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Prochain niveau: 2 EXP

Ankama

banner Ankama

Avril
15 avril

Aïda

Aïda sympathise avec un groupe de jeunes marginaux se faisant appeler « The Virus », dont le seul but est de réveiller les consciences par des éclats artistiques extrêmes dans la ville de Milan. Une critique des dérives numériques.Les réseaux sociaux touchent presque toutes les générations mais surtout les plus jeunes. Ce récit original de l’italien Sergio Gerasi dresse un portrait acide de la société actuelle et de ses dérives numériques. L'héroïne Aïda incarne une jeune ado mal dans sa peau, anorexique et déprimée, qui cherche sa voie. On la suit dans son errance personnelle à travers son mal être, ses amis superficiels et son milieu familial compliqué. Elle va enfin trouver un espoir, une respiration grâce aux jeunes artistes rebelles « The Virus » et leur art urbain extrême. Ces rebelles montrent qu'autre voie est possible, mais surtout, ils dénoncent les dérives de la société numérique par des actes forts et concrets dans la ville de Milan. Aïda va les suivre et même porter le flambeau de ce besoin d'ailleurs. Pour accompagner cette diatribe acide sur notre société moderne sclérosée par le numérique et les réseaux sociaux, l’auteur use d’un trait particulier. Les personnages ont des physiques parfois déformés, comme si ces malformations étaient causées par le mal être qui cherche à sortir de chacun d’eux. Cet album a le mérite de faire percuter les consciences face à notre société moderne hyper numérisée où la place de l’Homme semble avoir de plus en plus de mal à trouver son équilibre.


Scénario : Sergio Gerasi | Illustration : Sergio Gerasi | Couleur : Sergio Gerasi
Chronique sociale
Mars
11 mars

Gen Pet

Le jeune Nat et son Genpet, une peluche vivante nouvellement acquise, se retrouvent seul dans New York, avec des hommes de la mafia à leurs trousses, bien décidés à les capturer. Une aventure fantastique frénétique pleine de rebondissements. Cette aventure colorée et dynamique, parue en deux tomes (2016-2017) aujourd'hui réunis en intégrale, met en scène un jeune garçon, Nat et son animal de compagnie un peu particulier, le « Gen Pet » Niko. Tout ce petit monde habite New York, dans un futur proche où les gens riches peuvent offrir un animal de compagnie un peu particulier à leurs enfants. Dans le scénario de Damian (Campanario Hernandez), le principe du Genpet, c’est que cet animal conçu génétiquement peut prendre la forme que désire son propriétaire, mais aussi les caractéristiques particulières qu’il a défini au préalable. Ainsi, celui de Nat est chargé de le défendre en cas d’attaque. Tout va se jouer sur cette caractéristique, qui entraine le jeune Nat dans une aventure pleine de rebondissements, d’actions et de combats. La mafia et d'autres mauvaises têtes vont tout faire pour récupérer ce fameux Genpet. Cette aventure originale, au graphisme caractéristique très coloré d’Alex Fuentes, donne un rythme continu à la lecture, tout en conservant un humour omniprésent. C’est avant tout une aventure d’amitié entre Nat, son Genpet et son amie Luisa qui va lui donner une aide indispensable dans cette grande aventure au cœur d'un New York futuriste.


Anticipation
4 mars

Unfollow

Étrange one shot abordant le thème de l'écologie et des réseaux sociaux, cet album alternatif laisse perplexe ou dérange, mais ne laisse pas indifférent.Avec son roman graphique Vacuum (Rackham 2014), Lukas Jüliger abordait déjà, sous une autre forme, la thématique des relations humaines. L’auteur est reconnu en Allemagne où il a défrayé la chronique. Si son dessin typique des arts appliqués, minutieux, quoi qu’au style plutôt alternatif, au trait tendre, rehaussé de couleurs douces aux tons bleu clair et orangé, charme dès l'ouverture du livre, le propos est un peu moins évident. Cela commence en effet tel un récit fantastique, pouvant d'ailleurs rappeler les origines décrites par son compatriote Jens Harder dans Alpha directions. Mais assez rapidement, le ton léger et poétique laisse place à un récit engagé, au parti-pris écologique fort, ne laissant que peu de place à l'interrogation, au contradictoire. Alors certes, le titre Unfollow implique qu'il faut être capable de se dégager des influences néfastes du capitalisme à outrance, en l'occurrence via la toute-puissance des réseaux sociaux, mais le mouvement d'Earthboy peine à être présenté par son auteur comme autre chose qu'une secte que le reste du monde devrait rejoindre. De plus, la narration choisie privilégie les textes en voix off sous des dessins. Celle-ci s’en trouve moins naturelle, échouant quelque peu à faire participer le lecteur. Dans le fond, peut-être est-ce cette dichotomie impossible qu'Earthboy ressent, préférant disparaître afin de laisser l'ensemble des humains choisir leur voie, plutôt que de la dicter. Un constat tragiquement réaliste, trop peut-être, pour un livre que l'on aurait aimé davantage voir transmettre de manière fluide des alternatives, plutôt que tenter d’imposer gauchement un message unilatéral. Too much, sans doute.


Illustration : Lukas Jüliger | Couleur : Lukas Jüliger
Science-Fiction
Janvier
21 janvier

Hammerdam T2

Second tome d'un diptyque déjanté, qui nous plonge dans un univers coloré et trépidant. Une quête initiatique drôle et lumineuse !Le premier tome nous avait envoûtés, par ses couleurs chatoyantes, et son humour absurde et décalé. On espérait retrouver la même ambiance dans le deuxième et dernier volume de ce diptyque. Nous étions restés en plein suspens en terminant le tome 1, en plein cœur de l'action ! Nous reprenons donc au même endroit, comme si nous n'avions jamais quitté ces personnages. Avant d'entamer la lecture de cet album, il est conseillé de relire le précédent, ou de l'avoir bien en tête, pour en profiter au mieux, et bien cerner les personnalités des personnages. La jeune Mélina est donc prisonnière d'un cristal et grâce à l'aide de ses amis, elle va être libérée. Mais cette solidarité va s'effriter petit à petit ; et le petit groupe va tout mettre en œuvre pour que les défauts de chacun, n'affectent pas l'esprit d'équipe, mais qu'ils en deviennent une force. Toujours pourchassés par le méchant boulanger, ils vont terminer ce voyage initiatique. Ils vont se chercher, se trouver, affirmer leurs personnalités. Toujours avec un dessin très coloré, vif et dynamique, nous les suivons les yeux fermés. L'humour est toujours de la partie, présent avec plus de parcimonie, mais savamment dosé. Les tournures de phrases, ou les allusions métaphoriques renforcent le charme de l'écriture et du scénario. Cette série jeunesse à partir de neuf ans fait du bien. On ne peut que la recommander, pour petits et grands !


Illustration : Enrique Fernandez
Contes / Fééries
14 janvier

Shelley

Les docteurs Polidori et Darwin, associés au Lieutenant Burton, courent derrière les secrets d'une mort que la science pourrait repousser. Hélas, dans le sillage de leur dramatique échec, ils entraînent de nombreux innocents. Un dernier volume monumental.C'est avec ce tome 3 que la boucle de la série est bouclée. Une boucle narrative « à l'envers », puisqu'on remonte le temps au fur et à mesure des tomes, de 2019 à 1848 et enfin 1815. La première remarque qu'on doit souligner au sujet de ce processus, c'est qu'il ne nuit en rien à la compréhension des évènements. Au contraire, les éléments de cette fresque viennent parfaitement s'emboîter et c'est un régal de les voir se faire écho et d'amener ainsi toute la lumière sur ce qu'on a découvert précédemment. Aussi, on découvre dans cette conclusion qui se cache réellement derrière l'identité du terrible Docteur Moreau, pendant que se tisse le drame, dont Marry Shelley est au centre, comme le suggère si justement le titre de cet ultime épisode. Ultime, c'est aussi le mot qu'il convient d'employer pour qualifier le travail de Carlos Puerta. Pendant que Philippe Pelaez écrit des dialogues à l'intensité dramatique digne des œuvres littéraires auxquelles son histoire fait référence, le dessinateur, une nouvelle fois, délivre des portraits inquiétants dans des décors sublimes. Des rues anglaises à celles italiennes, de la campagne du Yorkshire au comté de Devon, il laisse aussi une belle place aux splendeurs de la nature, de la mer déchaînée aux sommets Apennins dont la couverture est tirée. On retrouve également ses déclinaisons chromatiques, sépia, vert et bleu, qui jouent véritablement un rôle dans la narration graphique, plongeant le lecteur dans une ambiance où le drame frappe l'ensemble des protagonistes, pire encore : la tragédie. Pour qui aime la littérature fantastique à ses origines, celles du XIXème siècle, pour qui aime l'esthétique et le soin amené à chaque case, chaque détail, Maudit sois-tu s'impose parmi les œuvres qu'on se doit de connaître.


Couleur : Carlos Puerta
Thriller
5 janvier

L'album du film

Seconde adaptation au format album du film d'animation, cet ouvrage s'adresse à des enfants à partir de 5 ans. Un public un petit peu plus grand que le précédent, et une histoire plus détaillée.Après la sortie du film d'animation éponyme, Ankama a sorti deux ouvrages reprenant l'histoire et les images du film. Le premier est à destination des tout-petits, au format souple avec très peu de pages et une histoire largement simplifiée et écourtée. Celui-ci est légèrement différent. Se présentant comme un album jeunesse, il s'adresse plutôt à un public à partir de 5 ans. Le film est repris avec plus de détails, plus de profondeur. Les passages plus sombres, notamment ceux qui abordent la mort ou le danger, sont développés, contrairement à l'album pour tout-petits. L'aventure est un peu plus complexe, et l'on comprend mieux certains rouages de l'histoire. L'album contient plus de texte, mais aussi plus d'illustrations, tout droit sorties du film d'animation. La pleine page de droite met en avant une ou deux images en pleine page, tandis que des petites vignettes viennent se glisser parmi la page de gauche qui contient du texte. Le dessin, numérique, est dynamique, mais n'apporte pas de réelle plus-value par rapport au film d'animation : il vient plutôt compléter, raviver les souvenirs du visionnage. Le scénario, sous forme de conte, nous raconte une belle histoire, dans laquelle l'amour sera plus fort que tout. Il ne sera pas question d'histoire romantique, mais plutôt de personnages qui s'affirment, et qui partent à l'aventure, surmontant des dangers toujours plus nombreux.


Scénario : Natacha Godeau
Contes / Fééries
7 janvier

L'album du film

Ankama propose une version simplifiée pour les petits, sous format livre, de son film d'animation Princesse dragon : une histoire d'aventure qui met en évidence l'importance de l'amour.Le 15 décembre 2021 est sorti au cinéma Princesse dragon, un film réalisé par Anthony « Tot » Roux et Jean-Jacques Denis, troisième film produit par Ankama Animation. Comme nous le savons, le groupe Ankama est spécialisé dans le cross-média, et dans la création numérique. Ils interviennent dans le domaine du jeu vidéo, de l'animation, des jeux de plateaux, mais aussi dans le monde de l'édition. C'est donc tout naturellement, que nous retrouvons suite à cette sortie cinéma, de multiples objets dérivés, mais aussi des productions éditoriales, comme c'est le cas pour ce titre Princesse dragon l'histoire du film racontée aux petits. Sous forme d'album illustré, nous retrouvons les graphismes du film d'animation, en version simplifiée et raccourcie, pour correspondre à un album accessible pour les plus jeunes. L'histoire va à l'essentiel et ne s'encombre pas de détails, que le film développe davantage, et nous présente les aventures et la rencontre entre deux jeunes filles bien différentes : une princesse et une demi-humaine. Le scénario se présente sous la forme d'un conte, avec une morale explicite en fin d'ouvrage : l'amour est la plus importante des richesses. Cet album sympathique permet de (re)découvrir l'ambiance proposée en version animée, de façon synthétique. Il peut être lu comme une histoire du soir avant de coucher son enfant.


Illustration : Collectif
Fantasy
Novembre
12 novembre

L'Après-Alcatraz

Le mythe Alcatraz remis au goût du jour au travers de la biographie romancée et imaginaire de Frank Lee, après son authentique évasion de la célèbre île-prison.Ça fait maintenant près de 60 ans que le trio John et Clarence Anglin et Frank Lee Morris s’est fait la belle du pénitencier d’Alcatraz. Et autant d’années que le mystère demeure au sujet de leur devenir. Ont-ils péris noyés ou ont-ils refaits leur vie ? Pour le scénariste David Hasteda, cela ne fait pas l’ombre d’un doute : Frank Lee s’en est bel et bien tiré ! Ainsi, il a imaginé la vie de l’après-Alcatraz pour le fuyard au travers de sa vie dans la clandestinité et la peur d’être retrouvé. Et même si l’homme réussit tant bien que mal à vivre au milieu des autres, il n’en reste pas moins que la liberté n’est jamais totalement acquise. Et c’est d’ailleurs là, tout le sens de ce récit, qui montre un Frank Lee obsédé par la prison. Du côté des dessins, Ludovic Chesnot délivre des traits fins et des personnages émaciés, qui collent bien aux ambiances à couteau-tiré de David Hasteda. De plus, la mise en planches est bien pensée et donne à l’ensemble un aspect cinématographique bien amené. En fin de comptes, Frank Lee – L’Après Alcatraz est une bonne BD avec tout ce qui faut d’action et de suspens, qui revisite intelligemment le mythe de l’évasion d’Alcatraz sous le prisme de vision de la « vie d’après », qui n’est pas aussi facile qu’il n’y parait.


Illustration : Ludovic Chesnot | Couleur : Ludovic Chesnot
Thriller
Mai
21 mai

Hammerdam T1

Le célèbre marteau d'Hammerdam est de retour pour engager un personnage dans une quête épique. Mais il va choisir une petite fille de 6 ans. Une fable colorée, intelligente et légère, qui nous replonge dans l'univers des contes et légendes.Après des années d'absence, le célèbre marteau d'Hammerdam refait irruption en ville et choisit, à la surprise générale, une petite fille de 6 ans pour partir dans une quête qui la changera pour toujours. Enrique Fernandez est un artiste complet, qui travaille à la fois pour le monde du film d'animation, du jeu vidéo ou du jeu de société. Mais c'est aussi un talentueux auteur de bande dessinée, qui a réalisé Aurore, Le magicien d'Oz ou encore Brigada. Il revient avec un titre bien différent de ses précédentes productions, qui s'annonce comme un diptyque et qui est publié chez Ankama. On y découvre une histoire accessible dès l'âge de 10 ans, inspirée des contes traditionnels. On y retrouve de nombreuses allusions aux légendes de notre enfance : une fée, un archer, un marteau ressemblant à Excalibur, des personnages extraordinaires dotés de pouvoirs. Et surtout, nous retrouvons l'esprit d'un voyage initiatique, d'une quête qui va transformer nos héros, qui vont devoir affronter moults situations épiques. Introduisant avec humour et subtilité des personnages hauts en couleur, Enrique Fernandez réussit à créer du lien tout au long de son scénario, à faire sens progressivement entre des cas isolés qui vont se diriger vers un objectif commun. Les dessins très colorés, sortis tout droit d'un monde imaginaire, apportent du peps à la lecture, et nous plongent dans une ambiance festive et enfantine. Une fable résolument agréable et efficace, qui nous fait retomber en enfance, en laissant parler notre imagination.


Illustration : Enrique Fernandez | Couleur : Gorobei
Contes / Fééries
Septembre
24 septembre

L'affaire du ticket scandaleux

Sherlock Holmes et son ami Watson suivent la piste du ticket de spectacle les menant au magicien chinois Wu-Jing, un étrange personnage au passé très intriguant. Suite et fin d'une enquête originale d’un Holmes au sommet de sa forme.Cyril Lieron et Benoit Dahan poursuivent leur adaptation originale des aventures policières du célèbre détective britannique Sherlock Holmes, d’après l’œuvre de sir Arthur Conan Doyle. Le premier tome conduisait le détective et son ami Watson à suivre la piste d’un mystérieux ticket de spectacle chinois, en lien avec les enlèvements de personnes. Les auteurs mettent donc en évidence l’incroyable perspicacité de Holmes au travers de ses déductions particulièrement précises et pointilleuses. Ils utilisent le concept de la bande dessinée comme un moyen interactif dans lequel moult indices sont présentés de façon originale, voire amusante. L’album demeure très ludique. Il faut en effet au lecteur effectuer certains pliages de pages, voire regarder certaines pages en transparence pour entrer complètement dans l'affaire ! Le lecteur va ainsi suivre le fil de l'enquête au même rythme que Holmes. Enfin, l’originalité graphique avec une vue découpée de l’intérieur de la tête de Holmes, comme pour le premier tome, permet vraiment de comprendre la façon dont il range sa caboche et parvient à ses redoutables déductions. Le dessin de Dahan fait mouche, comme pour le premier volume. Une couverture surprenante, un style steampunk, une fluidité d’action et une liberté graphique donnent le ton de cette nouvelle grande aventure, comme si on y était. Une énième adaptation plutôt réussie, originale et truculente.


Illustration : Benoît Dahan | Couleur : Benoît Dahan
Policier
Janvier
29 janvier

Les Lames d’Ashura

Lorsque la cheffe du gang des Lames d'Ashura veut passer la main et se retirer sur une dernière attaque minutieusement préparée ... Rien ne va pourtant se dérouler comme prévu. Un album où l'action se conjugue au féminin !Nous avions découvert le talentueux Baptiste Pagani grâce à sa précédente parution The Golden Path. Nous le retrouvons en ce début d'année 2021 avec ce nouvel album, dans lequel un gang de jeunes femmes combatives sont prêtes à tout pour piller des trains de marchandises. Nous voilà immergés dans un univers graphique singulier, où les corps sont plutôt androgynes (difficile parfois de faire la différence entre un homme et une femme... Mais au fond, est-ce vraiment important ?) et toujours avec une musculature très développée. Pourtant, une certaine grâce émane de ces personnages, souvent sanguinaires, mais fascinants. Le traitement de la couleur, parfaitement maîtrisée, contribue à apporter de la douceur. Pourtant, le cadre de l'histoire est loin d'être rose ! Dans une contrée inspirée de l'Inde, se jouent des rivalités et de violents combats. Nous en sommes d'ailleurs témoins en tant que lecteurs. L'album est rythmé par des cavales dynamiques et des scènes sanglantes, ponctuées par des dialogues bruts et sans filtres, et quelques scènes libertines. Les illustrations viennent embellir un scénario bien rôdé, qui nous embarque de la première à la dernière page. A travers cette aventure, Pagani explore la complexité des relations familiales, les rivalités qui peuvent refaire surface, mais aussi la difficulté de composer avec des proches aux idéaux bien différents des nôtres. La violence et la vengeance n'en sont finalement qu'une conséquence. Il déconstruit aussi l'image standardisée de la femme, en nous montrant des personnages féminins forts, caractériels, qui maîtrisent les techniques de combat comme personne et qui n'ont pas peur de sortir des sentiers battus... Quitte à tuer ! Un titre complet, plein d'énergie, aux personnages attachants et décapants !


Collection: Label 619 Illustration : Baptiste Pagani
Western
15 janvier

Trenchfoot

Bienvenue à Trenchfoot, sympathique bourgade de Louisiane où se côtoient tous les rednecks du coin, entre bastons, drogue et petites combines pour se faire de la thune. A la rencontre de Sid, gagnant du loto mais loser formidable.Dès les premières planches de Trenchfoot, le lecteur se retrouve vite en terrain connu dans l'univers de DoogyBags. Inutile de dire que l'ambiance va être plutôt malsaine et que le duo Mud et Ghisalberti va s'en donner à cœur-joie dans la surenchère poisseuse au travers d'un décor de Louisiane en proie à la pauvreté la plus extrême. Et c'est dans un mélange de drogue, de sexe, de violence et de stoner qu'on suit les aventures de Sid, redneck et anti-héros par excellence qui se retrouve propulsé millionnaire après avoir volé un ticket de loto gagnant. Mais loin de tout flamber, le jeune homme végète dans Trenchfoot et attire la convoitise de tous les paumés du coin. Derrière cette histoire qui rappelle parfois Fargo des frères Coen, tant les petits choix du héros ouvrent la voie à des conséquences sanglantes sans demi-mesure ! Bref, Mud part dans tous les sens ; et force est de constater qu'on se laisse vite prendre au jeu dans cette histoire complètement décérébrée... De son côté, Nicolas Ghisalberti possède un trait un peu particulier qui colle parfaitement à l'univers de DoggyBags et plus généralement aux œuvres issues du Label 619 mais qui pourront en rebuter plus d'un, notamment à cause d'une colorisation crue avec des teintes jaunes, bleues ou mauves qui rajoutent volontairement une touche craspec à l'ensemble. De plus, la mise en scène des plans reste parfois un peu trop brouillonne pour offrir une lecture fluide. Mais rien de rédhibitoire, dans la mesure où la partie graphique colle à l'ambiance crasse de la Louisiane dépeinte par Mud. Au final, Trenchfoot permet une incartade avec un plaisir coupable dans une Amérique profonde, pauvre et sale au travers de laquelle il est impossible de s'en sortir... même lorsqu'on gagne 1 million de dollars au loto !


Collection: Label 619 Scénario : Mud | Illustration : Nicolas Ghisalberti | Couleur : Nicolas Ghisalberti
Western
15 janvier

Moreau

Avec ce second volet, la vérité se fait jour autour du Comte Zaroff et du Docteur Moreau, qui décident de révéler leur expériences secrètes à des personnalités pour avoir leur caution. Un drame fantastique construit comme un petit classique.Dans le cahier final « pour aller plus loin », Philippe Pelaez nous livre des clés de lecture de ce second volume du triptyque. Il évoque tout d'abord l'incontournable figure littéraire de H.G. Wells, puis développe les archétypes qu'on retrouve dans son récit. Le thème du savant fou, dont le rêve est de devenir l'égal de Dieu. Celui des fantasmes du corps, nés du spectacle des Freaks et autres monstres de foire, depuis le XIXème siècle. Moreau nous parle donc d'un savant fou, qui veut disqualifier Dieu. C'est une histoire dont l'écriture épouse strictement celle des récits auxquels elle rend hommage. Elle est construite sur un crescendo dramatique propre aux romans d'aventure, tels que Jules Verne, autre « père » de la Science-Fiction, pouvait les écrire. On retrouve donc le tandem Zaroff-Moreau et l'invitation qu'ils lancent à Mary Shelley, Emily Brontë, Charles Darwin et Richard Burton, l'érudit britannique. Tous ignorent, bien sûr, la cause réelle de la macabre invitation. C'est la révélation de leur plan, dans leur manoir à vous glacer le sang, qui fait de cet opus un drame au climax quasi théâtral. Ce spectacle ne serait pas si beau ni intense sans un Carlos Puerta aux compositions époustouflantes. Ses planches sont comme des tableaux animés. L'espagnol, qui se charge aussi de la couleur directe, insuffle un jeu d'ombres et de lumières qui passe par de superbes déclinaisons chromatiques. L'image est en totale harmonie avec le texte. Le rideau tombe sur les savants fous, la vérité surgit, annonçant le dernier volume de la série, qui sera consacré à Mary Shelley. Vivement !


Couleur : Carlos Puerta
Thriller
Septembre
11 septembre

Horseback 1861

Lorsque le scénariste Hasteda et l’artiste Nikho s’attaquent au western au travers d’Horseback 1861, on peut s’attendre à une relecture musclé du mythe de l’Ouest américain, par deux fines gâchettes.Fidèle à sa réputation d’éditeur qui tape là où ça fait mal, avec des séries de haute volée comme Mutafukaz ou Doggybags, le label 619 d’Ankama revient sur le devant de la scène avec une œuvre en forme de relecture de l’Ouest américain : Horseback 1861. Comme on pouvait s’y attendre, cette bande-dessinée initiée par le scénariste David Hasteda et l’artiste Nikho opte pour un parti-pris brut de décoffrage, sans trop se soucier de la réalité historique des États-Unis. En effet, à la manière de la série Jour J, ils établissent d’emblée sous une forme uchronique le contexte historique. Dès lors, ce western prend la forme d’un véritable road trip rugueux et violent, où se mêlent de nombreux personnages singuliers, à l’instar de l’équipe de la Randall Delivery. Mine de rien, l’histoire se déroule avec beaucoup de cohérence et de dynamisme, notamment grâce à une narration précise et bien ficelée. Ainsi, Hasteda reprend à son compte l’univers du western (avec quelques clins d’œil cinématographiques), pour mettre en place un scénario plutôt simple, mais qui développe au fil de son avancé plusieurs sous-intrigues. Du côté des dessins, le trait nerveux de Nikho colle parfaitement à l’esprit corrosif du récit mis en place par David Hasteda. Mais l’utilisation trop poussive des couleurs saturées et d’un encrage appuyé ne permettent pas toujours une lecture fluide, notamment dans les scènes d’actions. Ceci étant, force est de constater que l’artiste possède un style graphique personnel et intéressant, notamment dans l’agencement des planches. En définitive, malgré un visuel un peu tape-à-l’œil et agressif, Horseback 1861 – le premier western de la maison Label 619 ! – s’avère être une bande-dessinée accrocheuse qui se lit d’une traite et qui happe le lecteur dans un univers sauvage et violent ! Yeeeepeeeeeee ! Bang ! Bang !


Collection: Label 619 Scénario : Hasteda | Illustration : Victor Hubinon
Western
Août
28 août

Carbone & Silicium

Quatre ans après le très remarqué Shangri La, voilà le nouveau roman graphique d'un auteur à qui la science-fiction réussit bien. Un nouveau très bon cru, au message fort.De premier abord, on aborde Carbone et Silicium avec une légère inquiétude mêlée de plaisir coupable : que se cache-t-il au sein des 272 pages de ce gros et grand volume ? La présentation similaire à Shangri-La a été soignée et l'on retrouve le dos toilé, synonyme d'écrin pour la qualité. Le style de Mathieu Bablet est typique et familier aux lecteurs du Label 619 et c’est un réel plaisir que de le retrouver. L'introduction de la professeure Noriko Ito, personnage central de l’histoire, en tant que directrice de recherche à la Tomorrow Foundation, expliquant que les contraintes sociales sont finalement l'enjeu des IA fortes, apporte un semblant de reconnaissance scientifique sur ce sujet, insufflant la dose presque nécessaire de réalité ou de crédibilité dont aurait pu avoir besoin cette histoire... « Aurait pu », si nous n'étions pas dans de la science-fiction, bien que très proche de notre environnement quotidien. Car c'est de cela dont il s'agit ici : sous couvert d'une histoire d'émancipation de deux Intelligences Artificielles, différentes bien que supposées être identiques (deux faux jumeaux donc, quoi de plus humain ?), nous parler des travers de notre société. Plus précisément de ce qui nous pousse vers la catastrophe, c'est à dire notre extinction en tant que race humaine. L'invasion des déchets liée à notre surconsommation (p. 188-190), les crimes en tout genre (p. 180, clin d'œil violent au décès du petit Alan Kurdi, sur les côtes turques en 2015), ou l'eau qui monte (p.217), ne sont que quelques exemples des nombreuses exactions dont nous nous sommes rendus coupables et qui nous rendent la vie si difficile. Attaches physiques d'ailleurs, avec ces nombreux inconvénients, dont Carbone, davantage que Silicium, souhaite pouvoir se libérer, pour passer le reste de son temps dans le réseau, vers une autre voie. « Celle de la fusion de tous nos esprits vers une même conscience, une seule intelligence, éloignée des préoccupations matérielles et de la souffrance corporelle ». Silicium choisissant, lui, comme s'il avait encore un petit espoir en l'humanité, la voie du Nomadisme terrestre. N'en finissant pas de fuir, il part en découverte des 12,4% du reste du monde qu'il ne connait pas encore. C’est l'occasion de nombreuses belles pages aux couleurs orangées nous permettant de découvrir les beautés géographiques ou patrimoniales et culturelles du monde, à travers ses yeux. Superbe. Durant tout ce périple, entre leur naissance à tous deux, leurs séparations, leurs vies en parallèles, puis leurs retrouvailles finales, c'est en fait un état des lieux du monde humain tel qu'il est pratiquement aujourd'hui, ou qu'il sera dans peu de temps, auquel nous convie Mathieu Bablet. C'est le terreau à partir duquel il aborde frontalement, mais avec toute la poésie dont il est capable, le thème du transhumanisme, comme d'ailleurs rarement vu en bande dessinée. Le sujet est complexe, et l'on comprend dès lors pourquoi quatre années étaient nécessaires, ainsi que 272 pages. Si nous ne sommes pas sûrs de suivre la voie de Carbone à ce stade, ayant encore un peu trop les pieds sur Terre et respirant encore un air à peu près correct, la montée des eaux et les violences mondiales peuvent sincèrement nous inquiéter. Carbone et Silicium montrent en quelque sorte deux voies : l'une faite de respect et de préservation de beautés, qui s'amenuisent néanmoins inexorablement chaque jour ; l'autre négative, qui prône la fin du genre humain en tant que tel, pour un avenir pourtant fait de lumière. Laquelle choisirons-nous ? Une œuvre forte et belle, à méditer.


Collection: Label 619 Illustration : Mathieu Bablet | Couleur : Mathieu Bablet
Science-Fiction
Février
Janvier
Octobre
Septembre
Mai
Juin
Mai
Mars
Janvier
Octobre
Janvier
Septembre
Novembre
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