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Prochain niveau: 2 EXP

On vit... comme des cons. On mange, on dort, on baise, on sort. Encore et encore. Et encore... chaque jour est l’inconsciente répétition du précédent : on mange autre chose, on dort mieux, ou moins bien, on baise quelqu’un d’autre, on sort ailleurs. Mais c’est pareil, sans but, sans intérêt. On continue, on se fixe des objectifs factices. Pouvoir. Fric. Gosses. On se défonce à les réaliser. Soit on ne les réalise jamais et on est frustré pour l’éternité, soit on y parvient et on se rend compte qu’on s’en fout. Et puis on crève. Et la boucle est bouclée. Quand on se rend compte de ça, on a singulièrement envie de boucler la boucle immédiatement, pour ne pas lutter en vain, pour déjouer la fatalité, pour sortir du piège. Mais on a peur. De l’inconnu. Du pire. Et puis qu’on le veuille ou non, on attend toujours quelque chose. Sinon, on presserait sur la détente, on avalerait la plaquette de médocs, on appuierait sur la lame de rasoir jusqu’à ce que le sang gicle...

Dans le film, Hell.

- Tu fais quoi dans ta vie à part pleurer dans la rue et vider les bars ?
- Je pleure aussi dans les bars.

Dans le film, Hell , par Andrea et Hell .

À 200 à l’heure dans les rues de Paris où il ne fait pas bon trainer lorsque nous sommes au volant, nous mêlons l’alcool à la beuh, la beuh à la coke, la coke au extas. Des mecs baisent des putes sans capotes et jouissent ensuite dans les copines de leur petites sœurs qui se font, de toute manière, partouzer du soir au matin.

Dans le film, Hell.

Je suis un produit de la « think pink generation », mon credo : « sois belle et consomme ».

Dans le film, Hell.

On tente de se distraire, on fait la fête, on cherche l’amour, on croit le trouver, puis on retombe. De haut. On tente de jouer avec la vie pour se faire croire qu’on la maîtrise. On roule trop vite, on frôle l’accident, on prend trop de coke, on frôle l’overdose. Ça fait peur aux parents, des gènes de banquiers, de PDG, d’hommes d’affaires, qui dégénèrent à ce point là, c’est quand même incroyable. Il y en a qui essaient de faire quelque chose, d’autres qui déclarent forfait. Il y en a qui ne sont jamais là, qui ne disent jamais rien, mais qui signent le chèque à la fin du moi. Et on les déteste, parce qu’ils donnent tant et si peu. Tant pour qu’on puisse se foutre en l’air, et si peu de ce qui compte vraiment. Et on finit par ne plus savoir ce qui compte, justement. Les limites s’estompent. On est comme un électron libre. On a une carte de crédit à la place du cerveau, un aspirateur à la place du nez, et rien à la place du cœur, on va en boîte plus qu’on ne va en cours, on a plus de maisons qu’on a de vrais amis, et deux cents numéros dans notre répertoire qu’on n’appelle jamais. On est la jeunesse dorée. Et on n’a pas le droit de s’en plaindre, parce qu’il paraît qu’on a tout pour être heureux. Et on crève, dans nos appartements trop grands, des moulures à la place du ciel, repus, bourrés de coke et d’antidépresseurs, et le sourire aux lèvres.

Dans le film, Hell.

Je l’aime, toujours, tout le temps, à en crever. Je l’aime endormie ou déprimée, je l’aime même cokée, abrutie, dégradée. Elle réussissait, je ne sais pas comment, à rester si pure dans les situations les plus dégradantes que j’avais envie de me mettre à genoux devant elle.

Dans le film, Hell.

T’en a pas marre de baiser avec un con différent tous les soirs ?

Dans le film, Hell.

Que dire du bonheur ? Rien. Ça emmerde le monde. Le bonheur des uns fait le malheur des autres.

Dans le film, Hell , par Hell .

Je roule à 150, je ne sais pas ce que je fuis, ni ce après quoi je cours. La vitesse me grise. Demain tout va changer. J’en ai marre, j’en peux plus. Poursuivre chaque jour une finalité qui n’existe pas ; m’étourdir, taper, jouer, baiser, sortir, je veux rompre cet engrenage infernal. Demain, j’arrête la coke, je me résigne à faire quelque chose. Je veux avoir une raison de me lever le matin. Demain je bazarde ma fierté qui ne sert à rien, et je lui avoue la vérité, je lui dit à quel point je l’aime, que je n’ai jamais cessé de l’aimer.

Dans le film, Hell , par Andrea .

J’étais venue lui dire je t’aime, juste je t’aime et reviens ? Je l’ai vu, j’ai voulu courir vers lui... Mais son dos qui s’éloignait avait quelque chose de fatal. Je suis resté clouée sur place, avec ma coupe de champagne qui tremblait dans ma main, et j’ai laissé partir un rêve en me disant que c’était mieux pour lui... Je suis hantée par notre dernière entrevue. L’impression d’avoir commis quelque chose d’irréparable.

Dans le film, Hell , par Hell .

Parce que la vérité, c’est que je suis dingue de cette fille, j’y peux rien c’est comme ça, et je suis dingue d’elle.

Dans le film, Hell.

Désillusionnée avant l’âge, je dégueule sur la facilité des sentiment.
Ce qu’on nomme l’amour n’est que l’alibi rassurant de l’union d’un pervers et d’une pute, que le voile rose qui couvre la face effrayante de l’inéluctable solitude.
L’amour, c’est tout ce qu’on a trouvé pour aliéner la déprime post-coïtum pour justifier le fornicateur de l’orgasme. C’est la quintessence du beau. Du bien, du vrai, qui refaçonne votre sale gueule, qui sublime votre existence mesquine.
Et bien moi je refuse.
Je pratique et je prône l’hédonisme mondain il m’épargne, il m’épargne les euphories grotesque du premier baiser, du premier coup de fil, écouter douze fois un simple message, prendre un café, un verre : les amis communs, les vacances sur la côte, puis un dîner : les auteurs préférés, le mal de vivre, pourquoi sortir tous les soirs, la première nuit, suivie de beaucoup d’autres, ne plus rien avoir à se dire, baiser pour combler les blancs, ne même plus avoir envie de baiser, se détacher, rester ensemble quand même, s’engueuler, se réconcilier tout en sachant que c’est mort au fond, aller baiser ailleurs, et puis plus rien.
Souffrir...

Dans le film, Hell.

Vivre d’amour, d’Evian et de Marlboro light.

Dans le film, Hell.

Il parait que j’ai tout : je suis beau, jeune, riche. À un détail près : je suis beau, jeune, riche et lucide. Et c’est ce détail qui fout tout en l’air.

Dans le film, Hell.

Je sais que toutes les filles se sont trouvées affreuses, en se réveillant ce matin, et que toutes attendent un coup de fil qu’on ne leur passera jamais.

Dans le film, Hell.

- T’sais quoi ? On va jouer à un jeu. Ça s’appelle « répète après moi ». Tu répètes après moi.
- Ok.
- J’ai un prénom de fille. [il s’appelle Andréa]
- J’ai un prénom de fille
- Je sais pas comment m’y prendre avec les filles, à part les attacher au radiateur.
- Je sais pas comment m’y prendre avec les filles, à part les attacher au radiateur.
- Pourquoi ?
- Pourquoi ?
- J’ai envie de baiser avec toi !
- J’ai envie de baiser avec toi.
- C’est vrai ça ?
- C’est vrai ça.
- Ok, on va chez toi ?
- Ok. On va chez toi.
- Non ! T’as pas compris ! On va chez toi. Je t’attends dehors.

Dans le film, Hell.

N’attendez pas de chute à cette histoire, il n’y en a pas. Il est mort et plus rien n’a de sens pour moi. J’envisage l’avenir comme une éternité de souffrances et d’ennui. Ma lâcheté m’empêche de mettre fin à mes jours. Je continuerais à sortir, à taper, à boire et persécuter des cons... Jusqu’à ce que j’en crève... L’humanité souffre. Et je souffre avec elle.

Dans le film, Hell , par Hell .

Je t’aime pas et je t’ai jamais aimé... J’ai une tête à t’aimer ? J’ai une tête a t’aimer ?

Dans le film, Hell , par Hell et Andrea .

- La traite pas de pute !
- Comment t’appelles une fille qui baise avec tout le monde ?

Dans le film, Hell.

On est comme un électron libre. On a une carte de crédit à la place du cerveau, un aspirateur à la place du nez, et rien à la place du cœur.

Dans le film, Hell.

- Vous m’avez pris en flagrant délit de stupéfiant !
- Y a aucun délit !
- Y a aucun délit ? Vous m’embraquez d’accord ?!
- Mais vous avez commis aucun délit.
- Ah ouais ? Conard ! Sale keuf ! Nike la police ! NIKE LA POLICE ! À bas SARKOZY ! C’est pas de l’outrage à agent ça ? Allez oust au poste !
- ...

Dans le film, Hell , par Hell et un policier .

Caricature ; c’est ce que tu es, la caricature du pauvre mec qui a tout, mais qui n’est rien.

Dans le film, Hell , par Hell et Andrea .

Je n’ai pas besoin de me donner bonne conscience, j’en ai pas.

Dans le film, Hell.

On cherche l’amour, on croit le trouver. Puis on retombe. De haut. Mieux vaut tomber que ne jamais s’élever ?

Dans le film, Hell.

Je suis un artiste et mon œuvre c’est moi.

Dans le film, Hell.

À nos vies de merde, dans ce monde de merde, qui tire à sa fin.

Dans le film, Hell.

L’humanité souffre et je souffre avec elle.

Dans le film, Hell , par Hell .

La vérité c’est qu’on s’emmerde profondément parce qu’on a plus rien à désirer.

Dans le film, Hell.

Tout ce que je voulais, c’était l’atteindre, voir briller des putains de larmes dans ses yeux, qu’elle crie, qu’elle hurle, qu’elle fasse une crise. Elle s’est levée posément, s’est mise à me caresser les cheveux et m’a démontré par a + b l’être minable que je suis... Et je l’ai laissée.

Dans le film, Hell , par Andrea .

Me dis pas de la fermer ! Y a des femmes qui ont brulé leurs soutient-gorge c’est pas pour que trente ans après y ait des petits machos comme toi qui nous traitent comme de la merde !

Dans le film, Hell.

Mieux vaut être indifférent et digne que malheureux et pathétique.

Dans le film, Hell.

- J’ai cassé mon talon.
- Le talon de tes Gucci ?
- Nan, le talon de mon pied.
- Ah, tu m’as fait peur.

Dans le film, Hell.

Six heures du matin, quelque part dans le XVIIIe, des poubelles et des gens. Le jour fait semblant de se lever. Mais c’est la nuit pour toujours.

Et je suis la seule à le savoir.

Dans le film, Hell.

Je dégueule sur la facilité des sentiments.

Dans le film, Hell.

C’est pas de la drogue c’est de la coke.

Dans le film, Hell.

C’est vrai. On aurait pu. Tu sais. On aurait pourtant pu s’aimer sans en crever. On aurait pu essayer d’être un couple d’une niaiserie rare, il paraît que l’amour rend con, on aurait eu une excuse. Se cacher dans des petits endroits secrets pour se bécoter, parce que bien sur, pas de sexe, ou alors ne surtout pas en parler, c’est méga tabou une vraie relation d’amour. On pourrait aussi devenir une bande de vaseux pathétique à se regarder dans le blanc de l’œil pendant une éternité, s’écrire des mots doux et se faire des sourires douteux de mièvrerie. Oh oui, ce que ça serait beau ça aussi... Mais j’avoue que ça n’aurait aucun intérêt. Quand on aime, c’est pour mourir d’amour. C’est pour se brûler les sens jusqu’au petit matin et regretter ensuite. C’est se cracher au visage et croire qu’on ne s’aime plus et se jeter l’un sur l’autre comme si le monde allait s’écrouler et qu’on voudrait pas crever ailleurs que dans nos bras. Dans nos étreintes de satin, à hurler à la pleine lune, nos maux d’amour. C’est se mentir et se dire qu’on arrête de se voir. C’est pleurer. Annoréxier sa vie de nos mensonges. Vomir l’hypocrisie de quand on se croise dans la rue. C’est se croiser et se sourire comme si de rien n’était. Tu vois, comme ça, ça serait le summum de l’hypocrisie, on pourrait presque dire de l’horreur, parce qu’on le ferait, par jeu, de s’arracher le cœur à pleines mains, avec une volonté terrifiante de souffrir plus que l’autre, de se mordre au cœur avec froideur comme si rien n’était vrai, ou plutôt comme si on avait voulu que rien ne soit vrai tout en sachant qu’on ne pourra que crever si c’était un rêve.

Dans le film, Hell.

Et pour ta question tout à l’heure, la réponse est non... J’t’aime pas, j’t’ai jamais aimé... Regarde moi... J’ai une tête à t’aimer ?

Dans le film, Hell , par Hell et Andrea .

Je m’habille. Du noir, du cuir, de la couture. Sac Dior piqué à ma mère. Ma dégaine de pouffiasse me ravit. Une pouffiasse en deuil. Je suinte le fric et la vulgarité. Je me dégoûte. J’ai un flash en m’arrêtant devant la grande glace de l’entrée. Je me revois trois mois plus tôt, je partais tout lui avouer et je me suis regardée dans cette même glace, l’espoir au cœur, en me demandant si j’allais lui plaire ce soir-là et si j’allais une fois encore finir cette nuit entre ses bras. Mais je n’ai pas fini cette nuit entre ses bras, et lui cette nuit-là, il n’en a jamais vu la fin.

Dans le film, Hell.

L’homme que j’aimais est mort il y a trois mois.
Tant bien que mal, avant j’aimais la vie, parce qu’on l’avait en commun. Avant, j’aimais la vie, même sachant tout ce que je savais, car dans l’immensité du vide, il était là qui souriait. Aujourd’hui, je chéris un fantôme, un souvenir. Je pense encore à lui chaque jour, chaque minute, chaque seconde... Absurde constance. J’ai beau vivre, si on peut appeler ça vivre, j’ai beau baiser, et sortir... Je pense encore à lui. Je regarde les gens, leurs pas qui les emportent vers une finalité absente... Et au fond de moi-même, son image qui me hante. Je le connaissais mieux que personne. On avait le même état d’esprit, on méprisait la platitude et la médiocrité, on était prisonniers du fric et ça nous rendait dingues, et on ne savait pas pourquoi on existait. Maintenant, qu’il n’est plus là, je sais pourquoi j’existais.
J’existais pour lui.
Je suis faible, et j’ai l’impression que mon corps se meurt lentement. Seul mon esprit plein de souvenirs est encore vivace. Je préfère ressasser le bienheureux passé que de me contenter de ce présent de merde. Je n’oublierai pas ton visage, je n’oublierai jamais ta voix. Je me morfonds dans ma douleur.
Pauvre con, tu ne pouvais pas rouler moins vite.

Dans le film, Hell.

Je m’effondre. Place Vendôme à sept heures du matin. Une fille à genoux qui mord sa main ensanglantée. Et qui hurle. Qui hurle une plainte incohérente. Comme si le désespoir avait pris forme. La forme d’un cri. Je crie la fin d’un rêve, je cris la fin du monde. Je crie la fin de l’homme que j’aime et qui s’est planté comme un con, en sortant de boîte, dans sa caisse à cinq cent mille balles qui n’a même pas été foutu de le préserver. Mort sur le coup. Mort. Je crie l’atroce réalité de cette vie de merde qui donne, et qui reprend. Je crie ce qu’on a vécu, ce qu’on aurait pu vivre encore. Je crie ce qu’il est. Était. Ce qu’il aurait pu devenir. Je crie ma détresse, ma douleur, mon amour, mon amour, mon amour...

Dans le film, Hell.

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