Toland découvre petit à petit son homosexualité dans une société américaine où le sujet est particulièrement tabou. Une réédition d’un roman graphique prenant pour un bel hymne à la vie et à l’amour.Stuck rubber baby (« Le type à la capote collée ») est paru en 1995 et publié sous un titre plus édulcoré : Un monde de différences. Ce comics a reçu plusieurs prix donc le prix de la critique à Angoulême. Il faut dire que Howard Cruse propose un sacré roman graphique dans un volumineux et dense bouquin de plus de 200 pages. Rarement une œuvre n’aura aussi bien dépeint le destin de jeunes Américains dans les années 60. Toland et Ginger sont incroyables de vie tout comme la myriade de personnages qui les entourent. Le réalisme est poussé à l’extrême, alors que tout est pourtant fictif. Même la ville n’existe pas ! Au fil des pages, on assiste à de nombreuses anecdotes du quotidien dans le Sud de l’Amérique : la fête dans des bars gay, l’emménagement en colocation, la découverte amoureuse, l’engagement politique, les années étudiantes, et bien sûr le fond du sujet sur les discriminations contre les Noirs et les homosexuels, l’attitude agressive de la police, les exactions et les meurtres du Ku Klux Klan, la peur et l’ignorance face à l’homosexualité... Le ton reste toujours très juste et tout en retenue, avec une superbe réflexion sur les différences et la difficulté d’être homosexuel, qui plus est si on aime un Noir... Certaines scènes sont d’une force rare et le tout est tellement plaisant et réaliste qu’on s’attache très vite à ce récit. A cela s’ajoute un dessin noir et blanc de qualité avec une minutie étonnante dans les moindres détails et une science remarquable des hachures et des ombres. Cette sympathie que l’on ressent pour ce roman graphique et ses personnages est la plus belle revanche que pouvait espérer Howard Cruse devant un monde d’ignorance et d’intolérance.
Lucy rêve depuis toujours de maternité. Elle va vite se rendre compte que désirer un bébé est une chose... mais qu’en faire un en est une autre. S' il est vrai que la grossesse dure 9 mois, le combat pour devenir parent peut être long et douloureux.L'autrice new-yorkaise Lucy Knisley a plusieurs bandes dessinées à son actif, un travail souvent autobiographique. Cette fois, tel un journal intime, elle évoque la maternité dans toute sa complexité. On se souvient de ce fameux sketch de Florence Foresti sur la grossesse et la parentalité, qui ne montrent pas que les bons côtés. De même, elle dépeint l’envers du décors, les aspects moins glam et c’est le plus amusant parfois. La lecture est découpée en chapitres et comporte de nombreuses informations médicales et historiques. Elle reconnaît avoir fait de longues recherches pour son propre combat et ses écrits. Elle confie l’écriture de son accouchement à son mari. Son récit se différencie par les illustrations monochromes. Son trait est simple, mais l’objectif de son travail n’est pas le dessin. Le scénario est quant à lui précis et très instructif. En matière d’éducation, on entend tellement tout et n'importe quoi... De vraies astuces, certes, mais souvent de fausses informations qui, parfois, peuvent avoir des conséquences importantes. A l'ère des réseaux sociaux et d'Internet, le phénomène s'est amplifié. Ces outils peuvent quand même s'avérer un bon support d'entraide quand on vit certaines situations inconnues de notre entourage. La fausse-couche, par exemple, très courante et pourtant, un sujet encore tabou. Certains témoignages sont réconfortants et (re)donnent espoir. On peut souffrir de solitude et d’incompréhensions dans le parcours pour devenir parents, et beaucoup de personnes ignorent le combat mené parfois pendant de nombreuses années. Beaucoup de lectrices pourraient se retrouver dans cette lecture. Lucy Knisley nous présente une vision intimiste et sans filtre où elle place avec justesse des mots sur les maux.
Luke, un irlandais fasciné par les Etats-Unis, se lancé dans un défi fou de longer toute la côte Ouest en trek. Récit d’une expérience difficile peu mis en valeur par un dessin lapidaire.Americana est le carnet de route de Luke Healy qui a mis 147 jours pour réaliser une des randonnées les plus exigeantes des Etats-Unis. Sur les milliers de personnes qui s’y engagent tous les ans sur la PCT, en effet seulement une centaine iront à son terme. Luke Healy s’est lancé dans ce défi sans préparation physique particulière : il n’avait jusqu’alors jamais passé une nuit en tente. Résultat : dès les premiers kilomètres, Luke va être en difficulté. Ce récit autocentré est notamment une litanie de jérémiades : à plusieurs reprises Luke sera sur le point d’abandonner (il lâchera momentanément au km 725 mais reprendra la route après un court temps de réflexion). Malgré des problèmes de santé, un événement familial grave et une trouille bleue de se faire attaquer par un puma, il ne renoncera pas. Bien que Luke fasse l’essentiel des étapes en solitaire, il sera bien intégré à la communauté des marcheurs qui se sont fixé le même objectif. C’est essentiellement ces relations avec les autres randonneurs qui est source de satisfaction et de plaisir. Le découpage se fait en 6 chapitres correspondant à des points d’étapes. Ce journal de route est ponctué de longs textes où l’auteur évoque des souvenirs sur ses précédentes expériences, mais c’est également le moyen de restituer ce qu’il n’a pu mettre en image. Le graphisme en bichromie rose et bleu est pauvre et froid ce qui est assez regrettable. Même si c’est avant tout l’expérience humaine qui au cœur de cet album, Luke Healy n’illustre aucun des paysages de manière réaliste et élégante. Il ne suscite donc pas chez le lecteur l’envie de réaliser le même périple...
Nina, jeune femme de 27 ans, a trouvé l’homme de sa vie ou plutôt l’ours de sa vie, avec lequel elle va vivre une relation intense. Une réflexion très légère sur les préjugés à l’égard des couples peu conformistes.
Aj Dungo relate son idylle avec Kristen, une hawaïenne fan de surf, durant ses années de lutte contre le cancer qui lui sera fatal. Un hommage posthume à un grand amour, doublé d’une histoire du surf.
Créé par le génial Nikola Tesla, Atomic Robo est une machine sans expression physique mais dotée de réflexion et un d’un humour ravageur. Particulièrement efficace dans les combats et dans le cynisme, voilà un héros qui ne fait pas dans la dentelle…
Atomic Robo est de retour ! Cette fois, la machine créée par le génial Nikola Tesla se retrouve en pleine WWII, pendant le débarquement de Sicile. Ennemis et même des alliés vont lui donner du fil à retordre. Atomic Robo va-t-il mordre la poussière ?
Captain Death, alias la mort, part à la recherche des derniers humains qui ont échappé de justesse à l’extermination. Une erreur de sa part, qu’elle est décidée à rectifier. Une aventure fantastique (funeste) rondement menée.
Après l'invasion des vampires, la Terre a été abandonnée par les humains. Poli Lehan avec son armure invincible doit annihiler toute forme de vie hostile. Mais les choses ne sont pas si simples au fil de ce comics de SF particulièrement original !
La planète a été ravagée par une invasion d'Orcs et ses cieux sont désormais gouvernés par des Dragons. Même si l'effet de surprise n'est plus, la série reste agréable, tournée résolument vers l'action et remarquablement dessinée.
Cette fois, ce sont des orcs et des dragons qui ont détruit le monde, sans même parler d'un culte satanique qui sévit ! Avec un pitch aussi... drôle et dénué de toute originalité, on peut s'attendre au pire, mais c'est une bonne série-B !
Les shargs (des crustacés géants venus de l’espace) sont bel et bien de retour et ils pondent ! Heureusement, Stanford et ses potes pilotent de mieux en mieux leurs robots géants pour sauver la planète. Suite d’une aventure classique des kaijus.
L’OrcTsar recherche un orc avec « Qu’un Œil », capable de lui dénicher le gangagronche. Un « carnage » visuel gore et gluant, besogné d’un million de détails cornus, au sein d’une civilisation orc punk et hargneuse.
Le psychologue pour Intelligence Artificielle, Magnus, est appelé pour traquer un criminel robot. Une fiction policière futuriste haletante qui poursuit la belle entrée en matière de Paperback, la nouvelle collection Comics de Casterman.
Un jeune balayeur est choisi par un robot géant pour devenir son pilote, alors qu'il n'a même pas suivi les cours de la Mech Academy. Ensemble, ils vont lutter contre les extraterrestres. Combats de méchas et parcours initiatique : de la SF jeunesse.
Hilda a rejoint les scouts et cherche à obtenir le plus de badges possibles quand un gigantesque chien noir vient semer le désordre dans les nuits de Trollbourg. Une très belle aventure pour les enfants de tous âges.
Un auteur de BD en manque d'inspiration depuis trop longtemps retrouve celle-ci par le biais d'une obscure bande dessinée néo-zélandaise. Une chronique teintée de fantastique, agréable à suivre mais loin d'être très innovante.
Un thème fort et un récit particulièrement saisissant. Un chef d’œuvre militant contre le racisme, plein de profondeur et d’intelligence, qui ne s’intéresse qu’à une chose : l’humain. Magnifique !
Un frère et une soeur vivent leur adolescence en conversant avec des insectes ou des sorciers imaginaires. Une fable étrange et sombre au coeur de la campagne américaine, un album très littéraire acclamé par la critique US.
En nous livrant ses impressions d'une tournée européenne sous forme de marathon, entrecoupée d'un séjour au Maroc, Craig Thompson abat un boulot impressionnant mais forcement intimiste, voire auto centré. A réserver aux fans.
Lorsque son papa disparaît sans laisser de traces, Violette et ses deux amis se lancent à sa recherche, quitte à explorer l'univers tout entier ! Une aventure spatiale grand public inspirée et parfaitement exécutée.
Dans le futur, Guy Montag, en charge de brûler les livres désormais interdits, en conserve un afin de découvrir les raisons d'un tel crime. Une adaptation du roman de Ray Bradbury, très réussie.
Dans une Angleterre en proie à une terrible vague de morts-vivants, Mr Bennet tente de protéger ses filles et de leur trouver un bon parti pour le mariage. Adapté du roman parodique, une adaptation joliment illustrée... mais un brin ennuyante !
Chronique authentique d’une femme enceinte de 7 mois, qui perdit son époux dans les attentats du 11 septembre. Un « graphic-novel » bouleversant, mais un peu longuet quant aux séquelles du traumatisme…