Data Games nécessite l'utilisation de javascript pour mieux vous présenter ces univers bande dessinée, jeux vidéo, manga, comics, films et jeux de société.

Prochain niveau: 2 EXP

Huber éditions

banner Huber éditions

Août
27 août

The Golden Bear Days (Artefacts et Fragments d'Os)

Il est des livres qui vous emmènent aux confins de l'imaginaire, là où les mots manquent pour décrire le voyage auquel ils vous invitent. Pim et Francie est de ceux-là. Un ouvrage fascinant, inquiétant et peut-être maudit comme son auteur...Si Al Columbia est un touche à tout, puisqu'il s'adonne à la peinture, la gravure et la musique et qu'il a travaillé pour le cinéma, il traine la sulfureuse réputation d'artiste maudit de la BD. Entré par la grande porte dans ce média, puisque choisi par Bill Sienkiewicz pour l'aider à illustrer Big Numbers écrit par Alan Moore, il n'a alors que 18 ans. Le reste appartient à la légende : dès le numéro deux, Bill Sienkiewicz quitte le navire et Alan Moore et son éditeur choisissent de confier la série à Al Columbia. Deux ans passent sans qu'aucun numéro soit publié et le jeune prodige claque aussi la porte, laissant tout le monde sur le carreau et pour cause : il a détruit tout le matériel. Le fruit de son travail ? Réduit en cendres ! Pim et Francie sont deux personnages qu'il créa quelques années plus tard, après la parution de sa première BD, mais dont il n'acheva jamais les aventures. Abandonnant un graphisme très réaliste, il élabore alors une charte graphique cartoony mais dont le style caricatural glace le sang : corps difformes, sourires en permanence tordus, façon rictus inquiétants, il réussit l'exploit (dans un registre différent mais un peu comme Charles Burns) de mêler élégance et scabreux. La beauté des laids, se voit sans délai, disait Serge Gainsbourg. S'il avait pu voir le travail d'Al Columbia, nul doute qu'il lui aurait adressé ses propres mots. Alors ce livre carré est conçu comme un voyage symbolique. Il réunit les crayonnés et esquisses d'environ 70 aventures (toutes recensées au sommaire), qui vont de la simple page, voire du strip, à un format court. Et il échappe aux qualificatifs. Ici, l'horreur se dérobe face au mystère et l'ensemble indicible vous strangule doucement, avec un noir et blanc qui évoque les ténèbres et la lumière. En même temps qu'il vous subjugue, il vous asphyxie. Le chaos y est équilibre et cohérence. C'est un véritable périple dans une contrée cauchemardesque et merveilleuse à la fois qui vous est proposé. Et nul n'en sortira indemne. Tout simplement un chef d’œuvre...


Scénario : Al Columbia | Illustration : Al Columbia | Couleur : Francis Manapul | couverture : Nick Dragotta
strange
Mars
26 mars

Bottled

Il n'y a rien de plus dangereux qu'une femme blessée et Jane, au caractère a priori effacé, va en faire la démonstration. Un récit intimiste et captivant, maîtrisé de bout en bout et dont le rythme lancinant créée une tension crescendo.Il y a fort à parier que Chris Gooch est promis à un bel avenir et une fois de plus, les Éditions Huber sont allés dénicher un récit indé qu'on qualifiera par ce simple mot : fort. Bottled est en effet un récit intimiste où la psychologie d'un trio de personnages est l'axe central d'une intrigue inquiétante. Aux States, l'album en est déjà à son quatrième retirage et c'est bien compréhensible, tant le lecteur est aspiré par son rythme lent et sa narration captivante. Bottled, c'est une spirale vertigineuse dans laquelle on ne soupçonne pas de tomber quand on entame la lecture de ses 292 pages. Avec un graphisme aux traits secs, des portraits à la serpe et un code couleur maîtrisé de manière bluffante (noir, blanc et ocre), l'auteur australien fait fort parce que l’œil n'est pas flatté mais en revanche, la rétine imprime une mise en page implacablement efficace, la narration graphique n'hésitant pas à se passer de mots. Chris Gooch ne «fait pas dans le beau», mais il fait «son truc» en posant ses planches comme un pilote qui décide de mettre les gaz quand il veut et où il veut. Son parti pris esthétique se démarque du commun des productions en même temps qu'il y a quelque chose d'Hitchcokien dans le story telling. Tout commence dans une sorte de banalité : un couple qui va mal, une fille qui n'est plus ado depuis un moment mais qui traîne son spleen, sans un sou devant elle ni perspective d'avenir. Et puis, un point de bascule, une trahison, qui la conduit à prendre des décisions dont on ne peut la soupçonner. Et qui ira jusqu'au bout de sa logique, c'est à dire de sa vengeance. Alors il naît une tension surprenante et croissante et on finit le livre en se disant que Chris Gooch nous a fait un tour de passe-passe génial : ce type est capable de nous emmener n'importe où, mais surtout là où il le souhaite. Si bien qu'une évidence s'impose : voici un comic book totalement atypique, original et personnel. Et à bien y réfléchir, on n'y trouve aucune faille. Ce genre de bouquin dont on ne décroche pas, même après l'avoir fermé.


Scénario : Chris Gooch | Illustration : Chris Gooch | Couleur : Jae Lee
Roman graphique
Septembre
25 septembre

Cochléa & Eustachia

Cochléa et Eustachia sont deux jeunes filles nubiles et gracieuses mais elles vivent dans un monde peuplé d'étranges bêtes et de créatures indescriptibles qui s'échinent à les mettre en danger. Un album complètement tripé... et tripant !Hans Rickheit fait partie de ces auteurs qui construisent des mondes complètement barjots, mais tellement uniques qu'ils en sont terriblement séduisants. Peut-être aviez-vous repéré en 2014 La machine écureuil, l'histoire de deux frères qui vivent dans la Nouvelle-Angleterre du XIXeme siècle et qui inventent des instruments de musique en greffant une étrange technologie à des carcasses d'animaux... Alors Cochléa et Eustachia commence avec des éléments similaires, qui apparaissent comme un thème leitmotiv qui assure la continuité des symboles omniprésents dans l'univers de l'auteur. La première scène et ses quatre premières pages muettes est comme une trappe : elle vous aspire tout de suite. Ce qui fait pourtant la différence visuelle avec La Machine Écureuil, c'est cette fois-ci la couleur, dont un épisode avec son bleu pâle monochrome du plus bel effet, puisque le théâtre de l'action est le ciel. Ce second livre de Hans Rickheirt paru en France, aux Éditions Huber, plonge ainsi le lecteur, dès la première minute, dans un trip complètement hallucinant, une sorte de dimension onirique, à la frontière des hallucinations et des visions d'un rêve angoissant, où l'absurde, le fascinant et l'intriguant se côtoient. Mais l'aspect flippant est vite adouci par la présence de deux nymphettes que l'on suit dans leur périple au sein d'un manoir comme vous n'en avez jamais vu. Qui sont Cochléa & Eustachia, ces deux jeunes femmes en nuisette, portant un masque noir et aux jolies petites fesses à l'air ? Que font-elles dans cette maison des horreurs ? Et d'ailleurs, quelle est cette demeure qui semble cernée, jusqu'à l'horizon, de squelettes de crânes de petites bêtes? Et qui est la taupe qu'elles espionnent, sortie d'un tapir naturalisé ? Que sont les autres créatures qu'elles croisent ? Ne comptez pas sur nous pour vous le dire, mais allez vous frotter aux curieux mystères que contient cet album, tout au long des 105 pages qui font parfois penser à Charles Burns, tellement on est loin, mais si loin, de tous les repères qui nous amènent encore un peu de sécurité et de confort. Laissez tomber les substances, avec ce livre, vous prendrez un doux shoot et pour la descente, on vous prescrira une relecture, parce qu'une seule prise ne suffit pas à tout comprendre... mais elle suffira à tomber accro au monde de Rickheit. Tripant !


Scénario : Hans Rickheit | Illustration : Hans Rickheit | Couleur : Hans Rickheit
Roman graphique
25 septembre

Bald Knobber

Cole est un collégien qui ne va pas trop bien. Ce n'est pas la crise d'adolescence dont il s'agit, mais le fait que ses parents viennent de se séparer. Un comic book résolument indé, qui s'appuie sur une narration brillante.Robert Sergel est un auteur de BD américain diplômé en photographie mais c'est avec le média des comic books qu'il s'est fait connaître, grâce des productions indépendantes et sa série expérimentale Eschew, bientôt prévue chez le même éditeur. Et si vous êtes fans d'indés et que ce n'est pas encore déjà le cas, vous devriez vous pencher sérieusement sur le catalogue d'Huber Éditions, parce que ce petit format (16X20) et ses 90 pages vont vous attraper au ventre. Bald Knobber est paru aux USA d'abord sous la forme de six mini-comics, six chapitres de 11 pages, vendus 2$ (ce qui respecte la tradition qui veut que les comic books soient accessibles, populaires...) puis d'un TPB qui les regroupe. L'auteur s'appuie, tout le long de l'album, sur la narration de l'exposé de Cole, un ado qui vit une crise familiale, pendant que des scènes de sa vie quotidienne se succèdent. Le lecteur est ainsi pris par une sorte de double clé de lecture. Il y a d'une part l'histoire violente de ces Bald Knobbers, groupe de citoyens s'étant arrogé le droit à rendre eux-même la Justice, après la Guerre de Sécession et étant, pour la plupart, d'anciens partisans de l'Union. Et il y a le spleen, la colère, l'attitude parfois désinvolte et d'autre fois révoltée de ce gamin qui voit des parents incapables d'un peu de bon sens parce qu'ils se séparent. Vous captez le symbole ? Les séparatistes ?... Avec une mise en page d'une grande sobriété, la plupart du temps un gaufrier de quatre cases, suivi d'une pleine page, on est pris par une sorte de faux rythme. C'est aussi lancinant que le mal être que se trimballe Cole. Voici donc une chronique de la vie ordinaire d'un garçon ordinaire issu d'une famille ordinaire, doublée d'un regard historique sur la violence des relations sociales. Bald Knobber ne laissera pas le lecteur indemne, qu'on se cache ou pas derrière la cagoule des convenances sociales. Dans tous les cas, c'est une BD qui fait sécession avec celles trop convenues !


Scénario : Robert Sergel | Illustration : Robert Sergel | couverture : Robert Sergel
Roman graphiqueChronique sociale
Mars
13 mars

Billy Noisettes

Quand des souris mises en échec décident de se doter d'un serviteur implacable pour pouvoir piller un garde-manger, voilà qu'un monstre fait de restes jetés à la poubelle apparaît : Billy Noisettes ! Un récit d'une grande originalité. On ne va pas tergiverser en vous présentant ce livre : Huber Éditions est allé dénicher une vraie pépite des comics indépendants, puisque cette série a été primée en 2017 aux Eisner Awards, dans la catégorie «meilleur auteur humoristique». Tony Millionaire est un cartooniste américain qui a roulé sa bosse, loin, très loin des standards grand public du média. La plupart de ses œuvres s'inscrivent dans des formats courts, quand ce ne sont pas des strips, même si ce volume déroge à la règle, avec ces deux grands chapitres. Avec un parti pris artistique fort, c'est une oeuvre absolument remarquable qu'il a signé avec ce Billy Noisettes (Billy Hazelnuts). Une prise en main rapide permettra au lecteur de mesurer, en un simple coup d'oeil, l'originalité de la proposition visuelle. Un trait souple et à la fois un brin rude, un noir et blanc qui laisse une vraie place à des décors, qui évoque les gravures et le style désuet des dessins d'avant-guerre : on sait d'emblée que l'auteur produit ce qui ne se produit plus dans l'industrie des comics. C'est à la fois vif et précis et l’exploit réside dans cette dose immense de poésie qu'il introduit, tant dans ses dessins que dans la narration. Alors, c'est qui, ce Billy Noisettes ? C'est un monstre que des petites souris ont créé, avec des détritus. Sa raison d'être lui confère une forme d’agressivité permanente mais à l'instar d'un Frankenstein, il est une créature hideuse mais malgré tout attachante. Ses origines le rattachent aussi à la légende du Golem, puisqu'il est censé défendre ses créateurs et, tout comme le monstre de la culture juive, il est aussi inachevé. Alors ses frasques vont l'emmener dans des contrées souvent étranges et il emporte avec lui le lecteur dans un imaginaire qui fait penser à celui de Melies, avec des références explicites à Moby Dick et au célèbre bateau fantôme, le Hollandais Volant, pour ne citer qu'eux, car les références à la littérature se glissent en nombre. Ce Billy Noisettes est aussi charmant qu'effrayant, ce qui renvoie aussi aux émotions provoquées par les récits d'antan pour enfants : on s'évade, on tremble, on est même confronté à la violence, on s'étonne face à l'étrange et tout cela n'est jamais que le reflet de notre humanité puisque Billy est capable du pire, mais aussi du meilleur ! Voilà, on va pas vous briser les noisettes plus longtemps, rendez-vous chez votre libraire et embarquez (dans) ce livre ou commandez-le !


Illustration : Pascal Pelletier | couverture : Tony Millionaire | Scénario : Tony Millionaire
Roman graphique
Août
Avril
devenir rédacteur

Complétez cette fiche !

Vous avez des informations sur cet éditeur ? Partagez-les avec nous... On vous donnera des xps en plus de notre gratitude éternelle.
Complétez la fiche de cette société

Vous appartenez à cette société?

Connectez vous avec votre mail pro et accédez à toutes vos statistiques gratuitement!
Devenez partenaire Data Games !