En temps d’épidémie virale, les gens qui sortent en ville s’évitent et ne pensent qu’à leur minimum vital, individualiste et déshumanisé. Sommes-nous une société de zombies ? Un « petit » leporello au propos un peu court.Les amateurs de zombies façon Romero ou Walking dead risquent fort d‘être déçus par les promesses narratives intrinsèques au titre. Et pourtant, Zariel est bien dans la thématique du mort-vivant, en décrivant notre société individualiste et désenchantée telle une civilisation zombiesque. C’est en tout cas le propos de la face recto d’une looooongue bande dessinée au sens strict, qui mesure une bande de 9,70m de long. Repliée en accordéon tous les 9 cm, cela forme ce qu’on appelle un leporello, un exercice de graphiste sympathique mais… un peu chiant à lire pour les destinataires. Et forcément, après avoir parcouru ce long recto empreint de misanthropie et d’une population urbaine et terne, on espère basculer sur un verso qui chante un peu plus ! Au risque de spoiler totalement (les curieux peuvent s’arrêter de nous lire ici), ce verso – forcément de 9,70m lui aussi – fait plus honneur au titre. Le parallèle entre notre société individualiste est en effet fait avec une vraie population de vrais zombies, au sens gore et affamé du terme. Ouf. Si l’exercice est rempli, notamment parce que Zariel sait dessiner avec une griffe semi-réaliste charbonneuse et goth’ à souhait, on ne va pas s’extasier non plus sur le caractère convenu du propos. Oui, par moment, au sein d’une grande agglomération urbaine, surtout par temps de covid, on a l’impression que les gens sont comme des zombies… Bon, ok. Mais quelle transcription pessimiste et punk de notre époque ! L’enfer de Dante est proche… Revenez en campagne, amis des villes : nous n’avons pas moins le covid, mais il semble que nous ayons conservé le sens de la solidarité et de la bienveillance. Les zombies des champs sont forcément plus gentils.
Une jeune espionne, fille d’un héros de Slarance, enquête sur la disparition d’un grand nombre de ses collègues. Elle se heurte à une immense machination qui décime la population… Premier roman, drôle et bien mené, du créateur de Lanfeust.