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Sarbacane

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Juin
1 juin

November

Dee est embauchée pour un job bizarre (trop) bien payé. Kowalski est au standard de la police. Emma-Rose est attachée et bâillonnée dans un coffre. Mise en place patchwork d’un thriller pour le moment déstructuré.Composer un thriller noir et glauque, à partir d’une narration déstructurée, d’un découpage original, d’un dessin semi-réaliste qui joue à décentrer les cadrages ou à focaliser sur tout autre chose que le sujet… Voilà la spécialité du scénariste Matt Fraction, qui n’a pas son pareil pour marier une narration moderne à une ambiance sordide, dans les bas-fonds plutôt nocturne d’une grande ville américaine de type New York. La limite de l’exercice séquentiel est atteinte lorsque le seuil du morcellement (osons : du « fraction »-nement !) est dépassé, que les temporalités se mélangent sans transition, que les encadrés narratifs expriment les pensées de protagonistes décorrélées de ce qui est représenté dans les cases. Or c’est ce que propose le premier tome de November, sur le diptyque prévu. D’ailleurs, pourquoi « November » ? Quel rapport avec les destins tourmentés des trois femmes qui nous sont donnés à suivre en alternance ? Dee, handicapée, junky et blasée. Kowalski, policière standardiste en surmenage volontaire. Emma-Rose, prisonnière et hantée par ses souvenirs de cerf-volant infantile. C’est très décousu. Tantôt explosif, avec un fort sentiment de corruption dégueulasse. On lit une première fois en se disant qu’on finira par recoller les morceaux. Puis on lit une seconde fois en concluant que la narration patchwork pousse le bouchon vraiment trop loin. L’inventivité narrative a certes ses mérites ; mais rester explicite en matière de suspens et d’art séquentiel est un savoir-faire qui fait hélas ici défaut. Le dessin très abouti d’Elsa Charretier et la subtile colorisation en bichromies de teintes fades signée Matt Hollingsworth sont les meilleurs atouts de ce premier opus, qui a intérêt à livrer toutes ses clés dans le second tome à venir, pour devenir un vrai bon foutu thriller.


Couleur : Stéphanie Hans | couverture : Clayton Crain
Policier
Mars
2 mars

Hypnos

Une artiste est envoyée sur une planète colonisée par les humains pour travailler sur un happening holographique. Mais la vie sur Hypnos est plus complexe que ce qu’elle pense. Un roman graphique torturé.Lane Milburn débarque en France. L’auteur américain édite son roman graphique Lure chez Sarbacane, sous le titre Hypnos, avec une traduction agréable de Julia Thévenot. Agréable, car les dialogues sont souvent assez abscons, de même que le scénario, vaguement thriller SF avec une critique de la société actuelle et de la capacité des riches et des puissants à déserter un monde qu’ils ont vidé de ses ressources pour en coloniser un nouveau d’une manière extrêmement cynique. Bien entendu, le reste de l’humanité va crever comme des rats. Les personnages principaux seront soit complices, soit opposants, mais l’intrigue va traîner longtemps avant de se dévoiler. De ce côté-là, c’est plutôt raté. Restent les dessins. Les paysages de Lane Milburn sont des opéras psychédéliques, colorés et tarabiscotés. Magnifiques. Le jeune homme se réclame de Moebius, et on retrouve volontiers une inventivité graphique foisonnante, des pages complètement folles dès lors qu’il s’agit de présenter la planète Hypnos. Sur Terre, les décors sont moins impressionnants. Les personnages sont souvent réduits à des ombres, ou colorés ton sur ton avec le background. Les cases sont souvent en mono ou bichromie de couleurs fades, alors que tout ce qui se réfère à Hypnos est bigarré. La tristesse des terriens et de la Terre tranche avec la joie vive et sereine qui se dégage d’Hypnos. Beau, donc, très beau, et psychédélique, c’est un album qu’on aime rouvrir. L’histoire ne laissera que peu de souvenirs, à moins que Lane Milburn ne se lance dans une saga pour se servir d’un monde qu’il a créé dirait-on, pour qu’on n’en retienne finalement que la partie graphique. C’est déjà énorme, tant c’est beau (on se répète).


Scénario : Lane Milburn | Illustration : Lane Milburn | Couleur : Stéphanie Hans
Anticipation
2 mars

Young Shadow

Shadow city, la nuit. Quand tous les flics sont gris, le justicier Young Shadow veille au grain et fait régner l’ordre. Les propriétaires de chiens ont intérêt à bien se tenir !Dès les premières cases, Young Shadow nous laisse penser que nous sommes dans un comics de vigilante classique, sorte de sous-Batman. Pourtant, très vite, Ben Sears, auteur de Volcano Trash, prend le contrepied des attentes du lecteur. La ville est calme. Pas de crimes, pas d'agressions. Apparait alors le héros : Young Shadow, adolescent aux cheveux en batailles qui mange des noodles et qui s'ennuie ferme en attendant un crime. On se demande même si ce jeune garçon n'est pas une sorte de Kick-ass, sans pouvoirs ni capacités. Mais lorsqu'il croise une bande de jeunes loubards qui veut en découdre, Young Shadow se révèle expert en arts martiaux et en maniement de matraques. C'est là où Young Shadow ne cesse de nous surprendre au fil de la lecture. Ben Sears joue constamment avec les attentes du lecteur biberonné aux comics pour alterner entre intrigue classique de lutte contre la pègre et moments très quotidiens. Comme trouver un refuge pour Rocky, le chien abandonné, ou convaincre le syndic de son immeuble de remplacer le gazon par un jardin sauvage, le tout avec un premier degré qui nous décroche un rire inattendu. Toute l'intrigue n'est qu'un vaste prétexte pour Sears qui nous plonge dans son univers atypique, drôle et son dessin superbe, fait de contrastes jaunes et noirs. Ce n'est pas une parodie, mais plus un détournement de superhéros, car les scènes d'actions sont superbement découpées et le dessin est constamment scotchant de beauté. Une vraie réussite pour ce Young Shadow qu'on aimerait revoir très vite.


Illustration : Ben Sears | Couleur : Ben Sears | couverture : Gil Kane
heroes
Mai
Octobre
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