Cher Oussama Ben Laden,
Est-ce que tu as fêté ça quand tu as appris que mes hommes étaient morts ? Tu as allumé la radio et entendu qu’il y a eu 1003 morts ? Est-ce que tu as posé ton tapis de prière sur les rochers pour prier ? Moi, j’ai prié ! J’ai prié pour le bilan des morts monte à 1004 et me prenne moi aussi. À l’hôpital ils m’ont dit d’écrire ma douleur dans une lettre. Je sais pas s’ils voyaient ça comme une vengeance. J’ai entendu dire que le deuil est comme un animal, Oussama. Il a une vie propre et nous sommes à sa merci. J’en sais rien. Le chagrin, c’est l’immobilité du monde quand mon gamin l’a quitté. C’est cette fine pluie qui tombe sans cesse. Il parait que le chagrin nous transforme. Je sais qu’il me transforme mais je sais pas en quoi.

Dans le film, Incendiary , par la jeune mère .