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Futuropolis

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Août
24 août

Le Labyrinthe inachevé

Le père d'une fillette morte depuis 10 ans est contacté par cette dernière, qui lui demande de résoudre un énigmatique labyrinthe dans la ville. Un thriller psychologique prenant et ingénieux.Quand un nouveau Jeff Lemire est annoncé, les fans (et ils sont nombreux) se pourlèchent les babines. Et puis la 4ème de couv stipule l’éloge de Matt Kindt (certes son pote, mais quand même !) : « Un chef d’œuvre à plusieurs niveaux […] Son meilleur travail à ce jour »… Les fans sont désormais au-delà du fébrile, au bord de l’apoplexie. Et effectivement, Le labyrinthe inachevé est un pur bijou de thriller à suspense, mélangeant ésotérisme et intériorisation psychologique, jouant à la perfection avec les nerfs des lecteurs, qui ne lâcheront pas cet épais volume avant d’en avoir avalé les 5 chapitres, comme autant de fascicules parus outre Atlantique en VO (chez Dark Horse). Il est question d’un deuil au long terme, d’un traumatisme parmi les pires : la perte d’un enfant, unique et jeune. Il est question de résilience impossible et des dérives de l’esprit, aux frontières de la folie et de la mythologie. Il est aussi question d’un découpage séquentiel innovant, qui joue à merveille avec le principe du fil d’Ariane, un fil rouge au sens propre et au sens figuré, élément indispensable pour se tirer d’un labyrinthe. Et vers le milieu du bouquin (ha, ce centre qu’il faut atteindre !), Lemire s’amuse à ouvrir ou fermer les bordures de cases, pour guider le sens de lecture… Puis il fait se succéder les cases selon un vrai couloir tortueux de labyrinthe, emmenant l’œil du lecteur à travers un parcours inhabituel mais parfaitement limpide. C’est tout à la fois inédit, génial, fonctionnel, sensé… en un mot, brillant. Le dessin jeté est aux limites du rough, mais il est toujours impeccablement composé, vivant, dynamique, expressif. Sur ce style graphique propre aussi, Lemire met la barre très haute. L’auteur canadien revient en postface sur ses intentions et sa méthode de travail. Woah, belle inspiration !


Illustration : Jeff Lemire | Couleur : Jeff Lemire
Thriller
Juin
8 juin

Breakwater

Une bienveillante ouvreuse de cinéma se lie d’amitié avec un nouveau collègue, à la personnalité plus tourmentée. Un roman graphique lent en N&B, qui magnifie le spleen apaisé des jobs simples.Pour son second « graphic novel », l’anglaise Katriona Chapman rend tout d’abord son lecteur spectateur d’une vie simple. Jeune femme célibataire sans attrait particulier, Chris se satisfait d’une morne vie d’ouvreuse de cinéma dans la cité balnéaire de Brighton. Vous saurez tout de son quotidien sans grand intérêt, et il semble précisément que la description lente et sage d’un destin lambda soit la réelle plus-value de cette histoire. On peine ainsi initialement à comprendre où cherche à venir l’autrice. La vie sans mystère d’une travailleuse qui effectue un job convenu n’a pas de quoi transcender les foules. L’arrivée du personnage de Dan rebat légèrement les cartes, en nous faisant découvrir son mal-être, tout aussi commun… mais pas exceptionnel non plus. Pour autant, à mesure qu’on cerne l’amitié et les profils psychologiques, on s’attache beaucoup à la normalité de ces personnalités et à l’ambiance mélancolique qui émane de leur quotidien urbain. Sur ce plan, Chapman montre un talent certain de conteuse, certes un peu longuet à se dévoiler (158 planches), mais finalement précis et très reposant. Son dessin charbonneux, en noir et blanc, se montre tout aussi sage, apaisé et monocorde que ces destins de quadra anglais satisfaits d’être désabusés.


Scénario : Katriona Chapman | Illustration : Katriona Chapman
Roman graphique
Février
9 février

Semences

Alors que l’humanité finit de s’autodétruire, des aliens l’infiltrent pour récupérer des « graines ». Une journaliste tombée chez les anti-techno se retrouve confrontée en première ligne. Un thriller d’anticipation épouvantablement angoissant.Le pitch de ce one-shot est carrément prometteur. Il confronte la plus sordide et angoissante réalité – le suicide technologique et environnemental de l’humanité, à court terme – à l’un des mythes les plus fantasmatiques de la science-fiction : la présence parmi nous d’extraterrestres, à des fins d’études. Le titre est un indice : les aliens ont infiltré les terriens, pour collecter des Semences, un peu à la manière dont les humains font de l’entomologie. Une jeune femme journaliste et intègre (une espèce rare !) va se retrouver en première ligne de cette problématique, cobaye malgré elle d’un engrossement alien et d’enjeux cosmo-géopolitiques un peu confus, à travers la narration patchwork de l’américaine Ann Nocenti. C‘est vraiment dommage que la narration distanciés, les dialogues et narratifs souvent décorrelés des actes des personnages, plombent autant la fluidité de lecture. Sur le plan graphique, David Aja propose cependant une vision tout à fait poisseuse et obscurantiste de cet avenir ignoble. Son dessin ultra réaliste, tout en bichromie – un caca d’oie moisi s’ajoute idéalement à l’encrage noir et blanc – s’inscrit dans un jeu alambiqué de chapitrage, qui débute et termine régulièrement par un zoom sur un hexagone. Pourquoi des hexagones ? Et bien parce que les abeilles !


Couleur : Fabio Moon
Thriller
Juin
10 juin

The Nobody

Un étranger débarque à Large Mouth, petit village de pêcheurs. Intégralement recouvert de bandages et portant des lunettes noires, il va susciter la curiosité, l'inquiétude puis la haine des locaux. Réédition d'une œuvre magistrale.On est en 2009 quand The Nobody est publié (chez nous, l'année suivante, avec comme titre Monsieur Personne, chez un grand éditeur italien connu pour sa licence Marvel). Jeff Lemire n'est pas encore un scénariste incontournable de la scène des comic books, mais il est déjà primé pour son livre précédent, Essex County. Avec The Nobody il reprend, comme un hommage, quelques thèmes du fameux roman L'homme invisible d'H.G Wells, qui l'avait marqué dans sa jeunesse. Le personnage principal en intégralement le look, avec ses fameux bandages. On trouvera aussi d'autres clins d'oeil à ce qui le caractérise. A cela, le canadien ajoute des éléments qui sont devenus depuis comme des marottes, voire sa signature : une forme de poésie mélancolique qui colle au milieu rural, avec son contraste, à savoir l'aspect un peu reculé, au sens imagé du terme, qui peut aussi caractériser le tempérament des locaux d'un bled. En gros, de braves gens, mais pas vraiment non plus tolérants, quand ils sont confrontés à la différence. Il décortique aussi, sous fond de drame, les histoires de famille, celle de cet étranger, Griffen et celle de Vickie, la jeune fille qui s'attache à lui. Avec son trait simple et direct, sans esbroufe, son noir et blanc enrichi d'un bleu clair, il signe une œuvre magnifique, de celle qui fascine par leur sobriété et leur justesse. Dix ans plus tard, The Nobody n'a rien perdu de sa force.


Illustration : Donald Mustard | Couleur : Javier Rodriguez | couverture : David Lapham
Thriller
Mars
4 mars

Black Badge

Noir est le badge, mais pas complètement convaincante est cette aventure d'une équipe pas banale de scouts espions terroristes, pensant œuvrer pour le bien. Lorsque l’association de deux grands auteurs ne donne pas tout le rendu espéré.Rarement comics aura utilisé le principe du chapitrage avec autant d'acuité, ceux-ci rythmant chacune des nouvelles missions de cette troupe de jeunes gens. Petit à petit, Matt Kindt, le scénariste, nous immerge profondément au sein de cette organisation basée au camp Wayword, gérée par Gottschalk. Au fil de flashbacks sur chacun des protagonistes, il dévoile leur caractère propre, voire leur genre, ainsi qu’un réseau complexe. Au cours des voyages, jusqu'en Asie et en extrême orient, il va être question de démêler le vrai du faux et se protéger contre les nombreux retournements de situations. Kindt a déjà abordé pleinement le sujet de l'espionnage et du détournement psychologique à l’occasion de Mind MGMT, une œuvre forte, quoi qu'un peu complexe, créée en 2015 mais parue en France le 19 mars 2020 (chez Mr Toussaint Louverture). De son côté, Tyler Jenkins, auteur de Snow Blind chez Glénat en 2019, a aussi assuré une très bonne série thriller rurale : Grass Kings, parue sous forme de trois albums chez Futuropolis la même année, déjà en collaboration avec son collègue. A nouveau associés, les deux auteurs donnent un assez bon aperçu de leurs univers respectifs. On reprochera juste peut-être la morale de cette dernière fiction qui, si elle dénonce fortement la thématique de la manipulation, n'évoque pas assez la raison pour laquelle le scénariste a souhaité écrire le destin de ces jeunes gens. Comme si notre société devait régler un problème avec cette génération. D'autant plus que le final tombe dans une vraie morale humanitaire, pour le coup, rendant d'autant plus caduque l'aspect rebelle que l'on avait pu ressentir au long des précédents chapitres, tel un Battle Royal cherchant ses marques du côté du Club des cinq. Les couleurs de Jenkins, qui nous avaient ravis dans Grass Kings avec ses aquarelles au top, sont comme engluées ici dans des tons de bleus et de rouges bien moins séduisants. Un peu dommage.


Illustration : Donald Mustard | Couleur : Javier Rodriguez
Thriller
Juin
12 juin

Le Shaolin Cowboy T1

Expert en arts martiaux dans un contexte de western post-apo et onirique improbable, le shaolin cowboy affronte des junkies, un tourteau, des aliens, un zombie, un bébé et des requins dans l’estomac d’un dinosaure. Magistral et complètement barré…Initialement importé en France par Panini Comics (entre 2008 et 2009), puis par Glénat (2015) dans ses formats comics d’origine, revoici le Shaolin Cowboy au cœur d’une nouvelle édition prestige mitonnée par Futuropolis. Grand format et couverture bien rigide, pour un écrin à la hauteur du dessin encré spectaculaire de Geof Darrow, un style graphique qui n’est pas sans rappeler un certain… Moebius. Carrément. Osons la comparaison avec le dieu tout puissant de la bande dessinée, tant la science du mouvement, des profondeurs, des personnages expressifs, des angles de vue improbables mais réussis sont présents chez Darrow. Le grand écart entre le visuel et le scénario est cependant immédiatement établi. Le contexte est hors du temps et de la vraisemblance : post-apo et onirique, mais surtout n’imp’ puissance 1000. Une preuve parmi tant d’autres : le héros shaolin ET cowboy ne porte pas de santiags, mais des Converses… Or cette sorte de John Wayne bouddhiste – et son bourricot parlant – a élevé le maniement du sabre au rang le plus vertigineux des arts martiaux. La séquence d’entrée donne le ton : en une chorégraphie virevoltante quasi muette qui dure plusieurs dizaines de pages, le shaolin cowboy tranche, découpe, pulvérise, décime une horde bigarrée d’ennemis (dont un tourteau géant !). Quentin Tarantino ne renierait pas la gratuité de ce carnage qui ne s’encombre pas de prétexte, pas plus que les giclées d’hémoglobine induites. Dans la suite logique, le shaolin combat des monstres extraterrestres, un zombie, avant de quitter le désert rocailleux qui lui sert de décor pendant 120 planches, pour les entrailles fétides et marécageuses d’un titanesque dinosaure qui porte une ville sur le dos. Tout va bien, respirez, c’est normal. Darrow n’a visiblement pas hérité que du talent de Moebius, mais aussi de ses bouteilles de peyotl et de son stock de champignons hallucinogènes.


Illustration : Geof Darrow | couverture : Geof Darrow
Horreuraventure
Mai
27 mai

Nous étions les ennemis

L'acteur George Takei – le commandant dans Star Trek – témoigne de son traumatisme d'enfance en Californie, durant la seconde guerre mondiale. En raison de ses origines nippones, sa famille fut déportée et internée dans un camp.L'acteur américain d'origine japonaise George Takei est surtout connu pour avoir incarné le commandant Hikari Sulu du vaisseau interstellaire Enterprise dans Star Trek. Il livre dans cet album une autobiographie partielle en forme de témoignage mémoriel, centrée sur son enfance durant la seconde guerre mondiale. Evidemment, étant donné que les USA étaient en guerre contre le Japon, ce furent des années particulièrement éprouvantes pour le petit garçon âgé de 5 ans qu'il était. Avec son frère et ses parents, ils furent expropriés, évacués et internés dans un camp entre 1942 et la fin de la guerre. Le premier réflexe d'un lecteur habitant de ce côté-ci de l'Atlantique est de comparer le sort de ces immigrés japonais à celui des juifs en Europe. Pourtant, l'origine des rafles et la finalité de l'internement de ces populations n'étaient en rien comparables. Aux États Unis, les Japonais étaient suspectés d'être une menace pour la Nation, qu'il s'agissait de protéger contre cet ennemi intérieur... et aucune extermination ne fut jamais perpétrée. L'honneur leur fut d'ailleurs rendu quelques mois après la fin de la guerre. Ce qui ne retire rien à l'expérience traumatisante gravée à tout jamais dans les souvenirs de Takei, qu'il retrace à travers ce roman graphique. Aujourd'hui devenu un acteur de la société civile très suivi sur Facebook pour son engagement LGBT (10 millions de followers), Takei se fait épauler pour la partition graphique par Harmony Becker. Imbibée de culture asiatique et portée par la thématique de la barrière linguistique, l'artiste américaine utilise un dessin encré noir et blanc très proche du manga. L'album contient quelques longueurs, mais il a le mérite de focaliser sur une forme de racisme assez méconnu de notre culture européenne, tout en faisant un écho saumâtre à la recrudescence du mouvement Black lives matter de cet été 2020.


Scénario : George Takei | Illustration : Harmony Becker | Couleur : Mitch Breitweiser
Guerre
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Mai
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Septembre
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Juin
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