Matt, un gamin de la ville se perd dans les bois et fait la rencontre d’un lutin. Il va découvrir qu’il est doté d’une faculté pour voir les êtres du petit peuple. Mise en place d’une histoire fantasmagorique oppressante.Matt est un « bienerrant » : un humain capable de voir le monde invisible du petit peuple. Attention, il ne s’agit pas là d’un politicien en campagne électorale ! Ici, le petit peuple, ce sont ces êtres humanoïdes issus des mythologies et du folklore celtique ou nordique comme les lutins, les trolls, les gnomes ou encore les elfes et les fées. Matt qui s’est perdu dans la forêt va trouver refuge chez un meunier et sa fille. Cette dernière va lui faire prendre conscience de son don et va tenter de l’impliquer dans les conflits qui opposent les bonnes âmes du petit peuple à celles aux desseins plus sombres. Matt, déjà affecté et apeuré par la perte de ses parents ne semble pas vouloir prendre part à ces luttes qui le dépassent. Ce premier opus met en place les contours d’une histoire fantasmagorique qui s’annonce d’ores et déjà prometteuse : à n’en pas douter, Matt va devoir jouer un rôle de premier plan parmi le petit peuple. Si l’histoire se déroule dans un cadre verdoyant, enchanteur, la tonalité du récit est quant à elle davantage angoissante. L’intrigue se construit progressivement en distillant des éléments tout en cultivant une part de mystère. La dernière page nous laisse d’ailleurs sur un suspens inquiétant. Le dessin d’Adriano Fruch est bien travaillé entre des décors fouillés et des personnages bien campés. Les lecteurs pourront s’amuser à découvrir quelques caméos glissés dans l’album.
Il n’est pas facile de remonter le fil de son histoire personnelle. Ary va devoir le faire. Par chance, elle sera bien entourée dans ce périple.Rolling Pen propose un joli scénario pour la suite des péripéties d'Ary. On a découvert dans les tomes précédents que cette petite fille possède un pouvoir qui la relie à la nature. Ce lien va être exploité à travers toutes les pages. Car les parents eux aussi vont être en lien avec la préservation de cette faune et de cette flore incroyables. Et pendant leur exploration, on est sensibilisé à la surexploitation des ressources, l'altération des sols, le changement climatique, la pauvreté... La politique de l'argent à tout prix a des conséquences bien souvent irréversibles. Le thème est abordé de façon poétique et sensible. Impossible de ne pas être touché par cette dégradation dont l'humain et sa soif de pouvoir sont responsables. Par chance, l'attachement sincère permet de clôturer l'aventure positivement. Catmouse James conserve l'ambiance des précédents tomes avec des teintes chaleureuses et réconfortantes. On a hâte de retrouver nos héros.
En partance pour Brickaville afin d'y faire son stage professionnel, Rémy se trouve embarqué dans un quiproquo et une affaire de rhum frelaté. Un album amusant au cœur des turpitudes du quotidien malgache.Après leurs deux premiers albums sur les aventures du jeune Rémy sur l’île de Madagascar, Pov et Dwa présentent une nouvelle aventure sur fond de trafic d’alcool et de corruption. Cette fois, Rémy se trouve malgré lui impliqué dans une enquête qui va le conduire sur les traces de malfrats, des trafiquants d’alcool frelaté. Les auteurs nous immergent une fois de plus dans la société quotidienne de Madagascar au travers de leur héros brindezingue. Car le hasard va tout de même le conduire à démanteler un trafic d’alcool ! Evidemment, le récit montre les particularités sociales sur l’île de Mada : la débrouille à tous les niveaux, la corruption de fonctionnaires, ainsi que les trafiquants sans scrupules. Les auteurs font passer la pilule aux travers de situations humoristiques réussies, de mises en scènes cocasses, quand bien même les balles sifflent à l’oreille du jeune Rémy. Au final, tout est bien qui finit bien pour lui, même si son stage professionnel tourne au vinaigre. Pov livre un dessin semi-réaliste plutôt efficace, qui colle à la tonalité du récit. On se laisse emmener facilement dans cette aventure – certes largement caricaturale – de la vie quotidienne sur Madagascar.
Qui est ce squelette retrouvé dans un champ à Childress Creek ? Flics locaux et fédéraux enquêtent en concurrence serrée. L'affaire remonte à un programme top-secret de l'armée : le MK Ultra. Un sujet piquant, a priori documenté, mais ardu à suivre. Ça commence comme un polar classique, dans l'Amérique profonde des années 50. Un squelette suspect est retrouvé, avec une balle d'un temps révolu fiché dans la tempe. Des flics de différents milieux enquêtent et se marchent sur les plates-bandes de manière trop suspecte pour que ça soit anodin. On comprend que les fantômes de la seconde guerre jouent un rôle prépondérant dans l'affaire... et plus on avance, plus on comprend que la dimension polar n'est qu'une partie émergée du véritable sujet que souhaite aborder le scénariste Philippe Pelaez : les expériences chimiques et psychologiques immondes menées sur des cobayes humains, connues par les experts sous le nom de « MK Ultra Project ». Le « Mind Kontrol » vise en effet à produire une chair à canon massive de super soldats insensibles et obéissants, jusqu'au suicide. Le top-moumoute en matière d'humanisme ! Le scénariste fournit d'ailleurs un dossier final particulièrement abouti sur ce programme authentique de l'armée américaine. Si le sujet est piquant, son développement en thriller souffre cependant de grosses lacunes en matière de fluidité et d'imperfections graphiques. La composition des cases est souvent mal fichue, on peine régulièrement à distinguer les protagonistes, l'ordre logique des phylactères est parfois bancale, les personnages se perdent régulièrement en dialogues inutiles... Ce qui oblige le lecteur à faire preuve de perspicacité et de concentration pour comprendre de quoi il retourne. Afif Ben Hamida montre certes son talent pour le dessin encré réaliste, il lui reste néanmoins quelques progrès à faire en matière de narration séquentielle.
Une unité commando s’attaque à un ennemi fantomatique mortel et insaisissable… Et pour cause : la clé se trouve à l’intérieur de l’âme de l’un d’eux ! Un one-shot de SF jouant jouissivement avec nos conceptions du temps.Sans préambule ni mode d’emploi, on est plongé au cœur de l’action d’un groupe commando sur-armé dans un contexte de science-fiction. Des militaires sont frontalement confrontés à une entité fantomatique extrêmement menaçante. Est-ce l’humanité tout entière qui est concernée ? Ou juste une région ? D’ailleurs, sommes-nous toujours sur Terre ? Et quand ? S’il n’y avait la 4ème de couv’ pour donner les clés de ces questions, le scénariste mOTUS délaisse volontairement ces repères dans sa narration, qui s’avèrent effectivement secondaires au regard du propos. Et ça n’est très grave. Car si cette science-fiction là livre son plein rendement de scènes d’action et de hautes tensions face à un ennemi insaisissable, puisque immatériel, fantomatique et monstrueux, elle se focalise avant tout sur des problématiques métaphysiques qui jouent avec nos limites intellectuelles à conceptualiser la notion de temps, surtout celui qui tourne en boucle… Le lecteur évolue ici dans des questions proches des films l’Armée des douze singes, Tenet, voire Universal War One en BD, ou des œuvres de HP Lovecraft en littérature. Sans en dire de trop, avouons que c’est parfaitement intrigant et plutôt pas mal amené. Le dessin d’Heri Shinato se met en adéquation avec les effets grandioses, plus à l’aise avec les créatures bizarres qu’avec la régularité ou la finition des décors. Le découpage est quant à lui impeccable pour le registre de la SF à suspens. Une BD à relire. En boucle…
Philou le lémurien accompagne des humains à bord d’un taxi-brousse pour le sud de Madagascar. Le voyage s’annonce épique en compagnie de ce lémurien au langage qui pique. Une histoire amusante sur fond de transport atypique.
Forts de leur récent succès et du soutien de leur leader Kien Long, Castan et ses amis partent à l’assaut du fief de l’ennemi du Macchawari, le roi Xiang. Une suite tardive mais prenante.
Le milliardaire D. apprend que son frère caché M. a une troisième jambe greffée, dans laquelle a été cachée sa fortune. Une aventure saugrenue, pour ne pas dire complètement déjantée, pour laquelle l'impro se confond avec une jouissive spontanéité.