La fille sans visage

Description de La fille sans visage

Dans Canardo T18 La fille sans visage, l'inspecteur Canardo est victime d'un accident de voiture avec une prostituée venue des pays de l'est. Elle est défigurée et le chauffard responsable est l'héritier du trône de Belgambourg. Il fait interner les victimes dans une clinique privée pour réaliser une reconstruction faciale infographique pour Galina. Bien des mois plus tard, il annonce son mariage avec la roturière Galina, suscitant l'intérêt de sa mère, la duchesse qui gère le duché de Belgambourg. L'histoire est un polar noir qui aborde les frasques princières et le déchirement politique en Belgique.

Critique de La fille sans visage

Le 18e opus de la saga Canardo nous plonge dans un univers toujours aussi glauque et complexe. L'intrigue est bien construite, avec de nombreux rebondissements qui tiennent en haleine le lecteur. Si l'inspecteur Canardo est en retrait de l'intrigue, c'est pour mieux dévoiler le passé et les personnalités de trois protagonistes majeurs, qui sont tous des volailles. Ils sont représentés de manière très humaine et ont leur propre voix dans l'histoire. L'auteur, Sokal, nous livre un récit qui traite de sujets sérieux comme la prostitution, la vengeance, la politique et la xénophobie. Le tout est traité avec subtilité et sans manichéisme. La critique politique est acérée et Sokal ne mâche pas ses mots pour évoquer les dysfonctionnements de la noblesse belge et la xénophobie qui y règne. Ce qui est impressionnant dans cet opus, c'est la qualité du dessin. Les planches sont magnifiques, avec des couleurs chaudes et des décors riches en détails. Le dessinateur, Pascal Regnauld, utilise avec brio la veine caricaturale zoomorphique propre à Sokal. Les expressions des personnages sont bien rendues, et les volailles sont bien plus que de simples animaux humanisés. Canardo, quant à lui, est toujours un personnage aussi attachant, même s'il est en retrait dans cet album. En conclusion, Canardo T18 La fille sans visage est une réussite à tous les niveaux, avec une intrigue bien construite, un dessin magnifique et une critique politique acérée qui ne laisse personne indifférent. Un must-read pour tout amateur de BD.