Bien qu'ayant renoncé à la maternité et au sexe, Sachiko est sous le choc quand on lui diagnostique une ménopause précoce. Un message d'espoir émouvant.Sachiko a renoncé à la maternité à contrecœur, au sexe à cause de la douleur et à parler avec son mari par honte. Et, cerise sur le gâteau, elle fait une ménopause précoce ! Avec tout cela, on pourrait craindre le pire pour elle, mais elle trouve au contraire le courage d'aller de l'avant en s'acceptant et en se trouvant un moyen de se sentir utile. Évidemment, d'autres épreuves se dressent sur sa route et tout n'est pas facile, mais le ton est résolument optimiste et encourageant. Ce témoignage, libérateur et sincère, est une véritable source d'émotions très fortes mais est plutôt délicatement mis en scène, ce qui accentue la tension générale. Un final bouleversant.
Sachiko devient une sans-emploi et contracte une maladie auto-immune. Toujours bouleversant.Sans suspense, ce n'est pas ici qu'elle va rentrer aisément. Cependant, ce n'est pas le plus gros problème auquel doit faire face la jeune femme. Au fil des années, elle développe en effet un terrible sentiment d'inutilité, une handicapante maladie auto-immune et un renoncement à la maternité. Ces terribles événements arrivent les uns après les autres mais le récit ne tombe pas dans le pathos. Les expressions et réactions des personnages sont suffisamment éloquentes pour provoquer une grande émotion et en dire long sur une société très réactionnaire. La lecture est certes éprouvante mais la force et la sincérité de l'auteur sont incroyablement touchantes, la rondeur du trait lui apporte une délicatesse supplémentaire et l'ensemble ne peut que prendre aux tripes. Tristement superbe.
Narumi Maruyama, intérimaire de 24 ans, est en réalité une extraterrestre qui tente de se faire passer pour une humaine. C’est une collègue qui va lui ouvrir les yeux sur sa condition. Une histoire émouvante.Une extraterrestre informe se fait passer pour une humaine dans le simple but de mener une existence simple et heureuse. Mais, loin d’être un récit léger, le scénario aborde à travers les questionnements de son personnage principal des sujets matures et difficiles : qu’est-ce que la normalité ? Comment savoir quel est notre rôle dans la société ? Quel est le sens de la vie ? Une femme doit-elle se sacrifier pour l’amour d’un homme ? Bien vite, on se rend compte que le côté informe de Narumi traduit ses moments de détresse et de solitude, et sa recherche de bonheur dénonce une société encore trop patriarcale, une déshumanisation du travail et une trop grande exclusion de ceux qui sont différents. L’histoire aborde ses sujets avec une facilité étonnante et, loin de critiquer avec acerbité, parvient à se montrer délicate et puissante à la fois. Les dessins, assez simples, sont colorés avec douceur et chaleur, les personnages sont expressifs, mais le découpage est très rigide. En tout cas, voilà une bonne lecture !
Incarcéré trois ans dans un établissement pénitentiaire d'Hokkaidô, Kazuichi Hanawa couche sur papier son expérience. Déroutant mais intéressant.C'est toujours intéressant et éprouvant lorsqu'un homme décide de nous raconter ses années passées en prison. Kazuichi Hanawa se livre ici à l'exercice et le résultat est surprenant. D'un côté, on a le droit à un descriptif terriblement vivant et détaillé de ce qui s'est déroulé ; de l'autre, l'attitude puérile des détenus et l'importance accordée aux plats servis laisse une impression de colonie de vacances. Ce contraste entre ces deux tonalités déstabilise car on ne s'attend pas à une telle tonalité, l'ambiance paraît un peu trop propre et polie, et les passages les plus difficiles sont plus évoqués qu'imagés. Les dessins, eux, bénéficient d'un trait fort et travaillé qui donne beaucoup d'allure à l'ensemble. A noter qu'il s'agit là d'une réédition (la première parution ayant été éditée par Ego Comme X) et que la traduction a été complètement revue ici. Une expérience à tester.
Sachiko commence à penser à la mort quand elle rencontre un homme sur Internet. Une descente aux enfers assez bouleversante.On s’y attendait, Sachiko sombre dans la dépression encore plus profondément. Désormais, en plus de fermer son cœur, elle se met à détruire son corps plus ou moins volontairement : perte d’appétit et de sommeil, pensées suicidaires, dépravation sexuelle... C’est une véritable descente aux enfers qui est dépeinte et, si le sexe est plus présent que dans les autres tomes, il n’y a rien de charmant car les partenaires sont glauques et déviants, le plaisir n’est pas de la partie et le désir non plus. Pour autant, cela est utile pour nous montrer tout le désespoir de la jeune femme et sa recherche de soutien. Cru et dur, le scénario s’attache à nous dépeindre avec réalisme la détresse de son personnage principal. Les dessins, qui manquent parfois de décors, savent rendre relativement supportables les scènes les plus difficiles. Encore une fois, c’est un récit difficile mais délicatement adapté en manga et on ne peut que s’en émouvoir. A suivre, sans l’ombre d’un doute.
Sachiko propose à Shin d’utiliser de l’huile. Hélas, si le jeune homme peut en rentrer un bout, cela implique de terribles souffrances. Une suite impactante.Terrible échec que l’huile corporelle : Shin parvient à rentrer un petit bout, mais Sachiko saigne, pleure et souffre. Bref, le couple en revient vite à la case départ. On suit alors la jeune femme dans sa vie professionnelle. Quel rapport ? Eh bien, elle doit affronter le regard de la société qui lui met la pression pour faire un enfant, sa solitude ne fait que s’accentuer et elle découvre avec colère comment son mari parvient à s’en sortir. Tout cela est extrêmement bien articulé, le côté vécu transparaît évidemment pour apporter le réalisme et les bonnes métaphores, et la psychologie est mise en avant avec justesse. On se laisse envahir par les émotions de Sachiko qui sont extrêmement bien communiquées. Les dessins sont certes un peu simples par moments, mais les personnages sont expressifs et les images sont bien choisies. Une suite choc !
Financier de renom, M. Bedford appartient à un groupe occulte qui vole le miroir d'un célèbre astrologue. Un thriller ésotérique plutôt bien fichu.Découvert avec Ryuko, Eldo Yoshimizu revient avec une nouvelle histoire mélangeant cette fois thriller et ésotérisme. L'intrigue, qui se déroule dans plusieurs pays, a été scénarisée par Benoist Simmat. Celui-ci nous livre un scénario assez classique dans le fond - une secte secrète veut entrer en contact avec un autre monde - et les personnages sont un peu caricaturaux (un vilain financier amateur de sciences occultes, une innocente étudiante...). Néanmoins, la narration est maîtrisée, l'action dynamise bien le tout et c'est relativement divertissant. On regrette toutefois quelques fautes d'orthographe et que certains dialogues ne soient pas traduits. Graphiquement, on adore la mise en scène cinématographique, les décors vertigineux et la beauté des personnages. Le style de l'auteur est toutefois un peu daté et ne plaira pas à tout le monde. Vous êtes prévenus.
C’est en entrant à l’université que Sachiko rencontre Shin avec qui elle file rapidement le parfait amour à un détail près : le sexe de Shin ne peut pas la pénétrer. Une autobiographie adaptée avec délicatesse.Cela commence comme une histoire banale avec deux étudiants qui tombent amoureux et sortent ensemble. Cependant, les choses sont nettement plus complexes que cela car le couple ne parvient pas à aller jusqu’à la pénétration vaginale. Et c’est de là que découlent toutes les questions : peut-on être heureux sans cet acte sexuel ? Faut-il absolument en passer par là pour être normal ? Et, bien entendu, il y a la pression qui pèse sur Sachiko qui est traumatisée par sa première expérience, culpabilise de ne pas pouvoir aller de l’avant et ne sait pas où trouver des conseils. Tout tourne autour de la sexualité, mais le scénario ne plonge pas dans le vulgaire pour autant ou dans l’exploration de certaines pratiques, c’est en réalité la dimension psychologique du sujet qui est évoquée. En plus des questions sur notre société et son rapport à la sexualité, le côté autobiographique du récit vient évidemment lui ajouter une touche plus émouvante et on ressent bien la sincérité de l’histoire. Quant aux dessins, ceux-ci savent éviter avec justesse le côté graveleux des scènes coquines en proposant des métaphores très efficaces. Le trait est parfois un peu grossier en ce qui concerne la silhouette des personnages, mais le rendu général est efficace. Un témoignage intéressant.
Deux extra-terrestres ayant l'apparence de jeunes hommes essaient d'observer et de recueillir un maximum d'informations sur la Terre et ses habitants en vue d'en faire la prochaine planète d'accueil de leur espèce. Un premier album réjouissant !
Dans un restaurant ouvert de minuit à l'aube, les clients vont et viennent, se confiant parfois au patron. Des histoires variées et différentes qui ne manqueront pas de vous faire devenir vous aussi un habitué de cette « cantine de minuit » !
Tourmenté par son envie de poursuivre l'entreprise familiale, Shigeji essaie également de ne pas laisser pour compte ses proches. Des personnages attachants et émouvants au cœur d'un second opus impressionnant de finesse et de maîtrise.
À la mort de ses parents, Shigeji reprend les affaires familiales et retourne vivre dans la maison de son enfance. Une chronique sociale subtile, drôle et touchante, adaptée d'un roman par l'auteur de Dragon Head : Minetarô Mochizuki.
Sans argent, sans travail et sans petite amie, Yoshio a pourtant un quotidien aussi drôle que pitoyable. Un premier tome absolument irrésistible où l'on découvre un des losers les plus terribles de la bande dessinée.