Ballade

Description de Ballade

Louis, fils unique d'une famille bourgeoise, s'ennuie fermement dans la villa de Deauville. Totalement déconnecté de la réalité, il se laisse aller à sa morosité jusqu'à ce qu'il rencontre François, un cambrioleur, qui va lui faire découvrir un autre monde. Ensemble, ils décident de cambrioler la villa d'à côté, mais Louis ne se doutait pas que cette décision allait changer sa vie à jamais.

Critique de Ballade

"Deauville la morte", une bande dessinée de Nicolas Courty, Jean-Christophe Deveney et David Combet, est avant tout un portrait de jeunes riches désabusés. La caricature n'est pas forcément flatteuse, mais elle est étonnamment réaliste. Les deux protagonistes principaux, François et Louis, sont touchants dans leur naïveté. Ils sont un peu ridicules, mais on ne peut s'empêcher de les aimer. Le scénario est parfaitement dosé, alternant les moments humoristiques et dramatiques sans tomber dans l'excès. Le dessin de David Combet est absolument époustouflant. Ses planches sont d'une beauté saisissante, d'une réelle finesse. Le contraste entre la richesse et la décadence est parfaitement mis en valeur par ses couleurs douces et mélancoliques. Non seulement les décors, les costumes et les personnages sont magnifiques, mais Combet parvient également à insuffler une réelle émotion dans ses dessins, faisant passer les sentiments des héros mieux que ne le ferait n'importe quel texte. Le point fort de cette bande dessinée réside dans son ton sarcastique et nihiliste. Les auteurs nous dépeignent une société où l'argent est roi, où l'ennui est une maladie et le cambriolage un loisir. Ils se moquent de la bourgeoisie, des beaux quartiers et des villas luxueuses, mais avec une finesse qui laisse percevoir une certaine tendresse. En définitive, "Deauville la morte" est une œuvre aboutie, qui mêle admirablement l'humour et la gravité, la beauté et la laideur, et qui offre une vision sans concession de notre société.