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Ici Même Editions

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Avril
16 avril

Abaddon

Un homme loue une chambre dont il devient prisonnier. Réédition en Intégrale des deux volumes publiés en 2013 chez le même éditeur, Abaddon est une œuvre extraordinaire et envoutante à ne pas manquer.La manière dont a Koren Shadmi de nous immerger dans son univers tient du génie. Il utilise un suspense ténu, l'étrangeté grandissante d'un conte diabolique et une touche d'érotisme savamment distillée, qui rend fou trois hommes, une femme, un couple et un «eunuque» coincé au milieu d'un harem. On aimerait d'ailleurs, à la place de Ter, pouvoir vivre et profiter, mais cela lui est refusé, telle une repentance subie. Quant au dessin, velouteux à souhait grâce une colorisation façon crayon gras, dans des tons chauds vert pâle et orangés, celui-ci permet à un crayonné de couleur appuyé de dégager toute la vie grouillante qui s'ébroue dans ce huis clos. Tous ces personnages apparemment à l'aise dans leurs appartements, ayant sans doute des choses à se reprocher, ne symbolisent-ils pas chacun un péché capital : la violence, le vice, la luxure ? Et ne paient-ils pas cela à leur façon, en répétant inlassablement les mêmes scènes, ou en errant dans les dédales de ce pandémonium en forme de globe, comme notre héros malchanceux ? Ou bien sont-ce nous, lecteurs, qui sommes aussi pris au piège ? Car il fait chaud dans l'hôtel étrange d'Abaddon, et on s'y plaît, comme on s’y étouffe. Abaddon n'est-il d’ailleurs pas synonyme d'ange de l'abîme, dans l'Apocalypse ? Dès lors, le parquet sous lequel semblent enfermés nos protagonistes sur la couverture, ressemble aussi, sans grand étonnement, à ce labyrinthe qui prend forme sur le sol du couloir du bâtiment, en toute fin. Abaddon, qui a révélé l’auteur et fait débuter les éditions Ici-même, est réédité avec goût dans un superbe format à l’italienne dos rond collé. C’est un grand livre, une œuvre subtile, un roman graphique de toute beauté, dans lequel on voudra revenir, encore et encore...


Illustration : Koren Shadmi | Couleur : Jae Lee
Roman graphique
Novembre
9 novembre

Histoire des Arnaqueurs de Falter City

Les éditions Ici même prennent la relève d'Ankama pour présenter le second ouvrage de ce subtil auteur australien. Dans l’Underground il y a quoi ? Du fond !200 pages couleur ! C'est le résultat du travail laborieux mené sous formes d'épisodes sur son site internet (The Grot) depuis 7 ans par cet auteur alternatif, révélé avec l'album très étrange Blue en 2012. Le genre de nouveauté bien intrigante, qui attise la curiosité lorsqu'on découvre sa couverture pour la première fois. Autant dire que l'on ne voit pas ce genre de comics alternatif à tous les coins de rue, même en 2020. Aussi, on ne boude pas son plaisir de plonger dans un tel récit, une fois que l'on a laissé de côté le réflexe de vouloir trouver éventuellement un dessin «au trait». Ici, c'est Comics on line, messieurs dames, ou esprit fanzine si vous préférez, et l'aspect cartoony, mixé à cette «sale» outrance, convient parfaitement au propos. La déglingue commence dès les premières pages, et cette histoire d'univers désertique, post apocalyptique et de ruée vers la boue, telle le Go West du XIXe siècle, donne le La. Cette procession de chariots de bric et de broc, un peu Steam punk, évoluant dans les deux sens, vers ce soit disant Eldorado, permet de faire la connaissance des protagonistes principaux, qui seront rejoints ensuite par d'autres, une fois arrivés à destination. Lippy est un gamin à sa maman, un peu merdeux, couvé par une mère entrepreneuse, bien décidée à en faire son héritier. Penn, un peu plus âgé, mais plus bordélique, désire dévorer la vie à pleines dents. Tous les trois vont découvrir le «nouveau monde» de trois manières différentes, et réaliser que la vie, avec toutes ses difficultés, ses challenges à relever, n'attend pas les explorateurs, mêmes les plus motivés. Elle donne, elle prend...et ce sont sans doute ceux étant le plus organisés qui s'en sortiront. Une fable sociale à l'ancienne, dans la tradition des romans classiques tels ceux de Mark Twain, contenant néanmoins une vision et une critique acerbes de notre époque, où les pauvres, toujours plus pauvres, n'ont presque que l'argent comme guide et repère. Heureusement, Pat Grant, grâce à son dessin souple et caricatural, qui pourrait être vu chez nous dans une revue telle que Fluide glacial, maniant l'humour et l'ironie à la perfection, détend l'atmosphère et permet de rire de tout cela. La marque des grands, tels certains de ses collègues cartoonists : Peter Bagge, Derf Backderf, ou Noah Van Sciver. Son pote Fionn Mc Cabe assure la colorisation, couleur directe aquarellée à l'appui, juste équilibrée et nuancée ce qu'il faut. Vive l'underground !


Illustration : Pat Grant | couverture : Fionn McCabe | Couleur : Fionn McCabe
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