Plus dure sera la chute

Description de Plus dure sera la chute

Dans Le Caïd (2017) Plus dure sera la chute, l'histoire est centrée sur Wilson Fisk, le Caïd, qui souhaite se racheter une conduite en demandant à une journaliste en perdition d'écrire sa biographie. Cette dernière est triplement intéressée par ce projet : d'abord pour retrouver sa place dans le milieu journalistique, ensuite pour se venger de celui qui l'a autrefois consultée puis snobée, enfin et surtout pour découvrir les dessous du crime organisé dans sa ville. Le récit est bien pensé et le scénariste, David Walker, parvient à nous intéresser à la destinée de la journaliste ainsi qu'à l'ambivalence permanente représentée par le Caïd. Les deux personnages vont vivre une aventure intense, rythmée par des retournements de situation et des révélations surprenantes. Le Caïd semble plus humain que jamais, mais l'on se demande jusqu'au bout s'il peut être sincère. Quant à la journaliste, elle doit jongler entre sa rage et ses espoirs, ses intérêts et sa conscience. Le dénouement est surprenant et délicat, même s'il aurait mérité un peu plus de développement.

Critique de Plus dure sera la chute

Le récit en cinq épisodes de Le Caïd est efficace et agréable à lire. Le scénario est bien construit, les dialogues sont prenants, les passages d'action sont bien dosés et les personnages sont crédibles. Les dessins de Ben Torres et Miguel Sepulveda sont solides et évocateurs. Les traits sont précis, les couleurs sont adaptées, les décors sont travaillés. Les planches rappellent certains grands moments de Daredevil, auxquels le Caïd est souvent associé. Les scènes de violence sont intenses sans être gratuites, les scènes de suspense sont bien orchestrées sans être tire-larmes, les scènes d'émotion sont touchantes sans être mièvres. En somme, Le Caïd est une bande dessinée loin d'être anecdotique, portée par de bonnes intentions et des idées bien menées. La couverture de Bill Sienkiewicz est également méritante d'attention. Elle annonce le ton inquiétant et dramatique de l'intrigue, tout en restant sobre et symbolique. Elle représente le Caïd en ombre chinoise, dos à dos avec une journaliste qui tient un stylo et un carnet, tout en étant encerclée d'ombres menaçantes. Cette image est à la fois simple et forte, elle montre l'ambiguïté et la confrontation des personnages principaux, ainsi que leur destin commun. En définitive, Le Caïd est une bande dessinée recommandable pour les amateurs de polars urbains, de récits de vengeance et de psychologie criminelle. Elle revisite avec brio l'univers de Daredevil, sans trop sacrifier la personnalité du Caïd ni la crédibilité de la journaliste, qui deviennent des anti-héros intéressants et attachants. Elle offre également une réflexion sur le pouvoir, la justice, la rédemption et la révélation de soi, qui reste pertinente et émouvante. En espérant que d'autres aventures de ce genre seront publiées à l'avenir.