Dans le même bateau

Description de Dans le même bateau

Lac de Baldenay, le 10 octobre 1989 en République fédérale d’Allemagne. Wiebke et Britta s’invectivent en s’entraînant ; les deux sœurs pratiquent l’aviron en double. C’est tendu entre elles, car la grande sœur Britta se la joue exigeante et n’est nullement indulgente envers sa sœur. Le coach de ces deux sportives s’exaspère de leur attitude infantile. Britta n’a plus que cette année pour se qualifier aux championnats du monde dans la catégorie junior A, qui auront lieu en France sur le lac d’Aiguebelette. Pourtant, théoriquement, il n’y a pas meilleur duo que les deux sœurs et leur coach croit fermement qu’elles peuvent dominer leur discipline. Pendant ce temps, les évènements s’accélèrent en RDA. Il y a de plus en plus de rassemblements populaires, et des flots d’Est-Allemands migrent via la Hongrie pour l’Allemagne de l’Ouest.

Critique de Dans le même bateau

Pendant que l’Allemagne s’apprête à ouvrir une nouvelle page de son histoire, Wiebke elle aspire à décrocher un trophée aux mondiaux juniors d’aviron. Quand un épisode historique se déroule en parallèle d’un moment important de la vie d’une athlète allemande. Cela fait 30 ans depuis la chute du mur à Berlin, et ce moment historique est relaté subjectivement dans cette BD autobiographique. Wiebke (alter ego de l’autrice Zelba) est une adolescente de 16 ans au tempérament insouciant, ne se doutant pas des implications de l’événement pour la suite. Elle qui, comme ceux de sa génération, est née et a grandi avec le mur scindant symboliquement son pays en deux, ne mesure pas la portée de cet évènement. Et pourtant, cela aura une conséquence significative pour elle, compétitrice en aviron, car cela va accroître la concurrence parmi les rameurs. En effet, à la faveur de la constitution d’une équipe nationale pour l’Allemagne réunifiée, tous souhaitent faire partie de cette nouvelle sélection aux mondiaux juniors. Si la toile de fond de cette BD reste la réunification allemande, le récit est avant tout centré sur la jeune fille et ses préoccupations, ses relations avec la gent masculine notamment. L’autrice dévoile cette période de sa vie sans pudeur et avec authenticité. Quoique le récit soit centré sur l’aviron, Zelba confie qu’elle a choisi ce sport par mimétisme, et que cela n’a pas vraiment été pour elle une passion en soi. Elle se base sur un graphisme bichrome semi-réaliste assez agréable à l’œil, pour relater son histoire personnelle. On retrouve parfois dans les 160 pages de cet ouvrage, quelques-unes en couleurs, pour le côté pédagogique essentiellement.