Peu de gens savent que Von Braun, ex nazi promu par Hitler lui-même au rang de Professeur, fut l'artisan principal de la réussite des vols Apollo, et en particulier celui qui permit aux américains d'alunir. Un livre sous forme de biographie éclairée.Wernher Von Braun est un personnage qui fait partie de l'Histoire. Et on peut le considérer de bien des manières différentes, car il n'est jamais facile de s'abstenir de juger un homme qui fut un nazi. Brillant mathématicien dès son adolescence, il a grandi en même temps qu'Adolf Hitler accédait au pouvoir et ses talents de chercheur l'ont amené à accepter sans aucune hésitation de devenir un SS, car refuser ce qu'Himmler lui-même lui avait proposé aurait sans aucun doute mis à mal le financement de ses travaux. Von Braun, c'est l'archétype du savant pour qui tous les moyens sont bons. Et ce qu'il y a de remarquable dans cette BD, c'est que sa logique d'action a strictement correspondu à celle des plus hautes autorités américaines, une fois qu'elles se sont lancées à la course à l'espace, après avoir « récupéré son cerveau » initialement pour qu'il n'échoit pas aux soviétiques. Ce livre décrit très bien la personnalité de l'allemand, brillant, charismatique et déterminé, tout comme il décrit la stratégie militaire américaine, qui exploita l'énorme capacité de travail du savant. Car sans lui, les States auraient sûrement pris beaucoup de retard, puisqu'il fut celui qui mit au point les meilleurs lanceurs. Le premier satellite américain mis en orbite, c'est sa fusée qui le permit, comme une réponse au Spoutnik de l'URSS, après l'échec cuisant de la fusée Vanguard, produite par la Navy. Dès sa création, Von Braun intégra la NASA, structurant et supervisant le programme Apollo et les fusées Saturn. Avec de nombreux flashbacks en guise de points de repères, un peu comme un retour sur les sources du travail qu'il menait aux USA, Von Braun pose la question du politique et des moyens colossaux mis à disposition de la science, quand il s'agit de s'armer... Robin Walter revient sur les faits et son noir et blanc teinté de gris, à l'encrage épais, est à l'image du savant dont il retrace la vie : tout en nuances, jamais tout blanc ni tout noir... Alors on retiendra l'extrême intelligence de cet homme et sa capacité à comprendre bien au delà des mathématiques, à l'image de cette phrase qu'il prononça en conférence de presse, lorsque des journalistes essayèrent de le coincer avec son passé sulfureux : « Dans la lutte entre le bien et le mal, je m'imagine aujourd’hui du bon côté ». A n'en pas douter, les USA avaient vu juste en le récupérant. Pour ce qui est de la question morale, on vous en laissera juger de par vous-même, à travers ce livre.
Paolo Castaldi raconte la jeunesse de Zlatan Ibrahimovic à travers un voyage à Malmö. Il se rend à Rosengard, le quartier dans lequel Ibra a forgé son destin. Un biopic sympathique sur le grand Zlatan devenu une icône du football.Le scénariste et dessinateur italien Paolo Castaldi présente un bel album broché, un biopic sur un joueur talentueux du football, Zlatan Ibrahimovic. C’est au travers d’un voyage-reportage à Malmö en Suède sur les traces de la jeunesse de Zlatan que l’auteur nous retrace les débuts difficiles de cette star du ballon rond. Son récit se partage en plusieurs chapitres. D’un côté, il montre son voyage en Suède, ses visites du quartier de Zlatan et ses environs ainsi que les personnages qui ont eu une influence dans sa vie. De l’autre, un flashback temporel sur le jeune Zlatan. L’auteur utilise la couleur pour raconter son propre voyage, tandis qu’il utilise le noir et blanc pour narrer la jeunesse de Zlatan. A l’aide d’un dessin semi-réalise plutôt âpre et assez figé, l’auteur parvient à insuffler un style graphique qui s’accorde plutôt bien à son récit. On plonge facilement dans ce voyage à Malmö qui est aussi un voyage temporel, puisque l’on revient dans le passé sur les traces du jeune Zlatan. Le caractère bien trempé de Zlatan et les facéties qui lui sont propres sur un terrain de football prennent tout leur sens dans ce livre. Zlatan s’est forgé son destin dans son enfance compliquée.
Louise Pikovsky a 16 ans lorsqu’elle est déportée avec sa famille vers Auschwitz. Aucun n’en reviendra. Son professeur, Mlle Malingrey conservera précieusement leur correspondance estivale et lui rendra ainsi hommage. Un poignant devoir de mémoire.Tout commence par un documentaire réalisé par Stéphanie Trouillard, journaliste pour France 24 : elle retrace le réel parcours de Louise Pikovky, adolescente durant l’occupation, qui suit sa scolarité au lycée Jean de la fontaine dans le XVIème arrondissement de Paris. Cette reconstitution de sa courte vie a été possible d’abord en retrouvant par hasard les lettres qu’elle a échangées avec son professeur de latin-grec, Mlle Malingrey. Elle a conservé précieusement cette correspondance durant des années, jusqu’à rendre publique leur existence lors des 50 ans de l’établissement qu’elles ont fréquenté durant la seconde Guerre Mondiale et les confiera au lycée en sa mémoire… Elles resteront cependant dans un placard jusqu’en 2010, période où elles seront retrouvées lors d’un grand nettoyage par Christine Lerch, qui passera ensuite le relais à Khalida Hatchy. Des lettres rédigées avec une fine plume pour une jeune lycéenne, mature, brillante à l’avenir prometteur... Malheureusement, il n'en sera rien. Elle et sa famille seront déportées à Drancy puis vers Auschwitz par le convoi 67, camp d’où ils ne reviendront pas, gazés quasiment dès leur arrivée en février 44. Administrativement, la date est estimée au 08/02. Quelques recherches supplémentaires, des témoignages de membres éloignés de la famille restante, de connaissances, d’amis, sont venus, malgré le temps écoulé, étayer cette découverte. De cette bande dessinée, retranscription du documentaire d’une vie dont on ne sait que peu de choses, il faut surtout retenir l’impératif devoir de Mémoire, qui s’inscrit dans le même esprit que Le journal d’Anne Franck. Un devoir de Mémoire envers tous les enfants de confession juive, déportés, qui ne demandaient rien si ce n’est de vivre l’insouciance et l’innocence de leur jeunesse. Un scénario quelque peu romancé pour avoir un fil conducteur, plutôt cohérent, qui montre bien les fondamentaux de la vie de Louise : son amour pour les livres, l’écriture, ses facilités d’apprentissage, son quotidien, la première migration de sa famille polonaise pour fuir les persécutions russes, la naturalisation, puis la dénaturalisation sous le gouvernement de Vichy, le port de l’étoile sur ses vêtements, la relation nouée avec son professeur qui fera tout son possible pour l’aider, les moments de joie et de bonheur avec sa famille immortalisés sur des photos, son arrestation, sa volonté de préserver quelques biens en les confiant in extremis à Mlle Malingrey avant son départ pour Drancy. Et le camp, duquel elle ne sortira que par la cheminée (comme le soulignaient les rescapés eux-mêmes). Accessible à tous, l’intérêt pédagogique est certain. L’intérêt graphique quant à lui, n’est pas majeur. Cette réelle tranche de vie, soulève aussi des interrogations dont la réponse sera propre à chacun : qu’aurions-nous fait à leur place ?… Tant à la place de Mlle Malingrey qui s’en voudra toute sa vie de n’avoir pu sauver Louise, en insistant davantage. Tant à la place de cette famille qui a considéré qu’une promesse est une promesse, qu’elle doit se tenir, et qu’il faut « rester ensemble quoi qu'il arrive »... preuve que l’union ne fait pas toujours la force dès lors qu’il s’agit de sauver sa peau. L’union fera toutefois leur richesse d’être ensemble du moins un temps, comme ce texte latin que Louise a traduit en classe de 5ème : « un homme ayant perdu ses biens, dont les filles ont été emmenées en esclavage, et qui dit « on ne m’a pas pris ma richesse car ma richesse est en moi » ». Enfin, la lecture sera à compléter avec le webdoc (QR Code) en fin d’ouvrage, approfondissant le thème sous un angle historique plus détaillé.
Le scénariste et dessinateur A.Dan nous embarque dans une nouvelle aventure scientifique. L’auteur nous emmène avec lui dans les archives de la faculté des sciences de Rennes. Que les curieux s’avancent pour découvrir les collectionneurs de sciences...
Laura Silvia Battaglia livre un récit en forme de reportage qui décrit le Yemen et ses mœurs, son extraordinaire culture, ses années à l'université de Sanaa, les mariages, les attentats suicide... Un témoignage fort et plein d'amour pour ce pays.
Un jeune dessinateur rencontre des demandeurs d’asile dans un foyer de Strasbourg. Il dresse les portraits de jeunes de tous horizons ayant fui leur pays. Une première BD simple et émouvante, publiée avec la participation d’Amnesty International.
1981, Alexandra et Julio sont deux étudiants à la faculté de Madrid. Leur passion commune pour la littérature va les pousser à vivre une belle histoire d’amour jusqu’au départ de Julio pour Saragosse. Un joli récit d’un rendez-vous manqué.
Michèle raconte l’histoire de sa famille aux origines multiples et sa vie au Liban au milieu de conflits géopolitiques et religieux. Une autobiographie pleine d’espoir et d’humanité qui peint une famille éminemment moderne.
Rita, la cinquantaine, ancienne danseuse, est confrontée à une douleur soudaine de l’épaule, la capsulite. S’ensuit une longue période à la recherche du remède miracle. Un album amusant mettant en lumière cette pathologie plutôt féminine.
L'histoire d'Etenesh est celle de la fuite, de l'exil. La jeune fille a quitté l’Éthiopie et chaque étape de son voyage a été un calvaire, jusqu'aux portes d'une Europe égoïste. Un témoignage poignant, de ceux qu'on n'oublie pas.
Atteint de la maladie d’Alzheimer, Georges est contraint d’être accueilli dans un établissement spécialisé. C’est Éric, son amoureux, qui se charge de l’accompagner. Un récit touchant mettant en scène différence et maladie.
Un lieu d’obscurité aux portes de Toulouse : le CRA de Cornebarrieu. En mars-avril 2012, des associatifs s’engagent dans la campagne « Ouvrez les portes » pour observer le traitement réservé aux migrants et recueillir leurs témoignages. Ecoutons.
Un célèbre auteur de bandes dessinées s’isole un temps au calme d’un recoin de Bretagne. Il y fait la rencontre d’une jeune femme aveugle avec qui il noue une étroite relation. Chronique d’un instantané de vie, emprunt de sérénité comme d’envie.
Durant l'occupation allemande, un cordonnier cache des enfants juifs chez lui, puis les aide à fuir vers leur famille. Une habile évocation des « justes » à l'intention du jeune lectorat.