Dans une cité de banlieue bétonisée, des copains précaires et désœuvrés prennent conscience que leur vie file sans qu'ils n'en fassent rien. Ils jouent au loto dans l'espoir de faire le million. Une terrible et réaliste peinture sociale.Dans un décor urbain de banlieue pas risou-risou, plusieurs copains quadras ou quinquas (dans ces eaux-là) prennent conscience que leur vie est en train de filer sans qu’ils n’en aient rien fait. Ils ne sont pas clochard, mais appartiennent au petit peuple, aux indigents, à la précarité ordinaire. Comme beaucoup, ils sont victimes de la misère sociale et culturelle, ils zonent sans avoir grand-chose d’autre à penser qu’à leur propre désœuvrement. Et ils remplissent le vide de leur quotidien en ayant des comportements qui ne font rien pour améliorer les choses. Ils s'embrouillent, ils débattent de futilités sans montrer d’éloquence particulière. Sur ce point, c’est magnifiquement réaliste ! Ils s’en remettent avec un espoir dérisoire au potentiel gros lot du loto… A ce stade, il est essentiel de rappeler que « faire le million », au loto, c’est une chance sur 20 millions. Autant dire aucune. Comme pour insister sur « l’insignifiance » de cette frange de la population, Gilles Rochier ne leur accorde ni prénoms, ni narration linéaire. Nous les découvrons par bribes détachées, en une accumulation de séquences patchwork qui brossent au final une terrible peinture sociale. Pour autant, on ne ressent pas de militantisme outrancier, juste des faits, au plus proche de la stricte réalité – Gilles Rochier vit authentiquement dans une cité de banlieue, depuis toujours. Le personnage central à bonnet est potentiellement son alter-ego, auquel il prête son propre ressenti, brut et désabusé. A l’image de ce scénario pesant et bien plus profond qu’il n’y parait, le dessin se compose de fines hachures qui n’accordent jamais rien de « beau » à l’environnement. Souvent dans des cases encombrées de dialogues ou saturées de détails de décors peu identifiables. Le monochrome gris-bleu parachève la sensation d’enfermement dans une condition désespérée.
Un jeune homme se découvre une cicatrice sur le corps dont il ignore l'origine. En enquêtant sur ce phénomène auprès de ses proches, c’est son rapport au monde qu’il va questionner. Un album tout en pudeur, qui peine pourtant à toucher réellement…
Connu pour son humour grinçant et son autodérision, Fabcaro se lance un nouveau défi en réalisant un carnet de voyage sur le Pérou, un pays où il n'a jamais mis les pieds ! Un album totalement décalé et donc complètement indispensable.
Ta Mère La Pute : un titre provocateur pour l’histoire autobiographique d’une bande de gamins des cités à l’insulte facile. Rochier raconte ces quartiers aussi fragiles que durs, dans un récit dont l’image peine à porter un scénario touchant.
L'histoire de Paul et Fanta débute un matin à la terrasse d'un café parisien ; elle se poursuit là-bas au pays, à "Ouaga" - Burkina Faso... Lecture d'un soir partagée entre fantasme et réalité, idéale pour de beaux rêves et un réveil serein.
Après 12 ans de boulot, Gilles se retrouve sans emploi, sans projet, sans envie. Grosse fatigue, grosse déprime : l’homme prend le temps d’un Temps mort. Un essai autobiographique morose à la vocation éditoriale très incertaine…
Un homme flotte mais personne ne le remarque ; deux vieux s'ennuient à mourir dans leur maison de retraite et un mec se fait plaquer pour cause de 11 années de chômage : un recueil d'histoires absurdes et parodiques, étranges et drolatiques. Pathétique!
Le chat botté, affublé de la souris Patience, part à la recherche d’une sorcière qui détient une potion magique et un ingrédient essentiel : la branchette ispassiconique ! Mais le sort est farceur. Une fable réinventée en mode délire séquentiel.
Un psy teste sur un patient la célèbre méthode de Rorschach, qui consiste à montrer des tâches d'encre aléatoires et demander ce qu'il y voit. Les effets sont aussi inattendus qu'hallucinatoires... Un délire complètement barré, mais jouissif !