Beauté brute graphique, conte psychédélique féministe... Ce premier ovni romancé dévoile une autrice BD qui devrait s'imposer.Rares sont les auteurs français pouvant démontrer un tel univers personnel sur une première publication de plus de 200 pages. Narration fortement onirique, éléments autobiographiques apparents, thèmes forts et violence des sentiments, mais aussi un dessin noir et blanc magnifique, évoquent certains maîtres de la xylogravure ou du Jugendstill. Le papier au fort grammage magnifiant ostensiblement le rendu. Une « fabrication » due à Dorothée Xainte, élevant l'album au niveau du beau livre. Passé cette émotion esthétique précieuse et surprenante, on est tout autant décontenancé, heureusement, par le scénario, évoluant lentement, mais sûrement, dans une ambiance mêlant réflexions sur la découverte de nouvelles émotions – sexuelles, entre autre – de ces adolescents, mais aussi fantastiques liées à la psychologie de deux de ces derniers. La bétonisation sauvage de cette baie, laissant petit à petit place à une zone industrielle (la méta station) et les étranges phénomènes liés à la nature environnante qui s'y produisent, réellement ou dans les psychés de Magda et Gaël, pouvant rappeler le manifeste écologiste Rumeurs sur le Rouergue de Tardi et Christin (1976). Ce sentiment de malaise, lié à une période de la vie, et celui d'impuissance, lié à l'écologie contrariée, se nomme Solastalgie. Bérénice Motais de Narbonne, ayant réalisé un mémoire sur la représentation de la femme dans la bande dessinée (La Pilule rouge, 2016) et autrice d'un court métrage primé (Astrale, 2017), confirme son engagement et un grand talent avec cet ouvrage très personnel, remarquable sur le fond et la forme. Coup de cœur !
1962, en France. Le parcours et le quotidien d’une famille maghrébine au cœur du bidonville de la « Folie », à Nanterre. La face cachée des Trente Glorieuses, à l’ombre des jeunes tours en fleur. Entre documentaire et fiction, une magnifique BD !
Dans un milieu rural non loin de Paris, dans le nord de la France, Marilou et Gilles, respectivement mère et fils, mènent une vie paisible. Jusqu'au jour où, décidant de juguler l'ennui, Gilles propose à sa mère une virée à Paris...
Une immersion éthylique dans les profondeurs de la nuit, oscillant entre gaieté et innocence, illusions et mélancolie. Un coup de maître pour un one-shot somptueux dont il faut jouir sans modération.
Après avoir découvert qui était l’homme qui la suivait depuis quelque temps, Rosalie et sa nièce Aude se jouent du pauvre coiffeur ! Dernier tome d’une trilogie pimpante et rafraîchissante !
Les monuments ne sont pas doués de mémoire, contrairement aux hommes. Pour se souvenir, il faut s'approprier le passé via des objets. Une quête mémorielle en ex-Yougoslavie, sur les traces « d'une guerre oubliée plus que terminée ».