La mère patrie

Description de La mère patrie

Pour rappel, dans le numéro précédent, Benvenuto était l’émissaire de Ducatore auprès du souverain de Ressine. Il devait obtenir un arrangement redorant l’image du podestat. En passant, Don Benvenuto était tenu d’assassiner secrètement l’opposant pressenti aux affaires de Ducatore. La mission est accomplie avec succès. En supplément, il se fait refaire le portrait pour la forme, pour faire croire que les négociations étaient ardues. Grâce donc à ses loyaux services, le Royaume de Ressine et la République de Ciudalia signent un armistice après leurs longues années de belligérance. Le tome 3 commence reprend la narration à partir de là. À bord du navire en direction du rivage, Don Benvenuto, le meilleur spadassin de Ciudalia et plusieurs hautes personnalités. Il rentre au bercail, laissant derrière lui les cachots ressiniens. Il n’a pas encore foulé le quai qu’il croit apercevoir Bucefale Mastiggia, sa dernière victime. Son estomac se noue puis se détend. C’est seulement Dulcino, le frère du nommé ci-dessus. Heureusement ! Ses craintes se dissipent. Mais pas pour longtemps. De l’autre côté de la rive, toute la famille Mastiggia est debout. Il se fait une raison. « Ils sont au courant pour le meurtre. Ils savent que ce n’était pas un coup de l’ennemi. Ils savent que c’est bien moi qui ai tué l’un des leurs. » Voilà la réflexion qu’il se fait. Il s’apprête à la bagarre. Il est à deux doigts de dégainer son couteau quand il met pied à terre et que le clan le reçoit en grande pompe. Le père de Bucefale lui ouvre les bras, l’embrasse et lui témoigne sa gratitude pour avoir tenté de secourir son fils.  Étonnant ! Mais ce n’est pas tout. Benvenuto va de surprise en surprise. Les Mastiggia lui offrent de le raccompagner jusqu’au palais de Leonide Ducatore, le premier magistrat de la ville encore appelé le podestat. Le spadassin est ébahi. Pour les citadins, il est l’unique rescapé de la guerre entre les deux villes précédemment ennemies, donc le symbole de la victoire. Il réalise ensuite que toute cette méprise théâtrale est l’œuvre du podestat. Grâce à un tour de magie, Ducatore a inventé une histoire fort flatteuse sur la participation de son sbire au déroulement du confit. C’est ainsi qu’a été obtenu le versement d’une si forte rançon afin que soient libérés Benvenuto et les nobles détenus captifs à Ressie.

Critique de La mère patrie

Ce tome 3 commence avec un Benvenuto au visage meurtri mais une mine stoïque alors qu’il regagne sa patrie. Curieusement, on ne le traite pas comme le bandit qu’il est, mais tout son opposé. Son retour est salué et provoque la liesse. Les gens le considèrent comme un héros et il retombe vite dans les machinations de son patron. Dans ce troisième album, plus on progresse dans la lecture, plus la trame de l’histoire est grave. Les machinations politiques succèdent aux luttes armées. Le ton du roman est orageux et la description faite des événements est de taille. Le travail de Jean-Philippe Jaworski est emmené dans des profondeurs plus éclatantes. On peut tirer le chapeau à Frédéric Genêt qui en est le repreneur. Les personnages ont toujours quelque chose à offrir. Leur psychologie ne manque pas d’intérêt, bien alambiqué comme il faut. Les aficionados des séries historiques garnies de rebondissements dantesques, de politiques éhontées sont servis. Pour ce qui est de la représentation graphique, c’est tout bonnement excellent. En bref, c’est une série à consommer sans modération.