Petrov s'est évadé du camp de prisonniers en Sibérie, au bout de de 6 ans de captivité. Il veut trouver la femme de son ami mort sous la torture, pour respecter ses dernières volontés. Superbe fin d'une cavale en forme de leçon de vie... et de mort.On avait laissé Petrov avec ce sentiment désespérant que sa cavale avait trouvé une issue tragique. Mais Patrick Miramand n'avait pas fini de nous offrir l'histoire de cet homme dont le désir de vivre est plus fort que tout. Plus fort qu'un système qui a envoyé des dizaines de millions de morts (combien, exactement, nul ne ne sait : 25, 30 ou même 60 ?), plus fort qu'une nature aussi hostile que belle. Voici donc la suite de cette aventure poignante, qui permet aussi au lecteur de s'instruire et, comme Petrov, de s'évader dans la région du Baïkal. L'immensité du lac (630 kilomètres de long pour une largeur qui va jusqu'à 80 kms) et les régions qui l'entourent sont ainsi le théâtre de ce voyage en solitaire, jalonné de rencontres entre des hommes brisés, mais toujours debout. L'auteur complet a truffé son récit de références à l'Histoire. On imagine son formidable travail de documentation, comme pour le Centre de Détention 17, dont il ne reste qu'un seul croquis, car les autorités ont détruit absolument tous les documents qui s'y rattachaient et c'est cette pièce unique qui lui a servi d'appui pour la construction d'une scène. On est souvent terrifié par le souvenir de cette répression inqualifiable, comme quand la « route des os » est évoquée. 2032 kilomètres construits par un climat qui a pu afficher -72 degrés. Là aussi, l'auteur ouvre une parenthèse qui marque la mémoire : environ 20 ans de travail forcé et probablement 25 morts par jour pour une route qui trouve son nom du fait que les corps, ne pouvant être enterrés par ces températures, étaient « mélangés » aux remblais de la route... Alors la cavale de Petrov, c'est aussi un bout d'Histoire de l'ex Union Soviétique, un morceau de sa géographie. Une nouvelle fois, Patrick Miramand nous embarque dans des décors, forêts, plaines, montagnes et bien sûr le lac, qui proposent une pause contemplative, permettant au lecteur de souffler. Parfois, il n'y a pas besoin de beaucoup d'action pour amener une grande intensité. Sa narration a cela de remarquable, jusqu'au bout.... Ce diptyque vous plaira si vous aimez la BD riche d'un propos. Il est la preuve qu'on peut passer sous les radars des éditeurs, mais que cela n'enlève rien à la richesse d'une œuvre.
Un fantassin des Forces de l'Axe court à perdre haleine, essayant d'échapper à la mitraille et aux bombes. Hélas, on ne fuit pas son destin. Plus qu'un magnifique album en Noir et Blanc, muet, qui communique l'horreur de la guerre, un manifeste !
Quand le régime de Staline envoyait des millions d'hommes et de femmes au Goulag. Leur tort : s'opposer au régime ou en être suspectés, avoir été dénoncés pour un oui, pour un non... Un récit poignant, d'une grande beauté.
STPo, webdesigner en freelance, raconte sa vie en BD : ses amis, son job, la musique, ses considérations politiques et civiques, ses coups de gueule… Une autofiction cynique blogosphérisée et auto-éditée.
Dans un monde uchronique stupéfiant, le président JFK apprend outré que l'assassin politique de son Anam Cara (son âme soeur) a été remis en liberté. Il décide de se venger. Un court roman illustré, étonnant de candeur, mais pour le moins bancal...