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Prochain niveau: 2 EXP

Philéas

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Avril
14 avril

Goat Mountain

Un roman dramatique de David Vann relatant une partie de chasse familiale qui tourne mal. Georges Van Linthout et O. Carol relèvent le défi d’adapter pour le 9ème art ce roman dur et prenant. Périlleux exercice que celui d’adapter un roman littéraire en bande dessinée. La scénariste Caroline Van Linthout dit Carol.O réussit à maintenir la puissance émotionnelle du roman de David Vann en transcrivant la situation de malaise autour de ce jeune garçon de onze ans. Excité par sa première chasse en tant que participant actif, le jeune homme connait sur le bout des ongles le rite initiatique qui l’attend. Tuer son premier cerf, le dépecer, manger le foie et le cœur cru, c’est ainsi qu’il deviendra un homme. Malheureusement, l’accident ou le meurtre de ce braconnier va plonger le récit de chasse initiatique en drame noir oppressant et dur. La relation entre les hommes de la famille va changer. Le grand-père se positionne en garant des traditions, le fils est partagé entre protection et dégout et l’ami de la famille se range du coté de la loi. Il est clair, pour ce dernier, qu’il ne va pas plonger pour le gosse de son ami. Malgré la noirceur du scénario, il existe une sorte de fascination qui tient en haleine. Peut-être aussi, l’envie de connaître le sort de l'enfant prédomine. De nombreux thème sous-jacents sont abordés, comme la place dans la famille, les rites initiatiques ou encore le besoin d’être accepté au sein de la tribu. Au niveau du dessin, Georges Van Linthout maintient une ambiance oppressante avec un trait semi réaliste. L’univers graphique est très intéressant avec l’utilisation d’une palette de gris agrémenté d’une couleur unique par case du plus bel effet. Ainsi, les auteurs livrent une adaptation aux petits oignons d’un récit noir, dur et oppressant sur la nature humaine. Et si l’Homme était un animal comme les autres ?


Scénario : O. Carol
Thriller
Janvier
20 janvier

Monsieur le commandant

Durant la montée du nazisme, un écrivain français antisémite tombe amoureux de sa belle-fille juive. Comment conjuguer idéologie, respect et amour ? Une équation impossible, qui finira mal… Adaptée du roman de Romain Slocombe.Une croix gammée et un type au regard méchant en couverture, cela ne laisse planer aucun doute sur la teneur glaçante de ce drame historique, sur fond de Shoah, adapté du roman de Romain Slocombe. Au scénario, Xavier Bétaucourt débute par un flashforward : une lettre au contenu atroce, retrouvée dans les archives de la Gestapo en ruine. Le dessin stylisé et semi-réaliste d’Etienne Oburie se montre quant à lui simple, complété par une colorisation sobre et délavée. S’ensuit un récit de 77 pages au présent, dans une période qui court de 1932 à 1945, soit toute la montée du nazisme, les persécutions antisémites et la durée de la seconde guerre. Deux personnages tiennent le devant de la scène. Paul-Jean Husson est un vétéran de la première guerre, lettré et courtois, et néanmoins farouche pétainiste et antisémite viscéral (le type méchant en couverture). Sa belle-fille Ilse, artiste allemande, d’une grande beauté, tout en retenue et en douceur, cache de son mieux ses origines juives. Un rapport complexe d’amour-haine se noue entre eux, sur fond de respect mutuel, en dépit de leurs natures radicalement inversées. Car évidemment, les charmes de la jeune femme ne laissent pas le beau-père insensible, malgré son appartenance à la prétendue « race » abhorrée. L’amour l’emportera-t-il sur la haine ? Tout est en place pour une montée progressive et horrible des tensions, que vous découvrirez à la lecture, jusqu’à un final vraiment atroce.


Couleur : Etienne Oburie
Guerre
Octobre
28 octobre

Seul le silence

Un tueur de fillette sévit dans le voisinage de Joseph, 13 ans, dans l’Amérique rurale des années 40. Il lui faudra 28 ans pour découvrir le tueur. Brillante adaptation d’un thriller noir de chez noir signé RJ Ellory.A l’origine, Seul le silence est un roman de Roger Jon Ellory, un thriller qui a été vendu à plus de 430 000 exemplaires et qui a reçu le Prix du Roman Noir Nouvel Observateur en 2009. Cette histoire de tueur de fillettes débute en 1939 et ne trouve son dénouement que 30 ans plus tard, dans les 3 dernières pages – comme tout bon polar qui se respecte. Fabrice Colin en réalise l’adaptation en conservant minutieusement le suspens, ainsi que la qualité littéraire d’un récit essentiellement off, qui se révèle essentiellement dans des encadrés narratifs. Le lecteur s’assimile ainsi au jeune Joseph qui, dès ses 13 ans, se retrouve mêlé à cette affaire de tueur en série, qui le touchera de trrrrès près (mais on ne vous dira pas en quoi). Qui est coupable ? L’allemand expatrié qui couche avec sa mère ? Le gentil voisin compréhensif ? On peut aussi suspecter Joseph d’avoir une double personnalité… Le mystère de cette affaire d’une noirceur absolue est savoureusement entretenu et accompagné par un dessin non moins délicieux signé Richard Guérineau, au sommet de son art. Le dessinateur des Stryges semble trouver une seconde vie à travers des adaptations en one-shot. Son dessin léché et sa colorisation sobre font la part-belle à l’Amérique rurale du milieu XXème siècle, sans oublier de nous rendre les personnages attachants. 109 pages de bonheur intégral pour les amateurs de polar.


Couleur : Richard Guerineau
Thriller
Novembre
Septembre
16 septembre

Friedrich Müller

L’agence est mandatée par Julia Müller, dont le père était un pilote de bombardier de la Luftwaffe, disparu lors du « Blitz » de la bataille d’Angleterre en 1941. L’équipe de spécialistes va se lancer, non sans réticence, sur les traces de cet ancien naziLe célèbre écrivain Marc Levy s’essaie au scénario de bande dessinée, appuyé par Sylvain Runberg, scénariste aguerri et rompu à l’exercice de l’adaptation littéraire (cf. le Syndrome [E] ou sa suite Gataca chez le même éditeur). La mécanique du scénario est plutôt simple. Une équipe hétéroclite de recherches et d'investigations se met en quête d'une personne disparue, sur mandat de la famille. Lorsque la personne recherchée est un ancien nazi, l’intrigue devient intéressante... et lorsque les habitants se cachent derrière des non-dit et des secrets, l’intrigue devient palpitante. L’équipe met les pieds dans un véritable panier de crabe. Le récit est plaisant à lire, même si les ficelles de l’intrigue sont plutôt grossières. Les nombreux rebondissements permettent d’apporter du corps au scénario. La série sera constituée d’affaires indépendantes. Les récits complets se complèteront à chaque fois, on l’espère, d'une ou plusieurs histoires secondaires intéressantes. Au niveau du dessin, le très expérimenté Espé tient le crayon, connu, entre autres, pour ses Châteaux Bordeaux. Le trait est réaliste et les visages tirent un peu sur le caricatural, sans entrer dans le burlesque. Le découpage moderne permet une belle fluidité dans l’enchainement des cases et de l’action. Ce procédé « colle » bien au registre du récit. Une fois encore, l’ambiance graphique est en parfaite adéquation avec la forme et le ton, ce qui aboutit à un bel album. L’agence des invisibles part du bon pied en offrant un récit simple, fluide et plaisant.


Thriller
16 septembre

Gataca

Les inspecteurs Sharko et Henebelle enquêtent sur les suicides singuliers de gens gauchers. Un second thriller scientifique pointu de Thilliez, adapté par Runberg-Brahy.Dans son roman Le syndrome [E], Franck Thilliez présentait un duo d’enquêteurs tourmentés et il donnait le ton des thrillers à venir. Tous deux en deuil d’enfants, Sharko et Henebelle se confrontaient en effet à une première affaire aux ramifications scientifiques complexes et d’avant-garde. Le scénariste Sylvain Runberg adapte ici leur seconde enquête, avec des points de départs tout aussi énigmatiques ! En effet, par quel processus scientifique plausible des meurtriers gauchers se suicident-ils, des mois après leurs méfaits, en s’éclatant le crâne sur un mur ? En bonus, cette pathologie autodestructrice étonnante – et salutaire sur le plan darwinien – remonte aux temps des cro-magnons. Le lecteur se retrouve logiquement fort curieux de tout comprendre. Il sera tenu en haleine sur une centaine de pages, avec de nombreuses pistes imbriquées qui font sans cesse mine de nous éloigner du sujet, avant de tout expliquer à la fin. La logique finale pourra paraître un brin tirée par les cheveux (les authentiques anthropologues ne s’en remettront pas) ; elle a au moins le mérite de réussir la pirouette de la cohérence, ce qui semblait impossible au début. Le dessinateur Luc Brahy tient le rythme avec une mise en scène semi-réaliste dans des décors variés. Des salles d’autopsie jusqu’à la forêt amazonienne, en passant par la forêt de Fontainebleau, des grottes préhistoriques et quelques belles demeures, la narration idéalement rythmée fait le job. Bonne nouvelle : Atomka, le 3ème roman de Thilliez sur son « cycle de la violence », paraîtra en 2022, toujours chez Phileas. En attendant l’adaptation TV à venir sur TF1…


Thriller
Octobre
29 octobre

Gravé dans le sable

Adaptation BD d'un roman de 2015, cette enquête intrigante sur les traces d'une trahison remontant au débarquement des alliés en 44 s'extirpe difficilement d'un synopsis à tiroirs.Adapter un roman est un sacré challenge. L'attrait d'un bon synopsis peut convaincre un auteur et un éditeur, et cette histoire se déroulant sur 41 ans possède un charme indéniable. On sent d'ailleurs son potentiel audiovisuel. Jérôme Derache déroule un scénario par chapitres, naviguant entre flashback (juin 1944) et présent (novembre 44), puis par bonds dans le futur (les années 60, puis 1975) respectant en cela la trame du roman. Élaborant son découpage sur 128 pages, pour un roman de 480, il laisse le temps au lecteur de goûter cette enquête tranquillement, sans qu’il ait l'impression d'être pressé vers la sortie. Bon point, supporté par une couverture plutôt agréable, aux tons doux. La compréhension de toute la première partie, avant le retour d’Alice aux Etats Unis, reste pourtant assez difficile pour ceux ne connaissant pas le roman. Beaucoup de noms, des changements d'époque incessants, et alternés, permettent difficilement de fixer son attention, ou plutôt sa motivation. D'autant que les protagonistes du départ sont laissés, à peine leur connaissance faite. Et le portrait d’Alice, la belle veuve blonde qui va devenir finalement le protagoniste principal de l'histoire, n'est pas assez détaillé pour que l'on se mette à sa place, ou en tous cas que l'on ressente beaucoup d'empathie pour elle. Alors certes, le flou entretenu sur ce personnage central fait partie de l'intrigue, mais cela opère néanmoins quasiment de la même manière sur d'autres. On se prend donc à s'attacher plutôt au privé, l'amoureux transi d’Alice, que Cédric Fernández, connu pour ses albums Saint Exupéry et Faucheurs de vent chez Glénat, a choisi de représenter sous des traits sympathiques, mi Edwy Plenel mi Magnum. Sur l'aspect graphique, les pages sont dessinées dans un style semi réaliste, plutôt académique, malheureusement assez typique des adaptations françaises en BD. Quelques planches avec voitures ressortent néanmoins agréablement, la plus efficace étant la toute dernière, en pleine page. En parlant de détail, il en est un qui pourra titiller les plus attentifs : le fait que l'héroïne ne se change « vestimentairement » que rarement au fil de toute l'histoire et des années. Une robe rouge avec large ceinture noire, de juin 1964 à janvier 1965, sur plus de 80 pages. Cela est suffisamment intriguant pour se surprendre à guetter le moment où l'on verra enfin de nouvelles couleurs, de nouvelles matières. Elle arrive page 89, en...1975. Tic de lecteur psychotique direz-vous ? Lorsque l'on sait l'importance que cela revêt pour la gente féminine, et réalisant que ce genre de détail arrive à gêner la lecture, la question peut être posée. Au final, Gravé dans le sable permet de passer un moment assez agréable. Cette adaptation ne pourra néanmoins pas prétendre à être gravée dans le marbre.


Scénario : Jérôme Derache
Guerre
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