Drôle de guerre

Description de Drôle de guerre

Ernest et sa jeune sœur Colette, onze et six ans, sont deux petits Parisiens de la famille Bonhour. À l’été 1939, leurs parents les emmènent en Normandie, à Grangeville. L’objectif, passer de belles vacances et découvrir la vie à la campagne auprès de Mamili et Papilou, les grands-parents. L’ambiance devient très vite grave, une fois sur place. D’abord, la santé de leur mère se détériore en raison de la tuberculose. Pour se soigner, elle doit se rendre en Suisse. Ensuite, ils apprennent dans les journaux les bruits sur les crises politiques en cours en l’Europe. Papilou craint une nouvelle guerre. Et pour cause. On parle d’une possible déclaration de guerre de la France et de l’Angleterre contre l’Allemagne, si le Reich mettait à exécution ses intentions de prendre la Pologne. Malgré tout, les enfants apprécient leur nouveau mode de vie. Ils s’amusent et s’attachent par exemple à un porcelet, ignorant qu’il était destiné à être transformé en saucisson. Ils se font de nouveaux amis, comme Gaston. Âgé de 11 ans aussi, ce jeune garçon vit dans la ferme d’à côté. Il se montre au début très taquin et fait des misères à Ernest. Mais il est secrètement amoureux de Colette et ils finiront par former tous ensemble une bande de boute-en-train. Ils essaient donc de trouver leur marque quand la guerre éclate. Leur père est mobilisé sous les drapeaux. Le reste, l’histoire le sait. La guerre dure cinq ans. Et le weekend chez Mamili et Papilou se transforme en de grandes grandes vacances.

Critique de Drôle de guerre

C’est l’histoire d’un frère et sa sœur dont les vacances chez leurs grands-parents sont prolongées par la deuxième guerre mondiale. Du côté des adultes, c’est la mobilisation générale, la guerre éclair (blitzkrieg) et la « drôle de guerre ». Entre Ernest, Colette et leur voisin Gaston, ce sont d’abord les chamailleries essentiellement. Mais, les concepteurs de la série restent engagés. À travers les yeux de ces enfants, ils parlent à la jeunesse des privations, de l’immigration, du devoir de Mémoire à l’endroit des Disparus. Tout est mis en œuvre pour focaliser l’attention du jeune. Ils évitent le magistral, adoptent le langage et la psychologie des enfants. Ça rappelle Tom Sawyer avec la prédominance du lien familial édulcorée par les élans de libertés infantiles. Ça oscille donc entre les gambades dans les cabanes, les échanges affectueux avec les animaux, la vie entre amis. En même temps, la série fait mûrir en apprenant à faire face à l’absence ou la perte d’êtres chers. Cette série d’animation s’inscrit dans l’univers tracé par ses aînés « Les enfants de la Résistance » ou « La guerre des Lulus ». Elle est à la fois pédagogique et divertissante, historique et fraîche. La bible graphique est la création d’Émile Bravo. Il peint l’ingénuité même de l’histoire dans ses dessins. La candeur des propos et de l’aventure ne disparait qu’à la fin du premier tome. La violence de la guerre se manifeste à la fenêtre des jeunes héros. L’occupation allemande et la Résistance sont alors abordées et offrent une belle envolée à l’œuvre. On reste absolument connecté pour la suite.