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Prochain niveau: 2 EXP

Bamboo

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Août
31 août

The Ex people T1

Sept personnages devenus des fantômes se rendent à Jérusalem pour mettre fin à la malédiction qui les frappe. Une fable drôle, pleine de second degré, magnifiquement illustrée par Alexander Utkin.Avec ces personnages aussi étranges qu'improbables qui décident de se rendre à Jérusalem pour ne plus être des fantômes et retrouver leur vie, Stephen Desberg construit une fable drôle et pleine de second degré, dont le ton s'impose dès les premières cases. L'arrivée dans les rues de la vieille ville est superbement mise en scène, avec un affrontement en une seule case qui impose un temps d'arrêt par son culot graphique. Car le scénariste a trouvé en la personne d'Alexander Utkin un dessinateur parfaitement taillé pour donner vie au spectacle de la quête de ces sept morts-vivants pleins de caractère. Son découpage et ses cadrages sont incroyablement vifs et fluides, et ses demi-pages de paysages ou de monuments sont sublimes. Ses cases sont expressives et exagérées ou bien simplement calmes lorsqu'une transition s'impose, avec une multitude de petits trucs graphiques très libres qui donnent une énergie constante et une patte unique. Utkin est un grand illustrateur dont le talent se confirme d'album en album, sûr de lui de toute évidence, dans l'efficacité de ses séquences et la puissance de ses plans. Les dialogues de Desberg sont un autre atout de ce premier volume surprenant, ils font sourire avec des transitions cocasses et volontairement improbables. Le scénarise est lui aussi confiant dans sa technique. Son ton détaché est parfaitement maîtrisé, il donne un côté sympa et un double niveau de lecture à l'album. Une couverture magnifique complète le tableau, et devrait attirer le public vers cette aventure originale.


Collection: Grand angle
Fantasy
Juin
29 juin

L'arme à l'oeil

Dans un monde dévasté par les Hommes, Ned tente de trouver sa place sous les coups de pression de son père et de peuples n’aimant pas trop les humains. Une aventure moyenne issue d’un jeu de rôle.Jeu de rôle imaginé à la fin des années 90 par Igor Polouchine, Shaan a bénéficié d'une seconde édition baptisée Shaan Renaissance en 2014 via l’éditeur Origames. C’est directement dans l’univers de cette seconde édition, alors que les hommes ont perdu le pouvoir, que se déroule l’aventure de cet album. Signée Polouchine himself et Rodolphe Gilbart, cette aventure suit principalement un ado rebelle du nom de Ned qui tente de trouver sa place dans un monde où les humains ne sont plus en état de grâce. Offrant une arme à la mauvaise personne, le garçon va devoir réparer son erreur pour sauver celle qu’il aime et qui se retrouve malencontreusement au cœur du maelström. Autant le dire tout de suite, si l’univers se veut riche, les personnages comme l’intrigue ne volent pas très haut. Les personnages regroupent à eux seuls tous les clichés possibles (la fille douce et gentil, le garçon colérique, le père violent…) et l’histoire en elle-même reste très simple et malgré tout peu crédible. On peut par exemple s’interroger sur le fait que ce soit Ned qui prend le commandement du plan de sauvetage des forces de l’ordre… Aux dessins, Fabrice Weiss propose cependant un univers cohérent et des personnages qui montrent du caractère et de la gouaille. Malheureusement, son trait ne permet pas de compenser la légèreté du scénario. Une aventure très moyenne.


Collection: Drakoo Scénario : Rodolphe Gilbart | Illustration : Fabrice Weiss | Couleur : Fabrice Weiss
Science-Fiction
Août
10 août

L' Écluse

Des noyades en série se produisent dans le canal d'un petit village du Lot. L'éclusier local, simplet et déformé, est suspecté. Un polar rural classique mais efficace, qui sent le Giono.Le scénariste Philippe Pelaez et le dessinateur Gilles Aris ont déjà tous deux largement fait leurs preuves en matière de thriller rural. Par exemple avec Dans mon village on mangeait des chats pour le premier et Le vieux Ferrand pour le second. Mais avec cette histoire de noyées en série dans l'écluse d'un petit village du Lot, c'est la première fois qu'ils travaillent ensemble. Il n'y a donc rien d'étonnant à ce que le résultat soit parfaitement efficace, quoique très classique. Qui est l'assassin : le bossu simplet ou le caïd violent, qui font tous deux d'excellents suspects aux yeux du (trop ?) jeune inspecteur de police ? A moins que deux fausses pistes n'en cachent finalement une bonne ? La géo-localisation du Sud-Ouest, l'époque des sixties et les accents chantants rustiques de cette affaire font penser aux œuvres de Pagnol ou de Giono. Mais le bossu difforme et simplet est aussi un alter-ego du Quasimodo de Victor Hugo, et sa protectrice sexy n'a rien à envier à Esmeralda. Le trait acéré et encré d'Aris se conforme à merveille au registre du thriller, impeccable à la fois dans les expressions faciales tourmentées des protagonistes, que pour les ambiances angoissantes. À ce titre, les profondeurs de champs à travers les ruelles et les toitures de tuiles de l'authentique village de Douelle font la principale plus value de ce thriller rural.


Collection: Grand angle
Thriller
Avril
Mai
Juin
1 juin

La diva des pics

Nouvelle série, proposant des albums contenant des histoires complètes, dans l'univers de Danthrakon, et prenant pour personnage principal le grimoire magique, et les aventures qu'il a fait vivre à ceux qui ont croisé sa route.Nouvel album et nouvelle série dans l'univers du Danthrakon chez Drakoo. On retrouve au scénario Christophe Arleston, et au dessin Olivier Boiscommun, qui avaient travaillé sur la série originelle. Ici, l'histoire complète a pour personnage central le fameux grimoire magique du Danthrakon. Une jeune cantatrice va se retrouver embarquée dans une multitude de péripéties, l'amenant à rencontrer ce fameux grimoire, mystérieux et capricieux. La série nous promet donc dès les premières pages un zoom particulier sur le grimoire, qui n'est peut-être pas suffisamment mis en avant ou exploité. D'autres personnages et une narration parallèle viennent prendre le dessus, nous faisant parfois oublier le rôle central du manuscrit. Le scénario est assez classique. On retrouve un air de déjà-vu et peu d'originalité, qui nous lassent plutôt rapidement, malgré l'effet one-shot qui aurait dû nous tenir en haleine. On notera quelques petites touches humoristiques, contrebalancées notamment sur la fin de l'album, par un aspect plus dramatique. Côté graphismes, le bilan est aussi mitigé. On sent une paresse dans la réalisation : des arrière-plans vides où les aplats de couleurs prennent le dessus, des visages pas très détaillés, quelques cases dupliquées. L'univers de fantasy aurait pu être davantage développé. Cet album remet en lumière la série originelle, mais il reste décevant.


Collection: Drakoo
Fantasy
29 juin

Arsène Lupin contre Sherlock Holmes T1

Des mystères en série se produisent autour d’un manoir normand. Arsène Lupin se retrouve en première ligne pour démêler l’intrigue. A moins qu’il ne s’agisse de Sherlock Holmes. Première partie d’une aventure rocambolesque.La rencontre entre le gentleman cambrioleur aux aventures rocambolesques et le fin limier anglais de Baker Street n’est pas une première : Raymond Leblanc, auteur français d’Arsène Lupin les avait déjà fait se confronter (dans le 8ème numéro du journal Je sais tout, dans lequel feuilletonnait Lupin, en 1905). Mais la défiguration parodique sous le prisme de l’humour du célèbre détective anglais avait à l’époque offusqué son auteur, Sir Arthur Conan Doyle… Et Leblanc avait dû modifier son nom en « Herlock Sholmes » afin de pouvoir se l’approprier et continuer à le confronter à Arsène Lupin dans d’autres aventures. C’est le même choc qui se produit dans ce diptyque en BD scénarisé par Jérôme Félix. Félix connait très bien le catéchisme d’Arsène Lupin et il en respecte ici toute sa dimension rocambolesque. Il respecte aussi la dénaturation iconoclaste de Sherlock Holmes, qui se transforme en némésis tueuse, plus proche d’un Moriarty teigneux que du détective flegmatique systématiquement maître de la situation. Les fans de Holmes seront logiquement outrés. Les registres des deux hommes ne sont assurément pas faits pour coexister dans un même environnement. Félix fait ce qu’il veut avec ses ch’veux, étant donné que les droits des deux célèbres personnages sont depuis un bail tombés dans le domaine public. Cette aventure pousse alors le rocambolesque dans ses derniers retranchements : meurtres, disparitions, pièges, manigances, ésotérisme, personnages grimés méconnaissables… le tout sur fond d’alchimie et de pierres transformant le plomb en or… Les jolis décors semi-réalistes d’Alain Janolle et les tenues des personnages ont beau être soignées et cohérentes, on décroche vite de l’intrigue alambiquée qui ouvre des tiroirs dans les tiroirs sans jamais en refermer aucun. Le second tome à venir aura intérêt à se montrer sacrément plus explicite.


Policier
1 juin

Bergère des fées

Lucie est envoyée au domaine de la Crapaudine chez son oncle et sa tante. Elle va y découvrir un univers sombre et mystérieux, et un jardin dans lequel habitent des fées. Mais cet environnement est menacé. Un premier tome riche et dynamique.Ce premier tome de diptyque se déroule au XIXème siècle, dans un monde où règne une atmosphère étrange, empreinte de magie, et dans lequel vivent secrètement des fées. Lucie va croiser la route de Marigold, une fée qui n'arrive pas encore à voler et qui sait son peuple en danger. Ensemble, elles vont tenter de découvrir les mystères du domaine de la Crapaudine et de lutter contre des forces obscures qui semblent avoir investi les lieux. La dessinatrice de Princesse Sara, Nora Moretti, et la scénariste du Grimoire d'Elfie, Audrey Alwett, s'associent pour proposer une série en deux tomes à destination d'un public adolescent. La jeune Lucie va découvrir le monde magique qui l'entoure et notamment le monde féerique. On retrouve des airs de La sentinelle du petit peuple dans la thématique, mais traité de façon un peu moins enfantine, ou encore du Jardin secret. Les influences sont nombreuses et le scénario est riche en rebondissements, il est approfondi. Graphiquement, le dessin est minutieux, immersif, et l'on perçoit une scission entre les illustrations du monde réel, assez austère, et le monde des fées, beaucoup plus luxuriant, où la magie se ressent. Lucie trouvera un journal écrit par les ancêtres du lieu, qui lui permettra d'en apprendre un peu plus sur les mystères qui règnent autour d'elle. Les autrices ont introduit les pages de ce journal dans l'histoire, ce qui la rend d'autant plus immersive.


Collection: Drakoo Illustration : Nora Moretti | Couleur : Cytros Treb
Contes / Fééries
Mai
25 mai

Automne, en baie de Somme

En baie de Somme, un riche industriel à la fibre sociale est retrouvé empoisonné à bord d’une Goélette. Un polar élégant et envoûtant à la belle époque.En voyant la couverture de cet album et son titre, on est loin d’imaginer que Philippe Pelaez et Alexis Chabert nous invitent à suivre une enquête policière au début du XXème siècle. Broyan, un fin limier de la police parisienne, va enquêter sur la mort d’un patron à la réputation exemplaire. Son épouse ne semble pas attristée par cette perte et reprend rapidement les rênes de la fonderie que son mari dirigeait. Elle a le profil de la coupable idéale. En fouillant le passé de la victime, le flic va découvrir que cet industriel avait une maîtresse mais également d’autres vices insoupçonnables. Conjointement à cette enquête, Broyan va tenter de retrouver le responsable la mort de sa propre fille. Le scénario de cette histoire est très bien ficelé. Philippe Pelaez nous balade dans le milieu de l’art nouveau, des beaux-arts ainsi que chez les anarchistes. Le lecteur navigue à vue au gré des découvertes de Broyan jusqu’au dénouement final de cette enquête qui révèle quelques surprises. Découpée en 3 parties, cette histoire est fluide avec des textes soignés. Le Paris de la belle époque est superbement illustré par Alexis Chabert. Ses personnages féminins dégagent beaucoup de douceur et de volupté malgré des personnalités tourmentées.


Collection: Grand angle Couleur : Alexis Chabert
Policier
Avril
6 avril

Le doigt de la sorcière

Yzabeau, le sorcier rouge et le troll Delric sont à la recherche de Shulam qui retient prisonnière Robinette. Conclusion d’une trilogie d’heroic fantasy classique mais efficace.Dans ce dernier tome, on comprend pour quelles raisons la sorcière Shulam souhaite se venger des elfes. Pour mener à terme son sinistre projet, elle a capturé Robinette, la sœur d’Yzabeau, et souhaite utiliser l’énergie de son corps pour prolonger son existence. Ce 3ème volet va donner lieu à un ultime affrontement entre les créatures du monde déviant et Shulam. Yzabeau va découvrir un pouvoir qu’elle ne connaissait pas et comprendre que son destin est lié à celui de la sorcière. La conclusion de cette aventure d’heroïc fantasy conserve un rythme soutenu, avec une tension qui monte crescendo pour aboutir à un combat ultime spectaculaire. Si l’intrigue et son dénouement sont relativement classiques et que Ken Broeders n’a pas révolutionné le genre, les amateurs de trolls, de sorciers et autres elfes vont y trouver leur compte. Le personnage de Delric Twotter apporte une note humoristique malgré la situation de chaos dans laquelle se trouve le monde déviant. Graphiquement, le travail de Ken Broeders est abouti, que ce soit pour illustrer le monde des humains où on a le sentiment d’être dans une ville française de la fin du XVIIIème, ou imaginer un monde secondaire aux décors dantesques avec ses affreuses créatures. Cet ultime tome se lit assez rapidement et tient ses promesses.


Collection: Drakoo Illustration : Ken Broeders | Couleur : Ken Broeders
Fantasy
27 avril

Jukebox Motel T2

Repéré par Andy Warhol en personne, Robert Fury alias Thomas Shaper est au sommet de son art mais à bout de souffle. Il doit reprendre sa vie en main pour être auprès de sa fille Jamie et lui offre un avenir serein et paisible. Clap de fin pour ce diptyque original et torturé. Pour Thomas Shaper, la vie est loin d’être un long fleuve tranquille. Cet artiste qui a refusé de reprendre l’entreprise familiale pense avoir trahi sa famille et porte sur ses épaules le deuil de son père qui s’est suicidé. De plus, sa situation amoureuse avec Joan n’est pas évidente à gérer. Malgré son amour, il doute de la voir revenir auprès de lui. La naissance de la jolie Jamie ne va pas changer grand-chose car Joan souhaite développer sa carrière à New-York plutôt que se terrer au JukeBox Motel. D’ailleurs ce lieu est une arche de Noé pour les êtres perdus dans ce monde. N’ayant aucun propriétaire, ce bastion de sauvetage a vu passer des grands noms comme Johnny Cash, qui va être une bouée pour aider Thomas à rester à flot. Bien sur il faut aussi compter sur Big Man, visage du grand capitalisme libéral américain, qui monnaie l’art au prix fort, quitte à faire naître et mourir culturellement des artistes. Ce cocktail explosif et torturé plonge le lecteur dans une réalité noire criant vengeance. Le récit suit la longue descente aux enfers de Thomas. L’univers graphique de la série, confiée à Marie Duvoisin, est très beau. La dessinatrice, avec son trait réaliste, capte et reproduit parfaitement les émotions des protagonistes, ce qui pour cette série est indispensable. La colorisation est très belle avec quelques planches de style Pop Art du plus bel effet. Ce dernier opus clôt avec panache un très bon récit noir et torturé.


Collection: Grand angle Scénario : Tom Graffin | Couleur : Marie Duvoisin
Chronique sociale
Mai
11 mai

La Prière aux étoiles T2

Florence qui a eu le coup de foudre pour Pierre lui cache son passé de comédienne. Conclusion d’une histoire d’amour âpre que Marcel Pagnol n’a pas pu achever.A l’origine, La prière aux étoiles devait être une trilogie cinématographique. En 1941, alors que la France est sous occupation allemande, Marcel Pagnol préfère vendre ses studios que de participer à la propagande nazie. Il prendra la décision radicale de détruire les premières bobines de ce film qui ne verra donc jamais le jour. C’est à nouveau le thème de l’amour qui est au cœur de ce mélodrame. Pierre, le nouvel amant de Florence, a des mots durs sur les actrices avec des préjugés qui vont blesser celle qui l’aime. Pour préserver leur relation, Florence décide de lui cacher son passé. Mais la situation est difficilement tenable. Quand elle lui avoue ses secrets, Pierre considère que Florence s’est vendue par le passé et qu’elle n’est pas digne de son amour. Cette seconde partie du récit est moins légère que la première, car les propos de Pierre sont violents et d’une grande intolérance. Les deux amants souffrent et l’expriment chacun à leur manière. Heureusement qu’Evariste, le propriétaire de l’hôtel qui se trouve sur le port de Cassis, vient apporter un peu de légèreté à ce récit, avec un humour tout provençal. Pour la petite histoire, au moment du tournage, Marcel Pagnol connaissait une relation affective tumultueuse avec sa compagne Josette Day, qui n’était autre que l’actrice principale de ce film. Le dessin réaliste d’Iñaki Holgado et les couleurs lumineuses de Sébastien Bouet sont plaisants et nous immergent pleinement dans l’époque et les lieux du récit.


Collection: Grand angle
Contes / Fééries
Avril
6 avril

Garalt est revenu

Le chevalier Garalt se rend à Suma afin de participer à la grande joute. Il va affronter les meilleurs chevaliers du royaume, dont une guerrière redoutable, Bradamante, son épouse. Adaptation originale d’un poème épique italien en récit d'heroïc-fantasy.Le scénariste Philippe Pelaez présente ce qui ressemble au premier abord à un récit d’heroïc-fantasy, narrant l’histoire d’un chevalier revenu des morts, Garalt, armé d’une épée particulière et chevauchant son hippogriffe. Il s’agit en réalité d’une libre adaptation d’un poème italien du XVIème siècle, Orlando Furioso, composé par Ludovico Ariosto. A travers cette geste de chevalerie, le nom des personnages principaux est repris et l’intrigue générale est transposée à la sauce du scénariste. Ainsi, dans ce premier tome, le chevalier Garalt, revenu des morts par l’intermédiaire de la magicienne Alcynia, va combattre dans un tournoi, la grande joute, et affronter son amour perdu, Bradamante. Il va se découvrir un fils, mais aussi être l’acteur d’un complot et d’une vengeance qui le dépassent, manipulé dans l’ombre par des forces plus puissantes que lui. Au dessin, Laval NG propose un trait semi réaliste efficace, dynamique et fluide. Son graphisme colle parfaitement à l’univers développé. Les décors fournis et nombreux enrichissent de belle manière ce récit de pure heroïc-fantasy, qui contient tous les ingrédients d’une grande aventure : amour, trahison, vengeance et passion.


Collection: Drakoo
Fantasy
Mars
30 mars

Bagnard de guerre

Tirancourt, le pinardier qui ravitaillait les poilus, est condamné à la guillotine sèche : le bagne de Cayenne. Un récit d’évasion classique mais sacrément efficace. Avant toute chose, précisons que ce Bagnard de guerre est la suite de Pinard de guerre. Ferdinand Tirancourt, un commerçant peu scrupuleux, a été rattrapé par son passé et se retrouve condamné au bagne : après l’horreur des tranchées, c’est un autre enfer qui l’attend. A l’instar du premier album où il s’était lié d’amitié avec un danseur pour lequel il a pris des risques inconsidérés, lors de la traversée jusqu’à Cayenne, il va faire la connaissance d’un violoniste qu’il prendra sous son aile. Le cadre du pénitencier et celui de la jungle sont propices à une aventure riche et dense qui n’est pas sans rappeler le film Papillon avec Dustin Hoffman et Steve Mc Queen. Entre les conditions effroyables de la détention, les surveillants pervers ou véreux, les prisonniers violents, les pots de vin et les tentatives d’évasion, il y a matière à un scénario captivant. A cela, il faut ajouter des personnages aux profils aussi hostiles que le climat. Le héros lui aussi est loin d’être un enfant de cœur, même s’il est capable de faire preuve d’un peu d’humanité. Cette histoire sombre et violente est habilement élaborée et réserve quelques surprises. Si cet album peut se lire de manière indépendante du premier tome, le dénouement fait en partie référence à des événements qui se sont déroulés préalablement sur les champs de bataille en métropole. Le dessin académique de Francis Porcel est dynamique, expressif et nous immerge pleinement dans les ambiances moites du récit.


Collection: Grand angle Couleur : Francis Porcel
Guerre
Avril
6 avril

Celle qui parle

De fille de chef à interprète en passant par esclave, Malinalli deviendra une grande femme qui marquera l’Histoire du XVIème siècle. Entre réalité et fiction, un passionnant album de plus de 200 pages.Sur plus de 200 pages, Celle qui parle raconte la vie passionnante de la Malinche, une amérindienne et une grande femme de l’Histoire du Mexique et de la conquête espagnole au XVIème siècle. Le récit se veut moitié historique, moitié fictionnel, puisque la véritable vie de l’héroïne reste assez mystérieuse... Les souvenirs qu’il reste d’elles proviennent toujours de récits d’hommes de l’époque. Il n’empêche que ce livre signé Alicia Jaraba (L’onde Dolto, Les détectives du surnaturel) est simplement excellent. Il se concentre tout d’abord sur son enfance chez les nobles, sa période esclaves chez les mayas, puis chez les espagnols. Avant qu'elle ne devienne l’interprète de Hernan Cortés et enfin un personnage majeur de l’histoire du Mexique et du conflit entre espagnols et aztèques. Un personnage plutôt controversés parfois reniés par les siens à cause de sa proximité avec les envahisseurs. La mise en images stylisée de l’autrice fonctionne à plein régime et nous embarque du début à la fin dans cette aventure tantôt poignante, tantôt drôle, tantôt violente ou encore sauvage. On retrouve également une kyrielle de personnages intéressants et attachants en plus de l’héroïne comme Zaazil, Jeronimo et Maria. Cet album est à découvrir de toute urgence, sur une période aussi méconnue que particulièrement intéressante !


Collection: Grand angle Illustration : Alicia Jaraba | Couleur : Alicia Jaraba
Guerre
Mars
30 mars

L'île de Sein

En juin 1940, la quasi-totalité des hommes d’une petite île bretonne, en âge de combattre, vont rejoindre les Forces Françaises Libres en Angleterre. Récit d’une mobilisation héroïque.Sur quasiment 500 compagnons de la libération, 128 étaient issus d’un minuscul rocher au large de la Bretagne qui ne comptait pas plus de 1400 habitants : l’île de Sein. Cette mobilisation exceptionnelle sera saluée par le Général De Gaulle qui aura cette phrase restée dans la postérité : « L’île de Sein c’est un quart de la France ». Ces bretons dont la devise est « Plutôt la mort que la souillure », ont gagné l’Angleterre avec des petits bateaux de pêche. Cet album a pour personnage principal un adolescent de 15 ans qui, malgré les réticences de sa mère, va finir par rejoindre les compagnons de la libération. Pas de scène de combat ou de faits d’armes extraordinaires dans cet album qui se consacre essentiellement à la mobilisation progressive des sénans. On assiste aux tensions que génère la situation entre ceux qui considèrent qu’il est de leur devoir de s’engager, opposés à ceux qui sont plus réservés, et ce, jusqu’à leur départ pour la Grande Bretagne. Les dernières pages de cet album sont poignantes, car elles nous emmènent après-guerre et évidemment tous ne sont pas revenus. Ce récit historique est un bel hommage à la Mémoire de ces hommes courageux qui nous permettent aujourd’hui de vivre libres. Le dessin réaliste de Brice Goepfert restitue avec justesse la tension, les émotions de cet épisode douloureux de notre histoire.


Collection: Grand angle
Guerre
23 mars

La marche sur l'empire

Araes entre dans la capitale et ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. On lui refuse les honneurs qu’il demande… Alors, corrompu par la pierre de chaos, il va tout prendre. Une fin violente et rapide pour un triptyque qui laisse sur sa faim.Suite et fin d'un triptyque de fantasy qui met en scène un jeune bourgeois, appelé pour le service militaire, qui, après avoir touché une pierre magique, devient un guerrier ultime, invincible et assoiffé de sang. Le retour d’Araes dans la ville cristallise le changement du jeune homme qui va se laisser envahir par le côté maléfique de la pierre et devenir un monstre. Visuellement, le monde créé par Stéphane Créty est beau, ses plans larges de la ville sont impressionnants. Les personnages sont un peu moins attachants et manquent parfois un peu d’expression. Les cadrages sont variés et intéressants, Créty s’amuse visiblement à travailler ses cases d’une manière cinématographique qui permet au lecteur de comprendre les situations avant de lire les textes. Les dialogues sont efficaces, comme l’histoire qui a été déroulée pendant trois tomes. Un peu trop efficace peut-être, car on aurait aimé en savoir un peu plus sur ce monde, sur ces personnages, auxquels on a du mal à s’attacher et surtout sur cette pierre de Chaos sur laquelle on n’aura finalement eu que peu d’informations. On passe dans tous les cas un bon moment à lire cet album, comme on a passé de bons moments à lire les précédents. C’est là l’essentiel.


Collection: Drakoo
Fantasy
2 mars

Stratus

La pluie ne cesse de tomber sur le royaume depuis que l’oiseau magique Stratus ne chante plus. Comment lui redonner l’envie de gazouiller ? Pour y parvenir, Tracnar et Faribol s’embarquent alors dans de nouvelles péripéties, toujours aussi savoureuses.Tracnar et Faribol, les bandits à la petite semaine, reviennent dans un nouveau conte de médiéval-fantasy pétillant, avec les ingrédients qui font sa réussite : une pointe de magie, des aventures rocambolesques, des trahisons, et la recherche de quelques écus sans trop se fouler, dans un paisible royaume. La bonne humeur est garantie. Cette fois-ci, l’histoire est moins dense que dans le précédent tome, mais tout aussi intéressante. La construction du scénario reste fluide et précise. Le lecteur est happé par l’histoire dès les premières pages. Un léger regret toutefois : que l’aventure sur l’île maudite Epéricolo soit si courte. Même si elle ne représente qu’une étape dans la narration, elle aura pu s’étoffer de quelques péripéties supplémentaires. Quant au graphisme, il enchante par son détail, sa finesse, et sa couleur directe. Un conte n’est jamais anodin. Il a une morale, il montre une intention. Ici, l’oiseau Stratus est malheureux, il ne chante plus. Des solutions médicamenteuses existent, mais sont-elles les meilleures pour lui redonner l’envie ? Un simple changement de comportement, de vie, ne serait-il pas plus profitable ? A chacun de se forger une opinion sur la question. Benoît du Peloux est un remarquable conteur qui, si l’on en croit le cahier graphique en fin d’ouvrage, a prévu de nous régaler avec d’autres aventures de ces brigands. Qu’on se le dise !


Illustration : Benoît du Peloux | Couleur : Jean-Denis Pendanx
Contes / Fééries
Février
2 février

Vice et versa

Le retour à Hollywood d’Harvey, avec son nouveau visage et sous le nom de Ferenc De Nostromo, est fracassant. Son rôle dans « The Wolfman of Salem » est salué par la critique, mais la violence le ronge de l’intérieur et peut exploser à tout moment.Ce deuxième opus vient clore une série dans laquelle Serge Le Tendre nous balance à la tête la noirceur de l’Homme. Harvey a deux visages, comme son homonyme dans l’univers comics Harvey Dent alias Double Face. D’un côté, aidé par les artifices de Jason et son masque synthétique, il est le jeune premier Ferenc De Nostromo ; de l’autre, il est ce monstre capable des pires atrocités. L’auteur rattache son trouble psychologique à une succession d’évènements marquants depuis son enfance. Il devait attendre caché dans le placard que les hommes venant profiter des services offerts par sa mère quittent la maison. Puis, adulte, il a été trahi par son meilleur ami, abandonné par la femme qu’il aimait et enfin mutilé par la guerre. Il n’en fallait pas plus pour que le personnage principal parte en vrille. Le personnage de Jason est aussi très intéressant avec son passé de chirurgien déchu et son petit carnet nazi. Surcelui-ci sont reportées les expérimentations faites sur des hommes et des femmes, qu’il a récupérés dans un camp de concentration durant la guerre. L’intrigue secondaire vient appuyer et donner du poids à la méthodologie de « réparation » du visage d’Harvey. Ainsi, le récit rondement mené ne repose pas que sur une histoire de vengeance mais sur une trame bien plus complexe. Au niveau graphique, Gaël Sejourne livre un bel album, sur un style graphique réaliste détaillé, dans une ambiance qui passe du faste et coloré dans les soirées mondaines hollywoodiennes, au sombre dans les moments de folie d’Harvey. Ainsi, les auteurs nous offrent une série plutôt noire, basée sur la psychologie et le traumatisme d’un homme brisé, maintenu à flot par un ami, dont les intentions sont louables mais sombres.


Couleur : Gaël Sejourne
Policier
Janvier
12 janvier

Douze bouteilles à la mer

Manu découvre de mystérieuses bouteilles vieilles de 200 ans dans la cave du grand-père de son épouse. Nouvelle aventure autour d'un breuvage mystérieux, pour un producteur de vins de Bourgogne. On retrouve dans ce troisième tome le même vigneron que dans le premier, avec un domaine qui a pris de l'ampleur. Cela dit, la recette ne change pas, chaque moment crucial de l'intrigue se déroule autour d'un vin qu'on déguste, le plus souvent entre connaisseurs debout auprès d'un fût ! Les appellations sont nombreuses, on peut probablement s'amuser à les retrouver sur le net à la fin de la lecture, comme ce whisky Brora dont la bouteille dépasse allègrement le millier d'euros. Une intrigue va se développer autour des bouteilles mystérieuses, et le lien avec le projet de cave de Manu va constituer le fil de cette histoire. On a droit à des expressions locales fleuries comme « bouzin de bois », qui est probablement aux bourguignons ce que « By Jove » est aux fans de Blake et Mortimer. Et on notera que le domaine Guillot-Broux existe réellement. On peut d'ailleurs acheter l'album sur leur site, en même temps qu'entrer en contact pour connaître le prix d'une petite caisse de Geniévrières 1991. Le duo d'auteurs n'a pas changé, Herve Richez au scénario (accompagné d'Emmanuel Guillot le vigneron himself) et Boris Guilloteau au dessin. Le style semi-réaliste fluide se dévoile sur une belle gamme de gris et une quasi centaine de pages, qui permettent de bien remonter aux sources des mystérieuses bouteilles ornées d'un B. Un scénario sympa pour un album qui parle avant tout de passion, et qui intéressera les amateurs un peu pointus du vin, ou les dilettantes de la BD.


Collection: Grand angle
Chronique sociale
19 janvier

Le lion barbare

Perdu dans le Nord et cohabitant avec un Dieu, Kgosi croise la route du jeune Wilt. Ce dernier lui propose de l’aider à rentrer chez lui. Une première partie très intéressante alliant classicisme et originalité.Pour sa nouvelle série, Bruno Bessadi (Zorn et Dirna, Bad ass…) part sur des bases très classiques en tant qu'auteur complet. Dans un univers médiéval mettant en scène des animaux anthropomorphes, on suit la quête d’un antihéros lion l’amenant à réaliser des missions annexes et à croiser des personnages qui décideront de l’accompagner dans son périple. Or l’auteur allie cela à des choses plus originales, comme l’amnésie du héros, le tourment lié à la mort de ses enfants et surtout le fait qu’un dieu vengeur cohabite dans son corps. Quand il ne peut plus supporter la présence mentale de son colocataire, Kgosi se tue et permet ainsi à ce dernier d’apparaître. Un vengeur qui s’en prend dès lors à tous les carnivores avant de se réincarner en Kgosi ! Bref, l'histoire est intéressante et particulièrement prenante. Elle rappelle notamment le succès du moment, Les 5 terres, avec cependant moins de protagonistes et sans intrigues multiples pour le moment. En ce qui concerne les dessins, Bessadi offre une partition détaillée (décors, personnages, cadrages, scènes de combats tranchantes et sanguinolentes…) pour une ambiance d’heroic-fantasy qui fonctionne à plein régime. Cette série prévue en trois albums démarre avec des bases solides parfaitement assaisonnés par des éléments plein d’originalité.


Collection: Drakoo Illustration : Bruno Bessadi | Couleur : Bruno Bessadi
Fantasy
Novembre
3 novembre

Cap ou pas cap ?

Entre « cap ou pas cap ? » et autres défis, qui de Marine ou Wendy l’emportera ? Les vacances s’annoncent rythmées ! Une nouvelle salve de gags mettant en scène les deux sœurs les plus attachantes de la BD.Déjà 13 ans et 16 albums que les sisters Wendy et Marine font les beaux jours de la BD humoristique franco-belge. Sur un principe bien rodé, leurs papas William (scénario, dessin et couleurs) et Christophe Cazenove (scénario) nous proposent une nouvelle salve de gags en une page s’articulant autour de plusieurs thèmes. Entre le « cap ou pas cap ? » donnant son titre à l’album, les vacances à la plage, les aventures en canoé kayak, le journal intime de Marine ou encore la perte de son doudou « Puduk », les sujets sont nombreux. Bref, c’est rythmé, drôle, bourré de bonne humeur. Le principe de lier les gags via plusieurs fils rouges place très nettement cette série au-dessus de la pléthore de séries humoristiques lambda. L’autre atout majeur de cette BD reste la mise en images de William. Visuellement, c’est toujours aussi percutant, on ressent constamment le plaisir que le dessinateur a pour mettre en scène les versions héroïnes de papier de ses propres filles (qui doivent être bien grandes, dorénavant). Le traitement caricatural des historiettes renforce le côté tordant des situations ou de certaines répliques. Bref, cette série humoristique tout public efficace a encore de beaux jours devant elle !


Illustration : William | Couleur : William
Chronique sociale
Octobre
6 octobre

La Baroque épopée du monde qui ne voulait plus tourner T1

Alors qu’Altek s’apprête à devenir le nouvel empereur d’Omnamül, le temps s’allonge étrangement, comme si le monde avait arrêté de tourner. Une première partie originale et très agréable.Pour sa nouvelle série, Arleston propose un point de départ assez classique : un duo d’enfants doit faire face à un perfide oncle tentant de les éliminer, avant que l’ainé n’accède au trône. Une sorte d’Iznogoud en plus sanguinaire, en somme. Là où l’aventure devient plus originale, c’est lorsque cette intrigue est perturbée par le ralentissement de la rotation du monde, ce qui rallonge les journées et les nuits. C'est terrible : le monde risque, à terme, de s’arrêter totalement, laissant certaines régions dans le noir ou dans la lumière de manière définitive. Entre un univers assez riche et une intrigue très originale, cette première partie est aussi prenante qu’agréable, malgré quelques défauts. Ainsi, certains dialogues semblent plus s’adresser aux lecteurs qu’aux protagonistes et manquent donc de crédibilité. Par exemple, on ne saisit pas encore très bien l’intérêt de ces deux corbeaux qui parlent à la manière des oiseaux du Royaume de Benoit Feroumont, l’humour et les interactions avec les humains en moins. Rien qui n’entache cependant cet excellent premier tome mis en images par Dana Dimat et en couleurs par Florence Torta. La dessinatrice collabore déjà avec le scénariste sur la série des Elfes noirs chez Soleil. Elle propose ici un style différent, mais néanmoins très réussi, en mélangeant fantasy, steampunk et conte onirique. Les couleurs punchy renforcent l’ensemble de fort belle manière. Une belle surprise à découvrir au plus vite…


Collection: Drakoo
Fantasy
Novembre
3 novembre

Go west young man

Suivez le parcours d’une montre à gousset au travers de l’Ouest américain et du destin de ses différents propriétaires. Un hommage aux westerns portés par un talentueux collectif.Avec La piste des ombres ou plus récemment les one-shot Buffalo runner et Ghost kid, Tiburce Oger nous a déjà prouvé son amour pour les westerns. Ici, il nous propose un nouveau projet très intéressant, avec 14 histoires occupant de 2 à 9 pages et dont le fil rouge est une montre à gousset traversant le temps et changeant de mains sur une période s’étendant de 1763 à 1938. L’occasion pour l’auteur de nous offrir une grande variété de thèmes dans cet hommage aux westerns. Le racisme, l’esclavagisme, la prostitution, la guerre de sécession, les guerres de l’Homme blanc face aux indiens ou face au mexicains, Tiburce Oger dépeint toutes les facettes de l’Ouest américain dans des récits qui restent parfois très actuels dans leur fond. Et pour mettre en images cet ambitieux projet, l’auteur a fait appel à la crème de la crème des artistes de talent en maltière de western. On retrouve ainsi des dessinateurs de renom comme Christian Rossi (WEST), Michel Rouge (Gun fighter), Steve Cuzor (O'boys), Jugues Labiano (Dixie Road), Felix Meynet (Sauvage), Michel Blanc-Dumont (La jeunesse de Blueberry), Benjamin Blasco-Martinez (Catamount), Olivier Taduc (Chinaman), Ralph Meyer (Undertaker), François Boucq (Bouncer), Ronan Toulhoat, Éric Hérenguel (Lune d'argent sur Providence), Dominique Bertail (Mondo Reverso), Patrick Prugne (Iroquois), Paul Gastine (Jusqu'au dernier)… Que des grands noms du western. Il n'en manque que deux : Hermann et Enrico Marini, qui ont pourtant donné l'idée à Oger de réunir ce casting exceptionnel. Bref, cet ambitieux projet de 110 pages est particulièrement plaisant, tant par ses histoires prenantes que par sa variété et sa qualité au niveau graphique. Un album particulièrement enthousiasmant !


Collection: Grand angle
Western
Juin
2 juin

Montagnes russes

Aimée et Jean veulent devenir parents, mais leurs corps en ont décidé autrement. Dans un ultime espoir, ils se lancent dans des démarches de FIV. Un album touchant et émouvant, servi par un dessin très doux.Aimée travaille avec les enfants et n'aspire qu'à construire une famille avec Jean, l'homme qu'elle aime et avec qui elle partage sa vie. Mais le destin a décidé de leur compliquer la tâche, car Aimée ne tombe pas enceinte naturellement. Alors elle va se tourner vers la médecine, en espérant trouver une solution. Elle nouera en parallèle une relation toute particulière avec un enfant dont elle s'occupe à la crèche. Après avoir scénarisé Bleu pétrole et Nos embellies, Gwenola Morizur aborde cette fois la question de la maternité sous un angle particulier. Elle décide de s'attarder sur le quotidien d'un couple qui souhaite avoir un enfant, qui a entamé de nombreuses démarches médicalisées, mais qui, malgré tous ses efforts, ne parvient toujours pas à obtenir ce qu'il désire. Elle nous relate avec pudeur le parcours difficile, en « montagnes russes », de cette jeune femme, Aimée, tiraillée entre son envie de devenir mère, la culpabilité, la colère et l'impatience, mais aussi par la joie de s'occuper d'enfants dans son quotidien professionnel. Pour sublimer ce scénario, Camille Benyamina, qui avait illustré Les petites distances nous propose des dessins doux et harmonieux. On retrouve dans cet album, l'un des axes développés par la collection Grand Angle de l'éditeur Bamboo : des récits intimistes, au scénario travaillé, qui nous font passer par toutes sortes d'émotions. Nous sommes saisis du début à la fin par ce récit de vie, nous vivons avec autant d'ardeur l'attente et l'annonce des mauvaises nouvelles par les médecins à Aimée. Nous ressentons ce qu'elle ressent, avec intensité. Un album très réussi en tout point, et qui lève le voile sur un sujet qui reste encore tabou dans notre société, en s'attardant sur les personnages et leurs ressentis.


Collection: Grand angle
Chronique sociale
Septembre
1 septembre

Manon des sources T2

Manon a compris que le Papet, Ugolin et les villageois ont précipité la mort de son père. La jeune femme décide de le venger en les privant d’eau. Adaptation réussie d’une œuvre magistrale de Marcel Pagnol.Avec ce second tome de Manon des sources, nous voici arrivés au terme de l’adaptation BD d’une des plus grandes œuvres de Marcel Pagnol. Dans les décors sublimes de la Provence pittoresque, Manon va se venger d’Ugolin et du Papet, mais également des villageois au silence coupable, tous plus ou moins responsables de la mort de son père, Jean de Florette. Cette adaptation retranscrit fidèlement le contexte de l’œuvre originale avec notamment la rudesse du monde rural où certains esprits étriqués, cupides, sont prêts à tout pour un lopin de terre et une source. Cette histoire dramatique est dure, avec une ambiance lourde, pesante et des personnages aux caractères forts. Evidemment, pour corser le tout, la révélation d’un secret de famille va pimenter cette histoire déjà très dense. Serge Scotto et Eric Stoffel ont su s’approprier avec justesse ce monument du cinéma et de la littérature française pour donner une bande-dessinée de très grande qualité. Comme dans toutes les œuvres de Pagnol, on y retrouve des dialogues savoureux et des scènes pour le moins humoristiques, avec des personnages caricaturaux comme le maire ou le curé du village. Le dessin semi-réaliste de Christelle Galland est académique avec des personnages expressifs et des décors provençaux maîtrisés.


Couleur : Christelle Galland
Chronique sociale
29 septembre

Wajdi

Une famille traditionnelle accueille un enfant adoptif de dix ans, visiblement marqué par sa vie antérieure et la fuite de son pays d'origine. Nouveau diptyque sur un thème sensible par le duo Zidrou-Monin. Avec ce troisième album sur le thème de l'adoption, qui n'était pas vraiment attendu, Zidrou propose à nouveau un récit sur une expérience qui ne se déroule pas comme prévu, et les difficultés très humaines que rencontrent les protagonistes. Rien à voir avec les deux tomes précédents, ce nouveau diptyque démarre sur une toute autre famille, et un enfant tout à fait différent. Le scénariste utilise, cela dit, la même approche. Il met en scène la famille autour de son nouveau membre. Tous ces gens discutent gentiment des choses de la vie et bien entendu, la fin de l'album nous réserve une surprise. Pour ceux qui auront lu l'histoire précédente, l'effet de surprise est clairement passée. On sent même que des efforts sont faits pour nous faire patienter vers la deuxième moitié de l'album. La mécanique est la même, et c'est clairement une mauvaise idée de relire les tomes 1 et 2 avant d'attaquer celui-ci, sous peine de sentir un effet de répétition pas très agréable. Graphiquement, Arno Monin enveloppe tout cela de beaucoup de sensibilité. Il n'a pas son pareil pour dessiner les regards tristes des adultes déçus ou un peu perplexes. Le duo dessinateur-scénariste est parfait, la lecture est très fluide, et la tension vers une suite nécessaire est bien amenée. Pour ceux qui découvriraient ce duo d'auteurs, cet album pourra être une belle découverte. Ceux qui connaissent bien le travail de Zidrou resteront pour le coup un peu en attente, en lui faisant quand même confiance pour une suite originale.


Collection: Grand angle Couleur : Caroline Lee
Chronique sociale
Avril
28 avril

La Prière aux étoiles T1

Florence apprend qu’elle doit sa réussite d’actrice à un riche hériter qui souhaite l’épouser, mais elle ne l’aime pas. Adaptation BD d’une œuvre disparue de Pagnol.Cette œuvre de Marcel Pagnol vous est certainement inconnue et pour cause. Ce qui devait être une nouvelle trilogie au cinéma n’est jamais sortie en salle. En 1941, les allemands pressent Pagnol afin qu’il tourne des films de propagande. Refusant de collaborer, il vend ses studios de tournage et détruit les bobines du film qu’il est en train de réaliser à coups de hache. La prière aux étoiles ne verra donc jamais le jour en film. La collection Grand Angle va être la première à publier une version intégrale de cette œuvre perdue. Florence, une actrice qui pense avoir du succès, est en fait entretenue par un riche industriel qui l’aime. Ce dernier lui demande de renoncer à sa carrière et lui propose un mariage confortable. Florence préfère rester libre et partir avec un chanteur dont elle est tombée follement amoureuse. Dans cette nouvelle comédie romantique, on retrouve les thèmes chers au dramaturge provençal avec la passion amoureuse, la place des parents dans l’arrangement du mariage de leurs enfants, l’argent comme argument de séduction, etc. Cette adaptation BD restitue avec beaucoup de justesse certaines mœurs de l’époque et autres principes moraux. On n’échappe pas au traditionnel bar provençal, ses personnages hauts en couleurs et leurs dialogues savoureux. Le dessin réaliste est léché, très fin, avec un soin particulier apporté aux décors et aux costumes d’époque. Un premier opus bien plaisant au sein duquel la patte de Pagnol est reconnaissable.


Contes / Fééries
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