Les Rivières du passé T1

Description de Les Rivières du passé T1

Dans une Renaissance alternative, dans la commune française de Blois, un pernicieux alchimiste arborant un masque de carnaval et se faisant appeler maitre Worn sème une véritable psychose avec ses « shayks », des gargouilles qui lui obéissent au doigt et à l’œil. Dirigées par le « rouge sanglant », ces gargouilles se préparent à envahir Paris dans le but d’éliminer le « chevalier Cerf ». Il s’agit du commandant de la garde de Paris, et celui-ci se bat vaillamment en n’épargnant aucun effort pour éliminer les shayks qui ne cessent de progresser, leur nombre augmentant de jour en jour dans les marais situés aux abords de la ville. Récemment, il a même réussi à en appréhender une vivante pour la montrer à la population, dans une cage pendouillant au milieu de la place publique. De nos jours, une voleuse professionnelle du nom de Linn (elle possède également de nombreux autres pseudonymes) se balance de toits en gouttières avec une flexibilité déconcertante. Avec sa silhouette effilée, ses cheveux roux et sa mèche bleue, elle esquive les détecteurs laser d’un musée, bondissant et se glissant jusqu’à la vitrine d’un magnifique pendentif égyptien, qu’elle vole. Une fois chez elle, elle se fait « mettre le grappin » dessus par son commanditaire, un dénommé Benyamin Argonovitch. Il récupère le pendentif des mains de Linn, mais ils savent tous les deux qu’il s’agit d’un faux. Argonovitch lui fait alors part de son réel boulot : le pendentif original à voler est porté par une jeune femme du nom de Lamia. Elle sera en compagnie le lendemain à 23 heures dans la cour de son hôtel personnel d’un seigneur particulièrement affable de combat, et d’un homme d’une force égalant celle d’un taureau…

Critique de Les Rivières du passé T1

Une voleuse professionnelle parisienne se retrouve transportée dans une version médiévale de Paris en proie à une invasion de gargouilles par une porte enchantée égyptienne. Une magnifique, mais pleine de mystères, aventure de fantasy médiévale se met sur pied. Comme il est de coutume avec les albums publiés par Daniel Maghen, le tome 1 de ces Rivières du passé d’un façonnage extrêmement soigné. Le grand format cartonné est clôturé par un cahier spécial d’illustrations qui permettent de découvrir toute l’étendue du savoir-faire du dessinateur Yannick Corboz. Malgré tout, les 64 planches de ce tome précurseur ne disposent pas toutes de la même finition. Par endroit, Corboz se limite à rough dans telle ou telle case d’importances relativement négligeables, de légers « laisser-aller » qui demeurent cependant toujours cadrés. En ce qui concerne le reste, on ne peut que dire que seul un artiste de sa carrure pour réaliser les illustrations et la mise en scène d’une aventure de cette envergure, se situant entre l’Urban-fantasy et le médiéval-fantastique, voire même l’égyptologie-alchimique ! l’histoire se déroule entre deux époques : celle d’aujourd’hui, contemporaine et parisienne, dont est issue la principale protagoniste Linn, voleuse professionnelle ; et une Renaissance de style médiévale, alternative à celle que nous retrouvons dans nos livres d’histoire, dans laquelle se fomentent de perfides manigances, et infestée de hordes de gargouilles vivantes qui raffolent de chair humaine. Avec au moins autant d’agilité et d’audace que Catherine Zeta-Jones dans Haute voltige, Linn affronte assurément des dangers et les surpasse. Le dispositif « égyptien » qui offre aux différents antagonistes une passerelle entre les deux mondes à travers une étrange porte demeure énigmatique, la narration prenant le soin de garder volontairement ces péripéties dans le plus grand mystère. Pour le moment, il y a de terribles vilains, de formidables héros, des combats grandioses, des retournements de situation à tout va, et une acrobate aux cheveux roux et une mèche bleue…