Avec un récit qui nous ramène au temps où les punitions corporelles étaient légion dans l'Éducation Nationale, Fabian Menor rend un hommage poignant à l'enfance de sa grand-mère. Il nous rappelle aussi combien l'âme des enfants est belle.Fabian Menor est allé chercher dans les souvenirs d'enfance de sa grand-mère, à qui il dédie ce livre, pour proposer un récit simple et beau. En suivant le quotidien de cette enfant qui n'a pas une once de méchanceté et qui devient la souffre-douleur d'une enseignante, il nous entraîne dans un voyage dans le temps, qui nous rappelle au passage la tendresse et le mélange de fragilité et de force que détiennent les enfants. Immédiatement, le lecteur s'attache à Élise, car elle est victime de la stupidité et du sadisme d'une maîtresse d'école. C'est aussi pour l'auteur l'occasion de soulever les mœurs d'antan, ce qu'une Institution produisait, même si elle détient des ressources de régulation. Cependant, c'est bien connu, dépêcher un Inspecteur d'Académie peut garantir que les maltraitances cessent, mais cela ne répare pas pour autant celles qui ont été infligées auparavant. En filigrane, on s'aperçoit aussi à quel point la cellule familiale a connu des mutations depuis, notamment autour du rôle de la parentalité et de la place qu'on accorde aujourd'hui aux enfants et bien sûr au sein de l'école. Le dessin à l'encre de chine, avec ses lavis de gris, est tout en sobriété, ce qui amène aussi de la profondeur aux émotions que véhicule chaque scène. Ce qu'il y a également de remarquable, c'est que ce livre s'adresse à plusieurs générations : il peut être lu par des adultes, comme par des enfants. L'éditeur recommande une lecture à partir de huit ans ; et on vous l'avoue avec sincérité : c'est à une enfant de huit ans qu'on a aussi confié cette lecture, et elle a été touchée – du moins, elle a autant apprécié que nous ! Voici donc un album singulier, au propos délicat, mais développé avec beaucoup de tact et de tendresse.
Qui a oublié cette question que les adultes nous posaient, lorsque l'on était enfant, et qu'on se répercutait, entre copains et copines : « Et toi, tu feras quoi, quand tu seras grand ? ». Un livre atypique et charmant.On ne va pas vous cacher que ce livre, vous le lirez en 5 minutes. Mais la valeur artistique d'une œuvre ne saurait être ramenée à un temps qui correspondrait à celui de la « consommation » d'un produit. Avec son petit format, voire même format de poche et ses 23 doubles pages qui se lisent dans le sens vertical, c'est un vrai voyage dans l'imaginaire enfantin que signe Victor Hussenot. Très peu de texte, un mouvement qui rejoint celui de la chute et le tour est joué. Il y a quelque chose de la magie de l'enfance dans cet album, qui passe aussi par la symbolique car, pas mal de fois, des personnages secondaires viennent appuyer le petit garçon dans ses acrobaties costumées. Et bien sûr l'humour (le clin d’œil à Tintin, l'espèce de joyeuse hystérie collective des spectateurs du Tour de France). Sans doute, donc, l'adulte lira en 5 minutes, mais les saynètes seront l'occasion de dialoguer avec l'enfant qui lira avec lui, parce que le mouvement est permanent et chaque composition est d'une grande lisibilité. Alors laissez-vous glisser aussi, comme ce bambin, du haut de son toboggan.
Bonjour, bonsoir... Et si notre vie et nos relations sociales s'arrêtaient à ces deux mots ? Un album curieux, à double-face, comme le jour... et la nuit. En Noir et Blanc sauf quelques touches de couleurs, mais au procédé narratif qui laisse perplexe...