Mégafauna

Description de Mégafauna

An 1488 après Kmaresh. Chaque nuit Timoléon fait un rêve horrible dans lequel il est poursuivi par un mammouth qui finit par le piétiner. En journée, son ami Pontus et lui étudient la médecine, et s’intéressent particulièrement à l’anthropomorphisme. Timoléon est notamment passionné par l’étude comparée des crânes de Nors, peuple néandertalien du Nord, résidant par-delà un mur frontière imposant. Depuis des années déjà les relations entre eux-mêmes sapiens et cette civilisation se sont raréfiées jusqu’à ne plus exister. Or, l’oncle de Timoléon l’informe qu’on l’a choisi pour renouer un discret contact avec eux. Pour s’assurer d’un accueil bienveillant, ils communiquent avec le chef du pays d’Eelbaar, Vorel, par échanges de pigeons voyageurs. Pontus accompagnera Timoléon dans sa mission, une aventure qui débutera le lendemain ! Il leur faudra deux semaines en voyageant à cheval avant d’atteindre le mur-frontière. Emportant un blason, ils doivent s’en remettre à deux cavalières en rouge avec un casque arborant un reptile. Même s’il a l’impression que son oncle le manipule clairement, le jeune homme assure sa mission docilement et se met en route. En raisonnable raisonné, Timoléon parvient à garder le précieux présent à offrir au chef Vorel en lieu sûr.

Critique de Mégafauna

En mission diplomatique, un jeune sapiens se rend en territoire néandertalien, un ennemi réputé primitif. Il y découvre une civilisation formidable et l’amour. Un étonnant récit d’aventures, préhistoriquement uchronique ! Nicolas Puzenat, avec Megafauna, embarque le lecteur dans une étonnante aventure fantasy uchronique, à la fois préhistorique et médiévale. On y retrouve les voyages de Candide (par Voltaire) et de Charles Darwin (avec son Beagle), dans un télescopage temporel. En effet, Timoléon va à la rencontre des néandertaliens, civilisation méconnue, considérée comme ennemie. Or, par-delà la haute muraille, aux airs de Game of Thrones, le héros découvre un pays avec des habitudes, des croyances, de nouvelles conceptions sociales, des sciences, et l’amour aussi. Diplomate ainsi qu’anthropologue, Timoléon, dans son périple, rappelle Kim Keller dans Les mondes de Léo, Adam Reith dans le Cycle de Tschaï (par Jack Vance), ou encore Marco Polo pour revenir à l’Histoire non-fictionnelle. Le scénario est assez inventif et bien mené, et porté par un graphisme au trait simple essentialiste. Il est même passionnant, quoiqu’on puisse regretter que le côté préhistorique n’ait pas été vraiment exploité. Le recours aux néandertaliens ainsi qu’à d’autres espèces animales aujourd’hui éteintes n’enrichit finalement pas vraiment le propos humaniste. Excepté l’allusion à la civilisation que les néandertaliens auraient jadis potentiellement développée avant leur disparition.