Les fréquentations d’un visio-prof l’amènent à douter du « soi-disant » virus mortel qui oblige la société à être strictement et définitivement confinée. Edition intégrale d’un étonnant et prémonitoire thriller social dystopique.Une aventure d’anticipation sur un monde ultra-confiné, en proie à une épidémie virale… dans lequel l’état est accusé d’entretenir une surveillance démesurée, autoritaire, pour mieux contrôler la population… Toute ressemblance avec une période récente vécue un peu partout sur Terre ne serait que pure coïncidence. Car l’espagnol Jaume Pallardo a réalisé cette histoire entre 2015 et 2017, soit deux ans avant la pandémie mondiale de covid ! Son inspiration prémonitoire lui venait alors de l’épidémie d’ébola, dont on venait de signaler des cas en Espagne. L’album a d’ailleurs été édité en 2018 et 2019 en deux volumes par les ibériques éditions Contrabando (La muerte rosa). Les françaises éditions de la Cafetière rassemblent aujourd’hui le tout en une intégrale de près de 250 pages, qui procure logiquement comme une atrabilaire amertume en bouche à la lecture. La proximité avec notre « petite » pandémie – au regard de celle vécue par le héros Miguel – et son confinement participent pleinement de ce sentiment, tout comme le traitement colorimétrique froid, qui s’appuie sur des teintes monochromes roses ou grises. Porté par un dessin semi-réaliste plutôt agréable et une narration immersive, le lecteur se projette dès lors dans une vie sous un variant sévère, avec les infinies précautions de décontamination et d’isolement qu’il engendrerait. Après une parenthèse sentimentale un peu bluette (rien à voir avec le rose), le propos s’oriente ensuite vers la théorie du complot gouvernemental pour asservir la population. L’auteur se défend d’avoir voulu relayer les discours conspirationnistes des zozos anti-masques et anti-scientifiques. Et effectivement, on est plus proche ici d’une réflexion sur l’autoritarisme en général, portée par les dystopies romanesques 1984 de George Orwell ou Un bonheur insoutenable d’Ira Levin, voire du film Soleil vert, pour son final glaçant.
Pour prendre l’air et rompre avec des auteurs BD pénibles, un éditeur relève le défi d’enseigner dans une académie spécialisée. Un portrait moqueur des futures générations de bédéistes.Le métier de prof est une vocation car il requiert, entre autres, beaucoup de patience et d’indulgence. Ce dont manque visiblement notre éditeur BD qui va enseigner dans une académie spécialisée. Le choc des générations est brutal. Cet éditeur s’aperçoit que ses références (Lucky Luke, Gotlib, etc.) ne sont plus partagées avec ses jeunes étudiants qui ont été bercés aux mangas. Au-delà du triste constat que ses élèves manquent de culture BD, cet homme de terrain va avoir l’impression d’avoir un public d’ado attardés, de crétins écervelés, de pseudo-artistes perchés qui manquent cruellement de talent. Wandrille dresse un tableau féroce et désopilant de ces étudiants qui estiment qu’en payant à prix d’or une scolarité dans une académie spécialisée, ils vont acquérir un talent de génie. L’humour est plutôt subtil et offre quelques moments de rigolade. Pris au premier degré et sans le dernier chapitre, cet album pourrait dissuader toute personne qui aspire à une carrière dans l’enseignement par crainte de tomber en dépression. Graphiquement c’est beaucoup plus brouillon : le trait est jeté, rapide et manque de finesse.
Depuis qu'elle fréquente Mehdi, et malgré la multiplication de ses efforts, Céline n'a que des rapports conflictuels avec sa belle-mère. Un ouvrage intéressant sur l'intégration culturelle.
A chaque journée, sa case ! C'est ce que propose Fabrice Caro dans un album réunissant chaque journée de l'année 2009. Un titre drôle et autobiographique totalement incontournable.