[manga] La nouvelle mode dans le monde des mangas : le Webtoon

Actualité manga La nouvelle mode dans le monde des mangas : le Webtoon

Depuis peu, une nouvelle tendance est arrivée sur les plateformes de scans de mangas sur internet. Mais que ce sont véritablement ces « webtoon » et pourquoi tant de succès ?

Le webtoon, qu’est-ce ?

Les webtoons sont des webcomics sud-coréens ou des manhwas publiés en ligne. Ce sont de véritables bandes-dessinées à scroller sur smartphone, par épisodes très courts et très nombreux, sur des applications dédiées, telles que Daum (2003) ou Naver (2004). Ces services publient régulièrement et son gratuit. Ils sont le contraire du mode liseuse où l’on tourne virtuellement les pages. Ces histoires inspirent généralement le cinéma pour des adaptations sur grand écran mais aussi des séries TV, des jeux vidéos et même des éditions papiers. En somme, ils constituent l’exact opposé de la bandedessinées françaises qui se conçoit dans l’espace de la feuille et du livre, et qui ensuite, parfois, adapté sur grand écran.

Cette tendance coréenne s’exporte de plus en plus aux Etats-Unis, en France et en Chine. Le webtoon s’achète par numéro. Au bout d’une dizaine d’épisodes, si le lectorat n’est pas assez conséquent, la série s’arrête.

Selon David Welsh du groupement financier Bloomberg, les bandes-dessinées représentent un quart de la totalité des ventes de livres en Corée du Sud, tandis que plus de trois millions d’utilisateurs ont payé pour accéder à des manhwas en ligne et dix millions d’utilisateurs s’agissant des webcomics gratuits.

En juillet 2014, Naver avait publié 520 webtoons alors que Daum en comptait 434.

En Corée du Sud, le chiffre d’affaire généré par le webtoon avoisine les 500 millions d’euros et les estimations portent ce chiffre à 800 millions d’ici deux ans. Ces bandes-dessinées virtuelles visent surtout les 20-30 ans.

Véritable phénomène, la forme de webtoon a maintenant atteint un montant égal à celui publié hors lignes !

Le webtoon, véritable révolution

Le webtoon met en scène des histoires de romance et de Fantasy. Malgré son caractère divertissant, les auteurs coréens ne s’empêchent pas à traiter de sujets de sociétés graves tels que le harcèlement scolaire.

Son véritable succès réside sur la technique du scroll, très utilisé au Japon ou en Corée pour les webtoon mais aussi les light novels, mais plus rare dans les pays Occidentaux. Lorsqu’on lit un webtoon, il suffit de pousser le texte vers le haut pour le faire défiler. On dit alors que l’on scrolle, et cela concerne autant du texte, des images ou un mix des deux.

En France, une seule plateforme propose une lecture de la littérature sous le forme de scroll, Glose.com. Les éditeurs y publient des livres papiers et détiennent les droits de leurs auteurs.

En Corée du Sud, c’est la ville de Busan qui souhaite devenir véritablement the place-to-be dans le monde du webtoon, laissant à Séoul la suprématie sur le cinéma d’animation.

Le webtoon absent de France

Il n’existe en France que par le biais de la Delitoon, fondée par le français Didier Borg, avec le concours du coréen Kidari Ent. La plate-forme vend le meilleur du webtoon coréen aux jeunes femmes de 15 à 30 ans. Elle a enregistrée 800 000 visiteurs sur ton titre phare, Honey Blood, et, à son lancement, a comptabilisé 25 000 installations.

Néanmoins, James King Yong, patron du département webtoon chez Kidari Ent. Avait déclaré « en observant la création de Bastien Vives, Le goût du chlore, ou l'histoire du Transperceneige de JeanMarc Rochette ou certains romans de littérature française actuelle, il y a matière à adapter certaines productions en webtoon, et nous espérons que des auteurs français créeront pour le webtoon directement et viendront diversifier nos catalogues ».

Ainsi, pour la première fois, Delitoon a éditée de l’ouvrage Elle Angels de Raphaelle Marx en 2018.