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Editions du Faubourg

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Septembre
16 septembre

#AccidentMajeur

Un barrage hydraulique cède et inonde une centrale nucléaire en aval, provoquant une catastrophe de grande ampleur… sur le territoire français ! Un récit de catastrophe-fiction, qui fait réfléchir sur le choix du tout-nucléaire.#accidentmajeur, c’est l’histoire d’un « Fukushima à la française », soit une vision catastrophiste et alarmiste, mais tout à fait réaliste et plausible, d’un grave accident nucléaire sur le territoire métropolitain. Après tout, la France est le pays qui a le plus important parc nucléaire au monde (56 réacteurs à ce jour, pour 75% de l’électricité produite). Même si les autorités affirment que tout est sous contrôle, que les pires scénarios ont été envisagés et que leurs parades sont au point, il est statistiquement concevable qu’un concours de circonstances malheureuses aboutisse à un désastre façon Tchernobyl. C’est à ce genre d’accident en cascade que nous donne à assister Jean-François Julliard dans cette histoire de catastrophe-fiction, dont l’objectif est de nous faire réfléchir sur la politique énergétique qui a été mise est en place depuis trois quart de siècle… et pour encore très longtemps, étant donné la problématique hors de prix (et de compétences !) du démantèlement. A l’aide d’une narration aussi simple qu’efficace, le scénariste met en scène une jeune lanceuse d’alerte, ingénieure en environnement. Celle-ci assiste et se retrouve affectée par des contingences tout à fait banales, qui jamais ne recourent ni à l’improbable, ni à un zèle de technicités. Ici, il pleut énormément ; donc un barrage vétuste cède sous la pression de l’eau ; donc le refroidissement d’un cœur nucléaire est rendu impossible ; d’où la catastrophe. Ajoutons à cela quelques incompétences ordinaires et de grosses louches de mépris bureaucratique… et c’est l’horreur. Ça fait froid dans le dos, l’objectif du propos est atteint. Alizée de Pin met en scène cette histoire sur un découpage correctement rythmé, mais à l’aide d’un style naïf et souvent vraiment très (trop) souple, complété par des aplats de couleurs sommaires.


Scénario : Jean-François Julliard | Illustration : Alizée de Pin
Anticipation
Février
4 février

Corps public

Depuis la puberté, Morgan voit son corps être critiqué, réapproprié par les gens qui l'entourent. Et lorsqu'elle veut tomber enceinte, cela s'accentue. Un roman graphique engagé et féministe, qui fait réfléchir sur ce que nous voulons vraiment.Habituée aux remarques incessantes des gens qui l'entourent, sur son corps ou ses décisions, Morgan refuse qu'elles aient une influence sur sa vie. Elle veut rester libre. Mais les attentes sociétales sont si fortes, et pèsent tellement sur la vie d'une femme, qu'elle ne peut pas toujours s'en détourner même si elle le souhaite. Camille Ulrich et Mathilde Ramadier se sont associées pour livrer un roman graphique féministe, qui nous questionne sur la pression sociale que subissent au quotidien les femmes, et ce, tout au long de leur vie. Mathilde Ramadier a étudié à la fois les arts, la philosophie et la psychanalyse, ce qui se ressent dans cet album, qui va chercher au plus profond du personnage de Morgan, pour comprendre toutes ces injonctions qui lui sont faites, les répercussions qu'elles peuvent avoir sur son mental et ses décisions, mais aussi de quelle manière elle arrive à s'en détacher. Basé sur d'authentiques témoignages de femmes, ce scénario va nous permettre de voir grandir Morgan. Nous la voyons évoluer de ses premières règles, à ses amants de passage, jusqu'à sa grossesse, puis à la naissance de son premier enfant. Cette longue période traitée nous donne un éclairage large des personnes qui enferment la femme et son corps dans des « normes » prédéfinies par la société. Des hommes, des femmes, de la famille, des inconnus, des proches : chacun aura sa vision des choses, et espérera que Morgan en tienne rigueur. On appréciera la force de caractère du personnage central, qui tente par tous les moyens de s'émanciper de ces carcans, de ne plus en être victime. Les autrices ont réussi à retranscrire ici la charge mentale qui pèse sur le corps des femmes, où l'apparence est finalement la seule chose qui compte : les rondeurs, les vergetures, les poils, tout cela reste encore tabou, « indélicat » et ne répond pas aux stéréotypes véhiculés dès le plus jeune âge. Ce roman graphique nous fait réfléchir sur l'ambivalence de nos désirs : souhaitons-nous vraiment les choses personnellement, ou sommes-nous toujours plus ou moins influencés par les codes sociétaux ?


Illustration : Camille Ulrich
Chronique sociale
Septembre
17 septembre

Les Terrestres

Noël Mamère et Raphaëlle Macaron font un tourist-tour des expériences alternatives de vie menées sur la ZAD de Notre Dame des Landes. Une manière d’anticiper l’effondrement inévitable de la civilisation occidentale.Est-il possible de parler de la théorie auto-réalisatrice de l’effondrement (de la civilisation humaine), sans ressembler à un prophète alarmiste, un oiseau de mauvais augure, un politicard repenti et/ou un marginal militant ? C’est à cet exercice que se livre Noël Mamère dans cette bande dessinée, avec la complicité active de sa dessinatrice, qu’il présente comme originellement peu impliquée par le sujet. D’origine libanaise, Raphaëlle Macaron accepte forcément d’être actrice et militante sur ledit sujet, puisqu’elle se met en scène et met en scène l’ancien candidat écologiste à la Présidentielle, durant toute leur enquête. Car c’est bien à une enquête que se livre le duo, lors d’un road-trip des « éclaireurs » qu’ils ont fait au printemps 2019. Ce faisant, les auteurs nous proposent notamment une visite immersive de la philosophie expérimentale de vie menée en différents points sur la ZAD de Notre Dame des Landes. A travers la mise en scène d’eux-mêmes, de rencontres en témoignages, d’expériences en démonstrations, ils retranscrivent les différents discours des gens qui se sont mis en retrait de la « civilisation à l’occidentale », persuadés que celle-ci court à sa perte – et plutôt à court terme. Notez que cette prophétie est tout à fait plausible, étant donné la puissante capacité humaine à gâcher son environnement, et l’inaptitude des masses à accepter l’urgence de changer le mode vie consumériste et polluant. Si cette question du changement peine à convaincre, ça n’est pas seulement pour des raisons égoïstes et de confort, mais aussi parce qu’elle est terriblement angoissante. Les auteurs insistent donc pour désamorcer cette angoisse : Noël Mamère se projette ainsi plus comme un vieux sage qui a passé l’âge du combat et ne cherche plus à convaincre. Via son trait encré semi-réaliste, Raphaëlle Macaron met en scène l’angoisse que le sujet génère régulièrement en elle… pour finalement mieux accepter de changer, en douceur. De temps en temps, elle ose un découpage façon pulp – avec de gros titres de chapitres pleine page et des effets dignes des productions d’épouvante. Ce bouquin relaie donc un énième « petit pas », mais en la matière, tout effort de colibri est bon à prendre.


Scénario : Noël Mamère | Illustration : Raphaëlle Macaron
Chronique sociale
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