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Test et critique jeux-de-societe de Odyssée-land, le test
visuel Odyssée-land, le test
Test Jeu de société

Odyssée-land, le test

par Arthelius
18 août 2018

Odyssée-Land

Type: Jeu de base (Voir la série)
Style: affrontement - parcours
Categorie: fantasy - medieval
Date:
Condition de test
Durée de notre partie: 0 minVersion du jeu: v1
Nombre de joueurs impliqués: 1 Type de testeur: hardcore
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Durée de lecture:
15 min
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Une grande boite, pas jaune, qui annonce la couleur, vous allez vivre une grande aventure. Enfin non plutôt une odyssée, mais sans jupette et glaive romain, mais avec des aventuriers plus classiques dans un pays qui porte bien nom puisqu’il se nomme Odyssée-land. Il est temps de chausser ses plus belles bottes et de voir ce que referme cette boite mystérieuse.


Ce n’est Andor

Et pourtant de prime abord, Odyssée-land semble s’inspirer de ce grand jeu qui a fait le bonheur de nombreux joueurs. Même type d’équipe, un grand plateau sur lequel on va poser des tuiles, et qui vont offrir des avantages ou nous faire combattre des monstres, des cartes, des pions et enfin des dés. Tout est là pour nous faire penser à Andor, cerise sur le gâteau le jeu en plus de nous proposer des règles, nous invite à jouer 3 scénarios. Pourtant Odyssée-land n’est pas coopératif, mais compétitif, première grosse différence avec son aîné.
Le matériel est correct, les illustrations sont assez classiques et remplissent leur office, lisible, mais sans réelles fantaisies. Tout reste très classique et très sage, mais pas de mauvaise qualité pour autant. Quant au reste du matériel, il est également de bonne facture, seule la règle aurait gagné à être un peu plus travaillée pour la rendre plus claire et mieux scindée pour les novices. Sommes-nous devant un Andor light, pour les enfants. Il y a un peu de ça, mais pas que. Pour vous en convaincre, rien de tel que de vous donner une idée des règles.

Règles

Une fois le plateau déplié vous allez poser dessus 8 tuiles au hasard, en vous basant sur les cartes que vous allez tirer. Un peu à la manière de la bataille navale, le plateau dispose de lettres pour l’axe des abscisses et pour celui des ordonnées des chiffres, permettant ainsi de vous y retrouver. Vos aventuriers quant à eux vont débuter leur périple en haut à gauche du plateau, réparti sur plusieurs colonnes ou lignes. Un tour de jeu consiste à tirer deux cartes, à poser les tuiles correspondantes, le type étant indiqué sur la carte, puis à faire deux déplacements. Mais attention vos aventuriers ne pourront se déplacer que vers le bas et la droite, jamais vers le haut ou vers la gauche. Vous voici prévenu. Au niveau des tuiles vous retrouverez des plantes, qui serviront à augmenter vos forces lors des combats ou à faire des points selon le scénario. Les épées vous serviront lors des combats, chaque épée défaussée (dans la limite de 3 par combat), vous permettra de lancer un dé, et d’ajouter la possible valeur de la tuile à vos forces. Ce qui nous amène naturellement aux monstres, qui possèdent une force et une valeur en point qui correspond à la moitié. Passer dessus suffit à engager le combat. Lors de celui-ci vous engagerez votre aventurier qui vaut 1 point, plus 1 point par frère d’armes (les pions argentés) que vous aurez réussi à embarquer avec lui. Enfin, vous trouverez les pépites d’or qui rapportent 2 points et qui sont gardé par un féroce esprit des eaux, qui se déplacera à chaque apparition d’une nouvelle pépite. La partie se termine lorsqu’il n’y a plus ni d’épée ni de frère d’armes dans la réserve. Autant vous dire que cela va assez vite. Voici pour les règles de base, chaque scénario apportant quelques modifications en fonction des objectifs.

Ressenti

Odyssée-land se joue vite, les tours ne s’éternisent jamais, et le retournement des cartes s’enchaînent naturellement. Mais cette rapidité amène en toute logique une fin de partie assez prompte. Et parfois bien déstabilisante. Pourtant, le plaisir du jeu et de la découverte est bien là. Il y a un peu de prise de risque, un peu de tactique et une part de hasard qui renouvèle les parties et donne un côté course au jeu. Même si les écarts se creusent assez vite, les 3 scénarios permettent de proposer des parties différentes et de les enchaîner si l’envie s’en fait ressentir. Bien sûr tout ceci reste assez léger et un peu redondant, mais ici c’est l’aventure qui prime avec son lot de trésors, de découvertes et de combats. Si les adultes ne seront pas scotchés au jeu, faire une partie n’a rien de désagréable, loin de là. Un jeu parfaitement accessible et qui retranscrit bien le style du jeu et l’aventure que l’on veut nous faire vivre, aidé d’illustrations plutôt sympathiques, même si chaque scénario reste assez expéditif.

Mais car il y a un mais …

Si le dernier paragraphe ressemblait fortement à une conclusion, Odyssée-land mérite qu’on lui consacre un peu plus de place et que l’on creuse un peu plus loin l’expérience. Il faut bien l’avouer ce que je m’apprête à vous dire et proposer relève avant tout d’une erreur de ma part. Pourtant, il serait idiot de ne pas avouer ma faute tant celle-ci apporte un nouveau regard sur le jeu. Preuve que les erreurs ont encore de beaux jours devant elles face à la création. La première fois que j’ai joué au jeu, j’ai mal lu les règles (oui je sais c’est mal), ce qui fait qu’au lieu de défausser les différentes pièces à chaque utilisation je les ajoutais à la réserve. Du coup, la tension était bien plus grande, car chaque utilisation permettait d’ajouter des pièces à la réserve et de faire durer l’aventure, en donnant des tours supplémentaires aussi à mes adversaires. Certes la partie était plus longue, mais aussi plus tendue avec des choix stratégiques plus forts.
Une autre fois nous avons tenté une variante maison, ne mettre fin à la partie que lorsque tous les éléments furent récupérés, une fois la pile de cartes vidée. Le sentiment de course était fort, car tous les pions étaient importants, aucun n’était véritablement délaissé, et le temps jouait moins contre nous. Certes la partie fut bien plus longue, mais pas déplaisante pour autant bien au contraire. Si je vous parle de ces deux tentatives non prévues dans les règles ou scénarios, c’est pour vous dire qu’il faut regarder au-delà des règles établies et cloisonnées, et ne pas hésiter pas à innover et à inventer de nouvelles pistes de jeu. En jouant de ces deux manières différentes, Odyssée-land offrait une expérience plus profonde pour des adultes, avec plus de challenges. Comme si le jeu possédait une courbe progressive dans ses règles et sa façon d’être joué, sans que celles-ci ne soient prévues au départ. Une expérience très intéressante à faire pour tout joueur, et qui amène une nouvelle façon d’aborder le jeu et pour moi d’écrire cet article.

Bac à sable

Avec ces deux expériences, Odyssée-land m’est apparu sous un nouveau jour, celui d’un jeu bac à sable. Les premières parties et scénarios ne servant qu’à vous donner les bases, à vous indiquer le chemin, tandis qu’ensuite le jeu n’attend que d’être assimilé et transformé par les joueurs pour devenir un jeu unique inventé par les joueurs. Il faut dire que le matériel de base est là, assez nombreux, mais également abstrait pour être réutilisé comme bon nous semble. Comme si vous ouvriez une boite de pièces, dans lesquelles vous allez pouvoir puiser pour créer votre jeu, mais tout ceci sans que l’on lâche la main lors de vos premiers pas dans cet univers ludique à découvrir. Est-ce volontaire de la part des auteurs, je ne saurais dire, rien dans la règle n’indique cette volonté de laisser le jeu et son matériel entre les mains des joueurs pour qu’ils inventent leurs règles. Pourtant, il y a un fort potentiel à imaginer le jeu sous cet angle, surtout que les règles simples de prime abord sont parfaitement accessibles aux plus jeunes, permettant ainsi de créer de nouveaux scénarios ou jeux en famille, et tout ceci, sur un chemin balisé, mais encore vierge. Une piste qui je pense serait intéressante d’explorer par Haba, et une nouvelle manière de communiquer autour du jeu et le faire connaître.


Conclusion

Étrange jeu et cas que cet Odyssée-land, presque un cas d’école ludique, volontaire ou non, seuls les auteurs possèdent la réponse, surtout qu’aux manettes ont retrouvent Kramer & Kiesling qui possèdent une ludographie titanesque. Ce qui ne fait qu’épaissir le mystère autour de la volonté qui se cache derrière cette création ludique. Mais qu’importe, car Odyssée-land est un jeu assez atypique. Parfaitement classique si vous le prenez au premier degré du jeu et de la création, léger ersatz d’Andor, il offre un potentiel plus important une fois bien appréhendé et assimilé, se pliant littéralement pour devenir autre chose ensuite. Un bac à sable structuré avec lequel jouer, mais aussi autour duquel tourner. Odyssée-land possède plusieurs niveaux de lecture ludique pour un peu qu’on lui donne sa chance, une expérience à tenter si sommeille en vous l’âme d’un créateur de jeux.

16Note générale120
16Matériel / Design
16Gameplay / ambiance

Auteur de la critique

Passionné de jeux en tout genre, il décortique pour vous ses trouvailles, analysant parfois au passage ce qui rend le monde ludique si unique.