Janvier 2015 - Le procès

Description de Janvier 2015 - Le procès

La bande dessinée Janvier 2015 - Le procès relate le procès des complices et fournisseurs d'armes des terroristes qui ont perpétré les attentats de janvier 2015 à Paris. L'ouvrage est le fruit de la collaboration entre l'écrivain Yannick Haenel et le dessinateur François Boucq, qui ont choisi de partager ce moment historique avec le grand public. Le procès a duré deux mois et demi et s'est déroulé devant la cour d'assises spécialement composée pour juger les accusés. La chronique quotidienne des audiences a été publiée sur le site de Charlie Hebdo, qui est devenu le symbole de la liberté d'expression après l'attentat dont il a été victime.

Critique de Janvier 2015 - Le procès

La bande dessinée Janvier 2015 - Le procès a été publiée en 2017 et se révèle plutôt moyenne. Bien que l'exercice de la caricature judiciaire soit difficile, François Boucq est un artiste rapide et efficace qui a accepté de relever le défi. Cependant, le choix de faire porter des masques à tous les protagonistes - accusés, témoins, avocats, juges - limite considérablement la créativité de l'artiste. Le résultat est un catalogue de quidams masqués, sans grand intérêt artistique, qui ne laisse pas une trace mémorable. Toutefois, l'ouvrage permet de partager au plus grand nombre l'aboutissement judiciaire d'un ignominieux crime de masse de notre histoire moderne, et cela reste sa principale qualité. Les témoignages des victimes et des proches des victimes, l'analyse des expertises balistiques, les débats sur la valeur des témoignages et la difficile prise de décision pour les juges sont exposés de manière claire et accessible. En somme, une lecture qui peut être intéressante pour les amateurs d'histoire et les nostalgiques de Charlie Hebdo, mais qui ne peut pas être considérée comme une bande dessinée de qualité. Les dessins sont banals et les masques rendent les personnages impersonnels et difficiles à distinguer. Le choix de mettre en scène un procès est louable pour son caractère instructif, mais il n'y a pas vraiment d'histoire à raconter, juste un événement à relater. Bien que le format de l'ouvrage soit original, la bande dessinée est prise en étau entre l'exigence de faire ressentir l'émotion du procès et la difficulté de donner à voir des visages pâles et figés. Au final, Janvier 2015 - Le procès ne convaincra pas les enthousiastes du neuvième art, mais mérite d'être lu pour se rappeler que la violence gratuite a des conséquences dramatiques et durables sur les victimes et leurs proches, ainsi que sur notre société tout entière.