Les Maîtres Ogham

Description de Les Maîtres Ogham

Kaënn n'était encore qu'un enfant au moment où son père perdit la vie en affrontant la maîtresse ogham de leur clan. C'était au clan des hautes frondaisons, au cœur de la forêt de Torunn, mais le jeune elfe à cause de son jeune ne pouvait cerner les enjeux. Aujourd'hui, il est plus mûr et se remémore sans cesse ce duel au détriment de tous ses souvenirs précédents. Il se rappelle notamment cette phrase de son père avant sa mort : « Deviens fort et apprends l’art des oghams ». Quinze années sont passées, Kaënn a bénéficié des enseignements de Yaëva, la maître ogham pour devenir un guerrier digne du nom. Par respect et considération pour celle qui l'a nourri et éduqué, l'elfe Sylvain a dû renoncer à sa soif de vengeance. Néanmoins, atteinte d'un mal incurable, Yaëva rendra bientôt l'âme. Sa succession en qualité de chef de clan revient normalement à Alorënn, sa fille. Cependant, cette dernière n'a pas encore les qualités requises pour assumer la fonction. Son maître ogham, sentant ses derniers instants approcher, confia sa fille à Kaënn. Convoitant la fonction de chef de clan, le guerrier Adumenör lance un défi Yaëva. D'après les règles du peuple sylvain, s’il remporte cette bataille, ce sera à lui que reviendra le titre de nouveau chef du clan des hautes frondaisons. Voyant l'état de son mentor, Kaënn prend les devants en relevant le défi.

Critique de Les Maîtres Ogham

Kaënn est confronté à un choix cornélien entre vengeance et gratitude. Celle qui a tué son père sous ses yeux est encore cette même personne qui l'a élevé et entraîné. Aujourd'hui, son maître et mentor vit ses derniers instants, laissant son seul enfant à la charge de son élève. Un classique consacré à une nouvelle aventure des elfes Sylvains. Ce peuple qui survit sur les terres d'Arran grâce à la voie du sabre et dont l'histoire est inspirée du Japon féodal. Tels les nains, avec leurs runes, les elfes font usage des oghams qu’ils gravent sur leurs lames. Le scénario pensé par Nicolas Jarry est très captivant. Au centre de cette aventure est placé un héros au départ très faible. À la longue, ce dernier finit par s'améliorer grâce à ses aspirations profondes, notamment la vengeance de la mort de son père. Mais les choses ne se passeront pas finalement comme il l'avait prévu, le poussant à remettre en cause ses objectifs. Outre le caractère immersif et rythmé de ce volume, il est plein de rebondissements et de révélations aussi intéressants que l'histoire et les personnages. Bien que l'album comporte quelques accores, il est fort plaisant. Les illustrations sont laissées aux soins de l'ingénieux pinceau de Gianluca Maconi. Il propose une mise en page d'exception, mettant en valeur la faune et la flore. Entre elles et le peuple des elfes existe une harmonie. L'univers forestier n'est pas non plus négligé, il est illustré à la perfection. Le coloriage est laissé aux soins de Stefania Aquaro, qui a très bien intégré son travail à celui des coloristes qui l'ont précédé. Une nouvelle aventure autonome et plaisante des elfes des terres d’Arran.