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Octobre
20 octobre

Energies noires

Revoilà l'un des américains les plus barrés de l'univers comics alternatif avec deux récits bien dérangés. Accrochez-vous, c'est beau et c'est dingue.Le premier de ces deux récits publiés initialement séparément en Italie chez Hollow Press en 2017 et 2019 rappellera forcément le film d’animation Monster House de Gille Kenan (studio Amblin) sorti au cinéma en 2006. Si la couleur a laissé place au noir et blanc très contrasté du Canadien Jesse Jacobs, l'idée d'une maison intelligente et vivante ne s'en laissant pas compter, vire au vrai cauchemar dans cette visite graphique labyrinthique où l'architecture est un élément essentiel du récit. Les personnages ne sont que de simples formes blanches pleines, ressemblant à des vers, évoluant au sein de décors noirs profonds, où seuls quelques mobiliers aux vertus rocambolesques ou quelques animaux soudainement monstrueusement géants possèdent des formes fines, mouvantes, telles des cellules vivantes. Parmi les bêtes s'habille lui de vert fluo et nous transporte dans un univers singulier extraterrestre assez terrifiant, que ne renierait pas Johnny Ryan (Prison Pitt chez Hubert édition). Raconté tel un souvenir de prime enfance, ce conte psychédélique possède un « je ne sais quoi » de merveilleux, bien que dégageant une ambiance plutôt morbide. Arriver à mêler la tendresse et la violence avec autant de talent est signe d'une vertu dont fait évidemment preuve cet auteur déjà publié à quatre reprises par les courageuses (et pionnières en la matière) éditions Tanibis. Pionnières, car elles ne sont pas légion, les petites structures à éditer ce genre d'ovni aujourd'hui, hors financement participatif, et ce depuis pratiquement quinze ans. On avait aimé Sous la maison, son précédent opus de 2018, mais ces Énergies noires fascinent davantage et remportent nos suffrages. Amateurs d'art brut, de poésie, de beauté formelle, d'architecture et ou de récits étranges s'imprimant fortement dans nos psychés, ce livre est fait pour vous !


Illustration : Jesse Jacobs
Roman graphique
Mars
19 mars

Pour une poignée de délires

Une porte vers le déconfinement vient de s'ouvrir avec la parution de ce deuxième tome des aventures surréalistes de Dope Rider, recueils de strips les plus haut perchés depuis...au moins les Freak Brothers. Tenter de résumer Dope Rider est assez iconoclaste. On se reportera donc utilement au précédent volume, publié par le même éditeur en 2017, agrémenté d’une belle postface (En attendant l'Apocalypse). Précisons juste que cet anti héros créé en 1974 dans la revue Harpoon puis développé ensuite dans HighTimes jusqu'en 1982, a été remis au goût du jour 30 ans plus tard suite au retour de son créateur dans l'industrie du comics et à l'occasion de nouveaux épisodes du Bus, autre titre phare. Ces nouveaux épisodes du squelette le plus sympa du «Hashiverse» se différencient de leurs ainés par leur taille : une seule page verticale, tel un strip qui aurait trop fumé de la Marie-Jeanne. On deale donc ici avec du gag concis, efficace, jouant, on le sait, sur le non sens, ou la «surréalité», pour ne pas dire le surréalisme, mais aussi sur la permanence de situations, décors ou personnages, qui permettent de bien s'immerger dans l'univers du Rider dopé. Lui à cheval, en voiture ou moto squelette, est accompagné de son loyal (mais assez inutile) tatou Tatty pensant. Il échange régulièrement avec le chef, un vieil indien taciturne, ou avec la délicieuse Calamity « Mary » Jeanne, danseuse de bar mais surtout compagne de fumette. Tout cela dans une nonchalance typique de la «culture verte», et avec quelques clins d'œil bien sentis à la pop culture (Ed's garage, en hommage au Joe's Garage de Zappa ?, Le Surfs UP des Beach Boys, Beuh Girl et la Beuhmobile, le Yellow submariplane, la zone 51 …). On est béatement embarqué dans cette illogique et rigolote dimension, nous demandant comment il est encore possible d'arriver à franchir les portes de ce genre de strips peu communs. Peut-être parce que le grand talent de l'artiste Paul Kirchner, dont le dessin au graphisme raffiné et merveilleusement suave de ses relents psychédéliques, est tout entier présent ici, se jouant avec humour de nos vies étriquées quotidiennes période Covid confinée. Lire Dope Rider en 2021 rappelle que la liberté est avant tout une question d'état d'esprit. Merci monsieur Kirchner pour cette leçon de cool, délivrant un pur et simple... bonheur.


Illustration : Paul Kirchner | Couleur : Paul Kirchner
Mondes décalés
Juin
17 juin

Une traversée

Compilation de récits improbables issus d'un cerveau particulièrement haut perché. Ce 1er recueil en français de l'anglais Chris Reynolds permet de découvrir une œuvre hallucinante, envoutante, incroyable.Chris Reynolds a débuté au milieu des années quatre-vingt avec un mini comic photocopié, comme beaucoup d'autres auteurs alternatifs de cette époque. Ed Pinsent, dessinateur et journaliste londonien, ayant connu les débuts de l'auteur avec Paul Gravett au long des années 80, explique son parcours et ce qui fait son originalité dans une postface intitulée Ce ne sont pas des bandes dessinées, ce sont des sortilèges. Si Chris Reynolds semble posséder une force intérieure puissante, qui l'amène à penser et débuter ses histoires plus ou moins longues, il prend un malin plaisir à nous faire emprunter très vite un chemin de traverse, ou plutôt à dessiner de lui-même un chemin qui n'existait pas dans le décor une case plus tôt. Cette technique étonnante et déroutante, est ô combien savoureuse, pour peu que l'on veuille bien lâcher suffisamment prise. Certains thèmes semblent familiers, au-delà du souvenir perturbé, comme dans Le Cadran, et cette histoire de retour contrarié, fantomatique même, où la notion de guerre et d'ennemis invisibles (Les chambres extraterrestres) est prégnante. Les chutes laissent cependant un goût doux amer en bouche, telles des mantras psychédéliques inquiétants. Un étrange mélange de genres, comme si l'humour non-sensique et anglais d'un Glen Baxter était rentré en collision avec la froideur d'un film de science-fiction tel Abattoir 5. Graphiquement, les traits à la fois réalistes, secs, mais porteurs d'un esthétisme début XXème, avec leurs cases bien largement encadrées, participent à l'accroche visuelle et au maintien de l'intérêt cognitif. Ce qui aurait pu n'être que quelques dessins sans lendemain dans un fanzine unique photocopié a grossi jusqu’à devenir, au fil de trente années de création, un univers complet. Celui-ci sort de confinement, telle une résurgence d'un passé « âge d'or »... que nous n'avons pourtant pas vécu. Cela méritait bien un recueil, afin d’apprécier avec recul et à sa juste valeur le travail incroyable d’un auteur hors du commun, à découvrir absolument.


Scénario : Chris Reynolds | Illustration : Chris Reynolds | Couleur : Mitch Breitweiser
Mondes décalésScience-Fiction
Novembre
Mai
Novembre
Janvier
Novembre
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