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Prochain niveau: 2 EXP

Delcourt

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Août
31 août

La perfection du cercle

Un savant chinois propose à un roi d’utiliser sa puissante armée pour calculer le cercle parfait, qui déterminera assurément le secret de la vie éternelle. Récit d’une supercherie scientifique dans le passé, adaptée d’un futur de Liu Cixin.C’est une première curiosité dans cette série consacrée aux adaptations indépendantes en BD des romans de science-fiction de Liu Cixin. En effet, pour la première fois, un « Futur » de Liu Cixin se déroule dans le passé. A la manœuvre en auteur complet, Xavier Besse renoue avec son penchant pour la culture asiatique. La problématique de ce récit se déroule dans un puissant royaume chinois, à une époque globalement médiévale, durant laquelle les territoires de l’Empire du Milieu guerroyaient les uns contre les autres. Un savant propose à un roi d’utiliser sa puissante et disciplinée armée en tant qu’outil, afin de calculer, par de majestueux mouvements de terrain, jusqu’à 100 000 décimales du nombre Pi, à la recherche du cercle parfait. A partir du postulat de cette trouvaille, il affirme que se trouve le secret de la vie éternelle. L’ambition est, au fond, évidemment fumeuse, mais Besse adapte. Dans sa mise en scène, l’auteur alterne ainsi les palabres de personnages en tenues d’époque (amples robes, postures martiales, guerriers harnachés d’après une sérieuse documentation…) et les vastes mouvements de troupes dans les plaines (à partir de minis soldats dupliqués et démultipliés numériquement). Selon le concept de la collection, un panorama central se déplie en triptyque pour montrer l’étendue de ce projet humain démentiel. Là où le « futur » apparait, c’est lorsqu’on comprend qu’il s’agit ni plus ni moins d’une première approche du calcul numérique, qui sera ensuite concrétisé mécaniquement par Pascal avec sa machine à calculer, puis par Alan Turing lorsqu’il posa les bases du premier ordinateur et de l’informatique. Le récit se laisse découvrir avec curiosité, même s’il cède à une supercherie : les mouvements de troupes vont jusqu’à « dessiner » sur le terrain les circonvolutions organisées d'un circuit intégré d’une carte-mère d’ordinateur. Une théorie décidément bien fumeuse. Mais déjà, donc, les « objets » informatiques étaient fabriqués en Chine…


Collection: Neopolis Illustration : Xavier Besse | Couleur : Xavier Besse
Science-Fiction
24 août

Brouhaha

Des gens discutent, en diverses situations sociales contemporaines. Un recueil de gags convenus à l’humour (parfois un peu trop) décalé.Les deux premiers gags de ce recueil donnent le ton d’un ouvrage centré sur les interactions sociales et les discussions. Une situation unique y est dessinée et répliquée à l’identique dans chacune des autres cases du gaufrier, avec juste les phylactères et leurs contenus qui changent. Le trait est stylisé, peu esthétique et hésitant, complété d’une colorisation en aplats, généralement avec une économie de décors. La famille, les amis, le boulot, le couple, les contacts commerciaux… Arthur Levrard diversifie tout type de situations courantes. L’objectif de l’auteur, pour qui il s’agit de la première BD, est de déclencher chez le lecteur le « Ha ha » qui se trouve à la fin de Brouhaha, si possible au terme d’un flot de blablas entre jeunes gens urbains et contemporains. L’intention offre donc un vaste terrain de jeu, qui converge ici plutôt vers le registre de l’humour de deuxième, voire de troisième degré… voire de degré non identifié, étant donnés quelques flops. A trop chercher le décalage comique, l’auteur (et son éditeur) y aurai(en)t gagné à édulcorer quelques gags qui peinent à rendre explicites leurs ressorts. A l’image de la toute première situation auto-promotionnelle (voir résumé), l’ouvrage donne aussi peut-être le sentiment d’un léger défaut d’humilité. Cette première œuvre surfe sur des intentions narratives et des moyens graphiques un peu trop convenus pour se démarquer.


Collection: Pataquès Scénario : Arthur Levrard | Illustration : Arthur Levrard | Couleur : Arthur Levrard
Chronique sociale
Juin
15 juin

Lucien

La vie de Lucien, balayeur de parc, est réglée comme une horloge suisse. Il ne laisse aucun villageois indifférent. Paul va tout faire pour devenir son ami, malgré les moqueries à son égard. Leur amitié résistera-t-elle à l'épreuve du temps ?Stéphane Sénégas a délaissé sa série Anuki le temps de se consacrer à ce one-shot graphique sobrement intitulé Lucien, doux patronyme affublé au protagoniste principal de ce beau roman graphique. On ne ressort pas indemne de ces 250 pages en noir et blanc. Le récit oscille entre poème et phénomènes de société où l'amitié, la fidélité et la confiance flirtent avec les pans les plus sombres de l'existence. Le scénario de Guillaume Carayol est aussi subtil que le trait de Sénégas, tantôt léger, tantôt lourd. La traversée de ce récit est parsemée de rebondissements en tout genre qui emmènent le lecteur dans une bourrasque de sentiments où se mêlent affection, tendresse, rage et colère. L'amitié naissante entre Lucien et Paul est mise à l'épreuve du temps, mais aussi à celle des interprétations et des préjugés. A ce titre, Guillaume Carayol évite d'être suggestif et laisse l'imaginaire du lecteur l'emporter au fil des pages. Le coup de crayon de Sénégas n'est pas sans rappeler celui de Manu Larcenet dans Blast. Le dessinateur joue très habilement avec les différentes textures de noir et de gris pour dépeindre avec une extrême justesse les décors et l'atmosphère dans laquelle se déroule cette très belle histoire. Celle-ci se découpe en deux parties. Et tout au long de l'œuvre, Lucien apparaît sous des visages qu'on ne lui aurait sans doute jamais prêtés. Voilà une bande dessinée particulièrement captivante !


Collection: Mirages Illustration : Stéphane Sénégas | Couleur : Stéphane Sénégas | Scénario : Guillaume Carayol
Chronique sociale
8 juin

Nourrir l'humanité

Dans un avenir proche, alors que l’humanité est forcée d’accueillir des colons d’une autre planète, un tueur mafieux reçoit un étrange contrat sur la tête de trois quidams sans intérêt. Une réflexion d’anticipation sur le pouvoir insoupçonné de l’argent.Avec ses récits de science-fiction à la fois très imaginatifs et inspirés par des questions de fond, l’écrivain Liu Cixin est devenu en quelques années l’un des tous meilleurs du registre – et pas qu’en Chine ! Il a une propension folle à nous immerger dans des défis du futur qui font sacrément écho à notre humanité d’aujourd’hui. Et c’est encore le cas avec Nourrir l’humanité, ici adapté en BD avec un brillant savoir-faire narratif par Sylvain Runberg. Ne vous attardez pas sur ce détail de série Z qui convoque les aliens à entrer en contact avec la Terre, pour lui annoncer sa colonisation par une tierce espèce humanoïde. On ne voit jamais ces extraterrestres, ils ne sont qu’un prétexte pour nous pousser dans les retranchements de nos fondamentaux sociaux, dont ici… le fric. Le héros Hua Tang est un tueur indépendant, récemment affranchi de ses accointances mafieuses. Or une coalition de gens puissants le paie une coquette somme pour exécuter un triple contrat pour le moins étrange : buter trois personnes sans intérêt. Pourquoi elles ? Quel danger représentent-elles ? Pourquoi Hua est-il arcbouté sur un tarif modeste, alors qu’on lui offre plus ? Plus généralement, qu’est-ce que ça signifie, une « juste somme » ? Et combien faudrait-il d’argent à chaque individu du monde pour éteindre en lui/elle toute soif de richesse ? Et sans doute bien d’autres moteurs sociaux… Les ressorts utiles à faire émerger ces questions sont certes parfois un peu excessifs. Ils ont toutefois le mérite de chatouiller de vraies fibres philosophiques et sociales. Et Runberg a le privilège de pouvoir s’appuyer sur les talents graphiques de Miki Montllo, avec lequel il a déjà fourni une autre saga de SF en 4 tomes, Warship Jolly Roger. Son dessin semi-réaliste est du même tonneau : abouti, vertigineux, dynamique, ambiancé, contrasté, en tout point parfait pour ce one-shot d’anticipation à la fois explosif et riche de sens.


Collection: Neopolis Couleur : Miki Montllo
Science-Fiction
Mai
Mars
Juin
Mai
11 mai

Projet Nightfall

Peter Mennigen et Ingo Römling clôturent de main de maître une enquête dans un univers steampunk prenant !Et voilà ! Après deux premiers tomes palpitants dans le Londres de l’ère victorienne, à combattre des savants fous et des hommes mécaniques à la force destructrice, Malcolm Max et Charisma se retrouvent dans Projet Nightfall pour un épilogue basé sur l’action. En effet, le scénariste Peter Mennigen a tenu à terminer son histoire tambour battant avec pas mal de combats et de touches humoristiques en prime ! Qui plus est, Menningen a opté pour un récit plutôt énergique avec pas mal de références à des personnages historiques et des inventions réelles d’antan. Le lecteur se trouve donc au cœur d’un univers steampunk bien ficelé où la fiction se mêle à la réalité historique. C’est plutôt bien amené et percutant ! Du côté des dessins, Ingo Römling continue sur la lancée des deux tomes précédents et délivre des illustrations plaisantes et bien agencées. De plus, les couleurs permettent de donner un petit côté chaleureux à l’ensemble et de parfois trancher avec la rugosité de l’époque victorienne. En fin de comptes, ce troisième et dernier tome du cycle des enquêtes de Malcolm Max et de Charisma clôt parfaitement le récit centré sur les hommes mécaniques. Peter Mennigen et Ingo Römling délivrent une aventure haletante bien menée dans un univers steampunk à la sauce victorienne. Alors, un quatrième tome pour bientôt ?


Collection: Conquistador Couleur : Ingo Romling
Thriller
Avril
6 avril

Opération Gorgone

Travis est en mission vers une zone de conflit pour récupérer, officieusement, la première forme de vie avancée découverte dans l'univers. Une suite un peu confuse qui clôt un nouveau cycle de la série, pour, on l'espère repartir de plus belle !Ce 16ème tome met fin au cycle entamé avec Europe, le 14ème opus de la série. Au fil des albums, le monde de Travis s'est sacrément enrichi, d'autant plus qu'il s’entremêle, même si cela reste de façon subtile, avec l'univers des 18 numéros de Carmen Mc Callum, autre série de science fiction à succès de Fred Duval. Les personnages et les organisations dont il est question sont donc nombreux, et on a tendance, avec cette suite, à s'y perdre un peu, entre la mission de Travis, commanditée par l'Europe, l'ONU, la milice des sociétés minières, Raaj Kapoor et sa bande, les EGM qui ne sont pas tous du même bord... Le dessin de Christophe Quet et la mise en couleur de Pierre Schelle, aident heureusement à s'y retrouver un peu, car son équipement et ses tenues sont bien spécifiques. Mais il en reste tout de même une légère sensation de confusion. Confusion qui est cependant à l'image de la situation mise en scène par les auteurs. On peut aussi regretter que certains détails du dessin lui même ne semblent pas aboutis (page 9 par exemple, avec un personnage qui se retrouve affublé d'une drôle de tête). Dommage, car on finit l'album sans être sûr de qui a fait quoi au final, et donc, avec une légère frustration. Une relecture s'impose, et avec un peu de concentration pour classer les intervenants, les choses sont plus claires, mais le mal est fait. Espérons que la suite renouera avec la fluidité légendaire de cette série qui reste une des meilleurs du genre !


Collection: Neopolis
Science-Fiction
Mai
11 mai

Plus morte que morte

Après avoir mis à terre la cheffe du clan du Sistre, le clan du Coucal passe à la vitesse supérieure pour prendre le contrôle de la ville. Une seconde partie de second arc efficace, qui étend encore davantage l’univers des 5 terres.Pour lancer le second cycle de leur série, le trio Lewelyn (Andoryss, David Chauvel et Wong) nous proposait de suivre le retour de plusieurs personnages dans la ville d’Alysandra. Tout d’abord, la princesse Keona revenant de plusieurs années de captivité à Angleon ; ensuite Alissa sortant de prison après cinq années derrière les barreaux ; et enfin la juge Ostrae de retour dans sa ville natale avec son mari prenant ses fonctions de commissaire. On poursuit ainsi les aventures de ces trois protagonistes dans cette seconde partie, même si l’intrigue est davantage centrée sur Alissa et son clan, se confrontant à un clan rival qui compte bien prendre le contrôle des quartiers à leurs dépens. Mais ce n’est pas tout. Pour coller aux principes extrêmement plaisants de la série, on suit également pléthores d’autres intrigues. Comme celle des deux jeunes architectes perdues en pleine jungle, les mésaventures de Kauri dans la tribu des Kikanaro, mais aussi Thori dans sa recherche d’un travail complémentaire qui lui permettra de payer le médicament dont son fils a besoin pour se soigner d’une maladie héréditaire. Bref c’est toujours aussi riche et plaisant, même si l’ensemble semble moins intense que le premier cycle se déroulant sur la terre des fauves. La mise en images est toujours assurée par un autre trio efficace composés de Didier Poli (direction artistique), Jérôme Lereculey (dessin) et Dimitris Martinos (couleur). La beauté de l’univers du Japon féodal, l’alternance entre rage et douceur des différents primates, l’intensité des expressions, rien ne manque pour rendre l’histoire encore plus immersive. On ne le dira jamais assez, cette série est géniale !


Collection: Terres de Légendes
Fantasy
Avril
13 avril

Seizième printemps

Cette petite merveille jeunesse nous plonge dans un univers aux illustrations aquarellées tendres, mais au récit profond, qui aborde avec modernité et habileté des sujets forts de société.L'autrice coréenne Yunbo a déjà publié un premier album de bande dessinée, Je ne suis pas d'ici. Dans ce nouveau titre, adressé aux enfants à partir de 10 ans (et sans limite d'âge ensuite !), nous découvrons un univers doux en apparence, mais qui s'avère être bien plus profond que ce qu'il peut laisser transparaître. A première vue, on se dit : quelle jolie couverture, pour une BD pour enfant toute mignonne. Nous sommes vite surpris dans notre lecture, touchés par l'histoire de cette petite renarde perdue. Et l'émotion prend le dessus. Nous allons suivre ici la petite Yeowoo, de ses cinq ans jusqu'à, comme l'indique le titre, ses seize ans. Un long chemin, au cours duquel elle va traverser des épreuves douloureuses. Elle sera abandonnée par ses parents, ne ressentira pas suffisamment l'amour et l'attention que lui portera sa famille d'accueil. Elle va se sentir exclue, différente et va développer de la colère et un rejet des adultes. Et puis, un jour, elle fera la connaissance de Paulette, une poule en tout point différente de Yeowoo. Et pourtant, ces différences pourraient bien les rapprocher et créer un lien fort et unique. La narration est très bien menée, chapitrée et rythmée par les fleurs du printemps, qui nous feront comprendre un changement, l'éclosion progressive d'une nouvelle Yeowoo. L'autrice parle de divorce, d'abandon, de difficulté à trouver sa place en société, quel que soit son âge. Mais aussi de rejet, de solitude et d'espoir. Graphiquement, chaque personnage aura une couleur qui lui est assignée, ce qui permet d'identifier facilement qui énonce les propos. La douceur de l'aquarelle, et le grand format à l'italienne, viennent sublimer le scénario de cette pépite.


Collection: Jeunesse Scénario : Yunbo | Illustration : Yunbo | Couleur : Yunbo
Contes / Fééries
Mai
4 mai

Les Trois Lois du monde

Un humble professeur de campagne insiste sur l’apprentissage des trois lois fondamentales de Newton. Une leçon qui s’avèrera immensément utile. 3ème adaptation d’un roman de Liu Cixin, avec une incroyable guerre cosmique à la clé.Dans cette nouvelle collection de Delcourt, les œuvres hétéroclites et incroyables du romancier de science-fiction Liu Cixin sont en train d’être toutes adaptées en bande dessinée. Sur ce troisième opus, c’est son compatriote Zhang Xiaoyu qui s’y colle. Et qui met en place deux fil narratifs distincts alternés, pour lesquels on peine initialement à voir le rapport de cause à effet. Celui-ci sera le dénouement explicatif du titre… à la fin. Et cette mécanique narrative se révèle légèrement laborieuse, au regard des moyens imaginaires mis en œuvres pour y parvenir. Car dans un premier temps, on découvre la plus grosse guerre galactique qu’on puisse imaginer, entre deux espèces extraterrestres. Plus vaste que celle des Technopères, plus puissante que dans les Méta-barons, plus destructrice que celle que se livrent les émanants et les largans dans Crusaders. Imaginez : pour satisfaire à leurs fins belliqueuses, les aliens « rasent » littéralement des galaxies entières, comme nous autres humains le faisons, par exemple, avec des colonies de fourmilières pour implanter un stade de foot. Cette mise en perspective relative de notre comportement « humain » est sans doute ce qu’on retient de plus pertinent de cette adaptation. Le dessin donne la pleine mesure aux concepts martiaux démentiels, avec de belles vues stellaires, de fastueuses batailles cosmiques, mais aussi une expressivité beaucoup plus émotionnelle (voire excessive) auprès d’une communauté ultra rurale chinoise.


Collection: Neopolis Illustration : Zhang Xiaoyu
Science-Fiction
Mars
Mai
4 mai

Pour que respire le désert

Insouciante du réchauffement climatique en cours, Yuan invente un procédé révolutionnaire d’irrigation en jouant avec… des bulles de savon. Seconde adaptation d’un roman de Liu Cixin, avec un message surprenant : innovez en vous amusant.Après avoir fait migrer la planète Terre vers Proxima du Centaure (dans La terre vagabonde), le romancier chinois de science-fiction Liu Cixin revient à une problématique plus proche de nos préoccupations actuelles, dans cette seconde adaptation d’un de ses romans. En effet, le contexte est cette fois quasiment celui de notre présent : le réchauffement climatique provoque des sécheresses qui obligent les hommes à abandonner une ville géante. La part d’anticipation se situe dans la capacité d’innovation d’une jeune chinoise, qui invente un système d’irrigation à l’aide de bulles de savon. Tout con ? Improbable ? L’avenir seul le dira (peut-être). Impeccablement rythmée, ce second tome est cependant aussi nettement moins riche en termes de concepts inventifs de SF que le tome 1. La narration séquentielle de Valérie Mangin se traduit en plusieurs tranches de vie de la fillette, séparées par des ellipses, façon biographie d’une inventrice fictive. On la découvre bébé, fillette, ado, jeune femme, puis scientifique éprouvée. A chaque âge, elle est totalement gaga d’un phénomène aussi superficiel qu’une bulle de savon. Outre les développements de son innovation, ce one-shot insiste sur la capacité d’insouciance de Yuan. Comment peut-elle donc chercher en permanence à s’amuser en période de désastre écologique, et parvenir contre attente par ce biais à trouver une solution !? En somme, une sorte de message de fond en contre-pied au discours global actuel se détache : faut-il nécessairement céder au pessimisme ou à l’alarmisme pour œuvrer en faveur de l’environnement ? Flipper ne sert à rien si on ne fait rien. Le dessin de Steven Dupré est – comme toujours – un modèle de rigueur, de cadrage et de découpage. A signaler, comme ce fut le cas au sein du premier one-shot, une planche méga-ultra panoramique se décline en un feuillet à déplier. Il semble que la série soit amenée à systématiser ce principe.


Collection: Neopolis
Science-Fiction
Avril
6 avril

Décembre 1993 - Août 1995

Suite du journal intime impudique, sincère et bouleversant d'un jeune homosexuel ultra sensible, dans la France des années 90. Réédition enrichie de ce qui ressemble à « la plus grande œuvre autobiographique de la BD ».Ce volume, le plus épais des deux rééditions par Delcourt, couvre la période Décembre 1993 - Août 1995 (il y a presque 30 ans !). A l'époque de sa première édition (1999), Fabrice Neaud, en marge de bien d’autres auteurs (dont David B.) a inventé une forme nouvelle de narration autobiographique en BD, lui insufflant une dimension littéraire novatrice. Avec des mots simples mais réfléchis, et une très grande liberté de ton appuyée par des références érudites, Neaud réussit à nous emmener très loin dans la réflexion sans jamais prendre la tête, entre philosophie et introspection, faisant partager sa détresse avec sincérité : il se dépeint en homme à la fragilité touchante, sorte de loser magnifique. Ce qu’il n’a pu exprimer trouve ici un exutoire littéraire et graphique dont l’ambition est de formuler l’ineffable, le malheur et la douleur, pour les sublimer. Entre essai et confession, son trait réaliste en noir et blanc, très pur et fin, glisse alors lentement vers des allégories aux accents métaphysiques (voir celle magnifique où Fabrice, recouvert de feuilles, s’envole et disparait, vers les noumènes ?). Mais Fabrice Neaud est aussi un portraitiste virtuose, capable de reproduire à l’identique des visages qui dévisagent le lecteur, pour le renvoyer à un étonnant statut de « voyeur-vu », manière pour lui de nous prendre à témoin et de fixer son ressenti par des images confondantes de vérité. Qui d'ailleurs lui ont valu pas mal de polémiques et d’ennuis judiciaires, notamment autour de la question du droit à l’image, objet de crispations. Au final, son œuvre fondatrice, ambitieuse et marquante de l’histoire de la BD traverse les époques sans jamais perdre de sa force. Aveu d’impuissance ou redoutable témoignage de vitalité créatrice, quête identitaire désespérée ou portrait au vitriol d’une France de fin de siècle, le Journal est une œuvre à hauteur d’homme, qu'il faut prendre le temps d'apprécier et de comprendre.


Illustration : Fabrice Neaud
Chronique sociale
Mars
9 mars

Chapeaux melons et hordes de Huns

Bey et Héra dans le Japon de la fin du XIXème, Penn et Bloch à la recherche d’un groupe enlevé au Moyen-Âge par les Huns et Kostais dans l’Angleterre Victorienne : les Chronosquads sont sur tous les fronts. Un nouveau tome excellent. Les albums de Chronosquad ne font pas que nous emporter au bout du monde, ils nous transportent aussi dans des époques inédites. Et l’inverse. Dans ce nouveau tome, le lecteur voyage dans le Japon de la fin du XIXème siècle, dans l’Angleterre des années 30, à Constantinople au Vème siècle… L’idée est magique et terrifiante à la fois. La machine à remonter le temps fait rêver depuis longtemps, et encore plus depuis que la technologie nous a ouvert quelques portes. Mais Giorgio Albertini ne fait pas que nous raconter une belle histoire d’aventure. Il nous rappelle à tous la triste capacité de l’être humain à tout marchander, tout monétiser. Le voyage dans le temps devient une écœurante machine à engraisser des holdings sans scrupules, des milliardaires mégalomanes sans aucune attention pour les écosystèmes ni l’Histoire. Tout peut se retrouver bouleversé par l’être humain et sa soif inextinguible de richesses. Au milieu d’enjeux et de pouvoirs qui les dépassent, les Chronosquads sont les derniers chevaliers de la Raison. On n’arrive pas à imaginer qu’ils pourraient finalement triompher. La narration est toujours passionnante, même si elle nécessite une vraie concentration, avec des aventures coupées de publicités vantant les mérites de Neworld. Les dialogues sont souvent drôles, bien rythmés, bien traduits par Hélène Dauniol-Remaud. Le dessin de Grégory Panaccione est toujours très beau. Sa ligne claire alterne des cases riches au trait fin pour des paysages de toute beauté avec des cases où les dessins sont posés sur des aplats, ou les décors sont juste évoqués par des coups de pinceau. Son encrage à l’aquarelle est à la fois beau est efficace. Le duo ne s’essouffle pas, pas plus que cette série toujours agréable à suivre.


Couleur : Grégory Panaccione
Science-Fiction
23 mars

Terre vagabonde

Pour éviter d’être pulvérisée par l’explosion du soleil, l’humanité propulse la Terre vers une autre étoile viable. Un voyage de 2500 ans débute… Sera-t-il couronné de succès ? Adaptation d’un vertigineux roman de SF de Liu Cixin, par un duo expérimenté.C’est une certitude scientifique : notre soleil va mourir. A court d’hydrogène, il va devenir une géante rouge et à ce moment-là, il engloutira la Terre… et on va tous creveeeer ! Ne paniquez pas, respirez. Vous avez encore le temps de voir venir : ça se déroulera dans 4 ou 5 milliards d’années. Le romancier chinois Liu Cixin a anticipé la chose, à travers son roman de science-fiction La Terre vagabonde. Et le duo Christophe Bec et Stefano Raffaele lui ont emboîté le pas en l’adaptant en bande dessinée, inaugurant de la sorte la nouvelle collection de Delcourt, Les futurs de Liu Cixin. La période futuriste que nous donnent à voir les auteurs n’est pas trop azimutée. L’humanité a évidemment fait quelques sauts technologiques, mais les humains nous ressemblent carrément, avec des villes, des véhicules et même des avions proches des nôtres. Le récit débute dans le vif du sujet : une solution technique a déjà été anticipée pour arrêter la rotation de la Terre et la conduire vers un autre soleil ! Le projet consiste à l’éloigner de l’explosion d’hélium à venir, et de la diriger au sens propre à travers le cosmos, comme s’il s’agissait d’un vaisseau, grâce à des milliers de « réacteurs à plasma » disposés à sa surface. Evidemment, Proxima du Centaure étant un peu loin (1,3 années-lumière), le voyage prendra 2500 ans. Ce sont toutes les étapes de ce voyage incroyable, leurs petites causes et leurs grandes conséquences, qui sont minutieusement racontées ici. Si on suit cela à travers la destinée d’un humain asiatique, l’album de 130 pages est relativement détaché de sa personnalité pour se consacrer essentiellement et froidement à la vulgarisation astronomique et technique. Les amateurs de SF seront tout de même ravis par cette projection d’un futur potentiellement probable, d’autant plus que les vues de Raffaele sont régulièrement vertigineuses de catastrophisme, de désolation ou de gigantisme. A plusieurs reprise, les auteurs concèdent des cases géantes ultra-panoramiques, qui se déplient pour former des vues jusqu’à 60 cm de large.


Science-Fiction
9 mars

Survivre aujourd'hui

Hyacinthe de Cavalière ne sais pas quoi faire de son Donjon. Convoité par les voleurs, les assassins, les duchés voisins, le nouveau foyer de la Chemise de la nuit va devoir être défendu. Un bon épisode qui montre l’arrivée de plusieurs héros de la série.Potron-Minet est de retour et en soit, c’est un évènement, puisque cette partie du Donjon, qui décrit les jeunes années du Gardien et la création du Donjon restait en suspens depuis 13 ans et un Sans un Bruit crépusculaire. Christophe Gaultier avait repris avec bonheur la série entamée par Christophe Blain. L’ambiance était sombre, le trait charbonneux, les personnages veules (oui, même physiquement). Nouvel évènement, donc, puisque c’est désormais Stéphane Oiry qui prête ses crayons et pinceaux à la série. Le trait précis d’Oiry et ses couleurs un peu plus lumineuses donnent une ambiance bien moins sombre pour ce tome. Mais peut-être est-ce une volonté des têtes pensantes de la série, Sfar et Trondheim (ce dernier collabore avec Oiry notamment sur Maggy Garrisson). Les premiers tomes étaient noirs car ils coïncidaient avec la fin de la cité d’Antipolis, gangrénée jusqu’à la moelle. Désormais, il est question de reconstruction. Sfar et Trondheim s’amusent beaucoup à faire apparaître les héros des cycles suivants, et notamment le plus grand guerrier de tous, le grand Marvin, ici encore enfant. Le mystérieux tueur de lapins n’est pas longtemps mystérieux et fait aussi une belle apparition, primesautière à l’envi. C’est encore une belle réussite pour une série qui n’en finit pas de se renouveler.


Collection: Humour de rire
Fantasy
Février
16 février

L'homme sans poids

Ce premier tome onirique nous emmène dans un monde fantastique et étrange, mais étonnamment fascinant. Premières aventures d'Anton dans le monde de l'au-delà.Voici le premier tome d'une trilogie aussi onirique que détonante. Nous découvrons l'univers graphique et scénaristique d'Eric Puybaret, illustrateur jeunesse prolifique (Pandore cette nuit, Puff le dragon magique, Le jouet des vents, Les échasses rouges). Son graphisme atypique lui a permis d'être récompensé en 1999 au festival de Bologne. Dans cet album de bande dessinée, le dessin est tout de suite identifiable, avec des allures du film d'animation Le roi et l'oiseau. Un jeune garçon prénommé Anton se retrouve ici à naviguer dans le monde de l'au-delà, le monde des morts. Mais il ne possède pas la principale caractéristique des résidents : il n'a pas de ligne P.M., ce qui fait de lui un être différent, à part. Il veut à tout prix retourner dans le monde des vivants et va pour cela se retrouver embarqué dans une aventure rocambolesque, dans laquelle il va rencontrer une galerie de personnages qui ne nous sont pas inconnus. Frédéric Chopin, Napoléon seront de la partie, appartenant au monde des morts. Les dialogues sont succulents, jouant sur les mots et permettant de révéler les personnalités de chacun. Une multitude de références parsèment l'ouvrage, visuelles ou verbales, et il faudra très certainement le relire pour tenter de toutes les saisir. Les illustrations sont douces et laissent rêveur : nous sommes bien dans un monde complètement inventé, l'auteur nous fait voyager avec lui et ses personnages.


Scénario : Eric Puybaret | Illustration : Eric Puybaret | Couleur : Eric Puybaret
Contes / Fééries
Mars
2 mars

Le Chirurgien de Dien Bien Phu

Un chirurgien débarque dans la cuvette de Dien Bien Phu, quelques semaines avant la défaite finale. Un récit immersif et instructif par le très professionnel Jean-Pierre Pécau, et le très percutant Vladimir Davidenko au dessin. Le très expérimenté scénariste Jean-Pierre Pécau nous livre ici un récit militaire immersif au cœur de la cuvette de Dien Bien Phu, lieu emblématique de la défaite française en Indochine. Avec beaucoup de savoir-faire et en restant au plus près des hommes, il raconte les faits, nous fait comprendre à la fois leur isolement face à une stratégie militaire qu'ils ne comprennent pas, et leur courage au quotidien. Le chirurgien est héroïque d'abnégation, tentant de sauver autant de vies que possible, alors que les blessés affluent et que la violence des combats s'accentue. Les moins férus d'Histoire comprendront un peu mieux la manière dont l'armée avait imaginé l'affrontement autour de ce camp retranché entouré de points d'appui avec leurs prénoms féminins, les attaques vietnamiennes restant toujours anonymes pour contribuer à l'effet d'identification du lecteur. Ces quelques semaines sont bien mises en images par le très réaliste Vladimir Davidenko, dont le style relativement neutre mais très percutant sert totalement l'histoire. On croisera Pierre Schoendoerffer, jeune soldat qui prend des photos et qui deviendra plus tard un des témoins majeurs de l'époque à travers ses livres et films. Mais aussi quelques noms moins connus de l'épopée militaire, comme le pilote d'avions Armand Baverel. Jacques Gindrey a vraiment existé, et tout l'album nous le fait comprendre et ressentir, sans emphase militariste et sans manichéisme.


Collection: Histoire & Destins
Guerre
Février
9 février

L'homme 2

L'Homme de Mademoiselle Caroline demeure un génie méconnu. Agaçant, surprenant, vulgaire, il est aussi une ressource indispensable et une protection adorable. Un recueil d’anecdotes du quotidien consacré pour la seconde fois à « l’Homme ».Dans ses Carnets d’aventures ordinaires, Mademoiselle Caroline met logiquement en courtes séquences de BD ses anecdotes du quotidien, c’est à dire la plupart du temps ce qui lui arrive en milieu familial ou amical. Evidemment, la première personne qui lui est proche, est son homme. Ce dernier est l’amant, l’ami, le panorama immédiat et récurrent. Et néanmoins, après avoir fait trois enfants avec elle (et oui, on commence à bien connaître sa petite famille), cet homme demeure surprenant, tantôt irrésistible, tantôt décontenançant, un « génie méconnu » comme l’indique l’écriteau en couverture. Et c’est pourquoi elle lui consacre un second volume de ses Carnets. Gageons qu’elle pourra encore le décliner dans un 3ème, voire un 4ème petit recueil plein de peps et d’humour. Certes, la démarche est plus-que-convenue : on ne compte plus les autrices et auteurs qui dépeignent leurs passionnants nombrils en autobiographies sous prétexte d’autodérision. Pour autant, Mademoiselle Caroline sait particulièrement bien saisir l’essence de son homme et mettre en scène son approche cynique et légère sur le monde qui l’entoure. On connait de mieux en mieux Raf (c’est son prénom), l’allure bourrue que lui attribue sa moitié, son vocabulaire fleuri mais explicite. Par sa capacité à analyser l’évidence et à se moquer du superficiel avec pragmatisme, on a franchement envie de s’en faire un pote. Hey l’Homme, on n’irait pas se boire une bière un de ces quatre ?


Illustration : Mademoiselle Caroline
Chronique sociale
Janvier
19 janvier

Révolutions

Alors que la multinationale BOGI est en pleine déroute, Marje découvre deux planètes abritant la vie dans le Bolchoi. Toujours plus riche et immersive, une série tout simplement géniale !Après deux ans d’attente, Boulet nous propose enfin la suite de cette excellente série mélangeant réalité et virtuel. Avec le final haletant du tome précédent, on avait hâte de découvrir la suite. On est loin d’être déçu ! Marje a trouvé un tout nouveau système et cherche un moyen de le protéger, son ennemi Koshka prend de l’ampleur chez Titanica, la révélation des personnages virtuels utilisés par BOGI a des répercussions dans le monde réel, Mademoiselle Amélie cherche à se venger après avoir découvert qu’elle n’était qu’une ligne de code… Bref, la série réussit encore à gagner en profondeur et en richesse, sans perdre pour autant en qualité, restant toujours aussi prenante et facile à suivre. Et il est particulièrement agréable de voir le scénariste nous emmener là où on ne l’attend pas, a contrario de nombreux récits de divertissement tous supports confondus (7ème art, 9ème art ou série TV). Quant aux dessins d’Aseyn, aidé aux couleurs par Yoann Guillé, ils sont encore une fois exceptionnels dans une inspiration manga moderne qui revisite le monde de la science-fiction. Aussi crédible que détaillé, l’univers mis en place par le dessinateur se savoure à chaque planche par sa richesse et son découpage rythmé. Prévue en cinq tomes, cette série est proche de la perfection !


Science-Fiction
26 janvier

Exfiltration

La journaliste Siosetia et Nävis partent sur les traces d’un trafic de migrants qui fait de nombreuses victimes, dont des enfants, à chaque transfert dans l’espace. Transposition spatiale d’une triste réalité.Cet épisode de Sillage est une nouvelle fois une parenthèse transitoire dans l'interminable quête de Nävis sur ses origines humaines. Cette fois, le scénariste Jean-David Morvan s’inspire de notre actualité proche en soulevant le problème des migrants et de leurs conditions de transport catastrophiques. Nävis se retrouve face à un problème similaire à celui qui se pose aux nations occidentales développées, mais dans l’espace. La voilà qui réalise ce qui se passe dans son Sillage... Elle va s’associer avec une journaliste pour infiltrer un réseau mafieux qui met les migrants dans de périlleuses situations. L'aventure se montre dès lors très classique dans sa forme narrative. Nävis utilise ses capacités pour mener l’enquête, s’infiltrer et sauver les migrants, autant que faire ce peut. Le dessin de Philippe Buchet reste impeccable. Il accompagne cette nouvelle histoire de façon précise et détaillée, comme pour les autres albums. Cependant, l’album précédent apportait enfin de précieuses informations sur l’origine de la belle Nävis... On aurait pu croire que ce nouvel album allait poursuivre dans ce sens. Il n’en est rien. Nous voilà reparti pour une attente de plus, au bon vouloir des auteurs.


Collection: Neopolis Couleur : Philippe Buchet
Guerre
19 janvier

Le Fils de l'hiver

Perdu entre rêve et réalité, Owein recherche sa sœur kidnappée par un ours, alors qu’ils étaient encore de jeunes enfants. Une intrigante première partie…Dans cette nouvelle série médiévale, dans laquelle adeptes de la magie et partisans de la modernité s’affrontent, Cyrielle Blaire nous propose de suivre les mésaventures d’un garçon du nom d’Owein. Tout commence avec la disparition de sa sœur alors qu’il n’est qu’un enfant, avant de nous montrer ses pérégrinations en vue de la retrouver. A priori enlevé par un ours, Owein est le seul à encore croire que Pellah est bel et bien vivante. Tout commence par des sorties en forêt de plus en plus longues, avant que le jeune homme ne décide de devenir soldat et se fasse engager au service de la garde du seigneur. Une position qui, il l’espère, lui permettra à terme de partir en expédition de chasse à l’ours et ainsi d'enquêter sur celui qui aurait kidnappé sa sœur. Ce scénario classique mais plaisant se mélange à des rêves du héros, qui le perdent parfois entre le songe et la réalité. Bref pour une première partie et une mise en place de l’univers, ce tome 1 est très réussi. Maïlis Colombié se charge de mettre en images ce plaisant univers, mais aussi des couleurs avec Drac et l’aide de Sarah Murat. La dessinatrice nous sert des graphismes réalistes qui nous immergent parfaitement dans cet univers médiéval avec sa légère touche de fantasy. Il s’agit d’un très bon premier album, dont le seul défaut pourrait être la légère opacité des détails de l’intrigue.


Collection: Terres de Légendes Scénario : Cyrielle Blaire | Illustration : Maïlis Colombié
Fantasy
19 janvier

Le Coffre aux âmes

Toujours vivant et à la recherche de son fils, Rubeus est une nouvelle fois trahi par son oncle. Il demande l’aide de l’Atlas, mystérieux chef de la pègre, qui est à la recherche du trésor des Shamans. Un épisode riche en références et rythmé en diable.Nouvelle mission pour le canard rouge, et elle semble aussi désespérée que la première. Mais cette fois-ci, les aficionados sont absolument gavés de références, à plusieurs niveaux de Donjon, jusqu’aux tout récents -10000. L’oncle de Robert cache de terribles secrets, le jeune canard part jouer les Indiana Jones dans un temple Elfe… Mais la question qui nous brûle les lèvres est : Qui est l’Atlas ? Habillée comme un thaumaturge, elle renvoie forcément à Horus, mais la forme du visage et son allure magnifiquement balancée renvoie aussi à Alexandra, l’assassine dont le Maître du donjon était amoureux. Les discussions sont ouvertes un peu partout et déjà les fans ont trouvé de nombreuses autres références à l’histoire (aux histoires ?). Joann Star et Lewis Trondheim continuent de s’amuser autour de Vaucanson et de ses automates. Une rapide recherche sur la toile permet de se rappeler qu’un des pionniers des automates, Jacques Vaucanson, a réellement existé et que son œuvre la plus connue est un canard qui pouvait digérer… Les deux compères en auront donc fait une immense saga de fantasy sur de nombreuses générations. Ce tome est bien construit, un peu répétitif peut-être, puisque de nouveau, Robert est ballotté, manipulé, qu’il vit une aventure et revient peu ou prou au point de départ. Ça ressemble à une série télévisée. C’est en revanche très efficace. Le dessin animalier de Vince est toujours, lui aussi, bourré de références, à d’autres grands anciens. Il y a beaucoup de mouvement et d’expressivité dans son trait. Le lecteur prend beaucoup de plaisir à le lire. Une nouvelle fois, les deux scénaristes lui ont laissé de la place pour de belles cases. C’est clairement, pour le moment, la meilleure des deux nouvelles séries, et de loin.


Collection: Humour de rire
Fantasy
Octobre
20 octobre

La Flaque de Lapsane

Pour gagner de précieux mois et rejoindre l’extrême amont, Golgoth veut traverser la flaque, ce qu’aucune horde n’a jamais réussi jusqu’à présent. Changement de décor pour la suite de l’adaptation du roman d’Alain Damasio.Eric Henninot continue son adaptation du roman SF à succès d’Alain Damasio. Sur une planète au climat hostile, la 34ème horde perpétue un rite ancestral et poursuit son chemin vers l’extrême amont. Elle cherche à déterminer l’origine du vent et le dompter. Dans ce 3ème volume, les paysages désertiques fouettés par les alizés laissent place à des marécages brumeux et des étendues d’eau rincées par les pluies. N’avançant pas tous au même rythme pour différentes raisons, le groupe d’aventuriers qui a déjà perdu de précieux éléments, va se scinder pour réaliser ce qu’aucune horde n’a jamais réussi jusqu’à présent : traverser la flaque. Evidemment, les nerfs et les organismes vont être mis à rude épreuve, ce qui va générer beaucoup de tensions et de peurs. Avec la mort de Piètro, Sov le scribe va endosser le rôle de fédérateur et de protecteur des plus vulnérables face à un Golgoth intransigeant. La psychologie des personnages évolue et rend le récit dense et riche. Si globalement cette quête sans fin nous tient en haleine, il faut reconnaître que certains passages ne sont pas des plus limpides, comme la visite de Te Jerkka et son combat contre un polychrone. Le dessin d’Eric Henninot arrive à nous emporter dans cet univers tumultueux, humide, rude avec une atmosphère éprouvante et pesante. Les amateurs de son trait pourront notamment privilégier la version en noir et blanc dans un format plus grand et agrémenté de quelques croquis en fin d’album.


Collection: Neopolis Illustration : Eric Henninot
Science-Fiction
Janvier
19 janvier

La nuit des chasseurs

Dans le continent désertique d’Hélios, Alceste de Hurlevent purge sa peine en soignant les hommes et les orques sans distinction, cherchant inlassablement le moyen de sortir de cette prison naturelle. Pilote réussi d'une grande aventure d'heroïc-fantasy.Le scénariste Fred Duval, le dessinateur Stéphane Créty, avec Jérôme Maffre pour la couleur, présentent une fiction d'heroïc-fantasy originale, dont l’intrigue se déroule au cœur d’un continent désertique, Hélios, servant de bagne au souverain des Hautes Terres, William le Calme... Tout un programme ! Sur cette terre désolée, vit Alceste de Hurlevent, un noble déchu reconverti en médecin et prisonnier depuis fort longtemps. L’intrigue va se construire autour de ce personnage d’Alceste et de celle d’un groupe de chasseurs menés par le duc de Batz et sa fille Anne. Que sont-ils venus vraiment chasser dans cet enfer ? Comment vont-ils se sortir de cette aventure sans encombre ? Telles sont les deux questions posées par ce premier tome, une entrée en matière d’ailleurs plutôt efficace. On se laisse entrainer dans cet univers désertique d’heroïc fantasy dans le lequel les orques ont aussi leur mot à dire. En effet, ils semblent connaître beaucoup de choses sur les secrets de ce continent désertique et des éruptions de magma étranges. Au dessin, Créty fournit un travail chiadé, comme toujours. Le décorum oriental-original détonne et permet de bien pénétrer l’univers mis en place par le scénario de Duval. Alceste, le héros de cette aventure va tenter de tirer profit de la venue de ces chasseurs pour essayer de se sortir de cet enfer de bagne, mais de nombreux écueils vont se dresser sur son chemin...


Fantasy
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