Vers la tempête

Description de Vers la tempête

Jean-Sébastien revient, en janvier 2007, s’installer dans son Rimouski natal (ville canadienne), après qu’il soit retourné d’un séjour au Népal, pays où il envisageait de vivre en tant que moine bouddhiste. Il se voit alors confier par son grand-père les clés d’une chambre pour en faire un atelier, au niveau inférieur de son logement. C’est toujours son papy, un poil autoritaire, qui lui a trouvé une coloc’ du nom de Jenny. Et à l’instar de son père, grand-père pousse Jean-Sébastien à terminer son projet de BD sur la vie d’un pionnier de l’exploration des terres canadiennes, Radisson. En somme, Jean-Sébastien, déjà éprouvé par son bégaiement, a l’impression de ne plus vivre ce qu’il a réellement envie de faire. Une seule chose qu’il garde propre à lui, c’est sa deuxième passion, le karaté. Avec un style violent, où les coups sont vraiment portés à l’adversaire. Et malgré les oppositions de son grand-père et son père, cette fois, il compte aller outre leurs avis, afin de conquérir une ceinture noire, afin de se sentir vraiment libre. Bien qu’il ressorte de ses entraînements pleins de blessures, contusions et des haut-le-cœur, il a besoin d’évacuer ses frustrations. Qu’importe si ça doit faire mal.

Critique de Vers la tempête

Revenu du Népal sans avoir pu y réaliser son projet de vie, Bérubé se consacre entièrement aux planches de bande dessinée ainsi qu’au karaté ! Un sport pratiqué violemment au grand désarroi de sa famille. Un exutoire nécessaire, raconté dans une autobiographie. Des publications passées de Jean-Sébastien Bérubé, les bédéphiles les ayant lues savent que l’auteur a publié une série de quatre tomes chez Glénat relatant la vie auprès des Iroquois de Pierre-Esprit Radisson, et qu’il a voulu devenir moine bouddhiste (cf. Comment je ne suis pas devenu moine). Vers la tempête est une nouvelle fois une incursion dans la vie de cet auteur dont on découvre qu’une petite révolution s’est jouée dans son destin. Et ce, durant une période intermédiaire, alors qu’il travaillait sur Radisson après être revenu du Népal, en 2007. On découvre ainsi son environnement familial ultra patriarcal, ses frustrations quant à son carcan d’existence, et sa dévorante passion pour le karaté Kyokushin, aux techniques de combat radicales. En effet, les coups sont portés à l’adversaire à pleine puissance, jusqu’à le mettre K.O. La quête d’une ceinture noire, de la préparation à l’aboutissement, aidera l’auteur à canaliser ses frustrations, sa révolte contre cette famille qui lui reproche tout. En parallèle à sa quête initiatique, l’auteur consulte un psy pour dominer son bégaiement, endure un lumbago épouvantable ainsi que deux drames. Bérubé se dévoile avec authenticité et fraîcheur, et assume ses choix. Ce nouveau portrait de lui-même que l’auteur dresse permet de mieux le cerner et s’attacher encore plus à lui. De plus, c’est une plongée dans les mœurs québécoises qu’offre cette narration aux accents de l’auteur.