Des temps difficiles

Description de Des temps difficiles

Courant l’été 1940, les enfants et leurs grands-parents n’ont pas pu s’exiler en zone libre. Dès leur retour dans leur maison normande, les voilà face aux affres de l’occupation allemande. En effet, un soldat du nom de Hans fait régulièrement des tours et réquisitionne de la nourriture. Il jette des coups d’œil grossiers à Gadoue, le cochon de Colette, et jure qu’au prochain passage, il lui ferait sa fête. D’un autre côté, les enfants reçoivent de leur père, prisonnier en Allemagne, une lettre rassurante. Ils prennent alors une décision : lui envoyer de la nourriture et surtout des denrées non périssables parmi lesquelles se trouve la tablette de chocolat ! Mais ils sont en pleine guerre et ce n’est pas un moment favorable pour les transactions… En plus, Mr Tissier, l’épicier ne fait pas de cadeaux en affaires. Il achète leurs lapins à un bas prix mais veut être payé cher pour le chocolat. Papilou sait pertinemment que le fait d’envoyer ce colis à leur père est important pour les enfants. Pour cela, il n’hésite pas à échanger secrètement sa montre à gousset familiale contre du chocolat auprès de Tissier. Dans leur cabane qui leur tient lieu de demeure, les enfants ont la ferme conviction que Tissier et les allemands collaborent quant à l’organisation locale du marché noir. Toutefois, le plus important est de cacher Gadoue dans leur QG, ce qui implique qu’il faut lui faire un enclos…

Critique de Des temps difficiles

En pleine guerre en Normandie, les enfants font de leur mieux pour survivre non seulement au marché noir mais de manière générale. C’est une autre série qui sort du lot, avec une mise en scène merveilleuse des enfants pendant la seconde guerre. À la base, Les grandes grandes vacances est une série animée (réalisée par Paul Leluc), de 10 épisodes de 26 minutes chacun, qui ont tous été diffusés en 2015 sur France 3. Par la suite, elle a été mise sous la forme d’un ensemble de 4 romans illustrés, aujourd’hui repris en bande dessinée grâce aux travaux des éditions BD Kids, selon le dessin initial réalisé par Emile Bravo. Dans le cadre de la parution du tome 3, ici présent, on note une réédition du tome 1 mais dans une structure plus grande que celui datant de 2019… toutefois, il est toujours trop petit pour qu’on espère profiter du moindre détail des dessins de Bravo. Cette œuvre nous permet de nous orienter avec un contexte similaire d’une autre série de BD à succès, abordant le même thème : Les enfants de la Résistance. De plus, cette partie de l’histoire intègre de jeunes héros dans l’univers tragique de la guerre. Avec une simple légèreté, on apprend, grâce à un encadré narratif, que le bébé trouvé (au tome 2) a finalement été remis à sa famille. Et que les enfants ont repris une vie quasi normale aux côtés de leurs grands-parents avec un contexte nouveau que sont les restrictions alimentaires. Au cœur de l’histoire, on retrouve la vie rurale sous l’occupation allemande, le marché noir, le système des tickets, les réquisitions et les délations des collabos. Pour une première fois, les jeunes héros de l’histoire se trouvent mêlés à la guerre – en se mettant bien sûr du côté de la Résistance – et en soignant dans le plus grand secret un pilote anglais qui a été blessé pendant son parachutage. Finalement, la mort d’un proche finit par les rendre bien tristes. En fin d’ouvrage, le lectorat d’Astrapi, une tranche d’âge entre 7 et 11 ans fait office de dossier pédagogique et le tout traite du marché noir, de la survivance sous l’occupation, des rapports de forces en Europe en cette année 1941, de la mondialisation de la guerre, des colabos, de la gestapo, des SS, et de la Résistance.