Red Sonja est une fabuleuse guerrière qui n’a peur de rien ni de personne, comme le montre cette série d’aventures. Un best of endiablé de la diablesse à l’épée qui réussit presque à faire oublier Conan. La collection rétro sur les aventures de la célèbre Red Sonja s’achève par ces récits qui balaient la période de 1975 à 1995. Ce retour en arrière montre à quel point les récits plus récents de la guerrière Hyrkankienne ont tout de même bien perdu en qualité avec les années. En effet, ici, un peu à l’image de son pendant masculin Conan, tout est centré sur l’aventure dans un milieu d’heroïc-fantasy hostile et ténébreux. Les mini-récits jouent sur le danger, les combats violents, la sorcellerie macabre et les actes de bravoure. Certains passages reviennent en plus largement sur le passé violent et sombre de Red Sonja et vous aurez même le droit à quelques récits aux idées insolites, comme Red Sonja qui apparaît sous 5 formes devant un magicien qui s’est trompé dans son invocation, un duel à mort avec des assassins de la Maison des Ombres, une rencontre improbable avec un ange, un casting très particulier pour devenir une nounou ! Évidemment, il manque la poésie de l’écriture si particulière de Robert E. Howard, pleine d’un lyrisme barbare et sauvage, mais il y a tout de même quelques beaux auteurs historiques comme Roy Thomas ou Franck Throne et cela se sent avec un style épique et flamboyant. Red Sonja n’a rien à envier à Conan le Barbare tant la furie rousse est pleine de courage et son caractère particulièrement ombrageux. Les différents dessinateurs constituent également une belle curiosité avec des styles très différents où l’on passe d’un graphisme macabre à la Creepshow pour céder la place au style élégant de John Buscema. Tout n’est pas du même niveau et cela se ressent sur la beauté même de Red Sonja, parfois totalement méconnaissable. Malgré tout, on aime revenir aux sources d’une guerrière incendiaire !
Abbey va devoir s’associer à un homme venu de nulle part pour affronter un danger sorti d’entre les morts. Un crossover complètement azimuté mais pourtant bien mené et ultra fun. On avait lu les Danger Girl en solo, en Chine, à la plage, en lien avec les GI-Joe ou contre les Hammer et pourtant, on n’était loin d’avoir tout vu. En témoigne ce tome qui annonce un affrontement des plus incongrus : les Danger Girl contre des zombies ! Alors franchement, de prime abord, on se dit que cette alliance serait un peu too much comme mélanger une pizza avec des frites ou un whisky avec du pastis ! Pourtant, passé ce moment d’étonnement, on se prend facilement au jeu. Et pour cause : associer Abbey Chase et Ash Williams, c’est de la dynamite en barre ! Andy Hartnell s’éclate complètement à mêler les deux univers et le tout s’orchestre parfaitement. Rendant hommage aux deux firmes avec des retours sur le passé respectif de chacun des personnages, il lâche la bride à son histoire qui part dans tous les sens à grands coups de fusil, de tronçonneuse, de membres déchiquetés et de cascades vertigineuses. L’action et le côté cool de ces personnages un peu barrés rendent le récit nerveux et distrayant au possible avec un humour potache pas désagréable. Cris Bolson réussit parfaitement le boulot en reprenant bien la beauté explosive des Danger Girl tout en apportant une touche de noirceur propre au Necronomicon. Un spectacle particulièrement jouissif avec en prime des couvertures à couper le souffle de Paul Renaud. Les Danger Girl aiment décidément les associations étranges...
Red Sonja doit faire face à un roi sanguinaire et dangereux mais cette aventure va lui rappeler un moment douloureux de son passé. Du vrai bon Red Sonja, barbare, épique et sanglant à souhait ! Gail Simone, dans sa préface, ne cache pas son amour pour le personnage Red Sonja et se dit fière d’écrire une de ses histoires. Cela se perçoit à la lecture de cet album. Plus passionnant et prenant que d’habitude, ce récit replonge la guerrière rousse là où elle devrait toujours être (loin des versions modernes qui la placent dans le monde d’aujourd’hui) : dans des périodes barbares et tumultueuses. C’est alors une histoire épique pleine de fureur et de sang qui se déploie avec des dialogues enflammés, des combats sanglants et des rebondissements malins. Si on oublie un peu la fin plutôt ratée à force de vouloir trop en faire dans le spectaculaire, ce comics rend parfaitement hommage à l’impitoyable Hyrkanienne. Red Sonja ne pense qu’à boire, jure sans arrêt, tue impitoyablement ses ennemis et déteste les sorciers. Cela vous rappelle quelqu’un ? Conan bien sûr ! Cette aventure ne manque pas de grandiloquence aussi grâce au dessin puissant et efficace de Walter Geovani. Les combats sont impressionnants, tout comme certains plans qui font de Red Sonja une héroïne remarquable. Dommage que les couleurs soient si criardes car le graphisme aurait mérité une meilleure mise en avant. La diablesse hyrkanienne est de retour !
Tarzan est le roi de la jungle et pourtant, il devra sans arrêt se mettre en danger pour sauver ceux qu’il aime. Une réédition qui sent l’amour du personnage mythique avec un dessin remarquable de Russ Manning.Graph Zeppelin continue ses rééditions de l’artiste Russ Manning sur Tarzan. Ce volume de plus de 300 pages réédite les adaptations des tout premiers romans d’Edgar Rice Burroughs, le créateur du roi de la jungle. Sept grandes histoires sont ainsi proposées avec, en plus, l’ajout pour chacune d’elle des précisions sur ce qui manque dans ces adaptations par rapport aux romans d’origine. Le scénariste Gaylord Du Bois adapte très fidèlement les romans avec des encadrés narratifs très littéraires et un style qui sent bon l’aventure. Une véritable mine d’or, donc, pour les fans du super héros de la jungle avec un slip léopard. D’autant qu’il y a des moments surprenants avec un Tarzan qui utilise des armes de guerre, qui rencontre des animaux préhistoriques ou qui mène des aventures avec son fils, qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Pourtant, les ficelles sont parfois usées, comme une liane qui serait abîmée par le temps. Ainsi, on voit sans arrêt les mêmes fins où Tarzan est libéré par ses amis animaux, quand il est capturé, par exemple. Certains passages sont également trop exotiques et flirtent le ridicule, mais témoignent d’une époque ancienne : imaginez Tarzan, l’homme sauvage par excellence qui apprend l’anglais seul et qui devient ensuite un riche propriétaire aux habits coloniaux... Cependant, le vrai spectacle est à voir du côté du graphisme de Manning. Prendre la succession de l’immense Burne Hogarth est tout sauf une sinécure et pourtant, la relève est bien assurée. Le trait est certes moins dynamique mais Manning ne fait pas dans l’exagération et offre des planches d’une élégance rare. Bien loin du musculeux et farouche Tarzan de Hogarth, celui de Manning est plein de noblesse. Les fans de Tarzan vont pouvoir pousser un long cri de plaisir devant cette belle réédition !
Les G.I. Joe doivent encore lutter contre une machination organisée par Cobra mais cette fois, ils ne sont pas seuls... Une rencontre ultra efficace qui vaut le détour si on aime les deux firmes. Un crossover qui réunit les Danger Girls et les G.I. Joe contre Cobra ? Étrange idée et pourtant, ces personnages populaires ont plusieurs points communs, en particulier celui de mener des missions explosives. Andy Hartnell, le scénariste attitré des Danger Girls, ne fait pas qu’exploiter la licence G.I. Joe et rend un bel hommage aux personnages animés des années 80. Il soigne ainsi particulièrement les effets d’annonce, les confrontations entre les personnages et l’arrivée de certaines vedettes et ça en jette terriblement. Imaginez Scarlett,Abbey Chase, général Hawk, la Baronne, Flint, le Commandeur, Snake-Eyes ou Storm Shadow réunis dans la même pièce et vous êtes sûrs d’avoir une ambiance électrique. C’est d’ailleurs presque tous les G.I.Joe et leurs ennemis légendaires qui sont la vedette de l’histoire, même si Abbey Chase va montrer tous ses talents d’espionne et de guerrière. La narration maîtrisée fait de cette rencontre un grand spectacle. Le graphisme survolté et ultra dynamique participe également à ce petit plaisir. Les combats dans toutes les positions, les explosions dans tous les sens et les tirs qui n’en finissent plus sont peut être un peu lassants à la longue mais on pouvait difficilement faire autrement dans un tel choc au sommet. Une histoire calibrée pour les fans et qui réussit parfaitement sa mission.
Thalia va faire une étrange rencontre qui l’amène à découvrir ce qui pourrait se cacher derrière la mort. Un comics original mais très opaque, voire obscur et donc peu accessible. On ne pourra pas dire que ça mord ! Euthanaute : en voilà un joli néologisme. Un euthanaute est une sorte de voyageur qui passe comme une frontière de la vie à un état proche de la mort. A partir de ce postulat, nous plongeons dans une bien étrange aventure où la secrétaire aux pompes funèbres Thalia explore cet entre-deux mondes très spécial. Cette réflexion sur la vie après la mort, le deuil et les croyances autour de toute cette thématique pourrait constituer une superbe histoire. Malheureusement, le récit se perd en circonvolutions complexes et insaisissables. Le côté tortueux de l’intrigue provoque une sorte de fascination mais il s’accompagne également d’une inévitable déception au fur et à mesure de la lecture. D’accord, le sujet de la mort est opaque mais doit-on pour autant en faire un magma qui n’a ni queue ni tête ? Pourtant, la jeune scénariste campe des personnages atypiques et qui lui ressemblent certainement : tatouages, piercings, cheveux colorés, drogue et rock n’roll... Le dessin de Nick Robles représente bien cet univers décalé, notamment avec quelques belles pages où le mystère et l’évanescence dominent. Malgré tout, on n’aura pas bien compris l’intérêt de ce comics. Mais peut-on comprendre ce qui se cache après la vie ?
Qui sont les personnages de Wonderland et comment ont-ils franchi le miroir ? Une version cauchemardesque à tous les niveaux d’Alice aux pays des merveilles : fuyez ce pays des horreurs ! La plongée horrifique dans le Wonderland version comics continue dans ce tome 4. Pour apporter un peu de sang neuf (car du sang dans cette série, il en coule à flot), Raven Gregory propose une suite de mini épisodes consacrés aux personnages qui peuplent son univers si spécial. Spécial car c’est la version très adulte et très gore de Lewis Caroll. On retrouvera donc le passé du Chapelier complètement fou, de Dogson, du scientifique Henry Allen, du chat machiavélique, des luttes sanglantes entre les reines, j’en passe et des pires... La série régulière était déjà difficile à avaler tant l’hémoglobine et le mauvais goût s’enchaînaient mais avec ces successions de saynètes trash et indigestes, on frôle l’immondice totale. Rien ne vous sera épargné : des suicides à répétition, des crânes ouverts où l’on voit la cervelle dépasser, un dépeçage en règle, des démembrements et autres décapitations et du sang qui gicle sans arrêt. Monstres, psychopathes, tueuses vénéneuses et animaux sanguinaires peuplent ce « horrorland » qui n’a plus rien à voir avec l’imaginaire de Caroll. Non content de tomber dans le macabre et le sordide gratuit, Gregory assassine certaines légendes comme celle de Bathory ou d’Arthur. Facile et racoleur, le dessin n’est pas plus réussi que le reste. On finit complètement dégoûté de tant de violences et de morbidité sans intérêt : un tome... horrible !
Kenton se bat toujours pour redorer l'image du Diem et obtenir le statut de chef. Une fin longue et plate : un grain de sable d'ennui à suffi pour gripper la machine ! La série Whitesand touche à sa fin avec ce tome trois. Le final est aussi plat et longuet que le tome précédent. Beaucoup de dialogues un peu creux, des scènes d'action peu nombreuses et peu spectaculaires et des personnages aussi peu vivifiants que le désert des Sables profonds de Kerla. On a la désagréable impression de lire un roman qui essaie désespérément de s'adapter au format BD. L'adaptation est mal exécutée et les tractations politiques interminables de Kenton sont aussi rébarbatives qu'une campagne présidentielle ! Les personnages ne sont guère plus attachants malgré la profusion de dialogues et tout se fait de façon mécanique et sans âme. Même la relation Kenton/ Khriss est sans saveur, alors qu'elle promettait à l'origine. La série a changé de dessinateur dans ce tome trois et Fritz Casas s'en sort avec les honneurs. La transition avec Julius Gopez est réussie car la différence ne saute pas trop aux yeux. Les décors sont certes souvent un peu vides et les hachures nombreuses du précédent artiste manquent un peu mais le visiuel est très vivant et dynamique. Malgré tout, Kenton n'obtiendra probablement pas le suffrage de tous ses lecteurs...
Red Sonja veut revenir dans son monde pour éliminer l’effrayant sorcier Kulan Gath. Une suite qui multiplie les actions à dix mille à l’heure, à l’image de Red Sonja « la tarée »! Red Sonja est aux États Unis et ça va secouer ! En effet, la guerrière incendiaire voit rouge et cette suite joue sans arrêt sur des actions toujours plus intenses et toujours plus spectaculaires. On a l’impression que Conan le Barbare a pris une machine à explorer le temps et se retrouve à notre époque mais ce Conan volcanique aurait coupé la tête de Terminator et pris sa place ! Car en effet, Red Sonja fait dans le bourrin total et tous azimuts. Qu’elle soit sur une grosse Harley ou sur une Lamborghini, sa grosse épée va faire voler des têtes. Mais que les amateurs de non violence se rassurent : on la verra dans toutes les positions pendant les combats. C’est la marque de fabrique de la série : beaucoup d’action, un peu de magie et de l’érotisme gentillet. L’histoire est malheureusement un peu sacrifiée et donnée en pâture au sorcier Kulan Gath. Malgré tout, on se laisse prendre tant bien que mal au jeu, notamment grâce au travail artistique de Carlos Gomez. Son dessin va à l’essentiel et on avait bien compris que de toute façon, l’essentiel c’était l’action ! Une deuxième mini histoire raconte comment Sonja s’est retrouvée dans notre monde... Comme un éléphant rouge dans un magasin de porcelaine !
Abbey Chase travaille seule désormais mais elle n’a pas ralenti pour autant ses activités, toutes plus dangereuses les unes que les autres. Un nouvel angle à la série qui reprend les mêmes ficelles détonantes. Les Danger Girls n’existent plus ! Pour renouveler la série, rien de tel qu’un coup de balai. Andy Hartnel relance l’intrigue après la dissolution du groupe et ce, en s’intéressant à l’une des filles membres : Abbey Chase. Une bonne idée qui se sent d’entrée de jeu en phase avec une narration inspirée et bien ficelée. On apprend beaucoup de détails sur le passé de la blonde acrobatique et les différentes parties constituent de bonnes aventures en soi. Tantôt Indiana Jones dans un pays exotique tantôt James Bond dans le feu de l’action en ville, Abbey était digne d’avoir un récit à elle toute seule. Qu’on ne s’y trompe pas cependant : les recettes sont les mêmes que la série mère et Hartnell est rompu à l’exercice. On trouvera donc des jolies filles un peu partout, des courses poursuites aux cascades complètement folles, des gadgets révolutionnaires et des scènes pétaradantes et explosives. C’est du grand spectacle caricaturé à l’extrême mais les fans y sont habitués et il faut le reconnaître : l’adrénaline qui coule dans les veines et dans les formes généreuses de Abbey est communicative. La fin relance en plus le projet Danger Girls de façon habile et promet une suite encore plus survitaminée. Nouvelle approche donc et nouveau dessinateur : Stephen Molnar n’a pas à rougir de ces prédécesseurs et s’inscrit dans la droite ligne de J. Scott Campbell (que l’on retrouve toujours pour les couvertures). C’est propre, dynamique et spectaculaire et les personnages sont charismatiques à commencer par l’espionne blonde. Un récit consacré à Abbey qui ne manque pas de piquant...
Pour sauver le Diem, Kenton va devoir utiliser la diplomatie et la ruse pour se trouver des alliés. Un tome bien moins emballant, qui nous perd à force de dialogues et de scènes longues et répétitives, à l'image de Kenton qui souffre de communication...
Voici une version du mythique vampire qui se veut fidèle à la version originale et qui réussit à cumuler qualités littéraires et beauté du visuel. Un très bel hommage, qui en fait une version gothique, au sens propre du terme.
Vampirella va faire du ménage à Big City car des dangereux criminels veulent s'emparer de la ville. Un déluge d'actions mais une histoire creuse au possible, malgré son univers steampunk attrayant.
Russ Manning est une légende des comics des années 60-70. Avec ce premier volume (290 pages au format à l'italienne) sur quatre prévus, on trouve la bagatelle de 650 strips quotidiens et 22 histoires dominicales, allant de 1967 à 1969. Épique !
Calie est hantée par le souvenir de son frère et par la culpabilité qu'elle ressent de l'avoir abandonné dans le Wonderland. Une version qui surfe vaguement sur l'œuvre de Lewis Caroll pour en faire un magma de kitsch et de mauvais goût.
Vampirella se retrouve projetée en Enfer. Elle va devoir faire un choix difficile : sauver l'endroit ou sauver sa mère ? Trois histoires aux scénarios un peu faiblards, voire un peu kitschs. Mais le dessin de Joe Jusko vaut à lui seul le coup d'œil.
Abbey va s'allier à un groupe de filles expertes en missions impossibles pour éliminer une organisation secrète détestable. Réédition d'une série folle, spectaculaire et explosive.
America est une agente des plus particulières qui n'a pas peur de souffrir et qui, au contraire, aime ça ! Une super-héroïne atypique (la première sado-maso !) pour un récit plutôt sympathique et original.
Red Sonja se retrouve propulsée dans le New York d'aujourd'hui. Une idée de départ intéressante qui ne donne lieu qu'à une histoire pleine d'actions et de gros plans sur les formes de la guerrière rousse...
Red Sonja revient sur Big City et compte bien s'amuser mais elle ne se doute pas qu'un dangereux scientifique mène des expériences inhumaines... Une suite décevante, sans âme ni intelligence, consacrée à un des personnages de la série : expérience ratée !
Des années après le passage d'Alice dans le pays des merveilles, sa fille Callie se rend à son tour dans ce monde sans règles et à la folie omniprésente. Une réinterprétation de l'oeuvre de Lewis Carroll assez moyenne.