Data Games nécessite l'utilisation de javascript pour mieux vous présenter ces univers bande dessinée, jeux vidéo, manga, comics, films et jeux de société.

Prochain niveau: 2 EXP

Test et critique jeux-de-societe de Test de World of Yo-Ho
visuel Test de World of Yo-Ho
Test Jeu de société

Test de world of yo-ho

par Arthelius
18 août 2018

World of Yo-Ho

Type: Jeu de base (Voir la série)
Style: exploration - affrontement
Categorie: fantasy
Date:
Condition de test
Durée de notre partie: 0 minVersion du jeu: v1
Nombre de joueurs impliqués: 1 Type de testeur: hardcore
lire le dossier
Durée de lecture:
15 min
Aucune extension connue.
devenir rédacteur

Je le savais dès le départ qu’écrire cette critique ne serait pas chose aisée, car il faut bien le dire World of Yo-Ho sort quelque peu des sentiers battus en étant un jeu hybride entre jeu numérique et jeu de plateau. Et si par le passé j’ai pu émettre quelques réserves avant d’entamer certains de mes articles, ici je vais devoir réitérer la chose. Il s’agit d’une critique purement personnelle et donc parfaitement subjective, réalisé avec le matériel dont je dispose et les lignes que vous allez lire ne représente que mon avis et celles des personnes avec qui j’ai pu jouer. Il est vraiment complexe de critiquer le jeu étant donné son statut, et mes restrictions techniques sont bien réelles et personnelles. Du coup, cet article sera plus un journal de partie qu’une simple critique, et si j’ai fais le choix de vous relater une partie avec un seul téléphone, c’est par ce que je pense que cette configuration peut être assez courante dans les familles, et que cette configuration doit intriguer. Cependant, il faut garder à l’esprit qu’avec plusieurs appareils, l’expérience est plus complète et immersive.


La partie technique

World of Yo-Ho est donc un jeu hybride. Dans la boite vous retrouverez 2 plateaux à accoler, des petits bateaux à monter, des pions à ventouser sur vos téléphones, des cartes et enfin une règle de jeu. C’est tout. Les pions, les plateaux personnels, les jetons et autres cartes que l’on retrouve habituellement, vous allez le retrouver et le gérer grâce à l’application à télécharger. Et là pour moi commence la galère. Car oui il faut bien le dire, l’application est assez gourmande, 421 mo. Je sais qu’il existe des applications bien plus lourdes, mais aussi des plus légères. Du coup c’était parti pour une demi-heure de nettoyage des portables pour pouvoir télécharger l’application. Une première chose à prendre en compte si vous décidez de faire une partie un soir entre amis, et que personne n’a encore l’application. De même pour les batteries qu’il faudra recharger. Ce qui me fait d’ailleurs aborder le prix du jeu, qui est un peu plus de 50€. Ce qui pourra sembler beaucoup vu le contenu de la boite si vous avez le malheur de ne pas penser que ce prix implique aussi le développement de l’application, une chose à garder à l’esprit, car cela entre aussi dans le développement du jeu, tout comme le matériel physique. Car tout ceci à un coût, même si World of Yo-Ho a réalisé une campagne Kickstarter financée à 55 000$, pour un objectif de 50 000$. Pour autant le matériel est de qualité de même pour le design. Et l’idée des petites ventouses personnalisées est sympa. Une fois l’application installée et celle-ci lancée, la partie peut débuter. J’avais lu les règles auparavant, mais afin de tester la chose je décide de conserver le didacticiel. Le jeu commence, chaque joueur choisit son navire et capitaine, chacun ayant des particularités. On monte les petits bateaux pour ensuite les placer comme nous l’indique l’application sur le plateau. La partie ne se fera qu’avec un seul téléphone pour justement tester cette configuration avec l’application. Je pense que celle-ci doit être assez fréquente, il est donc normal de la tester. Chaque joueur reçoit donc ses instructions et est briefé sur le jeu et ses mécaniques à chaque fois. Bien entendu ce rappel personnel rallonge le temps des tours, mais il faut bien découvrir le jeu. Une fois toutes ces premières étapes passées le vrai jeu peut débuter.

Un sentiment de vide

Oui c’est ce que je ressentais en regardant ce grand plateau rempli de rien. Nos petits bateaux perdus sur une immensité d’eau surplombés de quelques îles éparses. Quelques cartes traînaient à côté du plateau et c’est tout. Je vais peut-être passer pour un vieux râleur, alors que je suis le premier à m’émerveiller devant les nouvelles technologies, mais voir un jeu de plateau sans réels matériels me fait tout bizarre. Pour moi un jeu de société ça passe en premier lieu par le contact que l’on a avec le matériel. Ici celui-ci se résume a bien peu de choses. Et même avec plusieurs téléphones ça manque de tuiles, jetons et autres. Il est parfois difficile de se passer du physique. Mais revenons-en au jeu. Chaque joueur pose donc le téléphone à la place de son navire au début de son tour, puis peut effectuer 2 actions, comme se déplacer, attaquer ou réparer son navire. Rien de bien compliqué. Le but étant d’atteindre en premier les 400 points de swag, argh désolé j’ai vraiment eu du mal avec ce terme, mais passons. Lorsque vous arrivez dans un port vous pourrez effectuer plusieurs actions différentes comme aller au chantier pour réparer votre navire en payant des clams, la monnaie du jeu, ou encore aller à la taverne pour consulter le classement des joueurs. Car oui pas de points notés sur le plateau, tout se fait via votre téléphone. Vous pourrez également vous rendre au marché pour faire quelques emplettes, et ainsi acheter de quoi vous défendre et améliorer votre navire. Enfin, la capitainerie vous permettra de choisir jusqu’à 3 missions, bref le cœur du jeu, celles-ci vous apporteront des points de swag en cas de réussite. Les informations seront alors personnelles et invisibles des autres. Un peu comme le joueur qui tient la manette sur Wii U pour faire une comparaison.

Levez l’ancre

Vous voilà donc parti à l’aventure, déplaçant votre pion sur le plateau après avoir eu votre téléphone en main, et avant de le passer au joueur suivant. Rencontrant divers monstres marins et vos camarades pirates qui n’hésiteront pas à vous canarder pour vous piller, les vils félons. Mais voilà il faut bien le dire, l’attente entre les tours est assez longues, surtout lorsque les joueurs se rendent aux ports où ils peuvent déambuler assez librement, et où les échoppes ne sont pas avares en texte à lire. Le fait de jouer avec un seul téléphone rallonge le temps entre les tours, certes, mais à plusieurs ce n’est guère plus court, car le jeu se joue au tour par tour. Et c’est pour moi un premier point assez dérangeant, cette attente. Je me doute bien que techniquement il aurait été difficile de faire jouer tous les joueurs simultanément, mais bon sang que cela aurait été plus drôle et surtout plus nerveux. Après cette attente, à au moins le mérite d’apprendre la patience aux accros au smartphone, qui ici ne peuvent pas le consulter entre deux tours. N’oublions une autre contrainte technique, celle la batterie des téléphones. Heureusement, et ça, c’est une très bonne idée, le jeu propose de s’arrêter et de sauvegarder pour être repris plus tard. Du coup l’immersion en prend un coup devant ce vide. Pourtant, le jeu n’est pas avare en bruitages et autres ambiances sonores, c’est un ajout fort appréciable d’ailleurs. De même que la gestion de l’inventaire et des marchés est du coup plus simple et dynamique, idem pour les textes d’ambiance. Mais cette hybridation entre jeux de plateaux et numériques est assez étrange. Et c’est mon prochain point.

Hybride

World of Yo-Ho est un hybride, c’est indéniable. Tentant le mariage pas impossible, mais complexe entre jeu de plateau et jeu vidéo ou du moins application. Certes il en a la forme et la couleur, mais au fond, pour ma part en tout cas ce n’est pas totalement vrai. Car si la boite propose de jouer à un jeu de plateau, mais aussi vidéo, dans la réalité nous sommes plus devant une application et un gestionnaire d’évènement. Vous allez peut-être trouver que je chipote, mais pour moi il y a une véritable différence. Je vais encore râler, mais pour moi la grande partie du jeu aurais pu n’être qu’un jeu de plateau, tout aurait pu se gérer de la sorte sans mal avec quelques cartes, pions et plateaux personnels. Du coup le côté numérique et inventif se retrouve fortement limité, et les mauvaises langues comme moi auront vite fait de dire « Oui, mais ça on aurait pu le faire sans l’application, à l’ancienne. » Et si cette réflexion est souvent légitime, elle est aussi réductrice, car en apportant de la narration (un mode de jeu), et des bruitages, le jeu parvient déjà à nous plonger dans son univers. Mais c’est le fait d’être à cheval entre deux médias qui rend mal à l’aise et biaise l’expérience à mes yeux. Surtout qu’au final le jeu perd aussi en interaction, se limitant souvent aux combats, car au final rien ne transpire sur la table, aucun pion, marqueurs pour attirer l’œil et aider le joueur à ne pas se sentir perdu ou devant un jeu vide. Par manque de repères visuels, le jeu finit par perdre ses joueurs. Et mine de rien les repères visuels dans un jeu c’est très important, aussi bien pour la compréhension que pour l’immersion.

A plusieurs c’est mieux

Comme je le disais au début de l’article j’ai fais le choix délibéré de vous montrer une partie avec un seul appareil, car je sais qu’il ne sera pas toujours possible d’avoir plusieurs téléphones sous la main, surtout si vous jouez en famille avec des enfants assez jeunes ou bien si vous proposez le jeu dans une soirée jeu sans connaître les gens auparavant. Car on aurait tendance à croire que de nos jours tout le monde dispose d’un smartphone, ce qui n’est pas forcément le cas, surtout pour les plus jeunes, et que le web est disponible partout, ce qui n’est là pas encore le cas non plus. Avec plusieurs téléphones, chaque joueur disposera de ses infos personnelles qui seront visibles que sur son téléphone, de même pour les interactions entre les joueurs qui ne seront visibles que pour les personnes concernées. Afin de reconnaître le navire de chacun, vous pourrez ventouser sur votre appareil deux pions de couleur qui reprennent la forme de votre navire et capitaine, sympa et bien pensé. Bien entendu il ne sera plus question ici de se passer le téléphone de main en main. Vous pourrez également consulter les stats de votre navire et sa cargaison à tout moment. Vos téléphones vous serviront donc de pions virtuels, mais aussi d’inventaires, de liseuses d’infos et de gestionnaire. Bien entendu l’expérience World of Yo-Ho est meilleure avec un téléphone par joueur, car plus immersive, mais aussi plus personnel et personnalisé.

Le mode solo

J’étais très content de trouver ce mode solo dans l’application, me disant que mes enfants qui trouvaient le jeu sympa, mais trop long à plusieurs, pouvaient s’amuser à y jouer tout seuls. Et bien la déception fut grande en découvrant que ce mode ne se limitait qu’à une croisière découverte des différents lieux du monde. Le jeu n’est plus qu’une exploration au gré du vent. Pas de campagne solo, pourtant que cela aurait pu être plaisant de s’adonner au jeu seul, tranquillement sur son bout de table le soir avec un verre de rhum dans la main. Mais non. Ah quelle déception ce fut là. Je sais que les applications proposent des mises à jour, donc s’il vous plait messieurs les programmeurs ajoutez cela au jeu, ça serait génial ! Surtout que je sais qu’une nouvelle version est en préparation.

Le problème d’être un pionnier

Tout est dans le titre, c’est le problème d’être un pionnier dans son domaine, le résultat n’est souvent pas à la hauteur des attentes. Et c’est normal. En étant le premier de son style, World of Yo-Ho a la lourde tâche d’essuyer les plâtres, de récolter les opinions des joueurs et bien entendu de faire des erreurs. Car World of Yo-Ho est une excellente idée, mais plusieurs maladresses, parfois peu contournables viennent gêner l’expérience de jeu. Mais je pense que celles-ci seront toujours présentes, car pour le moment tout ceci est trop limité par le point technologique du jeu. De plus avant de pouvoir pousser plus loin l’expérience dans des essais plus loufoques ou étranges, il va falloir que les joueurs s’habituent à ce nouveau loisir hybride. Car il existe un point que l’on a souvent tendance à oublier : l’accoutumance à une nouvelle technologie.
Prenons les jeux vidéo, si dans les années 80, vous aviez mis entre les mains d’un joueur un MMORPG comme World of Warcraft, malgré la beauté et la profondeur de celui-ci, il aurait été perdu et aurait surement décroché. Il faut un temps d’adaptation. Et c’est souvent le souci des objets ou découvertes faites de précurseurs, une barrière à franchir. Le fait de faire accepter une nouvelle idée qui remet en question nos notions déjà bien établies. Nombreux ont été les inventeurs à voir leurs inventions décriées du grand public, car trop en avance sur leur temps, alors que ces dernières étaient ensuite reprises pour connaître un franc succès. Ce fut le cas par exemple avec le banal pain tranché, inventé par Otto Frederick Rohwedder, qui laissa indifférent la population avant de connaître le succès bien des années plus tard en étant repris par la société Continental Baking Company.
Il faut un premier pour tout, mais celui-ci a souvent la malchance d’essuyer les plâtres.


Conclusion

On pourrait croire que je m’acharne, que je tire sur l’ambulance, mais à jeu exceptionnel, critique exceptionnelle. Cependant malgré mes remarques World of Yo-Ho propose une aventure intéressante et assez prenante une fois que l’on est dedans. Certes la barrière technologique pourra être un frein, mais ça serait aussi mettre de côté le concept qui se cache derrière et la volonté des créateurs de vouloir proposer quelques chose d’innovant. J’ai d’ailleurs entendu du dire de source sure qu’une nouvelle version de l’application était dans les cartons. Le jeu n’est certes pas parfait, mais il pose d’or et déjà les pierres d’une nouvelle voie pour les jeux. Et rien que ça, c’est déjà beaucoup. Bien entendu il faudra lui préférer une partie découverte avec plusieurs appareils afin de profiter au maximum du jeu et évincer quelque peu les soucis évoqués ici avec la version à un seul appareil. Donc oui il faut jouer à World of Yo-Ho si vous avez envie de découvrir quelque chose de neuf, d’original et d’innovant, mais au moins tenter l’expérience, si vous aimez les jeux, celui-ci vous le rendra.

13Note générale120
13Matériel / Design
13Gameplay / ambiance

Auteur de la critique

Passionné de jeux en tout genre, il décortique pour vous ses trouvailles, analysant parfois au passage ce qui rend le monde ludique si unique.

World of Yo-Ho: Les podcasts en parlent

Podcast Test de World of Yo-Ho
Proxi-Jeux
Episode: [Hors-série] World of Yo-Ho des éditions volumiques
Voir cet épisode