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Test et critique jeux-de-societe de Maze Racers et les labyrinthes
visuel Maze Racers et les labyrinthes
Test Jeu de société

Maze racers et les labyrinthes

par Arthelius
18 août 2018

Maze Racers

Type: Jeu de base (Voir la série)
Style: course - logique - construction
Categorie:
Date:
Condition de test
Durée de notre partie: 0 minVersion du jeu: v1
Nombre de joueurs impliqués: 1 Type de testeur: hardcore
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Durée de lecture:
15 min
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Au départ je devais simplement vous faire une critique de Maze Racers, mais le jeu étant assez simple, je trouvais cela un peu dommage de ne pas explorer un peu plus le domaine hypnotique du labyrinthe. De profiter de l’occasion pour approfondir le sujet et vous parler un peu plus des labyrinthes, une figure antique qui n’en finit pas de nous poursuivre et de nous enfermer dans son dédale sans fin.


Les origines

Car il faut commencer par le début, laissez-moi vous parler un peu de l’origine des labyrinthes. Avant de vous parler de la légende de Thésée, qui doit être connu de la plupart, je voulais vous présenter des cairns datant de – 4000 av. JC sur lesquels sont gravés des labyrinthes, et que l’on peut voir sur le site historique de Gavrinis. Mais de nombreux tumulus, datant de – 3000 présentent également de nombreuses spirales enchevêtrées furent retrouvées dans les pays celtiques. Mais de l’autre côté du globe, en Australie des aborigènes gravèrent des représentations similaires, qui représentent le canevas de la terre, montrant ainsi que chaque chose organique ou minérale est liée avec les autres. Une sorte de réseau géant entre tous. Ce qu’ils appellent la loi du wunan, et que l’on nommerait par chez nous harmonie des espèces. Et ces cercles concentriques servaient à désigner différentes choses de manières symboliques. Pourtant au paléolithique, les hommes préhistoriques dessinaient déjà des dédales, comme celui qui fut retrouvé gravé sur de l’ivoire de mammouth et qui représentait sept cercles entourés de quatre spirales. Et plusieurs labyrinthes ont été retrouvé en Irlande, Portugal, Italie, Savoie ou au bord du Danube, tous datant du néolithique, et souvent accompagnés de dessins d’animaux. Les formes concentriques entremêlées sont monnaie courante depuis des milliers d’années, représentants diverses choses selon les civilisations, qu’il s’agisse de symbole de culte ou des objets du quotidien.

Rois et constructions labyrinthiques

La légende raconte que le roi Minos, fit construire en Crète le célèbre labyrinthe sur les plans de Dédale, afin d’y faire enfermer le Minotaure, fruit des amours de la reine Pasiphaé et d’un taureau (il n’était pas à une histoire zoophile près en Grèce à cette époque). Thésée il fut envoyé et sauver par Ariane, qui lui offrit le fil qui lui permettrait de retrouver la sortie de la structure une fois la créature vaincue. Les variantes sont nombreuses, mais celle-ci est très certainement la plus connue. Il est fait mention d’une version plus ancienne du labyrinthe par Homère dans l’Illiade, où ce lieu sert de salle de danse aux dieux Ariane et Dionysos qui représentaient la nature sauvage et indomptée, cette danse symbolisant le combat entre la vie et la mort, dessinant au fil des pas les méandres d’une existence. Pourtant, une version allégorique existe également en Égypte, où Hérodote aurait érigé une telle structure tortueuse pour le pharaon Amenemhat III, afin de célébrer les douze rois. Ce labyrinthe aurait été érigé au dessus d’un monument commun aux douze territoires qui composaient l’Égypte à cette époque. Mais tout ceci ne reste qu’une légende, car celui-ci n’a jamais été retrouvé. Par contre, il existe bien un labyrinthe pour accéder au temple funéraire dans la pyramide de Hawara.

Le labyrinthe une figure universelle

Par la suite les catholiques représenteront régulièrement des labyrinthes au sein de leurs monuments religieux. La cathédrale de Chartres et celle d’Amiens en sont de parfaits exemples. Même s’il peut prendre différente en temps normal, le labyrinthe religieux doit comporter une forme circulaire à onze anneaux concentriques pour être reconnu. Le cercle ayant toujours représenté l’immortalité, le soleil et le divin. Par contre il est amusant de voir que les labyrinthes ont eu différentes appellations : si le mot dédale, provient directement de l’architecte grec, le méandre, chemin de Jérusalem, la lieue, la via Dolorosa sont aussi des noms communs lorsque l’on parle de ces labyrinthes religieux. Qui ont d’ailleurs une particularité, on ne peut s’y perdre étant donné qu’il suffit de suivre le chemin pour rejoindre la destination finale : le centre. En matière de symbole celui-ci n’est donc pas « infernal » à parcourir, mais plus une représentation de la persévérance.

Labyrinthes modernes

On peut encore parcourir de nombreux labyrinthes et s’y perdre de nos jours. C’est le cas avec les labyrinthes végétaux que proposent différents centres de loisirs, directement inspiré par ceux construits dans les jardins royaux. D’ailleurs près de Toulouse se trouve le plus grand labyrinthe d’Europe, fait de buis, datant du XVIIIe siècle et qui est inscrit comme monument historique classé. A Disneyland Paris vous pourrez aussi parcourir un labyrinthe celui d’Alice aux pays des merveilles. Une manière ludique de faire découvrir aux enfants le classique de Lewis Carroll et les labyrinthes en même temps.

Les différents types de labyrinthes

Il existe différents types de labyrinthes, Umberto Eco auteur du très célèbre roman Le nom de la rose, en définit justement trois :

  • Le labyrinthe unicursal, comme ceux de la mythologie grecque, dont le parcours de l’entrée au centre ne comporte pas d’impasse. Comme si le labyrinthe n’était composé que d’un fil unique, ce qui fait immédiatement référence au fameux fil d’Ariane.
  • Le labyrinthe maniériste, qui propose un nombre de voies très important dont une seule mène à la sortie, et serait similaire à un arbre avec ses embranchements. Il y a donc qu’une seule voie de réussite pour plusieurs erronées.
  • Le labyrinthe en rhizome composé d’un réseau entrelacé et infini de voies, où chaque point est connecté à un autre. Il est même possible de relier des points qui ne l’étaient pas auparavant. Il est plus basé sur le hasard, car change de forme en permanence. Un peu à la manière du jeu Labyrinthe de Ravensburger.
On pourrait croire que tous les labyrinthes se ressemblent, mais en fait il n’en est rien, et derrière ces chemins sans fin se cache toujours une sortie, ou du moins un point à atteindre. Ce qui change c’est le chemin parcouru pour l’atteindre.

Il est temps de parler du jeu

Maze Racers est donc un jeu de labyrinthes, vous vous en seriez douté. Vous trouverez dans la boite 2 plateaux aimantés sur lesquels vous allez construire votre labyrinthe à l’aide des murs en plastiques de couleurs. Le plateau comporte 4 zones, les joueurs devant se mettre d’accord avant tout chose sur la zone de début et de fin du parcours. Muni de vos pièces vous allez donc établir votre dédale, en même temps que votre adversaire, une fois le votre terminé, vous retournerez le sablier et votre concurrent n’aura que le temps restant pour terminer son œuvre. Vous serez aidé dans votre tâche pour un tasseau pour vérifier si la bille passe bien. Puis les joueurs s’échangent leurs créations et commence alors la course folle entre ces murs étroits, mais colorés. Le jeu se joue en 3 manches, où les points d’arrivée et de départ changent. Bien entendu il est aussi possible de s’y adonner en équipe.

C’est parti !

Maze Racers amusera les plus inventifs des joueurs, qu’ils soient des enfants ou des adultes. Nous aimons tous construire des choses de nos mains, et les labyrinthes ont cette attraction hypnotique qui fait qu’il est rare d’y résister. C’est donc en partant de ce postulat simple que le jeu fonctionne, en ajoutant des éléments aimantés qui permettent ainsi de refaire autant de fois qu’on le désire des parcours différents. Le fait qu’il soit aimanté permet aussi aux éléments de ne pas bouger, tout en proposant un choix de formes large et une zone de jeu assez grande, seule votre imagination sera une limite. Il est d’ailleurs amusant d’observer les créations des autres personnes et les ruses dont elles font preuves pour construire leur dédale et concevoir des pièges.


Conclusion

Maze Racers propose une durée de vie intéressante puisque tous les éléments sont modulables, de plus les parties sont courtes, plus que le temps qu’il ne faut pour construire les labyrinthes. Mais le jeu reste assez simple, donc peu profond. Bien entendu il s’adresse à tous, les novices seront les bienvenues, mais aussi les plus gros joueurs qui auront envie de défier leurs amis. Le matériel est assez conséquent, c’est ce qui justifie le prix aux alentours des 35€, mais c’est aussi ce qui pourra constituer un frein. Maze Racers est un party game cérébral, qui nous demande de mettre en avant notre passion de la construction et du défi. Il constitue un bon défouloir, car les parties sont rapides et amusantes, mais il reste à recommander aux joueurs patients et possédants des nerfs d’acier ou du moins une passion pour les labyrinthes.

17Note générale120
17Matériel / Design
17Gameplay / ambiance

Auteur de la critique

Passionné de jeux en tout genre, il décortique pour vous ses trouvailles, analysant parfois au passage ce qui rend le monde ludique si unique.