérations relativement futiles pour les old adults (ex : ici, avoir de la batterie d’ordinateur portable est primordial !) Adrian Huelva au dessin et Amparo Crespo à la couleur poursuivent quant à eux la griffe artistique stylisée des quatre premiers tomes, avec semble-t-il un surcroit de finesse dans le trait, les décors et une plus grande variation dans les profondeurs de plans.


Couleur : Crespo Cardenete
Anticipation
13 mai

Programme Skyborg

Nos trois amis redeviennent des pilotes d'essai, affectés à un programme test d'avions dirigés par une IA. Un tome à la thématique moderne, truffé d'action et aux ressorts narratifs très classiques.Frédéric Zumbiehl est un ancien pilote de l'aéronavale. Avec cette aventure dont ce tome 59 constitue la première partie, il pioche une nouvelle fois dans un thème d'actualité : l’intelligence artificielle aux commandes d'un jet militaire, vs les capacités des pilotes. Si vous êtes un aérofan, il ne vous a pas échappé qu'il y a deux ans, la DARPA, une agence qui travaille pour le Pentagone, communiquait à ce sujet : après une mise en concurrence de plusieurs IA, celle ayant remporté les simulations de dogfight allait se confronter à un pilote de F-16 crédité de plus de 2000 heures de vol. Et le verdict en simulateur tombait : 5-0 pour la machine ! Alors certes, le pilote, malgré sa réputation, n'a certainement pas choisi, à plusieurs reprises, les meilleures options tactiques (après analyse d'homologues occidentaux), mais le buzz était fait. Et d'aucuns de conclure très (trop ?) rapidement que l'IA allait supplanter l'expérience, le feeling et le savoir-faire humains. C'est assurément aller un peu vite, car il ne s'agit que de simulations. Le contexte de ce volume va plus loin, en mettant en scène des dogfights bien réels. Finis les simulateurs, ici c'est un F-16 qui s'envole et qui met en échec des Raptors pilotés par nos trois héros. Le sel de l'histoire, c'est qu'une autre puissance militaire va pirater le programme. Si les développements de l'intrigue sont très classiques, l'ensemble est fluide. Il faut dire que les dessins de Gil Formosa sont toujours un régal. La série compte donc un nouvel opus de qualité, dont on a hâte de connaître la suite.


Guerre
13 mai

Les gémeaux de Saturne

En route pour une exploration à la surface d'une météorite éteinte en orbite autour de Saturne. Nouveau diptyque pour Yoko Tsuno, indéboulonnable femme aventurière courageuse depuis cinquante ans !Un bon récit old school comme on n'en fait plus, c'est la promesse tenue de ce nouveau volume des aventures de Yoko Tsuno. Héroïne aventurière depuis 1972, donc pas moins de cinquante ans, elle aura survécu à toutes les héroïnes féminines plus alternatives à l'époque, mais finalement pas plus modernes. Yoko explore les galaxies sans relâche depuis trente épisodes et il faut reconnaître à Roger Leloup un savoir-faire indéniable en la matière. La première page de cet album, avec le vaisseau qui sort de l'eau dans un sombre paysage de mer écossaise a tous les atouts d'une ouverture accrocheuse. C'est spectaculaire et précis, d'un classicisme parfait, sur un rythme dont beaucoup d'auteurs plus jeunes peuvent s'inspirer. A partir de là, il va se passer des choses à chaque page, des surprises, des rencontres imprévues, des trajets dans l'espace, des explorations dangereuses sur des morceaux de planètes inconnues au milieu de la galaxie. Le ton enfantin, ou plutôt l'innocence délibérée du récit, ne changent pas le public-cible de cette série hors du temps. On ne vise que les adultes qui ont connu Yoko quand ils étaient des enfants, et probablement leurs enfants voire leur petits-enfants, ce qui fait pas mal de monde. Car tout avance très vite, et malgré cinquante pages assez denses, il va falloir un deuxième épisode pour clore cette nouvelle aventure. Yoko forever !


Illustration : Roger Leloup
Science-Fiction
Janvier
14 janvier

Victor Hubinon

Victor Hubinon restera à jamais le dessinateur qui fit vivre Buck Danny durant 30 ans. Mais ce serait réducteur de le cantonner au cockpit du plus célèbre des aviateurs Franco-Belges. Cet énorme livre de plus de 300 pages lui rend un superbe hommage.Un peu plus de 40 ans après sa mort, les éditions Dupuis et Champaka s'associent pour rendre l'hommage que Victor Hubinon mérite. A peu près tous ses fans savaient qu'il était pilote. Un peu moins, déjà, savaient qu'il cultivait une autre passion, celle de la peinture. Et on prend les paris que très peu d'entre eux avaient pu voir ses œuvres. Et parmi les reproductions d'originaux (pas moins de 250 dans ce livre, présentées dans un ordre chronologique), on découvre avec émerveillement le talent qu'il avait, en particulier dans le style surréaliste qui aurait fait de lui un excellent disciple de Dali. Daniel Couvreur nous emmène ainsi dans les pas du maître du trait réaliste, qui se démarquait totalement des autres publications du Journal de Spirou. On découvre aussi qu'il était un travailleur acharné, pouvant produire des planches de plusieurs séries simultanément. Bien sûr, la pierre angulaire de l'ouvrage reste Buck Danny et chaque album est passé en revue, sachant que des dizaines de planches, ici en noir et blanc (et dont l'auteur n'a jamais colorisé une seule d'entre-elles) sont commentées par François Schuiten (excusez du peu), qui décortique chaque case, chaque mise en plage et offre ainsi une grille de lecture enrichie de son œil d'expert pour mieux comprendre la virtuosité du belge. Inutile d'en dire plus, il s'agit là d'un livre absolument incontournable pour les fans de Vic' Hubinon. Quant à ceux qui préféraient « l’école gros nez », ils trouveront ici de quoi porter un regard différent sur cet artiste sans pareil.


Guerre
Avril
29 avril

Plus qu’un quartier !

La date de l'opéra urbain approche à grands pas. Le crew des Etoiles s'entraîne durement. La tranquillité du quartier est remise en cause et tout risque de capoter.Cee Cee Mia arrive toujours à créer une histoire d'une grande richesse. La vie dans la cité est vraiment très loin d'être monotone. La scénariste continue à casser les codes de la zone de non-droit où règne la peur, la violence et la drogue. Elle n'omet nullement cet aspect et y rajoute la corruption politique, qui existe réellement. La force positive repose sur ces jeunes d'origines sociales différentes qui cohabitent et co-construisent ensemble. Qu'importe leur sexe, la couleur de leur peau ou de leur cheveux, la passion de la danse est plus important que tout. Et si l'un d'entre eux à un souci, c'est les uns avec les autres qu'ils trouvent une solution. Cela est souligné avec le soutien à leur ami dépourvu de papiers l'autorisant à rester sur le territoire national. La trame autour de la danse se fait néanmoins moins présente, car on en apprend plus sur chacun des personnages. Toutefois, on assiste à des séances d'entrainements en commun (ou solo) et à la représentation finale. Lesdeuxpareilles conservent leur univers graphique qui donne l'identité de la série. Le travail numérique permet de pouvoir insister sur la vitesse et le mouvement. Un choix cohérent avec le récit qui nous est donné. D'ailleurs, on a bien envie de mettre du son pour lire. Et après, de laisser libre champ à son corps...


Chronique sociale
Mai
6 mai

La Méthode Raowl T1

Abandonné à la naissance, puis rapidement pris sous l’aile de Da Vinci, Avril voit sa vie s’emballer le jour de ses dix-huit ans. Un bon premier tome mêlant Histoire et fiction.Après deux albums fendards, le castagneur Raowl revient pour un nouvel album nous relatant sa méthode infaillible qui fait de lui un héros. Sorte de mélange entre Captain Biceps et Le manuel du Dad presque parfait, cette bande dessinée nous propose ainsi une kyrielle de tutos-gags d’une à deux pages. L’humour de Tébo fonctionne à plein régime dans ce hors-série qui propose de nous apprendre à embrasser une princesse, à péter en toute discrétion, à exterminer un zombie, à dompter une licorne ou encore à ne plus avoir peur dans le noir. Vous l’aurez compris, l’auteur reprend tous les codes de l’univers médiéval et de celui de l’heroïc-fantasy pour les détourner de manière déjantée afin de mettre en souffrance nos zygomatiques. Et ça fonctionne parfaitement ! L’album est extrêmement drôle et plaira indéniablement aux enfants et à ceux qui le sont restés. L'effet désopilant fonctionne aussi beaucoup grâce à la mise en images de Tébo. Son style archi-caricatural se positionne par-dessus des décors davantage en retrait pour renforcer le sens du gag via des massacres de monstres, des scènes dégoulinantes ou dégoutantes. Le tout est assorti de têtes d’ahuris et/ou de princesses un peu pimbêches. Bref, l’auteur et son antihéros maîtrisent à merveille la méthode du gag et de l’humour et ça se sent à chaque page !


Illustration : Tébo | Couleur : Tébo
Contes / Fééries
Avril
8 avril

Pigalle, 1950

Un jeune homme naïf monte à Paris, à Pigalle, où il travaille pour le milieu de la nuit. Un polar sombre et intimiste né d’une collaboration inattendue entre le grand Pierre Christin et le talentueux Jean-Michel Arroyo.Le lecteur est tout de suite happé par la beauté de la couverture : un homme d’âge mur, en haut d’escaliers, avec le Sacré Cœur de Montmartre en fond. Une merveille en clair obscur, signée Jean-Michel Arroyo. Trompe l’œil. Parce que si les paysages et les décors d’Arroyo sont beaux, son Paris n’est pas le héros de l’album. La raison ? L’importance et l’attention données aux personnages. Précis, mobiles, expressifs, vivants, les personnages de ce Pigalle 1950 sont criants de vérité. Arroyo livre une partition exceptionnelle, au service du thème de Christin. Car dans ce Pigalle 1950, le créateur de Valérian ne nous livre pas une carte postale d’époque, mais une vraie histoire noire, avec des personnages attachants et très élaborés. Le scénario se déroule sans accrocs. Christin lui ayant livré le scénario sans découpage, Arroyo s’est créé un séquençage nerveux sur mesure, qui lui permet notamment de livrer des gros plans tendus sur des personnages hauts en couleur. Façon de parler, puisque tout est en noir et blanc, en couleur directe au lavis. A la demande de Pierre Christin, Jean-Michel Arroyo s’est inspiré des travaux d’un illustrateur hyperréaliste de faits-divers des années 50, Di Marco, quand lui-même a essayé de revenir au langage des maîtres Simenon ou Blondin. Un grand beau livre, qui appelle une nouvelle collaboration sur un tout autre registre, puisque L’Île des Riches, un huis-clos post-apocalyptique, en couleur, est sur les rails… A plus de 80 ans, Pierre Christin est toujours vert, qu’on se le dise !


Collection: Aire libre
Policier
Mars
25 mars

Trop tôt pour toi, gamin

Alors que la barbe est à la mode, Cédric se demande pourquoi son grand-père Jules n’en porte pas et se rase dès le premier poil. Le dernier album de Cédric sous la plume de Raoul Cauvin.Pour ses ultimes aventures scénarisés par Raoul Cauvin avant le décès du scénariste, cet album de Cédric propose 17 nouvelles historiettes de une à quatre pages. Il s'appuie sur des sujets actuels, comme le télétravail, le port de la barbe, les blagues cartonnant sur les réseaux sociaux… Mais également sur des sujets plus classiques comme le choix du programme télé, l’amour de Cédric pour Chen ou encore les désaccords entre grand-père et petit-fils, cet album brasse de nombreux thèmes, mais il se montre finalement souvent peu inspiré et ne provoque pas le rire, ni même le sourire attendu. Cette série de gags vite lue est presque aussi vite oubliée… En outre, on sent clairement que l’ensemble manque de modernité lorsqu’on évoque des sujets comme les filles qui sont des pipelettes incapables de garder un secret (sic) ; ou encore quand le pauvre père de Cédric est obligé de manger une pizza car sa femme a fait brûler le diner (re sic). Reste la mise en images de Laudec qui, elle, se révèle toujours de bonne qualité, avec un découpage efficace montrant un bel équilibre entre les décors et les échanges entre les personnages. L’ensemble est mis en couleurs avec professionnalisme par le studio Leonardo. Pour son dernier tour de piste (en attendant une éventuelle reprise), Cédric ne propose pas le plus palpitant des recueils, mais il devrait néanmoins contenter les inconditionnels.


Chronique sociale
18 mars

Et pour le pire

En voulant venir en aide à une jeune femme en détresse, Jérôme se retrouve piégé par une personnalité toxique… au grand désarroi de Babette ! Un épisode plein de faux-semblants, toujours très immersif.Non mais vous avez vu cette couverture ? Ô scandale : Jérôme ne se marie pas avec Babette, qui menace les futurs époux d’un couteau ! Dodier joue avec nos nerfs et les faux-semblants dès le début de ce 28ème épisode. Mais embrouille entre Jérôme et Babette, il y a assurément dans cette histoire, autour d’une affaire de personnalité toxique et d’emprise plus que malsaine. Pour autant, qu’il se retrouve largué ou planté d’un coup de couteau dans le bide, notre héros détective ne perd jamais son flegme et sa capacité à prendre du recul sur les évènements de la vie. Et c’est pour ça qu’on l’aime. Piégé, acculé dans ses derniers retranchements psychologiques, Jérôme K Jérôme peut toujours compter sur ses amis, qui savent depuis longtemps toute la bienveillance et la vertu qui l’habitent. A travers cette nouvelle aventure autonome, les personnalités sont certes un tantinet caricaturales… Mais l’ensemble est tout de même très attachant et immersif. L’opus est un nouveau page-turner, un bonheur de lecture. Surtout, qu’il s’agisse de descendre un immeuble sur une rampe d’escalier, de traverser Paris en solex ou de reprendre ses esprits sur un lit attaché et bâillonné, en faisant le constat alentours, la narration visuelle de Dodier reste un bijou, tant dans le style artistique, les cadrages que dans le découpage de l’action. Pour le meilleur.


Illustration : Alain Dodier
Policier
Février
11 février

Bang bang shoot shoot

Le couple formé par une humaine et un mécha s'aime toujours passionnément. Or il est difficile de trouver des moments de romantisme dans une société en pleine déchéance, dans laquelle planent de nombreuses menaces.Deuxième volet de cette série pour jeunes adultes, mélangeant science-fiction et romantisme. Nos personnages principaux, une humaine et un robot, sont toujours follement amoureux, mais ils vont devoir affronter des difficultés et des embûches de plus en plus violentes, qui se trouveront sur leur chemin. Andrès Garrido reste au dessin et Kid Toussaint (Elles, Magic 7, Absolument normal) au scénario. Les ambiances graphiques demeurent similaires au premier tome, avec des planches rythmées par des couleurs dominantes, qui donnent presque l'impression d'avoir un filtre de couleur devant les yeux, et qui correspondent aux ambiances des scènes (romantiques, glaciales, chaleureuses). Ce second tome est toutefois moins dans la délicatesse et le romantisme, même si ces sentiments tentent de percer dans un monde en pleine déchéance. Les personnages vont affirmer leurs idées, leurs opinions, vont se quereller, voir un autre versant de l'amour. Le scénario reste rythmé, tout de même en suspens en fin d'ouvrage, dans l'attente du troisième album à paraître. Nos protagonistes se lancent dans une nouvelle aventure mouvementée, dont les débuts sont tracés, mais où l'inconnu reste dominant. Une bonne série, mais un second tome un peu en-deçà du premier.


Science-Fiction
4 février

Tous ensemble

Dernier tome d'une pour ados, dans un monde où la différence n'a pas sa place. Nos héros pensent avoir trouvé une échappatoire et la possibilité de vivre heureux. Il se pourrait qu'ils se trompent...Troisième et dernier tome pour cette série pour adolescents, créée par Kid Toussaint, Alessia Martusciello et Alberto Pizzetti. On retrouve notre groupe de personnages atteints de mutations qui leur confèrent des supers pouvoirs. Et dans tout cela, il y a Cosmo, un être Absolument normal. L'équipe aspire à un avenir meilleur, où chacun pourra vivre en paix, et ils pensent avoir trouvé cette chance sur une île secrète. Pourtant, la réalité va s'avérer bien plus sombre. On retrouve des illustrations très numériques, semblables aux précédents tomes. Certaines scènes paraissent très dynamiques, mais d'autres semblent un peu figées. Côté scénario, nos héros poursuivent leur nouvelle vie sur l'île, leur découverte des habitants et de leurs pratiques. Leurs idéaux vont cependant vite être renversés, car ce qu'ils projetaient en se rendant sur l'île, n'est pas la réalité. Ils vont devoir surmonter des situations sombres, et affirmer leurs idées pour se rendre vers le futur qu'ils veulent construire. Un autre sujet est abordé : celui de la différence, de l'acceptation de celle-ci. Car la société n'est que plus belle avec des gens différents, et « être tous égaux ne signifie pas être tous pareil ». Bien qu'un peu prévisible, cette conclusion d'aventures reste toutefois agréable et bien menée.


Couleur : Alberto Pizzetti
Chronique sociale
Janvier
28 janvier

Origines - Le pilote à l'aile brisée 1/2

Après la victoire de la Navy sur les forces navales japonaises, Buck Danny n'a guère le temps de profiter de sa permission. Un premier volet qui respecte les sources, ce qui tombe bien pour un concept « Origines ».Et si on faisait un petit flashback vers les 4, 5 et 6 juin 1942, en pleine guerre du Pacifique ? La mer de Corail ne compte plus le nombre de milliers de tonnes coulées. A l'époque, les américains infligent au Japon une défaite qui marque un tournant dans la guerre. Et dans l'avant-dernière case des Mystères de Midway, Buck Danny annonce à un camarade qu'il rentre à la maison. Le scénariste Yann ouvre une porte spatio-temporelle, l'épisode en question ayant été publié en 1948 et il en profite pour débarquer dans la maison familiale des Danny. C'est absolument inédit ! Bien sûr, l'action a toute sa part et Buck rempile sur le Big E, le porte-avions USS Enterprise. C'est ainsi que l'album offre un savant mélange d'action et de flashbacks dans l'enfance de Buck. On découvre donc les figures d'un père parti trop tôt et d'une mère modèle de droiture ! Le héros n'est donc pas encore accompagné du discret Tumbler, ni donc affublé du tonitruant texan Tuckson. Le scénariste peut donc se concentrer exclusivement au portait de Buck, dans une aventure solo menée tambour battant. Logiquement, Yann se démarque un peu des deux premiers albums de la série, à la limite du récit de guerre, pour adhérer à ce qui fera la marque de tous les autres albums : l'aventure ! Giuseppe de Luca, quant à lui, avait été repéré par les aéro-fans de BD avec la série Black Birds et le travail qu'il rend ici est épatant. Plutôt que de cloner Vic Hubinon à ses débuts (à l'époque d'ailleurs où Jean-Michel Charlier dessinait encore tous les engins, navires, avions...), il va à la source des auteurs qui l'ont inspiré. Avec un encrage retro mais un cadrage qui donne une grande lisibilité à chaque planche, on se régale de la beauté moderne qui se dégage de ce style, dans un courant qui fut le réalisme franco-belge. Cette aventure continuera et s'achèvera dans un volume deux, pour des origines qu'on aura sûrement plaisir à découvrir pleinement.


Guerre
21 janvier

La rébellion de Petigré

Petigré se sent femme, mais on veut l’obliger à devenir un homme avant d’accéder au trône. Elle décide donc de fuir le clan des loups. Intéressante mise en place d'un univers très riche.Après Rose, le duo Emilie Alibert - Denis Lapière nous propose une nouvelle série chez Dupuis. Ici, on change clairement de registre pour se lancer dans une histoire d’heroïc-fantasy épique. On découvre deux clans, l’un dirigé par les femmes et l’autre mené par des hommes plutôt rustres, rappelant le patriarcat du moyen-âge. En paix apparente, l’entente entre ces deux peuples repose sur la livraison fréquente de deux œufs humains que les loups ont prétendument besoin pour fixer leur genre. Au milieu de tout ça, on retrouve Petigré, qui s’apprête justement à fixer son sexe. Or, en tant que futur souverain des loups, on veut l’obliger à choisir de devenir un homme alors qu’elle se sent femme. On la suit ainsi dans sa fugue visant à empêcher ce qui semble inéluctable, au cœur d’un univers riche aux multiples intrigues. Ainsi, un membre des loups fomente un retour de la guerre pour accéder au trône. La cheffe des humains réfléchit à un moyen de ne plus devoir sacrifier deux bébés à ses alliés lycanthropes. On croise aussi la route des « sanzames » des zombies humains morts-vivants, un homme vivant chez les loups ou encore une petite créature douée de magie. Bref, vous l’aurez compris, ce premier tome révèle une grande richesse. Et s’il ne se passe pas énormément de choses, l’univers et les intrigues s’installent efficacement et nous embarquent sans problème. Pour mettre en dessins cette plaisante création, on retrouve Adrian (Tangomango, Magic 7 T8…). Les graphismes du dessinateur sont très plaisants et mélangent adroitement classique de ce genre de récit et originalité via les particularités de la série. Le tout est rythmé par un bon découpage et des tons changeants qui renforcent l’ambiance. Bref, cette série agréable est à suivre de près…


Couleur : Adrian
Fantasy
7 janvier

Yannis

A la mort de sa famille au cours d’une terrible épidémie virale, Yannis quitte Marseille avec son chien, pour rejoindre Paris, où se trouve un espoir d’inverser la catastrophe. Un road-trip post-apo, parallèle aux trois autres albums sortis de conserve.Jules, Koridwen, Yannis et Stéphane sont les quatre héros que l’on suit indépendamment et en parallèle, sans tomaison particulière, en guise de mise en bouche d’U4. Cette série-concept est adaptée des romans éponymes (parus en 2015-2016) par Denis Lapière et Pierre-Paul Renders (qui avaient réalisé Alter Ego). Elle met en scène des ados qui organisent chacun de leur manière leur survivalisme suite à une épidémie virale apocalyptique : 98% de mortalité ! Leurs points communs : primo, ils sont adolescents – les ados appartiennent quasiment tous à la tranche d’âge qui est épargnée par le virus. Deuxio, ils sont experts dans un jeu vidéo en réseau, qui est aujourd’hui leur seul espoir d’inverser le cours du temps et donc de remédier au fléau. Un espoir qui paraît tout de même insensé… mais qui constituera le nœud de l’intrigue à être dévoilé dans un tome 5 à paraître. Yannis, d’origine maghrébine et musulmane, défie les clichés dégradants sur les jeunes beurs de banlieues (et les marseillais). Il est en effet réfléchi, humain, courageux… comme les 3 autres héros, d’ailleurs. Tout comme les autres, il se livre à un road-trip narré avec beaucoup d’efficacité et de dynamisme, à travers les ruines périlleuses de notre humanité, entre affrontement face à des gangs violents et soumission à une autorité (a priori) despotique. Yannis fonctionne plutôt en duo avec Stéphane, alors que Jules se rapproche plutôt de Koridwen. Et comme les trois autres, il nous abandonne à la dernière page devant une porte de garage lors d’un moment de tension exacerbée ! Cohérent et régulier, le dessin semi-réaliste et dynamique d’Adrian Huelva, convient quant à lui tout à fait à ce type de thriller post-apo pour « young adults ».


Anticipation
14 janvier

Loliland versus le monde réel

Dans cette nouvelle aventure, nous quittons quelque temps le royaume de Loliland, pour voyager dans le monde des humains. Troisième tome d'une série jeunesse humoristique.Troisième tome d'une série loufoque, publiée en petit format. On retrouve l'ADN de cette série : de l'absurde, de l'humour qui fera rire petits et grands, et des créatures improbables. Cette fois, la fine équipe est envoyée par la maire de la ville dans le monde des humains. Elle espère qu'ils retrouveront à temps sa petite fille Véra, qui a fugué il y a de nombreuses années. Elle est la seule solution pour que le royaume de Loliland ne tombe pas entre les mains de la Drakkovie ! Nous suivons donc en parallèle les aventures de Mamy Loly, restée à Loliville et qui tente d'entamer les négociations avec le dirigeant dragon, et les aventures des deux équipes propulsées dans le monde des humains à la recherche de Véra. Les dessins sont toujours aussi colorés, on sent un univers jeunesse prononcé. L'humour est toujours de mise, même s'il est peut-être un peu moins présent que sur les précédents volumes. Cette série nous permet de rire de sujets importants, comme les discriminations ou les abus que peut entraîner le pouvoir, et reviendra avec plus de précision sur le passé de Mamy Loly et de sa petite fille. Une quête initiatique, dans laquelle chacun finira par trouver sa place et les réponses à ses questions existentielles.


Couleur : Gorobei
Contes / Fééries
7 janvier

Stéphane

A la mort de sa famille au cours d’une terrible épidémie virale, Yannis quitte Marseille avec son chien, pour rejoindre Paris, où se trouve un espoir d’inverser la catastrophe. Un road-trip post-apo, parallèle aux trois autres albums sortis de conserve.Jules, Koridwen, Yannis et Stéphane sont les quatre héros que l’on suit indépendamment et en parallèle, sans tomaison particulière, en guise de mise en bouche d’U4. Cette série-concept est adaptée des romans éponymes (parus en 2015-2016) par Denis Lapière et Pierre-Paul Renders (qui avaient réalisé Alter Ego). Elle met en scène des ados qui organisent chacun de leur manière leur survivalisme suite à une épidémie virale apocalyptique : 98% de mortalité ! Leurs points communs : primo, ils sont adolescents – les ados appartiennent quasiment tous à la tranche d’âge qui est épargnée par le virus. Deuxio, ils sont experts dans un jeu vidéo en réseau, qui est aujourd’hui leur seul espoir d’inverser le cours du temps et donc de remédier au fléau. Un espoir qui paraît tout de même insensé… mais qui constituera le nœud de l’intrigue à être dévoilé dans un tome 5 à paraître. Yannis, d’origine maghrébine et musulmane, défie les clichés dégradants sur les jeunes beurs de banlieues (et les marseillais). Il est en effet réfléchi, humain, courageux… comme les 3 autres héros, d’ailleurs. Tout comme les autres, il se livre à un road-trip narré avec beaucoup d’efficacité et de dynamisme, à travers les ruines périlleuses de notre humanité, entre affrontement face à des gangs violents et soumission à une autorité (a priori) despotique. Yannis fonctionne plutôt en duo avec Stéphane, alors que Jules se rapproche plutôt de Koridwen. Et comme les trois autres, il nous abandonne à la dernière page devant une porte de garage lors d’un moment de tension exacerbée ! Cohérent et régulier, le dessin semi-réaliste et dynamique d’Adrian Huelva, convient quant à lui tout à fait à ce type de thriller post-apo pour « young adults ».


Anticipation
7 janvier

Jules

Jules est un des survivants au terrible virus U4 qui a décimé l’humanité. Il rejoint un groupe d’ados parisiens et organise la subsistance. Un des épisodes parallèles et inauguraux d’une série-concept que les survivalistes vont kiffer.Finalement, le coronavirus qui bouleverse notre époque est bel et bien une grippette. Dans cette série-concept issue d’une saga romanesque post-apocalyptique (dont les bouquins sont parus en 2015 et 2016), le filovirus U4 décime 98% de l’humanité ! Comme pour les romans initiaux, quatre premiers tomes adaptés par Denis Lapière et Pierre-Paul Renders (les scénaristes de Alter Ego) paraissent simultanément en janvier 2022 et peuvent se lire dans le désordre, chacun étant centré sur un personnage. Comme pour Alter Ego, un 5ème tome carrefour et clé de voûte paraîtra… plus tard. Dans Jules, nous suivons donc… Jules, adolescent parisien qui organise sa survivance. Il se retrouve grand frère adoptif d’une fillette, rejoint un groupe autonome de survivants, tombe amoureux, participe à des commandos, se raccroche à un espoir qui parait dérisoire (remonter dans le temps !!?). Bref, le contexte est totalement prenant, tout comme les biais de survivalisme. On ne peut s’empêcher de se projeter et de voir des corrélations avec notre crise sanitaire… Mais surtout, pour ses prises de responsabilité héroïques, le personnage principal d’adolescent est aussi très attachant. D’ailleurs, la quasi-totalité des survivants sont des ados, assurément pour mieux permettre l’assimilation des « young adults » auxquels s’adresse cette saga. Au dessin, Adrian Huelva fait le job à l’aide d’un style vif et caricatural (pour les persos) et plus travaillé dès qu’un plan d’ensemble est proposé (les vues panoramiques sur Paris dévastée). Le dessinateur espagnol a eu du pain sur la planche, car il est l’unique dessinateur pour l’ensemble de la série, or chaque opus propose une forte pagination (130 pages pour celui-ci !).


Anticipation
7 janvier

Koridwen

Koridwen est l’unique rescapée de son hameau breton. Elle quitte sa ferme, retrouve son frère trisomique et rejoint Paris… en tracteur ! Un autre épisode parallèle de la série-concept adaptée des romans à succès.Koridwen est l’un des quatre tomes de la nouvelle série-concept U4 qui paraissent en même temps, pour respecter le principe éditorial de la saga romanesque « young-adult » éponyme. Denis Lapière et Pierre-Paul Renders adaptent cela avec une narration immersive et un rythme parfaitement aptes à séduire le public cible des post-ados… et des amateurs de survivalisme. Rappelons que le contexte met en scène quatre adolescents qui ont étrangement survécu, chacun de leur côté, à une épidémie de U4, un virus particulièrement mortel. Notre coronavirus de 2020-2021 est de la roupie de Sansonnet, à côté. Le U4 est en effet un filovirus (de la trempe d’Ebola, mais en pire) et l’intrigue démarre à chaque tome sur une ellipse de l’apocalypse, quelques jours après que le virus a éradiqué 98% de l’humanité. Tout comme Jules, Stéphane et Yannis, Koridwen affronte donc l’épouvantable réalité, mais depuis sa ferme bretonne et son héritage traditionnel, en se fixant des objectifs. Primo récupérer son frère trisomique ; deuxio rejoindre Paris ; tertio, tout comme Jules, se rendre au rendez-vous fixé par le maître de son jeu vidéo en ligne, la veille de Noël. Car sur ce point névralgique se trouve l’espoir (dérisoire ?) d’inverser le cours du temps et donc d’éviter l’apocalypse. Cet espoir sera concrétisé ou annihilé dans un tome 5 clé de voûte, à paraître… N’espérez pas être satisfait avec les trois autres volumes parus en parallèle : ils creusent chacun la personnalité d’un autre protagoniste. Chaque épisode pèse environ 130 pages, ce qui a dû bien occuper les journées du dessinateur unique, l’espagnol Adrian Huelva. Ce dernier montre un style graphique au point, caricatural sur les personnages, semi-réaliste sur les décors. Il s’est particulièrement éclaté, de manière récurrente, sur la chevelure rousse et complexe de Koridwen, logiquement présente sur 80% des cases.


Illustration : Adrian Huelva
Anticipation
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