Test de isle of skye
par ArtheliusIsle of Skye (Anglais)
Durée de notre partie: 0 min | Version du jeu: v1 |
Nombre de joueurs impliqués: 1 | Type de testeur: hardcore |
Sous ces airs de jeu écossais qu’Highlander n’aurait pas renié, Isle of Skye cache en vérité un carrefour de mécaniques. Un héritage ludique qu’il sait mettre en avant. Comment ? C’est justement ce que je m’en vais vous raconter.
Pot pourri
Vous parler des mécaniques en premier me permet ainsi de mieux mettre en avant ce mélange que je vous avais évoqué dans mon introduction. Cette pose de tuiles adjacentes où les chemins se délient à n’en plus finir, au milieu des prairies et des montagnes aux formes parfois étranges, rappelle fortement Carcassonne. Ce qui est loin d’être une insulte. Tandis que la phase de mise et d’achat elle rappelle Boursicocotte, enfin les différentes manières de scorer me font penser à Hawaï ou New York 1901. Certes ces exemples ne sont pas forcément des copies conformes des mécaniques que l’on retrouve dans Isle of Skye, mais celui-ci s’inspire de ces mécaniques, et cela pour notre plus grand plaisir. Il a su les étudier, les intégrer et les mélanger pour nous proposer une expérience nouvelle, du grand art. De plus le fait de donner des pièces supplémentaires aux joueurs les plus en retard au bout de quelques tours, permet de compenser les écarts et donc de rééquilibrer le tout. Une trouvaille simple, mais fichtrement bien pensée, qui ajoute une couche de finesse au jeu. De même que le changement de premier joueur aura une forte incidence à chaque tour. Il faudra donc rester attentif à son jeu, mais également à celui des autres joueurs. Placer ses tuiles au bon endroit, tout en prenant des risques pour récolter des points en fin de partie avec les parchemins. C’est toute une logique qui se met alors en place pour optimiser sa zone et la remettre en jeu le tour suivant lors de la pioche des nouvelles tuiles. Qui risque aussi bien d’être achetées même si elles vous intéressaient, que de vous rester sur les bras et de vous couter de l’argent alors que vous n’en vouliez pas. Il faudra donc trouver le bon équilibre entre l’argent que vous aimeriez gagner et ce que vous êtes prêts à payer à la fin du tour.
Derrière la barbe
Quelques mots sur le matériel, celui-ci est de qualité. Les tuiles sont épaisses, lisibles, les pièces quant à elles se manipulent très bien, les paravents en carton qui se croisent tiennent très bien, mieux que ceux en papiers épais. On pourra chipoter sur le style graphique du jeu qui n’envoie pas du rêve, et reste trop classique, dans la lignée des autres jeux Lockout. Le visage grisâtre du personnage sur la boite n’enchante pas au premier coup d’œil. Comme sur le fait que tous les Lairds dessinés sur les paravents aient la même tête. Mais cela ne gêne aucunement l’expérience de jeu. Une très bonne édition sur laquelle je n’ai au final que peu de chose à dire.
Visiter le pays
Isle of Skye est un jeu très accessible, seules les différentes manières de scorer pourront perturber certaines personnes. Mais il sera possible de choisir directement ces manières ainsi que leur emplacement, afin d’optimiser et de faciliter les parties. Il pourra par exemple être plus intéressant de mettre la tuile avec les moutons qui rapportent 1 point en première position, tandis que celle qui rapporte 3 points pour des lignes de tuiles, pourra être placée plus tardivement afin de laisser le temps aux joueurs d’optimiser leur espace. Il suffit juste de se mettre d’accord. Avec son système de tuiles de scores, qui sont nombreuses, différentes et placées sur des emplacements qui varient sur la piste de score, Isle of Skye offre aux joueurs une excellente durée de vie, avec un renouveau aisé à chaque partie. De plus, le tirage des tuiles viendra compléter le tout, en créant alors des zones de jeu très différentes à chaque partie. Et la répercussion sur les scores sera énorme, vous pourrez aisément passer les 100 points sur certaines parties, tandis que sur d’autres faire un tour complet sera plus complexe. Le jeu est vraiment différent à chaque fois. Le jeu est accessible aux plus jeunes, surtout si vous l’adaptez et faites les décomptes des points. Il sera le parfait successeur de Carcassonne lorsque vous vous serez lassés de lui. En ce qui concerne les configurations, les parties à 2 joueurs sont très rapides, mais également très tendues, le moindre faux pas ne pardonne pas ! Plus vous augmenter le nombre de joueurs et plus les possibilités deviennent nombreuses, comme le nombre de tuiles proposées. Bien entendu les parties seront un peu plus longues, mais pas moins plaisantes pour autant, même à 5.
La danse des kilts
Isle of Skye vous propose d’incarner un Laird, soit un chef de clan qui désire étendre son royaume. Comme tous les chefs me direz-vous. Et pour ce faire, vous allez devoir utiliser des tuiles recouvertes de prairies, de mers, de chemins escarpés et autres montagnes. La partie débute après avoir distribué les pièces à leur couleur à chaque joueur, et que 4 manières de scorer ont été tirées au hasard et mise sur le plateau des scores sur les 4 emplacements sous-titrés d’une lettre. Le jeu se joue en 5 ou 6 manches selon le nombre de joueurs. À chaque fin de tour, toutes les manières de scorer ne vont pas être utilisées, seules celles qui figurent sous le pion qui marque le tour auront un effet. À chaque tour les joueurs reçoivent leur solde en fonction de leurs tuiles et de leur position sur le plateau de score, puis pioche 3 tuiles qu’ils placent devant leur paravent. Ensuite ils déterminent en fonction de l’argent dont ils disposent, la valeur de 2 des 3 tuiles, la dernière étant défaussée au moment de révéler les prix proposés. Puis chacun leur tour, à partie du premier joueur, chacun va pouvoir acheter une et une seule tuile chez un autre joueur. Celui-ci récupérant alors sa mise, le prix qu’il avait indiqué. Une fois que tous les joueurs ont acheté ou non des tuiles, chacun défausse les pièces qui restent derrière leur(s) tuile(s) et ajoutent ces dernières à leur zone de jeu, en plus de celle qu’ils ont acheté ou non. Le premier joueur change alors. Le jeu se poursuit ainsi jusqu’à la fin des 5 ou 6 tours, chacun compte alors une dernière fois ses points, comptabilise les bonus octroyés par les parchemins et transforment les pièces qui lui reste en points de victoire. Celui qui en possède le plus remporte la partie.