Faire l'amour avec son chéri et voir surgir une créature qui vous envoie dans la dimension au carrefour de tous les univers est une expérience déstabilisante. Début d'une série loufoque qui fluctue entre premier et second degré.Akileos est allé chercher du côté des web comics pour dénicher Kill 6 Billion Demons, une série au format qui a débuté il y a trois ans. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'elle a de quoi décontenancer, avec un voyage aux confins de la SF « mythologique ». En effet, l'album commence à 1000 à l'heure avec son héroïne projetée dès les premières pages dans une dimension aussi étrange que fascinante, puisqu'il s'agit ni plus ni moins qu'une contrée de Dieux, un lieu qui serait au carrefour de tous les univers. Woaow, en voilà une ambitieuse idée. Mais une fois l'effet de surprise passée, on retrouve vite un peu de classicisme, en particulier dans les thèmes qui fondent cet univers où même les dieux sont mortels. Si bien qu'on est aussi un peu perdu, parce que le premier degré est bel et bien là, comme l'attestent les inserts de psaumes qui illustrent, tels des chansons de gestes, l'histoire de ce meta-univers. Mais il côtoie aussi en permanence le second degré, comme l'attestent quelques scènes, dialogues et situations tous plus loufoques les uns que les autres. C'est d'ailleurs à l'image du dessin, plutôt travaillé, mais qui donne aussi souvent l'impression d'être volontairement simple, ou en tout cas simplifié. Si vous aimez la SF épique mais quand même teintée d'humour, vous devriez apprécier ce premier opus de la série. Pour les autres, si les comics qui sortent des sentiers battus vous attirent, prenez donc ce chemin qui mène à 6 billions de démons.
Ce recueil d’historiettes porte le focus sur différents épisodes de la guerre de sécession américaine. Un roman graphique didactique et importé des USA, avec le mérite du réalisme factuel.Les quatre années de guerre de sécession aux USA (d’avril 1861 à avril 1865) ont fait entre 620 000 et 850 000 morts. Les corps à corps furent souvent sanglants, jusqu’au-boutistes, ce fut une boucherie. Le conflit qui opposa les états du Nord aux états du Sud, selon une ligne frontière relativement bien marquée (la « ligne Mason-Dixon »), se crispa autour de la question de l’abolition de l’esclavage. Emmené par le président Lincoln (assassiné juste après), le Nord a gagné. Ainsi l’esclavage a été aboli, mais la question raciale perdure aujourd’hui (cf. le mouvement Black lifes matter). Comprendre les germes et le périmètre de ce conflit, c’est donc comprendre beaucoup de choses à propos de la question raciale, de ce qu’elle est capable d’engendrer encore de nos jours. Depuis notre prisme franco-belge, ce sont les truculentes Tuniques bleues qui nous en causent « le plus » en BD. Et pourtant, malgré les efforts de Raoul Cauvin pour s’inspirer d’épisodes authentiques du conflit, ça n’est certes pas la série la plus didactique à ce sujet. Epais et imprimé au format à l’italienne, Lignes de front se propose de compenser cette mission didactique, historique, mémorielle. Dans cet ouvrage importé des USA, s’alternent de manière globalement chronologique une quinzaine d’historiettes indépendantes, qui portent le focus sur différentes dimensions de la guerre. Chacune est introduite par un faux article de journal, qui resitue le contexte et les éléments historiques. Généralement, cela part d’un objet commun (des jumelles, une brique, une balle, une photo…) pour finalement finir sur un destin fauché, mettant en perspective une bataille tragique, une décision politique aberrante, une injonction contradictoire. La narration emmenée par Ari Kelman n’est pourtant pas la plus immersive : on peine à chaque fois à s’identifier, à saisir l’orientation du propos. Mais elle a le mérite d’être factuelle, extrêmement bien documentée et elle offre un joli panorama de points de vues. Complété d’une colorisation au lavis sur une gamme restreinte de teintes éteintes, le dessin de Jonathan Fetter-Vorm est lui aussi très sobre. Il montre cela dit par moment de larges scènes saisissantes de réalisme : des lendemains de champs de batailles, des combats dantesques, une amputation insupportable, des charniers, le creusement de tranchées… Sans doute le graphic-novel le plus didactique jamais produit sur la guerre de sécession.
Revenu d'un exil de 100 ans au Royaume des Ombres, Will Crumrin a du mal à se réadapter à la vie parmi les Terriens. Heureusement, il peut compter sur Aloysius pour l'épauler. Réédition d'un conte plaisant.Courtney Crumrin est l’œuvre majeure de Ted Naifeh. Le premier épisode date de 2002. Aux USA, c'est Oni Press qui le publie ; chez nous, elle trouve son écrin chez Akileos. L'auteur, dont on ne peut nier la passion pour les comics, puisqu'il s'est auto-édité avant de devoir vivre de ses talents d'infographiste pour revenir à la BD, a donc étoffé l'univers de son héroïne attachante. Ce premier volume des Chroniques/ met ainsi au premier rang l'histoire de l'oncle de Courtney, Aloysius. On retrouve le format particulier de cette collection : couverture cartonnée, dos toilé, liseré en tissu pour marquer la page et un contenu qui équivaut à deux albums (Portrait du Sorcier en Jeune Homme et La Ligue des Gentlemen Ordinaires). Il s'agit en réalité d'une réédition de deux numéros Hors-Série publiés initialement chez Akileos en 2006 et 2011. C'est donc l'occasion pour ceux qui avaient raté le train (qui ne mène pas à Poudlard) de goûter à l'univers magique de l'auteur. Ils y trouveront une formule qui marche bien : de jolis dessins, du mystère, de l'action et des personnages à la psychologie fouillée, le tout s'appuyant sur des dialogues assez souvent inspirés du genre soap. Certes, ces deux aventures éclipsent l’héroïne au profit de son oncle, mais c'est aussi un joli exercice de style que livre l'auteur, avec le portrait de ce professeur meurtri qui traîne de lourds secrets et qui sert la cause du Bien. Un volume sympathique, qui plaira aux fans du genre.
Hannu et son chien Ville doivent sauver les âmes des habitants de leur village, prisonniers accidentellement dans une ceinture boréale créée par Bébé-Renard. Un conte fantastique conséquent au cœur de la Finlande. Les éditions Akileos présentent un ouvrage conséquent de plus de 500 pages de l’autrice suédo-finlandaise Minna Sundberg. Un rêve de Renard, c’est avant tout un conte fantastique librement inspiré de la mythologie nordique finlandaise. Il met en scène l’aventure d’un jeune homme Hannu et de son chien Ville, qui doivent sauver les âmes des habitants de leur village coincés par erreur dans une bulle magique. Bien sûr, le responsable de cette grossière erreur est Bébé-Renard, le plus jeune de la famille céleste des Renards. Ainsi, le jeune Hannu doit donner une amulette à chaque chef de groupes d’homme de son village pour les sauver. Le récit se partage en huit chapitres, chacun racontant une épreuve. Et à chaque épreuve, le chien d'Hanu prend l’apparence d’un autre animal, ce qui s'avère utile à la réussite de leur mission. Minna Sundberg use d’un graphisme semi-réaliste pour accompagner son histoire fantastique. Les animaux prennent une place importante dans cette aventure. Elle ajoute aussi quelques monstres, des animaux morts, comme un élan, un poisson géant ou des corbeaux mal intentionnés. Son dessin fluide et dynamique accorde le rythme adéquat pour fluidifier une lecture quelque peu altérée par le poids des pages. Enfin, un bonus conclut l’ouvrage, composé de croquis, dessins et textes explicatifs, tel un guide mythologique pour mieux comprendre l’univers développé par l’autrice.
La ville de Stilben, au coeur d’un marais, connait une vague d’empoisonnement de la population. Vex, son frère Vax et Keyleth vont mener l’enquête pour découvrir les coupables. La genèse du célèbre groupe d’aventuriers Vox Machina.
L'anthologie d'histoires courtes à suspense nous replonge dans les années 50, où le frisson devient en réalité le prétexte à interroger des thèmes sociaux, comme le racisme, les violences faites aux femmes etc... Un grand classique d'E.C. Comics.
Dans un monde où 1% de la population détient 90% des richesses... Tiens, tiens, ça ne vous rappelle rien ? Cette injustice justifie bien un Super déjanté pour faire le ménage chez les pires ripoux. Le slogan qu'il leur adresse ? Bouffe ça !
Le dixième Docteur et Gabby Gonzales, en visite sur une planète gazeuse, doivent affronter une épidémie foudroyante qui transforme les habitants en monstres maléfiques. Un album couvrant plusieurs aventures à travers le temps et l’espace.
Les Cybermen détiennent prisonnier Rassilon, chef des seigneurs du temps. Ils peuvent maintenant envahir tous les mondes à leur guise passant outre le Docteur. Un recueil rassemblant les cinq épisodes du Règne des Cybermen.
Renato Jones, un riche héritier, se lance dans l'éradication des un pour cent, les personnes les plus riches du monde qui agissent contre le bien commun. Croisade violente et déjantée jouissive sur le principe, moins dans l'exécution.
Anita flaire un grand coup pour décrocher la fortune : à la poursuite de Kamala ! Une œuvre iconoclaste géniale pleine d'inventivité graphique et narrative, dont la première partie est rééditée en intégrale. On aimerait qu'Anita nous emmerde plus souvent
Inspecteur étrange et qualifié, Sebastian Greene doit faire équipe avec Sana Fayez, une femme qui est missionnée pour l'aider dans sa tâche et aussi l'observer. Un récit fantastique entre Sherlock Holmes et l'univers de H.P. Lovecraft.
Une fillette débarque débarque dans une petite ville, où elle découvre un monde fait de magie et de monstres en tout genre. Première intégrale et double-récit pour plonger dans les aventures d'une héroïne pas comme les autres !
Que ce soit en vacances en Europe ou dans sa ville d'origine, Courtney est prête à tout pour aider les innocents en proie à la magie ou aux créatures de la nuit. Une seconde intégrale "nouvelle version" très bonne !
Courtney Crumrin débarque dans une petite ville et y découvre un monde fait de magie et de monstres en tout genre. Première intégrale d'une série gothique grand public que ne renierait pas Tim Burton lui-même !
Qu'elle soit en vacances ou dans une nouvelle école, la magie et l'assemblée des Sorciers n'ont pas l'air de vouloir laisser Courtney Crumrin se reposer. Une seconde intégrale de bonne facture !