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Rue de l'échiquier

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Avril
7 avril

Intraitable T4

Lee Su-in et Gu Go-shin ont gagné plusieurs batailles et ont fait plier les Fourmis. Mais le combat est loin d’être terminé. Un récit dense avec quelques scènes fortes, mais qui traînent toujours un peu en longueur.Intraitable continue son long déroulé sur le combat syndical de Lee Sun-in, qui n’en finit plus. La preuve avec ce tome 4 tout aussi dense que les précédents. Si le précédent opus finissait par tourner en rond, ici le propos retrouve un peu d’allant, notamment parce que l’on développe en profondeur ce fameux personnage énigmatique Gu Go-Shin qui dédie sa vie à défendre celle des autres. Comme souvent dans cette série très réaliste et très sociale, certains passages sont de vrais moments de virtuosité et tranchent singulièrement avec la banalité du monde du travail décrit. Ainsi, quelques scènes vont marquer les esprits que ce soit les états d’âme de Sojin qui découvre le monde syndical, les discours vibrants de Go-Shin ou sa façon de tenir tête à la police. Cette densité dramatique ponctue un récit à nouveau long et lent qui multiplie les frasques sociales. Même si le dessin de Choi Kyu-Sek est remarquable de netteté et d’efficacité avec des portraits charismatiques, la profusion de personnages et de nouvelles situations nous perd toujours un peu. Il manque peut-être un fil conducteur à cette série au long cours, mais on ne va pas non plus critiquer trop durement ce beau travail de chroniques sociales.


Illustration : Chi Kyu-Sok | couverture : Chi Kyu-Sok | Couleur : Juan Manuel Tumburus
Chronique sociale
Octobre
28 octobre

Un matin de ce printemps-là

Huit innocents ont été exécutés par le dictateur sud-coréen Park Chung-hee, entraînant la destruction et le malheur pour leur famille. Un pavé lourd de sens et chargé en émotions, à la hauteur de l’acte terrifiant dénoncé par Kun-woong.Park Kun-woong, auteur coréen engagé et profond, livre ici une œuvre monumentale. Plus de 350 pages d’un témoignage terrifiant sur un événement sordide en Corée du Sud en 1975. Le dictateur de l’époque, Park Chung-hee, avait fait arrêter huit personnes de façon totalement arbitraire, les accusant d’être des communistes dissidents. Une belle façon de détourner le regard sur son parti qui était en crise à l’époque. Huit personnes sacrifiées pour la « bonne » cause et finalement exécutés. Kun-woong revient sur cet événement noir de son pays en racontant le plus précisément et fidèlement possible le destin tragique de ces huit victimes. Mais au lieu de décrire les scènes du point de vue des condamnés, il se focalise sur ceux de la famille qui a été frappée de plein fouet par cet acte absurde. Faisant donc parler les épouses et les enfants comme autant de témoignages de l’horreur, Kun-woong trouve finalement un ton plus glaçant en y rajoutant une dose d’émotions fortes et poignantes. Chaque partie répète inlassablement les mêmes scènes : l’arrestation, l’absence longue et aucune information, les parodies de procès, la mort et la difficulté de survivre après ça. On assiste également à des détails terribles : la façon dont les policiers menaient les interrogatoires, l’interdiction de droit de visite et même de voir le corps, les familles des victimes espionnées pendant des années, les proches qui évitent ensuite les familles suppliciées. A la fin de chaque saynète, le texte se fait de plus en plus rare, comme s’il n’existait pas de mots assez forts pour exprimer la souffrance et le désarroi vécus par ces familles. Dans un noir et blanc crépusculaire, l’auteur ne met aucun visage, comme si les victimes étaient des anonymes broyés impitoyablement et sans aucune raison. Seul le visage du dictateur apparaît, comme pour mieux l’accuser de ses meurtres. Le choix des motifs et l’art de représenter des détails de la vie quotidienne rajoutent encore plus de force à l’ensemble. Il faudra tout de même s’armer de courage, car rarement un album aura été aussi déchirant dans sa façon de montrer la souffrance et l’horreur vécue jour après jour, avant, pendant et après la mise à mort. Un hommage magnifique et un nouvel acte fort de la part de Kun-woong.


Illustration : Park Kun-Wong
Chronique sociale
Septembre
2 septembre

Mémoires effondrées

Antoine Donelli est décédé en 2044. Mais toutes les lettres qu’il a laissées permettent d’en savoir plus sur lui. Un récit épistolaire étonnant qui emmagasine pêle-mêle des réflexions et pensées sur tout et sur rien : surréaliste ! Cette autobiographie fictive joue sur le futur et le retour en arrière. Voici le projet un peu fou de ce jeune auteur, Baya. La lecture de cet album particulièrement décousu et qui part dans tous les sens n’est pas chose aisée, mais elle a également un côté fascinant. Un peu à la manière des surréalistes et de l’écriture automatique, Baya explore toutes les pensées, convictions et engagements de son personnage fictif, Antoine Donelli. Parfois sociologique, parfois intimiste, parfois scientifique, parfois psychologique, parfois humoristique ou artistique, le ton est pluriel et complexe et l’on bascule sans transition d’une réflexion poussée à deux petites pages légères et sans grand intérêt, comme une pause nécessaire. Évidemment, ce fouillis assez hermétique recèle tout de même quelques thèmes récurrents (les véritables pensées de l’auteur ?) comme l’athéisme, le déterminisme, la violence humaine et surtout l’écologie et la nécessité de vivre autrement avec la nature. Le ton reste toujours juste et profond, délivrant quelques maximes ou analyses puissantes. Baya se distingue surtout par un graphisme étonnant. Et là encore, une volonté de sans arrêt multiplier les styles, les tons et les techniques visuelles. On passe ainsi de dessins à des strips, puis à une œuvre picturale immense, sans oublier des photos, des collages… La pluralité des supports est impressionnante et, comme le texte, invite à ouvrir son esprit et à se mettre en danger. L’image peut être un cheminement intérieur et personnel fait d’embûches, de détours, de questionnements et de bizarreries.


Scénario : Baya | Illustration : Baya
Chronique sociale
17 septembre

Petites chroniques d'une famille recomposée

Camille et Julien sont en couple mais ils vont devoir vivre avec leur passé et leurs enfants pour un nouvel avenir. Une petite chronique presque trop réaliste qui a le mérite de dédramatiser un sujet très actuel.Les familles recomposées : un thème de plus en plus courant de nos jours. Pascale Bougeault décrit ici cette nouvelle vie pour deux amoureux, Camille et Julien, qui emmènent avec eux leur passé et leurs enfants. Le récit se fait très réaliste, avec toutes les étapes que l’on peut imaginer dans ce cas de figure ; et toutes les complications et bons moments que cela engendre : la rencontre avec les enfants, l’organisation des affaires, la fréquence des visites, les disputes entre adultes et enfants, l’éducation différente, la cohabitation, la gestion des repas... De façon linéaire et simple, Bougeault raconte avec des textes façon roman plutôt qu’avec des bulles tout ce qu’une telle famille peut vivre. C’est tellement réaliste que c’en est parfois presque un peu froid, voire déprimant. Peut-être les personnages manquent-ils également de profondeur pour apporter un peu de tendresse à l’ensemble. Malgré tout, le dessin en noir et blanc se fait ludique, avec quelques passages amusants, comme une double page très chargée qui montre la multiplicité des membres d’une famille ou les plans de table différents opérés par les enfants. Le graphisme à lui seul suffit à donner de la légèreté et de la fraîcheur à un thème complexe et peu glamour. Comme dans un album jeunesse, le tout est très pédagogique pour ceux qui vivront cette nouvelle existence qui est tout sauf simple.


Scénario : Pascale Bougeault | Illustration : Pascale Bougeault
Chronique sociale
Octobre
8 octobre

Vivre en permaculture, mode d'emploi

Un couple liégeois se remet en question, souffrant à cause d’un travail et d’une vie qui ne les satisfont plus. Un bel ouvrage théorique et pédagogique sur un sujet ultra actuel. De quoi se cultiver avant de cultiver autrement !La permaculture est un thème on ne peut plus actuel et il est abordé pour la première fois en bande dessinée. Sous le pseudonyme Guizou, le duo de scénaristes opte pour une narration maligne en tentant de se positionner du point de vue du lecteur lambda. Ainsi, le jeune couple Gaëtan et Izia sont des citoyens comme les autres avec des habitudes tout à fait banales ; mais comme certainement beaucoup de gens aujourd’hui, ils sont lassés de leur mode de vie et de leur travail éreintant et sans but. S’enclenche alors le processus de remise en question, puis de prise de conscience, qui favorise la découverte de la permaculture. Et là, c’est une véritable révélation. Toutes les pratiques actuelles sont battues en brèche pour trouver de nouvelles solutions. C’est le principe de la permaculture : s’adapter à notre environnement et trouver une solution bien plus viable qui entraîne peu ou aucun problème. Le développement de toutes les techniques perma est impressionnant, les auteurs l'expliquent avec beaucoup de clarté. Chiffres et études à l’appui, ils dévoilent tout ce peut apporter ce nouveau système. Cela va du jardinage à la façon de s’habiller, de vivre ensemble, de méditer et même de payer avec une autre monnaie ! Le changement pourra être brutal tant il est éloigné des pratiques en vigueur. Certains pourront trouver cela moralisateur ou dérangeant et pourtant, les auteurs nous livrent une solution en toute bienveillance et non sans humour. En tentant de se mettre à notre place, ils jouent parfois sur une narration vivante, où le couple se divise, mimant bien la difficulté que l’on peut rencontrer à embrasser une telle philosophie. Le propos est dense donc et particulièrement bien détaillé. Et malgré les apparences, le format BD se prête à une telle « initiation ». En effet, le dessin de Cécile Barnéoud est rafraîchissant et apporte un côté ludique à un exposé parfois très théorique. Avec beaucoup d’humanité et d’inventivité, le graphisme est plein de petites trouvailles, presque aussi ingénieuses que les procédés utilisés par la perma. Un ouvrage indispensable à l’heure d’aujourd’hui, qui ouvre l’esprit à un nouvel art de vivre.


Scénario : Guizou | Illustration : Cécile Barnéoud
Chronique sociale
Septembre
17 septembre

Intraitable T3

Rien ne va plus dans le supermarché : patrons et syndicat sont dos à dos et se livrent une guerre à distance implacable. Une métaphore sociale forte mais qui traîne un peu en longueur, malgré quelques moments de virtuosité.Les aventures et mésaventures syndicales de Lee-Sun Inn continuent dans ce tome trois. La tension monte d’un cran au fur et à mesure et les employés et les patrons se donnent coup pour coup. Coup bas, chantages, délation, trahison, révolte... Tout est bon pour faire exploser la vie dans ce supermarché sud-coréen. Trois tomes et quelques autres à venir, cela commence peut-être à faire un peu beaucoup pour cette série. Certes Choi Kyu-Sok a l’art de dresser des portraits fascinants et de créer de véritables moments forts à partir d’événements anodins du quotidien. Malheureusement, les situations commencent à se répéter de plus en plus ; et tout comme les pauvres ouvriers victimes du système, on tourne en rond et on n’en voit pas le bout. La tension qui est censée augmenter tombe un peu à plat à cause de scènes déjà vues. Et soyons honnête : autant d’incidents et d’événements dans une seule entreprise, c’est difficilement crédible. Malgré tout, le final qui compare la situation délicate des employés avec le passé militaire éprouvant de Lee est remarquable et d’une grande intensité émotionnelle, notamment sur le plan graphique où les portraits léchés sont toujours aussi réussis. La tension sociale n’aura-t-elle jamais de fin ?


Illustration : Chi Kyu-Sok
Chronique sociale
Mars
5 mars

Intraitable T2

Lee est plus que jamais sur la sellette. C’est l’occasion pour lui de soulever les employés contre les conditions de travail. Une suite de qualité qui allie avec intelligence chronique sociale et récit haletant.Le tome deux de Intraitable continue dans la même veine que le premier tome. Amère chronique sociale qui met en lumière les conditions difficiles du travail en Corée, la série est une superbe peinture de nos sociétés modernes capitalistes à outrance. Dans cet opus, Lee et Gu commencent à prendre de l’importance et leur combat syndical s’étend dans le supermarché. Le thème est tellement réaliste et tellement proche de nos modes de vie (cela rappellera forcément nos périodes sociales tendues) qu’on se demande bien comment Choi Kyu-sok parvient à maintenir l’intérêt et capter toujours son lecteur. Sacré défi, en effet, que ce projet qui enchaîne les dialogues avec des détails politiques ou sociaux franchement peu glamours. Pourtant, on se passionne facilement pour cette lente lutte qui prend plusieurs formes, pour ce jeu de poker menteur entre les patrons et les salariés, pour ces meetings politiques et pour ces réflexions sur les moyens à utiliser pour arriver à ses fins. Car au-delà d’une formidable restitution du réel, l’album questionne également sur les engagements de chacun et les conséquences sur la vie privée. C’est parfois peut-être un peu caricatural d’un point de vue sociétal (quoique pas nécessairement en Corée) mais on est toujours autant pris par cette course contre la montre et le patronat. La subtilité du scénario se double d’une finesse graphique qui contribue à la fluidité de l’ensemble. L’élégance est de mise avec des portraits remarquables où les émotions se lisent sur chacun des visages. Antisocial, tu perds ton sang-froid ?


Illustration : Chi Kyu-Sok | couverture : Chi Kyu-Sok
Chronique sociale
Juin
18 juin

Comme une bête (ou comment je suis devenu végétarien)

Richard, acteur, découvre que sa filleule est végétarienne. De quoi lui donner des idées ? Un album simple et vivant qui pose quelques questions sans jamais être moralisateur.La réflexion sur l’alimentation et le végétarisme est de plus en plus actuelle. Cedric Taling aborde ce thème en bande dessinée, à sa manière. Comme une sorte d’autobiographie (le même procédé que l’on retrouvait dans son album Thoreau et moi, Taling semble se mettre en scène en incarnant un personnage qui se cherche dans sa réflexion sur son alimentation. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Richard est un acteur. Car derrière lui, se cache bien l’auteur qui a toujours réfléchi et fait réfléchir sur l’écologie et notre rapport à la nature. Le thème du végétarisme est plutôt bien brossé. En suivant des tranches (pas de viande !) de vie, on le découvre à travers des thématiques simples, de tous les jours. Un peu comme si l’on discutait de ce sujet entre amis, avec certains passages qui frôlent les stéréotypes : l’abattoir, l’extrémisme de certains vegans, le goût de la viande, l’assassinat en masse des animaux, le côté bobo des régimes végétariens, l’industrialisation de l’élevage ou même quelques petits cours d’Histoire comme le massacre des bisons aux USA où la fameuse question pour savoir si Hitler était végétarien... Taling enfonce des portes ouvertes et se contente de se mettre à la place de tout le monde, ou du moins, du français moyen qui est en droit de se poser des questions, mais qui a aussi ses envies de viande ou de saucisson. On évite donc l’écueil de la moralisation ou de la bien-pensance. Sans parti pris, on est simplement sensibilisé à la cause animale. Ce sont d’ailleurs les plus beaux passages visuels avec certaines cases qui sont de véritables hymnes à la bête. Finalement, si le fond du sujet manque d’originalité et de profondeur, c’est la façon de le raconter qui est novatrice. L’auteur oscille sans arrêt entre petite pédagogie, propos philosophique, récit de vie, avec un décalage et un humour agréables et frais. Un sujet sensible abordé en toute simplicité.


Illustration : Cédric Taling
Chronique sociale
Octobre
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Avril
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