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Prochain niveau: 2 EXP

Delcourt

banner Delcourt

Août
31 août

Serial

Zoé est une gamine de 10 ans. Son acuité, son énergie et sa sensibilité en font une fille spéciale. Elle abrite un démon qui fait d'elle une tueuse de salopards, depuis 50 ans... Un spin-off déjanté consacré à la gamine de Rachel Rising. Terry Moore n'est plus à présenter. Un Eisner avec sa première série, Strangers in Paradise et un auteur qui a développé tout au long de sa vie d'artiste son propre monde animé de personnages qu'on retrouve au fil de ses œuvres. Ici, c'est donc Zoé la vedette, elle qui a un rôle incontournable dans Rachel Rising/ puisqu'elle est une serial killer de 10 ans qui dégomme les vieux (et parfois moins vieux) pervers. Un spin-off, me direz vous. Pas vraiment avec Terry Moore, parce qu'un peu plus que cela : il s'agit d'un petit bout du « MooreVerse » et autant vous dire qu'il va falloir s'accrocher tant ça décoiffe. Frisant avec Tarantino façon Kill Bill et évoquant un lointain souvenir de Kick Ass, Moore nous offre même une scène qui aurait pu sortir tout droit de Dexter. Le tout, bien sûr, avec son noir et blanc d'une classe inouïe. On a beaucoup écrit - et on continuera - sur son découpage et sa capacité à changer de rythme dans sa narration graphique et cet album qui réunit les 10 épisodes de la série ne fera qu'alimenter un peu plus ce qu'on peut dire du talent de l'auteur. En effet chaque chapitre comporte une scène entièrement muette. Serial secoue volontairement le lecteur tout en s'amusant à épouser de nombreux codes des séries noires et du thriller fantastique. C'est aussi une tragédie alors si tout est écrit d'avance, l'encre du récit est faite du sang de ses personnages. Alors si les 10 ans de Zoé vous offrent un bain de jouvence, croyez-nous bien, ce sera surtout un bain de sang !


Collection: Contrebande Illustration : Terry Moore
Thriller
Mai
18 mai

Le fléau T2

Avec ce second volume effrayant, la série enfonce le clou comme un dernier coup de marteau à la face du monde. Des épisodes cataclysmiques qui offrennt la vison d'une civilisation qui disparait. Du très costaud, du Stephen King !On le sait, ce qu'imagine Stephen King peut être effrayant et qu'on ait lu le roman ou pas, cette série ne le trahit pas, loin de là. Ce tome 2 livre en effet une vision effrayante de notre monde ravagé. Oui, le post-apocalypse, c'est un sous-genre, mais quand un auteur comme Stephen King joue sur des destins croisés, ça donne un puzzle assez fascinant. Roberto Aguirre-Sacasa se charge de l'adaptation du scénario, en choisissant de séquencer, avec succès, la narration, qui passe d'un personnage à l'autre. On notera que la galerie s'étoffe d'un nouveau barjot force 10, ledit Poubelle. L'ensemble est servi par les remarquables dessins de Mike Perkins, jusque-là connu pour son encrage. Avec son sens du détail et en particulier son art de mettre en place les décors et jouer avec les tons de gris, on est totalement absorbé par cette lecture violente et spectaculaire et happé par le sort de pauvres protagonistes qui tentent de survivre dans un monde en perdition. Pour en finir avec les dessins, le petit cahier de fin d'album laisse la parole au graphiste, qui livre quelques photos de documentation et la façon dont il s'en est inspiré pour des planches. Enfin, la colorisation de Laura Martin est très réussie, ce qui fait de ce volume deux un sacré bon comics, 15 ans après sa première édition !


Collection: Contrebande Couleur : Stéphanie Hans
Horreur
11 mai

Radiant Black T1

Une sphère venue d'ailleurs confère des pouvoirs extraordinaires à qui s'en saisit. Mais il y a un prix à payer et un enjeu qui pourrait concerner l'avenir de la planète. Une série qui trouve une belle lance de rampement avec ce tome.Kyle Higgins n'est peut être pas encore connu du grand public, mais il n'y a pas un fan de DC qui ignore qui il est. A moins de 40 ans, il a à son actif un nombre d'épisodes longs comme le bras, sachant qu'il a déjà bossé pour le Big Two, et que Black Radiant, création originale, est publié par Image. Formé à l'écriture mais aussi à la réalisation de longs métrages, son style se démarque par la fluidité des séquences, l'efficacité de ses dialogues et un découpage scénaristique qui, fort logiquement, embrasse les codes des petits et grands écrans. Alors ce premier volume est bien plaisant. Il nous familiarise avec un looser sympathique, quand la fin du chapitre 6 switche sur le destin d'une fille. Autrement dit, ce changement de focale nous laisse à penser que le récit sera choral. Mais revenons à l'intrigue première, qui nous embarque dans une histoire à mi-chemin entre super-Héros et fantastique/SF. En effet, un mystérieux objet, qui ressemble à un astre miniature, dote celui qui le touche de capacités extraordinaires. Jusque-là, rien de bien original. Sauf qu'en toile de fond, de mystérieux êtres professent que c'est le destin de la Terre entière qui se joue avec ce qu'on appelle le Black Radiant, cette petite sphère noire cerclée d'un anneau de lumière. Alors à défaut d'être totalement surprenant, ou même passionnant, ce premier tome lance bien la série, avec 6 épisodes qui ne souffrent d'aucun temps mort. Le tout est servi par des dessins au style assez épuré, quand les trois artistes qui se succèdent évoluent dans le même registre, sans pour autant être des clones les uns des autres. Si vous cherchez un divertissement sympathique, ce Black Radiant devrait vous rendre radieux !


Collection: Contrebande Scénario : Cherish Chen | Couleur : Natalia Marques | Illustration : Edouardo Ferigato
heroes
11 mai

Epilogue

Suite et fin de la saga en 50 épisodes. Cinq derniers chapitres qui se lisent d'une traite et finissent en happy end, laissant un souvenir fidèle de cette série : épique et spectaculaire.50 épisodes et clap de fin pour la série épique de Joshua Willilamson. Dans sa post-face, il explique qu'il a longtemps eu en lui l'univers de la série mais que l'histoire ne sortait pas. Puis il se livre, évoquant des années charnières, celle de son divorce et les temps qui suivent durant lesquels il réinterroge le sens de sa vie, la question de son propre destin, de notre capacité à le forger et ne pas en faire quelque chose d'immuable. Et il nous explique que Birthright parle de cela. Alors c'est vrai, ces derniers épisodes filent à toute vitesse tant ils sont agréables à lire, mais si cela file comme sur du velours, ça a aussi un petit goût de facilité. C'est du classique, de l'action, des émotions, un happy-end. Mais il faut reconnaître que la chute est bien contée, même si on l'a vue venir de loin. Faut dire qu'avec 50 épisodes, le scénariste a eu le temps de séquencer et le découpage des scènes fait depuis toujours penser à un story-board de film... Mais fallait quand même s'accrocher par moments. Alors bon, ça finit bien, on va pas faire nos pisse-froid, parce que ce serait bien ingrat au regard du boulot de fou qu'a fourni Andrei Bressan. Lui n'a pas connu de hauts et de bas, il s'est mis au top d'emblée pour ne jamais baisser de tempo, idéalement soutenu par les couleurs flamboyantes d'Adraino Lucas. Voilà, Birthright restera une série qui prendra de la place dans votre bibliothèque, comme une série honorable.


Collection: Contrebande Couleur : Eduardo Risso | couverture : Tomeu Morey
Fantasy
Juin
15 juin

La Malédiction des Ombres

Suite et fin (très vraisemblablement provisoire) de la série animalière consacrée à une colonie de souris devant survivre à l'apocalypse. Un triptyque amusant mais aussi touchant, pour les petits et pour les grands. Mac Smith boucle avec ce troisième volume ce qui devrait être le premier cycle de Scurry, si on en juge par sa rapide postface et son invitation à ce qu'on consulte scurrycomic.com, où il égrainera des infos sur les futurs épisodes. Cet artiste qui vient du monde de l'animé et maîtrise donc à la perfection le digital a réussi son coup. Non seulement il a rencontré son public, qui a permis par le financement participatif d'éditer les trois volumes, mais il est certain que des éditeurs comme Delcourt vont lui amener encore plus de visibilité et donc d'audience. Et c'est ce que mérite Scurry, parce que si les histoires animalières ne manquent pas, ici, l'anthropomorphisme joue à plein. De l'action à travers des aventures en ville et dans la forêt, des rencontres amicales et d'autres hostiles, une histoire simple et cohérente, qui a le mérite d'être bien développée mais suffisamment ramassée pour ne pas devenir barbante et, cerise sur le gâteau, un visuel magnifique, c'est le programme de ce divertissement de qualité. Alors, on ne révèlera bien évidemment pas la chute, mais elle nous réserve des émotions, avec une dramaturgie liée à des enjeux familiaux. Et se dessine alors la morale d'un conte, qui aborde des thèmes comme le vivre ensemble et l’exercice du pouvoir. Vivement la suite !


Collection: Contrebande Illustration : Mac Smith | Couleur : Mac Smith | couverture : Daniel Sampere
aventure
Avril
27 avril

La fôret immergée

Les humains ont disparu de la planète, ce qui pose un sérieux problème à une colonie de souris, dégarnie de leur garde-manger. Deux d'entre-elle, Pict et Wix, partent en éclaireurs mais sont séparées. Alors on vous voit venir, si vous n'avez pas lu le premier tome, avec vos pensées comme « non mais ils sont hors-sol, sur PlanèteBD, ils craquent pour une histoire de petite souris »! Alors deux fois oui : c'est bien une histoire de petites souris et oui encore, on craque pour la série de Mac Smith. Il faut dire que l'auteur, avant de s'attaquer à son projet BD qui a rempli ses cartons à dessins pendant dix ans, a passé ce temps-là à bosser pour l'industrie de l'animation. Ce qui fait qu'il a une sacrée technique et même si vous êtes peu enclin à apprécier le tout digital, ouvrez donc le bouquin et on vous fait le pari d'une part de gruyère que vous allez vous faire piéger. Alors dans ce tome 2, on retrouve Wix le rouquin parti à la recherche de Pict, la petite souris toute blanche qui a fini par s'égarer sur la piste des vivres qui manquent cruellement à la colonie. Et son parcours semé d'embûches est l'occasion idéale d'introduire de nouveaux personnages, puis de révéler un peu ce qu'il s'est passé et explique la disparition des hommes... Côté dangers, il y a, entre autres, la meute de loups et de vilains corbeaux. Côté alliés, on verra les castors bosser comme des dingues et un élan débonnaire, bien pratique pour couvrir de longues distances. Comme le nom de ce volume 2 l'indique, le théâtre de l'action sera cette fois-ci la forêt et, pardon d'insister, c'est peu dire que les décors sont soignés. Pour un peu, on croirait sentir l'odeur des fougères et des pins ! Voilà, Scurry, c'est typiquement le comics comme on l'aime : une série sans autre prétention qu'offrir un divertissement, en évitant les grosses ficelles trop courantes (comme celle de la figure du sauveur de l'Humanité) avec une grande qualité esthétique. En un mot comme en cent : rafraîchissant !


Collection: Contrebande Scénario : Mac Smith | Illustration : Mac Smith | Couleur : Evan Shaner | couverture : Evan Shaner
aventure
Juin
29 juin

De ténèbres et de feu

Le sud de la Californie, un ex-flic, viré parce que alcoolique, une enquête dans laquelle l'embringue un avocat : les stéréotypes du polar poisseux sont là et sa conclusion savoureuse, pour ce comics édité au format Franco-Belge.Delcourt est allé piocher dans l'indé, puisque Blacking Out a été publié aux USA avec un financement participatif. Si le scénariste, Chip Mosher, est jusque-là inconnu, il est clair que cet album va le mettre en lumière, d'autant plus que la couverture de Pat Reynolds annonce tout de suite la couleur : c'est l'histoire d'un mec qui a des embrouilles. Avec un décor qui a pour abri une Californie étouffée (et étouffante) par une série d'incendie, l'atmosphère est tout de suite plombée. On découvre que ce Conrad a une revanche à prendre, parce qu'il a été viré de la police. Trop souvent beurré en service... Et quand un avocat le convainc que son client va passer sur la chaise parce que les flics de son bled ont bâclé le boulot, Conrad va pointer le bout de son nez, bien sûr. Alors on ne va pas vous mentir, l'intrigue semble plutôt convenue, ce qui est le risque quand on joue sur tous les clichés du polar (bien sûr, il y a aussi une femme dans cette histoire), mais il faut bien avouer que la chute est vraiment une tuerie. Et c'est aussi ce qui fait qu'on referme le bouquin en continuant à penser à ce bouquin, à ce gars-là, Conrad... Pour ce qui est du visuel, le large format que l'éditeur a choisi met en avant le talent de Peter Krause, le dessinateur notamment d'Irrécupérable/. En effet, le comics ici en grand format, exploite à merveille l'art du découpage, que l'artiste utilise de façon panoramique, facilitant l'immersion visuelle. C'est un super boulot, la partie graphique étant quant à elle servie par des dessins assez sobres mais en réalité très travaillés, à l'instar des couleurs de Giulia Brusco, la coloriste du mythique Scalped. Vous l'avez compris, si vous kiffez le polar, attrapez ce bouquin et isolez-vous avec, le temps d'un black-out.


Collection: Contrebande Scénario : Chip Mosher | Couleur : Stéphanie Hans | couverture : Clayton Crain
Policier
Avril
6 avril

Blade Runner 2029 T2

Ash et Yotun sont en guerre, pendant que l'apocalypse s'abat sur Los Angeles, sous la forme d'une révolution fomentée par les Réplicants. Carton plein pour ce volume, gavé d'action et servi par de superbes dessins !On sait tous que les adaptions de films en comics ont souvent débouché sur des fiasco. Et on ne cesse de le dire depuis que Blade Runner 2019, puis sa suite située dans la chronologie de l'univers 10 ans après le film culte de Ridley Scott sont parus : c'est du bon boulot, cette série. Après un premier volume qui se concluait sur un air d'apocalypse soufflé sur Los Angeles, cette suite continue à bastonner à 1000 à l'heure. C'est vif, tendu et nerveux, puissant comme les capacités des Réplicants et dramatique comme leur sort. Mike Johnson, supervisé par le scénariste du film 2049 invente un personnage qui fait penser à bien des égards au mythique Rutger Hauer. Yotun est en effet au centre de cet arc et s'il se manifeste avec une grande violence, il est capable par ailleurs de faire preuve d'un amour sans borne pour ceux qui partagent sa condition et son sort. Et ce Réplicant occupe ainsi toute la place, ce qui est une belle astuce de la part du scénariste, qui créée ainsi un antagoniste parfait pour Ash, l’héroïne de la série. Voilà, la grosse baston entre dans le dur et ces épisodes #5 à #8 ne la clôturent pas encore, ce dont on se réjouit, parce le travail d'Andres Guinaldo nous donne un goût de reviens-y. Son dessin réaliste est aussi costaud que les personnages et le degré de finition de ses décors crée un sentiment intense d'immersion. Enfin, il faut rendre hommage à la colorisation de Marco Lesko. Ses effets de lumière magnifiques participent pleinement à l'ambiance froide, mais belle, de cet univers. Le futur, c'est maintenant !


Collection: Contrebande couverture : Kevin Tolibao | Couleur : Stéphanie Hans
Anticipationaventure
Mai
11 mai

Edition spéciale 30ème anniversaire

A l'occasion des 30 années de la série, les éditions Delcourt se fendent d'un pavé de plus de 400 pages et 15 chapitres revenant aux débuts du personnage. Une réédition agrémentée d'un director's cut, pour les collectionneurs... On ne va pas refaire l'histoire 30 ans après mais il est un fait incontestable, c'est que Spawn est devenu un personnage majeur de l'industrie des super-héros. Peut-être, avec Hellboy, le seul depuis la création du panthéon Marvel et DC. Et ce n'est pas un hasard si, il y a quelques mois, une nouvelle série dérivée battait les records de vente aux USA. Quoiqu'il en soit, c'est à Thierry Mornet que les lecteurs français doivent de pouvoir lire les aventures du rejeton de McFarlane et ce, depuis mai 1995, date à laquelle fut publié le premier numéro mensuel chez feu les éditions Semic. Alors cet album commémoratif est aussi une exclusivité française. Les plus chafouins diront qu'après tout, il ne s'agit que de rééditions mais les amoureux du personnage y verront une nouvelle pierre angulaire à ranger dans le rayon de leur bibliothèque, puisqu'il contient l'intégralité du début de la série, entièrement dessinée par McFarlane. Ainsi, on a droit à plus de 400 pages en 15 chapitres, avant que le créateur confie le dessin à celui qui sera révélé au grand public, Greg « monster» Capullo . Et pour rafraichir la mémoire, si besoin, on retrouve aussi les épisodes écrits par Alan Moore, Neil Gaiman et Franck Miller, qui contribuèrent à « lancer » la série. En bonus, un cahier de fin de volume se présente comme un director's cut et nous fait accéder aux coulisses de l'intégralité du #1, page par page, tous les dessins étant livrés en noir et blanc. Par l'enfer, en voici un album de collection !


Collection: Contrebande Illustration : Todd McFarlane | couverture : Todd McFarlane
heroes
Février
23 février

Oblivion Song T5

Le dernier contact entre les Kuthaal, habitants de la planète Oblivion et les Terriens date de trois ans. Les autorités US sont persuadées d'être à l'abri d'un conflit, mais une partie des ET est résolue à envahir la Terre. Un tome nerveux ! Avant dernier tome de la série et si celle-ci a démarrée fort, puis a connu quelques longueurs, l'intensité est de retour pour ce début de la fin. En effet, Robert Kirkman a le mérite de démontrer, une fois de plus, qu'il construit des récits cohérents. Avec cette histoire de perméabilité entre la Terre et une planète alien, il joue aussi avec la symbolique d'écosystèmes dégradés et s'il exploite un thème classique de la SF, la recherche de nouvelles ressources sur d'autres astres, il joue en même temps sur celui de l'invasion ET. Aussi, on ne peut s'empêcher de penser qu'il rend une sorte d'hommage à HG Welles et sa terrifiante (à l'époque) Guerre des Mondes. C'est aussi une sorte de puzzle que le scénariste assemble dans ces épisodes #25 à #30, car la structure narrative s'appuie sur des flasback et flasforword qui s'inscrivent sur une temporalité de trois années. Ajoutez un chassé-croisé sur les deux planètes que se livrent involontairement les deux frères héros du récit et on a aussi une histoire familiale, où le drame et l'amour sont au centre. Un motif très cher à Kirkman et qu'on retrouve pour ainsi dire dans toutes ses histoires. Bien sûr, l'action n'est pas en reste et le spectacle est assuré par les dessins anguleux de Lorenzo De Lorenzi et les couleurs vraiment réussies d'Anissa Leoni (qui signe par ailleurs à elle toute seule un interlude). Bref, un album agréable !


Collection: Contrebande Couleur : Annalisa Léoni | couverture : Annalisa Léoni
aventure
Avril
20 avril

Spawn Renaissance T10

Spawn a une nouvelle fois déclenché une série d'évènements qu'il ne maîtrise pas, car cette fois-ci, le monde accueille ses congénères, qui s'avèrent lui être hostiles. La saga continue sans rien perdre de son intérêt, avec une nouvelle équipe artistique.Ce qui fait le sel de la série Spawn, c'est que le personnage s'inscrit comme un trublion, celui dont le destin maudit le place au centre de la partie d'échec sans fin que se livrent les forces du bien et du mal et qui ne cesse de les contrarier. Avec ce volume qui reprend les épisodes #308 à #313, c'est exactement ce rôle que McFarlane lui fait une fois de plus endosser avec talent. La bataille prend une nouvelle et énième tournure, qui, pour le plus grand bonheur des lecteurs, est inédite, puisqu'il semble que tous les Spawns convergent désormais sur Terre. Alors même que des personnages « neufs » et anciens se côtoient, de belles surprises nous attendent, comme celle qui fait de Al Simmons une entité capable de convoquer les morts ! Un clin d'oeil évident (mais pas artificiel) à Walking Dead. La galerie de personnages est riche, avec Cy-Gor, le Streum, le Rédempteur ainsi que Miss Spawn, dont la présence depuis peu s'annonce comme tout sauf anecdotique, sans parler du vieux Cogliostro, plus ambigu que jamais. On a ainsi droit à de très nombreux rebondissements et le spectacle est permanent. Mentions spéciales au Spawn Pistolero, que Geirrod Van Dyke avait jadis merveilleusement campé, ainsi qu'à la scène finale. Côté dessins, c'est une nouvelle équipe qui prend le relais. On notera que les trois artistes dégagent toutefois moins de noirceur que les peintures incroyables de Jason Shawn Alexander. Le changement de style peut surprendre, même si on note une forme de retour au style des années 90, avec également quelques points un peu moins forts, comme un Jim Downing assez méconnaissable. Mais ce petit bémol ne gâchera en rien la lecture de ce volume, une nouvelle fois réussi.


Collection: Contrebande couverture : Bill | Couleur : Stéphanie Hans
Horreuraventure
Mars
23 mars

Le fléau T1

Réédition de l'adaptation du roman de Stephen King. Une pandémie virale s'abat sur les États-Unis et les soupçons se tournent vers l'Armée, qui boucle les villes. Mais la situation semble déjà hors de contrôle. Fli-ppant ! Douze ans après la première édition, l'adaptation du roman de Stephen King est à nouveau proposée, dans un nouveau format, aux dimensions réduites (exit le format Franco-Belge au profit du format comics) mais au contenu plus dense (l'équivalent de deux volumes de l'édition 2010 en un). Alors c'est l'occasion de découvrir ou redécouvrir à quel point l'auteur avait tapé juste et on vous avoue que la lecture de ce premier volume est bien malaisante, comme disent les jeunes, forcément maintenant qu'on est passés par la pandémie et son COVID. Un virus mortel qui s'étend, des autorités politiques aux abois, l'armée qui bloque des villes, ça fout les jetons tellement ça fait écho à notre réalité ! La narration installe plusieurs personnages dont on suit le destin, dont l'effrayant Randal Flagg. Stephen King a toujours déclaré qu'il aimait cette BD, seconde adaptation pour le média, après La Tour Sombre et on veut bien le croire et ainsi rejoindre l'ensemble de ses fans qui ont salué la fidélité du travail de Roberto Aguirre-Sacasa. Mike Perkins, quant à lui, démontre qu'un bon encreur peut être un bon dessinateur. Ses cadrages sont dynamiques, son trait réaliste est élégant et il bénéficie d'un travail remarquable de mise en couleurs, dont se charge Laura Martin. Si vous ne vous êtes jamais fait scotcher par Stephen King, Le Fléau pourrait bien venir vous frapper !


Collection: Contrebande couverture : Bill | Couleur : Stéphanie Hans
Horreur
16 mars

Trese

A chaque fois qu'un crime a lieu à Manille et qu'il peut être lié à des causes surnaturelles, la police fait appel à Alexandra Trese, une jeune femme qui a des connexions avec les êtres magiques... Une série plaisante de récits âpres et courts.Amateur de polar-fantastique, vous allez être servies avec Trese. Du surnaturel, des flics et un personnage qui dénoue les tours de magie, noire. Le créneau a son roi en la personne de Hellblazer, me direz-vous, hé bien considérez que Trese est sa jolie cousine, qui vient des Philippines. En effet Budjette Tan, le scénariste, fait de la Manille, mégapole de 12 millions d'habitants, le théâtre de mystères qu'on doit à des manifestations de créatures magiques, qui sont issues du folklore et des croyances animistes locales. . Et cela fonctionne parfaitement bien : ici, les loups-garous et autres esprits frappeurs ont un aspect différent, ce qui donne un côté moderne et exotique à l'ensemble, qui se présente comme une succession d'enquêtes rondement menées. On trouve à la fin de chaque chapitre, deux ou trois doubles pages, présentées comme un « carnet de notes » qui serait tenu par le personnage principal et qui revient sur les monstres rencontrés. Trese est servi par un magnifique dessin noir et blanc. Kajo Baldisimo adopte une mise en page et un style aiguisé qui peuvent parfois rappeler celui de Sean Murphy, bien que son style s'épure à partir du tome 2 de la série. Au final, ce premier volume présente une héroïne et des enquêtes particulièrement agréables. Des comme ça, on en voudrait bien Trese à la douzaine !


Collection: Contrebande Scénario : Budjette Tan
strange
Janvier
19 janvier

La Citadelle

Sonata et Pau vont enfin découvrir la nature du lien qui les relie inexplicablement, et sa cause également, alors que leurs deux peuples se livrent à une guerre sans aucune concession. Suite et fin (ouverte) d'une série réussie.Le premier tome nous avait séduit, en installant un monde SF mâtiné de steampunk, dans lequel deux civilisations se confrontaient. Plus exactement, il s'agissait d'une guerre voulue par les Tayan, quand les Ran, quant à eux, aspiraient à vivre en paix avec l'environnement et les peuples des planètes sur lesquelles ils peuvent débarquer. Ce second volume ne déçoit pas. Autant préciser au passage qu'il marque la fin de la série, mais d'une manière qui laisse toute possibilité à ce qu'elle puisse être continuée. La Citadelle délivre donc toutes les clés de compréhension de l'intrigue, qui met en scène la pugnace Sonata et Pau. S'ils sont séparés par le conflit qui dégénère entre leurs deux peuples, un lien surnaturel les relie et on va donc en découvrir la raison. Sonata, avec ce second volume, prend l'envergure d'une vraie fresque, qui, au-delà de l'aventure et de l'action dans un monde à l'exotisme futuriste, épouse le récit mythologique. Les anciens dieux mourants tirent bel et bien les ficelles en coulisse et, logiquement, ils ont aussi un dessein et réservent aux « humains » un sort qu'on va donc découvrir. Le diptyque est donc parfaitement cohérent et tous les éléments de la narration qui étaient volontairement épars dans le premier volume, prennent sens dans celui-ci. Le travail de Brian Haberlin, déjà bluffant, impressionne cette fois-ci, avec des décors époustouflants et des portraits qui donnent moins l'impression d'être figés. Côté couleurs, Geirrod Van Dyke reste constant, autant dire excellent. A noter qu'à la fin du livre, on trouvera deux épisodes hors série dont un prologue (peut-être un galop d'essai pour tester l’accueil du lectorat). Sonata ne révolutionne pas le genre, mais c'est une série qui a le mérite de porter un souffle épique et de bénéficier d'un scénario très correct et d'un visuel soigné.


Collection: Contrebande Illustration : Brian Haberlin
aventureScience-Fiction
Mars
2 mars

Tentation

Jim Downing est le nouveau Hellspawn. Ancien malade resté longtemps dans le coma, il est investi de pouvoir de guérison et décide de braquer la lumière des médias sur lui, non sans s'exposer à des réels dangers. Un tome sombre et violent.Avec ces épisodes #213 à #224, les lecteurs continuent à assister au renouveau de la série. C'est plus qu'un reboot que le canadien a proposé, puisque McFarlane (avec son alias Goff) a redistribué les cartes en commençant par le premier rôle. RIP Simmons, vive Downing ! C'est ainsi que de nouveaux lecteurs ont pu découvrir la série, sans avoir non plus à connaître sur le bout des doigts les nombreux arcs précédents. Voici donc le patient 47 sorti du coma et le mystère perdure, se mêlant désormais à une intrigue qui vire au polar noir. Tout commence ici dans des bureaux de la CIA et en général, ça ne sent pas bon. Chacun sait que l'agence américaine charrie sur sa route son lot de sales opérations et de cadavres. On ne sera pas déçu du résultat... Alors en même temps qu'on va découvrir une partie du passé de Downing, ce qui lui a valu d'être dans le coma si longtemps, l'histoire baigne dans l'étrange et surnaturel qui caractérise la série et le côté thriller devient carrément poisseux. Ça pue la mort à tous les étages, âmes sensibles, s'abstenir ! C'est aussi l'occasion de retrouver un paquet de personnages avec lesquels les lecteurs sont familiers, Sam & Twitch, les deux flics inséparables, mais aussi le Streum et le Clown, qui joue comme toujours un rôle particulièrement trouble, pour ne citer qu'eux. Autant vous le dire tout de suite, cet album est marqué par le signe du rouge et noir, tant le sang pisse et les ténèbres s'étendent autour du Hellspawn. Comme toujours, Szymon Kudranski fait un boulot monstre, c'est le cas de le dire, et lui qui revendique l'influence du Caravage peut bénéficier des incroyables effets de lumière de FCO Plascencia. Voilà, prenez le bouquin, ouvrez en une page et il ne fait pas de doute que vous succomberez à la Tentation !


Collection: Contrebande couverture : Bill | Couleur : Stéphanie Hans
Horreuraventure
Janvier
26 janvier

Alphas

Deux clans de chiens décident de s'unir pour pouvoir survivre au monde cannibale, mais la trahison est au rendez-vous et la vengeance mènera l'Alpha au commandement. Un nouveau tome de la série, correct mais qui ne surprend guère plus.Avec Solo, Oscar Martin a créé une formidable saga post-apocalyptique et anthropomorphique. L'auteur complet confie cette fois-ci le dessin à un artiste qu'il avait repéré à l'occasion d'un concours organisé par lui autour de sa série. Alors nous voici replongé dans ce monde en perdition où les animaux sont plus féroces les uns que les autres, ayant relégué les hommes au rang de proies perpétuelles. Et il y a quelque chose, de l'avis même du scénariste, de shakespearien dans cette histoire de famille qui cache de lourdes trahisons et qui ne peut, fatalement, que déboucher sur la violence et la vengeance. Certes, Juan Alvarez, qui signe ici son premier album, fait le job en respectant la charte graphique de la série, tout en évitant le clonage du style de son mentor, mais on constate également que si son trait est nerveux, il n'égale pas l'élégance de celui de son «patron». Mais ce qu'on pourra surtout reprocher à l'album, même s'il reste plaisant à lire, c'est qu'il ne véhicule plus l'intensité dramatique des opus précédents. Loin de nous de vouloir faire le procès d'Oscar Martin, car se renouveler est une gageure, mais il n'y a plus aucun effet de surprise. Tout ce qui nous avait scotchés jusque-là semble un peu moins fort et il faut dire que l'auteur ne peut plus jouer avec l'effet de surprise, en tout cas cet album n'en comporte aucune. Voilà, on est un peu en terrain conquis et certes, ceux qui n'ont pas pris le train dès son départ pourront trouver ici une porte d'entrée de cet univers, mais ce n'est pas non plus la plus majestueuse…


Collection: Contrebande Couleur : Juan Alvarez | Illustration : Juan Alvarez
aventure
Février
9 février

Grendel, Kentucky

Grendel est une bourgade qui a la particularité d’accueillir les plus gros planteurs de weed de l’État du Kentucky. Le marché appartient à une famille mais la ville cache un secret encore plus lourd. Un polar « country noir » bien placé sur le marché !Jeff McComsey écrit et dessine des comics. Et si on devait donner la parole à un des personnages qu'on croise dans Grendel, Kentucky, il est sûr et certain qu'il vous dirait que c'est un putain de comics ! Bon, avec ça vous n'êtes pas plus avancés, on vous dira donc que l'idée de l'auteur a été de réinterpréter la légende mythique de Beowulf, car bien sûr, le titre ne doit rien au hasard. Et ce qu'il voulait faire, c'est un polar «country noir». Une sale histoire qui se passe loin des villes, en pleine cambrousse US. Pour autant, ce ne sont pas les rednecks qui ont la vedette, mais un gang qui détient le marché de la marie-jeanne et des bikers qui vont y débarquer pour se venger et éradiquer le monstre avec lequel le bled deale depuis deux générations. Si vous êtes fans de polar (ou de thriller), de fantastique et d'horreur, vous serez servis parce que ce one-shot embrasse ces genres avec habileté et il a le mérite de proposer un mix équilibré. La mini-série a été éditée par AWA, qui propose des récits se démarquant du mainstream et il n'est pas étonnant que Grendel figure à son catalogue. C'est dur, poisseux, nerveux et violent. Mais la claque, c'est surtout l'incroyable story-telling de Tommy Lee Edwards, qui ne s'attache pas spécialement à «faire du beau», mais dont les planches véhiculent une atmosphère étouffante et impriment un rythme lancinant, avant d'offrir de véritables déflagrations qui illustrent à la perfection la guérilla qui va mettre à feu et à sang ce bled. Inutile d'insister plus sur la qualité de cette mini-série : si vous aimez être scotchés en même tant que remués, prenez la route de Grendel et accrochez-vous, le voyage ne sera pas de tout repos...


Collection: Contrebande Couleur : Stéphanie Hans | couverture : Bill
Horreur
Janvier
26 janvier

Stillwater T1

Stillwater est une bourgade particulièrement peu connue. Cela s'explique du fait que ses habitants ont reçu une divine bénédiction : ils sont immortels, tant qu'ils ne passent pas les frontières du village. Et malheur en revanche à qui perce leur secret !Chip Zdarsky fait partie de ses scénaristes connus, pas forcément du grand public, mais qui est sûrement passé dans les radars des lecteurs. Ce journaliste canadien a le mérite de pouvoir écrire et dessiner, ce qui lui permet d'être un véritable touche-à-tout. Sex Criminals ? Mais oui, c'était lui au dessin, sur le scénario de Matt Fraction. Et mine de rien, il a déjà engrangé quatre Eisner, ce qui est loin d'être donné à tout le monde. Alors le voici qui signe le scénario de cette série avec pour acolyte Ramon Pérez, son compatriote également primé d'un Eisner. On a donc là, sur le papier, un tandem plutôt prestigieux qui sonne comme une promesse de bons moments. Verdict ? On n'est ni trahi par le palmarès de ces deux complices, ni donc déçu par ce premier tome qui installe idéalement cette série, qui pue le fantastique à plein nez. Le pitch est simple mais il cache une intrigue : Daniel, un journaliste au tempérament bien senti, est amené à se déplacer dans un bled, Stilwater, pour une affaire d'héritage. Mais arrivé sur place, les choses se compliquent car il découvre que les habitants du bled en question sont immortels. L'ennui pour lui, c'est qu'ils appliquent des règles qui mettent la sécurité de leur communauté au dessus de tout... Ces six chapitres pour environ 140 pages se lisent avec plaisir. Le rythme est soutenu, les dialogues bien écrits, les rebondissements spectaculaires et nombreux et l'intensité va grandissante. Ramon Perez contribue à ce plaisir des yeux avec un trait vif et précis, idéalement mis en couleur par Mike Spicer, qui amène toutes ses nuances pour camper une atmosphère tendue de bout en bout. Du pur divertissement comme on les aime !


Collection: Contrebande
aventure
19 janvier

Nocterra T1

La Terre ne parvient plus à capter la lumière du soleil et la plupart des hommes ont muté en Ombres, des créatures maléfiques. Premier tome réussi de la série SF post-apocalyptique façon Scott Snyder.On ne présente plus Scott Snyder, American Vampire et Batman lui collent à la peau. L'américain aux trois Eisner (pour le moment) fait donc partie de ceux qui ont été trustés par les grosses franchises quand ils travaillent par ailleurs beaucoup à inventer d'autres univers propres. Nocterra est donc une vision de SF noire que Snyder nous délivre, dans un monde où l’apocalypse est venue des ténèbres dans lesquelles la terre a été plongée, sans aucune explication .Ce premier volume plante le décor et on suit le destin d'une jeune femme et de son frère cadet, qui forment un binôme de pilotes de camions. Ils sont des mercenaires payés à la course et emmènent le lecteur sur les routes dangereuses. Un road trip SF, avec un goût de Mad Max réadapté, de longs textes qui ont recours à la voix-off et qui sont le moyen d'appréhender la personnalité et l'histoire de cette héroïne. Un max de spectacle, des rebondissements, des cliffhanger pour chaque chapitre, on ne peut qu'y prendre goût. Tony Daniel est loin d'y être étranger. Rien d'étonnant, quand on connaît le talent de ce dessinateur, passé d'abord chez Marvel avant de faire partie des poulains de McFarlane, pour ensuite bien cartonner sur Batman. Et c'est justement le coloriste espagnol avec qui il bossait sur le chevalier de Gotham, Tomeu Morey, qui complète un visuel sacrément plaisant et qui confère une esthétique particulière à la série. L’œil est attiré par les décors et flatté pour les portraits, le découpage des planches insuffle de la tension et les scènes d'action, nombreuses, sont comme des déflagrations visuelles. Enfin, le personnage de Val, cette pilote à l'âme d'un guerrière, est le pivot sur lequel repose tout car Snyder en fait la narratrice de sa propre histoire et ça aussi, ça fonctionne bien. On peut toujours se demander comment cette histoire va finir, mais c'est sûr qu'elle commence bien !


Collection: Contrebande couverture : Geof Isherwood
aventureScience-Fiction
19 janvier

Les Seigneurs de la misère

The Goon et ses compagnons reviennent ! Cette fois-ci, ils seront entourés de La Diabla et d'Atomic Rage, pour épouser la cause, même si on ne leur donne pas le choix, des Seigneurs de la misère. Une nouvelle aventure savoureuse.Si Eric Powell est aimé des lecteurs de comics, ce n'est pas pour rien et s'il a eu l'Eisner de la meilleure histoire, ce n'est certainement pas pour rien non plus. Le point commun entre les deux ? The Goon bien sûr, formidable série qui met en scène un gros costaud attachant. Avec son humour pince sans rire, des personnages secondaires qui ont presque autant d'épaisseur que le vrai-faux mauvais garçon dont le look rappelle celui d'un docker à l'époque de la prohibition, les lecteurs du monde entier ont craqué. Il faut dire que le dessin n'y est pas pour rien non plus, réussissant l'exploit d'emprunter à la caricature tout en restant très élégant, avec une touche rétro compensée par des couleurs qui évoquent souvent les aquarelles. Bref, Powell a pour lui une patte reconnaissable entre mille et immédiatement et cela aussi, c'est la signature des grands. Ajoutez qu'il a un talent fou de conteur et la messe est dite au sujet de cet auteur complet, dont la dernière série, Hillbilly/, nous avait aussi laissés babas. Alors quel plaisir de retrouver à nouveau The Goon et sa fête foraine qui abrite des freaks (bien sûr en hommage au film), dont ses deux acolytes quasiment inséparables, le vieux et bougon Roscoe, aux plans toujours foireux et Francky, un gamin qui a le don de se transformer à l'envie en clébard ! Et tout ce petit monde va se retrouver pour un baroud qu'ils accompliront sous le coup de la menace. C'est ici l'occasion de faire la connaissance de La Diabla, qui ouvre le bal de ce volume, histoire qu'elle nous soit présentée. Et on peut vous affirmer que la mexicaine ne manque pas de sel, c'est même une créature piquante comme le Tabasco, pour ne pas dire qu'elle tabasse & Co ! Voilà, inutile d'en révéler plus, c'est truffé d'action, sans aucun temps mort et ça rend aussi un bel hommage aux comics d'antan. Bref, une valeur sûre !


Collection: Contrebande Illustration : Eric Powell | Couleur : Andrea Smith | couverture : Geof Isherwood
aventurestrange
5 janvier

Ultime renaissance

Pour contrer l’attaque du roi des rats, la préfecture de Paris fait appel à Dex, professeur au CRH qui explore l’hypermonde. Il va devoir reconstituer la brigade chimérique. Le retour des super-héros jambon-beurre sans complexe.Si vous n’êtes pas fan de science-fiction, cet album pourra très certainement vous initier ou vous réconcilier avec le genre. Si vous êtes fan du genre, vous n’avez certainement pas dû attendre cette chronique pour l'acheter chez votre libraire préféré. Serge Lehman, le scénariste, réussit le coup de maître de tenir en haleine le lecteur sur pas moins de 240 planches. L’ouvrage est découpé en huit chapitres d’environ 30 planches chacune. Dans la postface, l’auteur nous indique que les éditions Delcourt souhaitaient se laisser la possibilité de publier chaque chapitre sous forme de comics indépendant. La pandémie, avec son avalanche de reports et d’annulations, a secoué le monde de l’édition et l’album sort finalement sous format d'intégrale. Serge Lehman prend un malin plaisir de nous faire découvrir l’hypermonde avec, comme narrateur principal, le professeur Deszniak dit Dex. Avec ses nombreuses recherches et ses écrits sur l’hypermonde et ses créatures extraordinaires, il est le plus a même de réunir une équipe capable de combattre, entre autres, le roi des rats. L’équipe se compose de Béatrice Ortega dit Félifax, Nelly Malherbe descendante de Palmyre, Jean Legris, l’Homme truqué ou Rigg pour les anglophones, et le Soldat inconnu, le lieutenant de Séverac. Le récit est très bien mené avec de nombreux rebondissements et des réponses données au fur et à mesure de l’avancement de l’intrigue. L’auteur balaie un large spectre des problématiques sociales actuelles. Serge Lehman réussit aussi à rendre les personnages principaux attachants avec un Rigg à la pointe de la technologie malgré ses 120 ans ; Béatrice Ortega combat le patriarcat malgré un langage de charretier ; Nelly Malherbe ne connait pas encore ses super pouvoirs ; et le soldat inconnu refait surface lors de chaque conflit. Les dialogues sont forts avec une pointe d’humour et du punch. L’auteur se permet un clin d’œil réaliste à l’ensemble des quotidiens français qui titrent le même fait selon son appartenance ou sa couleur politique. L’univers graphique proposé par Stéphane de Caneva pour l’album est très moderne. Le trait est réaliste, lisible et vif. Bref, l’auteur réussit à nous embarquer dans l’ambiance. Ainsi, les auteurs nous livrent un très bel album autant sur le plan scénaristique que graphique. A ne pas louper.


heroesstrange
19 janvier

L'envoyé du diable

Ethan Reckless a été un agent du FBI, mais ça fait longtemps qu'il en a été viré. Depuis, il bosse à son compte et sélectionne les affaires pour lesquelles on le contacte. Nouvel opus de la série et nouveau régal de polar.Il y a des auteurs qu'on aime à retrouver, comme on aime se retrouver entre amis. Assurément, pour qui se délecte du polar, Ed Brubaker et Sean Phillips en font partie, de longue date. Au début du dernier trimestre 2021, Delcourt permettait aux lecteurs français de faire la connaissance d'Ethan Reckless, dernier né de l'imagination du scénariste, avec un récit sec comme un coup de feu, qui aurait très bien pu être un one-shot. Mais il faut croire que l'auteur primé huit fois aux Eisner avait envie, à notre plus grande joie, de continuer à faire vivre ce dur à cuire dont les souvenirs nous envoient en flashback dans les années 80. Alors une fois de plus, il joue avec ses marottes préférées, celles qui caractérisent le polar noir, en même temps qu'il joue avec les nerfs de Reckless, aux souvenirs amers. Ce mec est increvable, perpétuellement rattrapé par la mort et pour lui, aimer s'avère impossible. Et sa vie ne peut avoir qu'un seul goût, celui de l'a violence du sang versé. Dans Reckless, les stéréotypes du polar virent au leitmotiv car avec lui, ce qui aurait pu être une histoire douce tourne toujours au drame, avec ce qu'il peut comporter de sordide. Reckless continue ainsi sa route qui conduit inexorablement à la tragédie et on note qu'une nouvelle fois, ce volume fait du cinéma une pièce centrale de l'énigme. Au point où la figure de Charles Manson, d'ailleurs cité à un dialogue, hante l'intrigue. Côté dessin, on ne va pas non plus tourner autour du pot : les Phillips père et fils proposent un visuel plus qu'excellent, c'est exactement ce que le récit demande, ni plus ni moins. Alors on va se répéter et vous servir la même conclusion depuis un bail avec ce tandem magique que forment Ed Brubaker et Sean Phillips : ce serait le diable de passer à côté de ce comic book.


Collection: Contrebande Illustration : Edith | Couleur : Stéphanie Hans | couverture : Clayton Crain
Policier
5 janvier

Les Sept Secrets T1

Le plus grand trésor est sans doute la connaissance de ce qui régit le monde, en l’occurrence sept secrets, gardés depuis la nuit des temps par d'extraordinaires guerriers. Une mini-série redoutablement efficace ! La bibliographie de Tom Taylor est longue comme un bras. Et encore, vous m'en rajouterez un second ! DC, Marvel, Dark Horse, IDW, WildStorm, 2000 AD, l'Australien a roulé sa bosse et bossé pour tout ce qui compte dans l'industrie des comics. Et voici donc Seven Secrets, tout droit sorti des Studios Boom ! Une onomatopée qui colle rudement bien au récit, tant il est pêchu. Le titre de cette mini-série annonce la couleur et devrait allécher les pires complotistes, à qui le scénariste fait d'ailleurs un sacré pied de nez : le monde est régi par sept secrets (et oui, c'est un peu la version moderne des sept pêchés capitaux) et naturellement, il existe un Ordre, tout aussi secret mais aussi dissimulé par les plus grands gouvernements, qui est en charge de les protéger. Cette organisation secrète est composée de guerriers, dont sept majeurs, qui, évidemment, ont des capacités extraordinaires. Si bien que le récit se situe aux carrefours des genres Espionnage et super-héros, en privilégiant l'action. L'angle de la narration est pourtant particulièrement bien trouvé, parce que tout commence par le destin d'un enfant qui n'était pas supposé exister et qui va grandir, dans tous les sens du terme, au sein de cette communauté à la limite de la secte. On trouvera aussi un ressort dramatique comme fil conducteur et la sauce prend vraiment bien. Daniele Nicuolo délivre quant à lui des planches limpides, avec un trait stylisé qui bénéficie des couleurs éclatantes de Walter Baiamonte. Non, il n'y a pas de secret : quand c'est bien écrit, bien dessiné et sans aucun temps mort, c'est le genre de comics qu'on aime bien !


Collection: Contrebande
heroesaventure
Novembre
24 novembre

Hellboy Deluxe T6

Hellboy a découvert qu"il était héritier du Roi Arthur. Hélas, il devra supporter un poids terrible : le fardeau de sa malédiction. Un tome qui contient des épisodes marquant un tournant dans la série. Monstrueux !Au programme de ce volume six de la collection « Deluxe » qui porte si bien son nom, on retrouve L'ultime Tempête et La Fiancée de l'Enfer. Le premier titre signe la fin d'un très grand arc, dans tous les sens du terme, quand le second se décompose en six histoires de format moyen. Le moins qu'on puisse dire, c'est que les chapitres contenus ici comptent dans l'histoire du démon écarlate. D'ailleurs, ce n'est pas nous qui le disons, mais Scott Allie, l'éditeur de Mike Mignola. Alors, même si la collaboration des deux a mal fini, pour de graves raisons qui on mis en cause le premier dans de multiples affaires d’agressions sexuelles, on peut néanmoins retenir qu'il considère L'ultime tempête comme le plus grand moment de la série. Et pour cause : il s'agit d'un moment à l'intensité dramatique incroyable, puisque Hellboy meurt et qu'il est confronté à son destin : non, il ne sera jamais aussi humain qu'il le souhaite et sa malédiction fait de lui l'instrument de l'apocalypse. Mike Mignola et Duncan Fegredo font la démonstration que Hellboy est bien plus qu'une série « super-héroïque », bien plus qu'un récit qui fait appel au surnaturel, bien plus qu'une histoire remplie d'action et des « Boom » qui scandent les coups de poings du monstre. Hellboy est une tragédie. Et l'iconographie qui emprunte aux images médiévales le rattache forcément aux légendes, qui sont sans cesse reprises et réinterprétées dans ses aventures. La seconde partie de l'ouvrage semble donc plus anecdotique. Mais c'est un adjectif qu'on ne peut pas utiliser quand Richard Corben est aux pinceaux. Du Mexique à un hommage à Edgar Poe, le maître rend forcément les histoires fascinantes. C'est aussi ce qu'on peut dire du travail exemplaire de Kevin Nowlan, dont les images digitales s'avèrent captivantes. Bref, encore un volume excellent, dans son écrin supérieur !


Collection: Contrebande Illustration : Mike Mignola | Couleur : Kevin Nowlan
heroes
Janvier
12 janvier

Spawn Renaissance T9

Spawn a décidé de se montrer au grand jour et il compte bien flouer les forces du Paradis comme ceux de l'Enfer. Mais il semble aussi avoir réveillé d'autres forces cosmiques... Le spectacle et un grand visuel restent au rendez-vous !Une fois de plus, Todd McFarlane rebat les cartes de sa saga, pour en ouvrir un nouvel arc. Dans ces épisodes #301 à #307, il semble avoir provoqué le réveil de forces cosmiques qui dépassent l'éternel combat que se livrent les forces du Bien et du Mal. Bien sûr, on n'a pas encore toutes les clés de l'intrigue mais les indices s'y dissimulent au fur et à mesure des chapitres. Si les dialogues sont toujours abondants, l'action et la tension restent omniprésentes et, comme toujours depuis la création de la série, le visuel reste supérieur, pour ne pas dire qu'il est en réalité le clou du spectacle. Si le Canadien et Greg Capullo sont en grande forme, on peut en dire autant, mais ce n'est pas une surprise, de Jerome Opeña et de Philip Tan. Pour autant, c'est une nouvelle fois Jason Shawn Alexander qui impressionne avec ses peintures terriblement ténébreuses, ce qui colle à l'identité du personnage comme le symbiote colle à la peau de Simmons. On notera également, au niveau de la narration, des épisodes qui sortent de la chronologie immédiate, ce qui donne aussi un sentiment de respiration. Il sont cette fois-ci consacrés à des scènes back-up, pour amener un peu plus encore de profondeur aux protagonistes. L'occasion de revoir avec un immense plaisir le style unique de Clayton Crain. Enfin, sachez aussi que la gente féminine n'est pas en reste, avec l’apparition de Miss Spawn ! Voici donc un volume dense et réussi !


Collection: Contrebande Illustration : Philip Tan | Couleur : Stéphanie Hans
Horreuraventure
Octobre
27 octobre

Monstres

Après l'horreur nazie, l'armée US cède aussi à la tentation de créer un super-soldat mais l'expérience est une catastrophe. Un récit tragique, d'une très grande densité, où rarement la folie de l'homme et des armées n'a été aussi bien dénoncée.Pour les fans de Marvel, Barry Windsor-Smith est synonyme de Wolverine. Les fans d'Héroïc Fantasy, quant à eux, diront : Conan le Barbare ! Bref, le dessinateur anglais est mondialement connu et à juste titre, il a reçu à peu près toutes les récompenses qui existent pour reconnaître son immense talent, mais avec Monstres, il se révèle également comme un auteur hors-pair, un scénariste d'excellence capable de sortir totalement de l'entertainment. Tout remonte il y a plus de 40 ans, quand la Maison des Idées lui confie Hulk. Fasciné par le destin tragique du monstre vert né d'un accident nucléaire militaire, il désire insuffler au personnage des traits de caractère et une psychologie susceptibles de plaire aux lecteurs adultes. En d'autres mots, il était en avance sur son temps, mais l'éditeur ne lui a pas fait confiance. Alors ce projet, il ne l'a jamais oublié et l'a approfondi, trouvant chez Fantagraphics, autre mythique éditeur, un accueil à la hauteur des 360 pages en noir et blanc de son récit. Une histoire captivante et servie par un dessin réaliste et tout en sobriété. Une saga parfois exigeante car la narration est subtilement éclatée, ce qui fait que quelques éléments se recoupent au bout de longs développements. Une fresque bien souvent éprouvante, tant elle décrit et met en scène la folie destructrice des militaires, leur stupidité étant également souvent soulignée. Si les nazis étaient des monstres désireux d'en créer d'autres avec leur idéologie de race supérieure et les programmes de recherches génique, l'US Army n'est pas non plus épargnée ici. C'est une vraie tragédie que l'auteur délivre, avec des scènes véritablement poignantes. Un coup de poing à l'estomac, une œuvre magistrale.


Collection: Outsider Illustration : Richard Corben | Couleur : Stéphanie Hans
Horreur
Novembre
24 novembre

Undiscovered Country T2

Quand les USA se sont complètement isolé du reste du monde et qu'une équipe de scientifiques internationaux arrive à pénétrer ce territoire devenu totalement inconnu. Une suite bien poussive à cette excellente idée de base...Undiscovered Country est un récit à quatre mains, né du désir de Scott Snyder et Charles Soule de collaborer, après qu'ils soient devenus amis. Si le pitch est emballant car il extrapole jusqu'au bout la culture politique d'un isolationnisme US ancré dans l'histoire du pays, le premier tome nous avait laissé avec quelques doutes, du fait de quelques facilités scénaristiques (trouvez-nous un équipage ayant survécu à un crash d'hélico et on en reparle). D'autre part, planter un décor et une chose, mais bâtir une saga qui tienne la route en est une autre. On ne vous cachera pas non plus que quelques réalisations des deux scénaristes nous restent en travers la gorge, comme les multiples fin bâclées des Batman de Snyder ou la débâcle de La mort de Wolverine par Soule alors c'est vrai, on attend au tournant cette création qui, pour le coup, leur appartient entièrement. L'enjeu de ce second tome est donc clair : il va falloir que le lecteur puisse un peu mieux comprendre ce qui se passe dans ces USA totalement cloisonnés que le groupe de personnages qui a réussi à s'y introduire. Alors si quelques clés de compréhension se trouvent dans ce second volume, la narration s'avère assez catastrophique, la faute à des dialogues par trop abondants, pire, trop souvent redondants et qui finissent ainsi par casser complètement le rythme de lecture. Aussi, on a le sentiment assez désagréable d'avoir affaire à un développement artificiel : ça semble complexe, mais en réalité l'intrigue se révèle être trop simple, à l'image de cette confrontation un peu ridicule entre deux «chefs de régions»... Dommage, car il y a aussi de vrais morceaux de SF, mais ils sont noyés par l'aspect rébarbatif de plusieurs scènes... Côté visuel, c'est un peu le même constat, mi-figue, mi-raisin : Guiseppe Camucoli délivre trop souvent à notre goût des cases au fond vide, quand les portraits des personnages s'avèrent parfois peu gracieux et ce ne sont pas les couleurs criardes de Matt Wilson qui arrangent le tableau. Voilà, à environ mi-parcours, on se dit qu'Undiscover est loin d'être la découverte de l'année...


Collection: Contrebande
aventureScience-Fiction
Janvier
5 janvier

Blade Runner 2029 T1

Une énorme digue est construite à Los Angeles, pour éviter la reproduction des ravages causés il y a des années par un tsunami. Ce point névralgique va devenir la cible de Réplicants en quête de vengeance. Un nouveau bon volume !Après trois volumes de bonne facture qui constituaient l'arc Blade Runner 2019, on prend la même équipe artistique et on continue, à défaut de recommencer, puisque cette fois-ci, vous l'avez deviné, on fait un voyage de 10 ans en avant. On retrouve donc Ash, notre héroïne chasseuse de faux-visages. Et plus les chapitres passent, plus le personnage se montre complexe et attachant. Comme tous les Blade Runner, elle est chargée d'éliminer les Réplicants. Or si elle est capable de les traquer et de les mettre définitivement hors-service, l'arc précédent a démontré qu'elle pouvait aussi les épargner, voire les sauver. Chasseuse, mais pas exterminatrice. Ambivalente ? Non, mue par la morale, celle qui fait précisément défaut à la société à laquelle elle appartient. On note également que ce volume nous livre encore plus de son intimité, puisqu'elle est amoureuse et vit avec une de ces humanoïde dotée de conscience... Quoi qu'il en soit, cette nouvelle brassée de chapitres est construite sur une confrontation classique, basée sur la présence d'un Réplicant qu'elle pensait out, mais qui a trouvé un moyen de se régénérer au-delà de sa date de fin de vie programmée et qui nourrit une terrible vengeance. C'est l'apocalypse qui menace Los Angeles et le dessin d'Andres Guinaldo impressionne une nouvelle fois. L'immersion dans le monde futuriste, froid et terrifiant de Blade Runner joue à plein et les couleurs de Marco Leslo n'y sont pas non plus étrangères. La série adaptée conserve donc tout son intérêt !


Collection: Contrebande Couleur : Stéphanie Hans
AnticipationScience-Fiction
Décembre
1 décembre

La Cité qui rêve

Elric de Melniboné a été trahi par son cousin Yrkoon, qui lui a usurpé le trône. L'albinos lié à son épée buveuse d'âme, la légendaire Stormbringer, va se venger mais l'issue sera dramatique. Une très belle adaptation qui date des années 80.Adapter l’œuvre de Michael Moorcock est un vrai défi pour des auteurs de BD. C'est au début des années 80 que Roy Thomas, alors véritable bras droit de Stan Lee chez Marvel, se montre à l'écoute de la demande des lecteurs. Conan est passé par là, le scénariste a rendu le barbare et l'heroïc-fantasy extrêmement populaires. Alors, l'idée d'adapter Elric lui vient naturellement et c'est pour lui un régal que de faire vivre le Melnibonéen, car il est en quelque sorte l'anti-modèle du Cimmérien. Là où Conan est aussi puissant que viril, Elric est frêle, ne pouvant vivre qu'en absorbant des drogues et se montrant totalement dépendant de la maléfique vitalité de son épée chaotique, Stormbringer. Très vite, il choisit de proposer les dessins et la couleur à P. Craig Russel, dont l'élégance des traits et sa capacité à délivrer des décors oniriques collent parfaitement aux romans de l'anglais. Force est de constater que ceux qui ont aimé l’œuvre originale retrouveront ici tous les éléments littéraires qui font de la saga d'Elric un récit passionnant. Oui, il y a tout : la dramaturgie, la complexité du personnage, tantôt brave, tantôt félon. La guerre également et le souffle épique de batailles indescriptibles. Quelques mois après la trilogie Corum, on se délecte du fait que Delcourt se soit penché sur cet Elric des années 80. Allez-y sans retenue ou, par Arioch, soyez maudits !


Collection: Contrebande Couleur : Eduardo Risso | couverture : Ken Meyer Jr
Fantasy
Novembre
24 novembre

Stray Bullets T4

Avec ce nouveau pavé de 500 pages, le « méga arc » Kretchmeyer commence. On y fait connaissance avec ce nouveau personnage, qui complète la galerie et on ne sait plus à quel déjanté se vouer. Must have !Stray Bullets, c'est trois Eisner Awards, dont deux récoltés lors de son année de sortie, 1996 (Best wrtier/artist et Best Drama) et meilleure réédition l'année suivante. C'est 25 ans de série (malgré une pause de 9 ans) et plus de 2000 pages, invariablement découpées selon un sage gaufrier, de temps à autres une pleine page ou un panorama, bien souvent pour la chute de l'épisode. Et si vous êtes jusque-là passés à côté, c'est que vous avez probablement banni de vos lectures le polar... et le Noir et Blanc. Alors si vous étiez parmi ceux qui ont pris leur claque VF en 2001 (deux volumes format BD chez Bulles d'Or) et que vous n'êtes pas lecteur de VO, il vous aura fallu attendre grosso modo 20 ans avant que Delcourt remette en avant ce qui n'est ni plus ni moins qu'un must absolu des « crime stories ». Car cette série campe un nombre de personnages tellement tarés qu'une fois lue, tous deviennent inoubliables. Son autre particularité est qu'elle propose une timeline complexe : certains épisodes se suivent dans un continuum, d'autres nous renvoient au passé ou au futur. Et David Lapham s'amuse ainsi à disséminer des pièces de son immense puzzle, quand les fans se retrouvent en position d'encyclopédistes pour tout reconstituer. Mais ce qui est extraordinaire, c'est que chaque volume peut se lire de manière indépendante. Chaque arc se suffit à lui même et peut donc constituer une porte d'entrée sur la série. Stray Bullets, c'est une came hyper violente, qui vous accroche quelque soit le mode de consommation. 1991/2021, même combat, avec des éléments intangibles mais une intensité sans cesse renouvelée. Alors vous comprenez pourquoi on ne vous dévoile rien de ce volume : une expérience, ça se vit plus que ça ne se décrit. Plongez le nez dedans et accrochez-vous. Dope, on vous dit !


Collection: Contrebande Illustration : David Lapham
Roman graphique
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